pierma a écrit :
Sujet du message: Re: Churchill et Roosevelt ont-ils voulu s'allier avec les Nazis
MessagePosté: 12 Fév 2013 2:36Samnet62 a écrit:
Il n'est pas question de la décision que les alliés ont pris, nous la connaissons tous. Il ne s'agit pas de décisions ou réflexions officiels, mais officieuses. Il n'aurait pas été inimaginable, que les alliés s’associent avec Hitler et une Allemagne au bord du gouffre, pour contrer une puissance montante comme L'Urss. Ils auraient ainsi été gagnant sur tous les tableaux. Hitler aurait été contraint d'avouer sa défaite à l'ouest. L'équilibre des forces aurait été rétablit, comme la toujours voulu l'Angleterre. Et l'Europe aurait pu anéantir le communisme tout en muselant les puissances fascistes. Il n'y aurait pas eut de guerre froide et la paix mondial aurait été sauver.
Il faut tout ignorer de l'époque et même de la réalité des choses pour penser qu'un scénario pareil était imaginable "officieusement."
Ces hypothèses sont complètement folles, tout simplement parce qu'Hitler ne l'aurait jamais accepté. Il faut totalement méconnaître la nature du nazisme pour s'imaginer qu'il aurait pu s'associer avec des puissances qu'il considérait comme dirigées par les Juifs.
Narduccio a écrit :
Sujet du message: Re: Pourquoi Hitler ne retarde pas Barbarossa à 1942 ?
MessagePosté: 12 Fév 2013 16:43
Les polonais savaient qu'ils étaient un morceau plus facile à avaler que la grande Russie voisine. Ils savaient aussi que quelque soit leur allié, allemand ou russe, une fois la guerre finie, dans le cas d'une alliance, ils n'auraient été le prochain "avalé". Comment se défendre contre un colosse qui a conquis tous les terrains autour de vous et qui aurait des armées en transit sur votre territoire. Les polonais pensaient qu'il fallait être fou pour croire les les russes ou les allemands n'auraient pas sauté sur l'occasion. Même sans qu'il y ai un Staline ou un Hitler à la tête des pays cités. Déjà leur politique sous Louis XV ou Louis XVI avait été de trouvé des alliances au-delà de leurs voisins pour assurer leur survie, tellement ils avaient confiance dans leurs voisins immédiats. Et l'histoire leur a donné raison. Quand on a un poulailler entre un terrier de renard et l'antre d'un loup, on ne pense pas que la meilleur solution soit de s'allier à l'un pour combattre l'autre. Simple question de bon sens.
Elgor a écrit :
Ils avaient tellement conscience de cet état de fait que lorsqu'une mission anglaise en 38/39 leur a proposé de faire alliance avec l'URSS pour contrer le danger allemand. Ils ont refusé en disant "Avec les allemands, nous perdrons notre liberté, avec les russes nous perdrons notre âme"
Alain.g
Sujet du message: Re: Hitler et Guderian - Moscou 1941
MessagePosté: 16 Fév 2013 17:23
cush a écrit:
impréparation pour l'hiver.
C'est un point qui m'a toujours paru invraisemblable que cette formidable armée allemande pénétrant en Russie le 22 juin 1941 et se retrouvant en hiver sans vêtements d'hiver dans un pays pareil. Comment est-ce possible, il n'y avait donc qu'une seule hypothèse. C'est du délire, la négation de la stratégie et de la politique !
De même pour le manque de route pour progresser, la boue ! Il n'y avait donc aucune étude des conditions de progression en Russie de l'armée en automne pour une armée qui entre fin juin ! Où sommes nous ?
Et plus tard il y aura ce manque de nourriture et d' essence tout comme de moyens aériens. On ne reconnait pas l'armée allemande.
=================================
cush
Sujet du message: Re: Hitler et Guderian - Moscou 1941
MessagePosté: 16 Fév 2013 17:42
Sans doute le mythe de la guerre courte (d'ailleurs sans doute la seule solution pour l'Allemagne d'ailleurs), en plus de la manie de "joueur de poker" de Hitler (tant au niveau diplomatique que militaire) en plus de l'intime conviction que le régime est effectivement tellement pourri qu'"un coup de pied suffira à le faire s'effondrer"...
CNE503 a écrit :
Sujet du message: Re: Hitler et Guderian - Moscou 1941
MessagePosté: 17 Fév 2013 5:34
Narduccio a écrit:
Non, il ne peut pas attendre et on l'a déjà explicité plus haut. Il y a 2 raisons essentielles.
La première, Hitler sait que les soviétiques sont en train de se réarmer et de réorganiser leur armée. Plus il attendra, plus ce sera difficile.
Mais, il y a un second point, il a déclaré qu'il se sent vieillir et qu'il désire profiter de la réussite de son œuvre avant de disparaitre. Il avait décidé de lancer l'attaque avant qu'il soit trop vieux.
Là c'est moi qui ne suis pas d'accord, ou en tout cas pas convaincu.
Tout le monde semble penser qu'une attaque en 1941 était inévitable. Pourquoi ?
Des arguments en ce sens ont été avancés, plus ou moins pertinents. D'autres ont été opposés - notamment par moi - pour montrer qu'attendre était la solution stratégiquement la plus sensée.
Mais dans l'ensemble, je ne trouve aucune raison d'établir un consensus comme quoi attaquer en 1941 était inévitable. Cela ne coule en rien de source.
Alors oui, on pourra dire que la certitude de vaincre était telle que Hitler et sa Generalität n'avait aucun doute sur le succès de "Barbarossa", donc pourquoi attendre ? Que cette certitude était telle qu'abattre l'URSS semblait facile et la seule option pour forcer le Royaume-Uni à composer. Qu'en agissant de la sorte, Hitler obéissait à son agenda, à son but ultime : abattre le champion de la juiverie bolchevique internationale et des sous-hommes slaves.
Le problème, c'est que ça ne cadre pas avec deux données :
- personne ne semble s'être dit : en face, ce sont tout de même de sacrés clients ; et si ça ne marche pas du premier coup, on fait quoi ?
- Hitler était quelqu'un d'éminemment intelligent et ne se sentait pas tenu par un calendrier strict pour atteindre ses objectifs.
Pour moi, avec soixante ans de recul il est vrai, la chose est simple : la prise aurait dû être inversée. Il fallait amener le Royaume-Uni à composition en gagnant le plus de positions périphériques possibles (Afrique du nord, Suez, Malte, Gibraltar, extension de l'Axe à la Turquie, bombardements stratégiques poussés au maximum, guerre navale sans restriction afin d'asphyxier l'archipel, etc) avant de penser seulement attaquer l'URSS. La némésis de l'Allemagne nazie, c'est tout de même bel et bien l'URSS.
CNE503 a écrit :
Sujet du message: Re: Hitler et Guderian - Moscou 1941
MessagePosté: 17 Fév 2013 14:41
Une réponse cohérente a été apportée à mon questionnement sur un autre forum : celle qu'en attaquant l'URSS, Hitler espère obtenir un revirement de Londres, porté par les "appeasers", qui aurait enfin vu que le but de l'Allemagne n'est pas de se quereller avec le Royaume-Uni, mais d'établir une hégémonie continentale désintéressée du reste du globe, généreusement laissé aux Britanniques.
Je perçois la cohérence de l'explication, mais je trouve qu'un tel comportement serait incroyablement naïf. Londres n'a jamais accepté de laisser les Français à Anvers, et elle accepterait les Allemands maîtres du continent ? Même en se gardant bien de claironner que l'on a des ambitions mondiales wilhelmiennes, c'était croire les Britanniques bien versatiles et ayant peu de suite dans leurs idées de grandeur impériale...
Tout comme il était extrêmement naïf de penser que la "paix sur le sable" à Dunkerque serait possible par la seule vertu de la générosité allemande.
Pour moi, l'explication la plus logique est qu'Hitler a en effet bien cru que l'affaire serait pliée en quelques semaines. Les mains libres à l'est, toute perspective de défaite à court et moyen termes était effacée tant l'Allemagne aurait été en position de force. Les Britanniques n'auraient eu qu'à se faire à ce nouvel ordre européen qu'ils auraient pu combattre mais guère menacer, même avec l'intervention américaine.
C'est la décision la plus lourde de conséquences et la plus grosse erreur stratégique qu'il ait pu commettre : attaquer l'URSS sans avoir les coudées complètement franches était une hérésie militaire, même si l'exemple de 1917-1918 et les piètres performances soviétiques de 1939-1940 pouvaient inciter à la plus grande confiance.
Le refus d'une guerre sur deux fronts qui avait été l'alpha et l'oméga de la diplomatie bismarckienne, puis le paradigme principal des planifications stratégiques successives qui avaient abouti au plan "Schlieffen", montraient bien que ce choix ne s'imposait pas de lui-même. La précaution la plus élémentaire pour une question aussi cruciale pour la survie de son régime aurait dû l'amener à se demander ce qui se passerait si "Barbarossa" n'était pas une énième victoire éclatante.
Pour cela, en 1941, il ne fallait pas attaquer l'URSS, mais bien porter les coups les plus rudes au Royaume-Uni, même de manière périphérique, en espérant que les succès militaires allemands étoufferaient tout espoir d'inversion de la tendance parmi la population britannique, et donc tout soutien à une guerre jugée perdue. Au pire, même en échouant dans cet objectif stratégique, on prenait des positions fortes - notamment en Méditerranée - qui permettaient d'ancrer solidement les positions de l'Axe en cas de contre-offensive ultérieure, et donc d'envisager la perspective d'une guerre sur deux fronts.
Alain.g a écrit :
Sujet du message: Re: Hitler et Guderian - Moscou 1941
MessagePosté: 18 Fév 2013 11:34
Il prospecte d'abord la possibilité de mettre en oeuvre la stratégie de la Méditerranée proposée par Raeder mais elle s'effondre après son triple entretien successivement avec Mussolini, Franco (23 octobre 1940) et Pétain le lendemain. Des trois côtés pour Hitler, c'est l'horreur, chacun campe sur ses intérêts et ni Franco ni Pétain n'entreront dans une alliance contre la GB.
Francois Delpla a écrit :Je suis donc d'accord pour dire que l'annulation de Barbarossa, du moins pour 1941, aurait pu obtenir ce résultat, mais uniquement au cas où l'orage accumulé
-au-dessus du Moyen-Orient, par la concentration des forces allemandes en Europe de l'est et la complaisance turque aussi bien que soviétique (car si le pacte alors n'est pas rompu, il apparaît éternel) envers l'Axe,
-au-dessus de Malte, par l'alliance germano-italienne
-et au-dessus de Gibraltar, par la vassalisation de Pétain et de Franco,
aurait paru insupportable à l'establishment britannique et l'aurait amené à remplacer Churchill par Hoare ou Halifax.
François Delpla a écrit :En revanche, plus que jamais Hitler aurait dû tout miser sur la menace et ne passer en aucun cas aux actes, c'est-à-dire au démantèlement de la route anglaise des Indes. Car sinon
-Halifax et Hoare eux-mêmes faisaient bloc plus que jamais avec Churchill;
François Delpla a écrit :-en cas d'installation de l'Axe à Gibraltar, Malte et consorts (qu'il aurait d'ailleurs fallu sécuriser en occupant la péninsule ibérique entière et, si possible, les Canaries et les Açores), les Etats-Unis étaient mortellement défiés, n'ayant plus où poser le pied pour leur commerce avec le Vieux continent. Ils auraient donc pris, Pearl Harbor ou pas, le relais de la Grande-Bretagne et la guerre devenait interminable, obligeant le nazisme soit à se renier par une quasi-fusion de ses intérêts avec ceux de la Russie restée communiste, soit à voir l'opportuniste Staline se retourner contre lui.
François Delpla a écrit :Dans l'aventure, Hitler multipliait ses chances d'être renversé par une clique militaire et ne pouvait même plus tellement terroriser ses sujets (en inversant le rapport terreur-séduction, déséquilibré jusque là en faveur de la séduction) comme il allait pouvoir le faire, en 44-45, en excipant de l'invasion du territoire national par un ennemi censément désireux de venger chaque Juif aux dépens d'un Allemand.
François Delpla a écrit :En conséquence, dans la perspective d'une guerre de style 14-18, oui, pourquoi pas ? L'Allemagne aurait porté des coups à l'Angleterre pour la chasser de l'histoire après en avoir chassé la France, puis offert un deal aux Etats-Unis et à la Russie, sauvant au moins le territoire national, agrandi des Sudètes et de l'Autriche... mais c'est Halder qui aurait négocié, pas Hitler.
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