L'analyse de Martin Broszat sur le pouvoir hitlérien n'a pas trouvé de vrai censeur. A partir de 1938 le pouvoir en Allemagne fut bien une polycratie. Il n'y eut plus de réunions comparables à un conseil des ministres et chaque responsable politique put faire sa cuisine dans sa maison sans en référer ni au Führer ni aux autres grands leaders.
Si une affirmation est démodée, c'est bien la présentation du pouvoir dans le IIIème R par Broszat et, plus encore, ses résumés dans les manuels. Il n'a, et heureusement, jamais fait débuter sa "polycratie" (terme forgé du reste par Franz Neumann en 1942) en 1938. Le cloisonnement des milieux dirigeants n'était pas fait pour isoler le Führer des décisions mais, tout au contraire, pour faire en sorte que les plus importantes ne relèvent que de lui.