Les bannis s'expriment

[BRH]

Il serait peut-être bon, François, de citer intégralement les passages en cause...

D'une part, l'édition de 1934 ; d'autre part, le passage de contre-bande de 1944 et enfin, l'état actuel du texte aujourd'hui. Pour cela, je veux bien le faire, puisque j'ai une édition de l'Armée de Métier qui date de 1980. Qui s'y colle ?

[BRH]

Voici le passage que je trouve dans mon édition (p.99) :

"Au surplus, cette aptitude aux actions indépendantes, à la surprise, à l'exploitation, dont le moteur va pourvoir au sol les armées professionnelles, se conjuguera parfaitement bien avec les propriétés, désormais essentielles des aviations de combat. On ne peut douter, en effet, que les escadres aériennes, capables d'opérer au loin, douées d'une foudroyante vitesse, manoeuvrant dans les trois dimensions, frappant des coups verticaux, -les plus impressionnants de tous,- doivent jouer un rôle capital dans la guerre de l'avenir. Mais il leur manquait, jusqu'à présent, un complément sur le sol. Car, les effets produits par l'aviation de bombardement, si terribles qu'ils puissent être, ont quelque chose de virtuel. L'engin volant ne peut lui-même tirer parti de sa puissance . Certes, les ruines qu'il accumule, la terreur qu'il rend chronique, agissent à la longue sur l'ennemi ; toutefois, c'est par contrecoup. Comme l'artillerie, dont elle est en somme le prolongement indéfini, l'aviation sait détruire, mais ne contraint, ne conquiert, n'occupe pas."

C'est une édition privée, réservée aux bibliophiles. Toutefois, il est indiqué qu'elle est en tous points conforme à l'édition de 1934 chez Berger-Levrault, repris par les éditions Visiaphone en 1963. Et il est mentionné que "selon la volonté de l'auteur, le texte n'a subi aucune modification."

Je vais essayer de retrouver le texte surajouté de 1944.

[BRH]

Eh bien, il me semble l'avoir trouvé :

"... Mais surtout en frappant elle-même à vue directe et profondément, l'aviation devient par excellence l'arme dont les effets foudroyants se combinent le mieux avec les vertus de rupture et d'exploitation de grandes unités mécaniques".

C'est cette phrase qui est donnée pour avoir été rajoutée en 1944 et supprimée en 1945 !!!

http://www.contreculture.org/AG%20De%20 ... 01940.html

Si tel est bien le cas, je dirai que le péché fut véniel, car enfin, le paragraphe cité ci-dessus n'est-il pas suffisant ? Notamment : "On ne peut douter, en effet, que les escadres aériennes, capables d'opérer au loin, douées d'une foudroyante vitesse, manoeuvrant dans les trois dimensions, frappant des coups verticaux, -les plus impressionnants de tous,- doivent jouer un rôle capital dans la guerre de l'avenir."

L'allusion "aux coups verticaux" de l'aviation me semble une anticipation suffisante des exploits futurs des stukas !!!

Ps : vérification faite, le paragraphe concerné se situe p. 95 de mon édition. La phrase rajoutée "de contrebande" n'y figure pas, en effet. L'édition-pirate de 1944 n'a jamais été reproduite à partir de 1945 !!!

Nous sommes bien en présence d'une tentative de falsification assimilable à du "négationnisme" !!!

[Francois Delpla]

sur un site fort malveillant http://www.contreculture.org/AG%20De%20 ... 01940.html on peut voir l'éphémère ajout "... Mais surtout en frappant elle-même à vue directe et profondément, l'aviation devient par excellence l'arme dont les effets foudroyants se combinent le mieux avec les vertus de rupture et d'exploitation de grandes unités mécaniques" dans son contexte, photographié dans les éditions de 1934 et 1944 (cette dernière chez Carbonel, un éditeur algérois).

Effectivement, Bruno, l'auteur (probablement le Général lui-même) ne commet qu'une redondance avec un autre passage; cependant, insérée à cet endroit, la phrase prend le sens d'une anticipation du rôle du Stuka en mai 1940.

D'autant plus fantaisiste que cet appareil, accouplé avec le char, apparaît en Espagne en 1937.

A signaler une discussion intéressante en 2011 chez Le Lecteur, avant qu'il ne devienne un censeur pugnace de mon interprétation du Haltbefehl : http://www.mapiledelivres.org/dotclear/ ... -de-Gaulle .

[Francois Delpla]

http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 74#p492174

et là-bas, le canard court toujours, malgré des interventions nouvelles de Loïc, de Narduccio et de Faget.

Mais j'oubliais, personne ne nous lit...

[CNE503]

Message du 25 septembre 2014 à 22:58 : "[...]J'en profite pour dire que les deux éditions que j'ai consultées, et qui semblent être des reproductions de l'édition originale, comprennent bien un paragraphe sur l'aviation de reconnaissance qui ne semble pas être un ajout ultérieur ; [...]".

Mauvaise foi vengeresse ou flagrant délit de lecture trop rapide ? En tout cas, les attaques faciles écrites dans les quelques messages précédentes sont gratuites, nulles et non avenues. Des excuses ne seraient pas de trop. Merci.

[Francois Delpla]

Mauvaise foi vengeresse ou flagrant délit de lecture trop rapide ?

j'en ai autant à ton service !

le relayeur du faux bruit, Bourbilly, que j'ai cité intégralement, mentionnait lui-même la présence, non discutée, d'un mot sur l'aviation de reconnaissance.

Le faux bruit, commun aux mouvances pétainiste, OAS et négationniste, est celui d'un ajout dans les éditions d'après guerre d'une phrase sur l'aviation de bombardement, ajout fait en pleine guerre (il s'agit donc d'une ruse de guerre dans la lutte pour le pouvoir, que chacun appréciera), et avant la Libération, les éditions parisiennes, dés l'automne 44, ayant rectifié le tir.

Ce faux bruit prête à de Gaulle une immense vanité doublée d'une immense sottise, et au public français une grande naïveté.

Le démenti n'est pas facultatif et se fait encore attendre.

On n'ira pas exiger que certains se mordent les doigts publiquement pour avoir licencié sottement et abusivement des compétences !

[Francois Delpla]

La calomnie n'est toujours pas démentie.

J'en appelle à la conscience professionnelle de Loïc. Il n'est pas sain que dans les milieux militaires actuels on laisse courir le bruit que de Gaulle a subrepticement glissé dans les éditions d'après guerre de son livre de 1934 un ajout qui anticipe le couple char-avion.

[Francois Delpla]

Tandis que le troupeau erre toujours, faute d'un berger digne de ce nom, dans les ténèbres de l'ignorance et de la manipulation, une nouvelle erreur s'avance :

Sujet du message : Re: L'apport théorique de de Gaulle à la pensée militaire
Message Publié : 04 Oct 2014 2:22



Quelqu un a dit qu'il fallait replacer l'œuvre deCDG dans un contexte français marqué par la ligne Maginot et la défensive. Cela me semble intéressant. Il fallait sans doute une grande lucidité et un certain courage pour s'écarter alors de la thèse défensive dominante. Dire que la ligne Maginot était inutile voire dangereuse et qu'il fallait faire autre chose.

DG ne voulait pas abandonner la ligne, mais la compléter.

[Francois Delpla]

On dit que les militaires vont bientôt pouvoir se syndiquer.

Sans doute celui-ci s'entraîne-t-il, car pour corriger la dernière bourde il fait le "minimum syndical"...

Sujet du message : Re: L'apport théorique de de Gaulle à la pensée militaire
Message Publié : 04 Oct 2014 16:26

Il ne me semble pas que de Gaulle insiste particulièrement sur cette question de la fortification permanente, mais je n'ai pas souvenir qu'il la remette en cause.

... mais il le fait !


Reste l'avant-dernière. Encore un effort, capitaine !

Tout de même, la réponse est par trop imprécise. De Gaulle se déclare favorable à la ligne Maginot. Par son "corps cuirassé" il entend la compléter, non la disqualifier.

Au total, on peut relever un certain progrès par rapport à Raguse, qui ici même m'a plus d'une fois objecté que la modération n'avait pas à se soucier des erreurs que colportaient les membres.

[Francois Delpla]

http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 50&t=36748

Le summum de la profondeur et de la clarté alainpoingères :

Sujet du message : Re: Les regrets de De Gaulle
Message Publié : 03 Oct 2014 18:38

Ou la constatation que finalement la France des partis contre laquelle il avait tant lutté était revenue et l'avait empêché de poursuivre son oeuvre de redressement de la France. Il devait être fier du travail effectué, l'essentiel avait été accompli, la suite ne le concernait plus car depuis mai 68 le bazar était revenu. Il devait être conscient que le référendum avait été mal préparé et mal posé. Il n'avait à mon avis aucun regret.

On se contentera d'une remarque : de mai 68 la droite était ressortie, politiquement, au mieux de sa forme... d'où le référendum du 27 avril 1969, fatal à de Gaulle... au profit de Pompidou. On allait effectivement, en une petite quinzaine d'années, devoir bazarder quelques chefs-d'oeuvre (pas de divorce sinon pour faute, l'homosexualité entre mineurs qualifiée de "coups et blessures réciproques", l'avortement avec des aiguilles à tricoter, la majorité à 21 ans, la pilule non remboursée, les emplois interdits aux femmes et pour finir la guillotine) mais rares étaient, au moment de la mort du Général, les notables qui s'en doutaient.

[Francois Delpla]

http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 40#p492840

Deux semaines plus tard, la stupide vanité de De Gaulle après la guerre et la naïveté de ses lecteurs ne sont toujours pas démenties, malgré l'entrée en lice d'un autre modérateur.

[Francois Delpla]

fil sur les bombes A au Japon : http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 54#p491854

Bonne et encore rare remarque de Quodlibet : la bombe est larguée dès que prête, sans débat aucun parmi les décideurs (c'est après coup qu'on en inventera un, fondé sur des comparaisons chiffrées de victimes américaines avec et sans l'atome).

Narduccio exhibe comme jamais ses biceps, par des propos intolérants "à la fois comme contributeur et comme modérateur" (alors, Raguse, c'est toujours ou l'un, ou l'autre ?) contre quiconque avance qu'une des causes du bombardement nucléaire était le souci d'impressionner les Soviétiques. Ce serait, tenez-vous bien, du négationnisme.

c'était le 24 septembre

pas l'ombre d'un regret narduccéen depuis et toujours la même confusion des rôles de modérateur et de débatteur. Déjà en bonne voie dans les derniers fils auxquels j'ai participé (été 2011), la confusion est aujourd'hui à son comble.

Et dans le fil sur de Gaulle, le canard est toujours vivant.

[Francois Delpla]

Cette fois au moins ils vont réagir !

http://www.39-45.org/viewtopic.php?f=30 ... 48#p514548

[Francois Delpla]

http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 6e#p493276

Sujet du message : Ambassade de France à Berlin années 1920-1930.
Message Publié : 18 Oct 2014 18:20


Inscription : 18 Oct 2014 17:42

Bonjour,

En ce moment je fais des recherches pour écrire mon premier roman historique, je voulez faire de mon héroïne une traductrice-interprète ou une infirmière (bref un travail en ambassade) au service de l'ambassade Allemagne.

J'ai lu "souvenirs d'une ambassade à Berlin" de l'ambassadeur André François-Poncet, ouvrage intéressant pour ce qui est des relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne pendant l'entre-deux-guerres. Cependant ça ne répond pas vraiment à mon problème sur les différents métiers/fonctions qu'on trouve dans une ambassade à cette époque-là, ni le rôle des femmes dans cet univers.

Donc mes questions sont :

1) quels différents métiers trouve-t-on dans une ambassade à cette époque-là ?
2) l'ambassade de France à Berlin avait elle une infirmerie ?
3) quels métiers sont ouverts aux femmes dans ce milieu?
4) pouvez-vous me conseiller des ouvrages sur le sujet (j'ai beaucoup de mal à en trouver)?

Je remercie d'avance ceux et celles qui prendront le temps de me lire (et peut-être de me répondre).

Garance

Madame et chère confrère,

Je vous souhaite bonne chance dans votre quête tout en vous suggérant de la mener aussi sur d'autres espaces internautiques. Car Passion-Histoire est une vieille et bonne maison dont l'équipe dirigeante n'a pas négocié au mieux certains virages et s'est bêtement aliéné nombre de compétences.

Ayant moi-même délaissé le roman pour l'histoire depuis un quart de siècle, je ne vais pas être de très bon conseil; il me semble cependant que, délaissant l'enquête sur l'existence (plus que probable) et le fonctionnement d'un service médical dans l'empire de François-Poncet, vous devriez employer plutôt votre personnage dans la traduction et l'interprétariat, activités plus propices à la connaissance par un subalterne d'informations essentielles.

Sur le fonctionnement de la maison, pourquoi ne pas vous adresser à un ambassadeur en retraite, ou encore à un occasionnel comme Jean-Christophe Rufin, Eric Rouleau, etc. ?

Concernant le métier de diplomate, on peut vous recommander le vieux livre de Saint-Aulaire ou, beaucoup plus récent, ceci : https://halshs.archives-ouvertes.fr/fil ... omates.pdf

J'espère que les personnes informées et en mesure de vous joindre auront à coeur de vous faire part de cette très modique aide.