quand j'ai bien compris la lecture de Marc Ferro: Pétain avait convoqué pour ratificer ces Protocoles le général Weygand, le général Boisson et l'amiral Esteva. Et c'est Weygand qui a rejeté d'abords les Protocoles et au bout du temps Pétain était d'accord et c'est de Weygand aussi que venait l'idée de la procedure de retardement. Darlan comme d'habitude "tournait sa casaque" et finissait par accorder à la proposition de Weygand.
Ryckier,
C'est vrai.
C'est au moment des "Protocoles de Paris" que Vichy est le plus près d'un renversement d'alliances et Darlan est aussi anglophobe que Laval, voire davantage.
Et par deux fois au cours du mois de mai dans des discours radiodiffusés Pétain prépare l'opinion à cet acte politique majeur: la livraison des bases militaires.
D'autre part, Pétain n'a pas vis à vis de Darlan la même prévention que celle qu'il avait vis à vis de Laval.
Enfin, c'est en mai 41 que Hitler est au faîte de sa puissance: il n'a pas encore attaqué l'URSS et le drapeau à croix gammée flotte sur Athènes, sur Belgrade et Héraclion.
Hitler a menacé la France de représailles si elle ne prend pas parti de sorte qu'à Vichy, le mot "polonisation" est dans toutes les bouches.
Et pourtant, Pétain a un remords de dernière minute au moment de ratifier ces Protocoles et c'est ce remords qui explique l'appel aux trois proconsuls d'Afrique: Weygand, Esteva, Boisson.
Et comme Weygand va se montrer très ferme, Pétain ne ratifiera pas ces Protocoles.
Par chance, Hitler, occupé en Russie, ne va pas trop s'en soucier.