Par extension, le terme est régulièrement employé pour désigner la négation, la contestation ou la minimisation d'autres faits historiques, en particulier ceux qu'on pourrait qualifier de crimes contre l'humanité. C'est le cas pour le refus de reconnaître le génocide arménien perpétré par le gouvernement Jeunes-Turcs de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, le Holodomor ukrainien, le massacre de Nankin par l'armée impériale japonaise, le génocide au Rwanda, le Goulag et les massacres pratiqués par les Khmers rouges au Cambodge ou le Laogai de Chine. Bien que ces épisodes se soient déroulés dans des circonstances historiques variées et qu'ils aient été commis avec des moyens divers, on retrouve de nombreux traits communs dans leurs négations respectives1. Boris Cyrulnik définit le négationnisme comme un message adressé aux survivants: « Crevez, votre souffrance nous importune2. »
Le terme « négationnisme » est parfois utilisé dans un sens élargi relatant d'autres faits historiques que les crimes: la négation d'une réalité historique quelconque, malgré la présence de faits flagrants.
Pour info encore, mon mémoire d'habilitation (qui va souffler sa première bougie) http://www.histoquiz-contemporain.com/f ... =28&t=4912 , dont une tête de turc est AJP Taylor, pape d'une tendance à minorer la nocivité de Hitler en présentant l'éclatement de la SGM comme un malheureux concours de circonstances.
Il me semble tout à fait approprié de parler ici de négationnisme, non point pour faire du Boisbouvier en dénigrant l'interlocuteur, mais pour faire mesurer aux gens la portée de leur thèse : en prétendant que les débats du cabinet de Londres fin mai 40 étaient paisibles et académiques, on fantasme un monde sans Hitler.
PS : LUKACS.