Les bannis s'expriment

[Francois Delpla]

http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 16#p464316

Tonnerre s'avère remarquablement compétent et pondéré sur l'assassinat de Kennedy.

Comme il n'est plus modérateur, il n'est plus tenté de maltraiter ses contradicteurs, ou plus en mesure de le faire.

Il lui reste à se documenter pareillement sur la folie de Hitler, et il tiendra en main les voies et moyens de la guérison de la présente thrombose.

C'est un service qu'il rendra à Passion-Histoire. Quant à moi, je peux m'en passer.

[Francois Delpla]

Le débat sur Hess rebondit !

Rappel des deux derniers échanges sur PH :

Sujet du message : Re: Motivations de Rudolf Hess
Message Publié : 06 Août 2011 5:38

Le fait que Hess saute en parachute sans s'y être nullement préparé alors que son vol est un modèle de méticulosité est une raison très sérieuse de douter des versions classiques qui en font un fou solitaire, et sur le plan allemand, et sur le plan anglais.

Un point est indubitable : il le fait en catastrophe, de façon désespérée, parce qu'il est sur le point de tomber faute d'essence. Une question en découle, rarement posée par les auteurs de livres (tous plus ou moins marginaux par rapport à la profession historienne, je le rappelle, sauf le jeune universitaire allemand Rainer Schmidt) et soigneusement contournée, dans le débat de cette année, par les internautes traditionalistes : où allait-il ? et si, faute de terrain éclairé à cette heure tardive, il avait vraiment prévu de se parachuter, pourquoi ne le fait-il pas en visant la propriété de Hamilton, dans les parages de laquelle il était passé bien avant d'être à court d'essence ? C'était pourtant la seule façon d'espérer ne pas être coffré immédiatement par la gendarmerie locale. Mais cela aurait tout de même fait désordre, étant donné l'existence d'une épave et d'une enquête sur elle.

Ceux qui parlent d'un Hess fou ont donc à rendre compte, non seulement d'une initiative très fantaisiste mais d'une véritable conduite d'échec. Il aurait tout mis en oeuvre à la fois pour réussir le vol et pour rater l'arrivée.

Sujet du message : Re: Motivations de Rudolf Hess
Message Publié : 14 Sep 2013 12:54

Revenons à la lettre remise à Hitler au Berghof. Rudolf Hess a tout à fait raison quand il écrit que son projet a très peu de chances de succès. Il a tort lorsqu’il écrit que cela ne peut nuire ni à Hitler ni à l'Allemagne.

C'est Kershaw qui nous explique que l'agitation de Hitler le 11 mai ne pouvait pas être feinte, à moins de supposer que Hitler fût un comédien particulièrement talentueux. Kersaudy quant à lui, montre que cette agitation était inévitable eu égard aux conséquences probables et prévisibles de l'arrivée de Hess en Grande-Bretagne :


"A présent, l'extrême agitation du Führer mis devant le fait accompli s'explique aisément : d'une part, Hess est informé des préparatifs d'invasion de l'URSS, et il pourrait parler ; d'autre part, si les alliés italiens et japonais pensent que Hitler cherche à négocier avec Londres, comment obtenir leur concours à l'avenir ? C'est pourquoi, avant même de savoir si Hess est arrivé à destination, Hitler fait publier un communiqué annonçant le départ du « camarade de parti Hess », qui a laissé un message manifestant « des signes de perturbation mentale ». Ce n'est pas exactement une lettre de créance..."

Empêché de répondre (la manoeuvre de Puyol serait basse s'il était au courant du bannissement, mais PH ne l'a toujours pas signalé, ce qui évite d'avoir à s'en justifier), j'aurais évidemment répondu que Kershaw n'est pas une autorité en matière d'art dramatique, et que Kersaudy néglige le fait que lorsque Hitler écrit son communiqué Hess est prisonnier de Churchill, ce qui appelle plus un désaveu urgent qu'une lettre de créance.

Passion-Histoire a donc sa part de responsabilité dans les limites de l'émission de France Inter samedi dernier http://www.franceinter.fr/emission-rend ... olf-hess-1 , comme dans la poursuite imperturbable de la carrière du livre truffé de faux de Martin Allen.

Comme l'émission doit se poursuivre samedi prochain par un deuxième et dernier épisode, nous avons tous le devoir de faire le maximum pour que Patrick Pesnot déverse dans les oreilles de son grand public le moins de contre-vérités et d'approximations possible.

[Francois Delpla]

Alors, qui a fait quoi pour remonter le niveau aujourd'hui 13h 15 sur France Inter ?

Personnellement j'ai fait ce que j'ai pu.

Sur PH, un fil sur la politique d'alliances de l'entre-deux-guerres http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 49&t=35081 ,une nième fois sans nommer Hitler ou quasi.

Mon grain de sel : quand la France avait du mal à s'allier, tant avec l'URSS qu'avec l'Italie (et on peut ajouter l'Angleterre), ce n'est pas parce qu'elle refusait de laisser Mussolini s'emparer de l'Ethiopie, mais avant tout parce que Hitler tirait les ficelles.

Je vous explique cela quand vous voulez.

[Francois Delpla]

Suite :

L'émission "Rendez-vous avec X", souvent intéressante, a glissé sur une peau de banane ces deux derniers samedis. Deux émissions de suite consacrées au vol de Rudolf Hess ont invoqué comme seule source le livre de Martin Allen, traduit chez Plon et réédité chez Tempus sous le titre L'étrange voyage de Rudolf Hess, alors que sa démonstration s'appuie sur une dizaine de documents reconnus faux.

Plus grave : mes avertissements, dûment formulés et acheminés entre les deux émissions, restent sans écho et, sur le blog de l'émission, le message suivant, déposé le 4 décembre vers 16h, n'est toujours pas apparu (alors que des messages largement postérieurs ont été publiés)

Vous n'avez hélas tenu aucun compte de mon signalement des fraudes qui entachent le livre d'Allen.

Même si l'émission était prête, il aurait suffi d'apporter çà et là quelques nuances. J'aurais pu y aider et d'autres aussi sans doute.

En résumé :

-il n'y a pas d'opération HHHH et Halifax n'est absolument pas dans le coup;

-les politiques anglais impliqués dans une intoxication de l'ennemi sont au nombre de trois : Churchill, Eden et Hoare;

-il n'y a pas d'implication du Vatican par le nonce à Madrid en novembre 40 et le document qui en parle est le plus grossier des faux... étant écrit sur une feuille de papier d'une blancheur toute moderne;

-la conspiration est plus courte qu'indiqué : elle commence sans doute début février 41.

Tout cela est d'autant plus regrettable que l'émission fait progresser, à très juste titre, l'idée que c'est Hitler qui a envoyé Hess, encore refusée de manière frileuse et intégriste par trop d'auteurs.

Dire le contraire, c'est continuer à voir le nazisme comme un panier de crabes qui se bouffent entre eux et non comme une entreprise redoutablement bien conduite, mise en échec de justesse par Churchill.

Le vol de Hess sur mon site
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=221
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=489

sur le forum beige http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=17&t=30264

sur PH : néant.

[boisbouvier]

En tout cas Göring interrogé par le psychiatre américain Goldensohn à Nuremberg est formel.
Hitler n'a pas provoqué le vol de Hess et il en a été très affligé.

[Francois Delpla]

devant un témoignage aussi direct de quelqu'un qui n'était pas sur place, on comprend qu'un Boisbouvier s'incline. A une condition cependant : que cela corresponde à son préjugé.

[boisbouvier]

Et toi, Delpla, tu y étais sur place ?

[Francois Delpla]

comment ?
tu n'as pas compris que ma place était celle de l'historien, non du témoin ?

C'est du même niveau que si on te reprochait de n'avoir connu ni Pétain ni Laval.

[Francois Delpla]

Le site de France Inter a enfin fait paraître mon commentaire sur la seconde émission : la censure un moment crainte n'a pas eu lieu. A présent, il reste à prévenir les auditeurs des défauts (majeurs) du livre d'Allen, dont l'usage massif de faux rend invraisemblable la thèse (juste dans des limites de temps et de complicité beaucoup plus courtes) d'une conspiration du gouvernement britannique pour faire croire qu'il était en proie à de très dangereuses divisions sur la question de la paix.

Une précision : le but de Churchill était de gagner du temps pour respirer, certainement pas de lâcher l'Allemagne contre l'URSS de la façon dont cela s'est passé. Il faisait ce qu'il faisait dans l'hypothèse où Hitler lui-même hésitait entre une attaque contre l'URSS et contre les possessions anglaises du Moyen-Orient; donc il se serait décidé au dernier moment; donc il n'aurait pas fait, en 1941, une attaque aussi massive, destinée à terrasser toute l'URSS en trois mois.

[boisbouvier]

De quoi s'agit-il ?

[Francois Delpla]

toujours aussi flemmard pour lire les fils dont tu parles et pour cliquer vers des compléments ?

tu peux commencer par ici :

www.delpla.org/article.php3?id_article=489 .

[boisbouvier]

De toutes façons, quel intérêt ?
Le vol de Hess ne nous apprend rien sur le désir qu'avait Hitler de traiter avec la G-B. On l'a toujours su.

[Francois Delpla]

les mauvais perdants à bout d'arguments en viennent tous à dire que la discussion est sans intérêt.

[boisbouvier]

La fuite en avant dans des généralités fumeuses est bien connue de tous. Quand on ne sait quoi répondre il reste la philosophie. Elle est comme la nature selon Lamartine. "Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime. Quand tout change pour toi la nature est la même".

[Francois Delpla]

De toutes façons, quel intérêt ?
Le vol de Hess ne nous apprend rien sur le désir qu'avait Hitler de traiter avec la G-B. On l'a toujours su.

les mauvais perdants à bout d'arguments en viennent tous à dire que la discussion est sans intérêt.

La fuite en avant dans des généralités fumeuses est bien connue de tous.

C'est vrai ça !
L'air fendu par Hess n'était qu'une généralité fumeuse.