Kalergi

L'après-Guerre et ses conséquences: la confrontation Est/Ouest jusqu'à la chute de l'URSS.

Kalergi

Message par BRH » Dimanche 25 Août 2019 16:24:12

Par Christine Tasin :

https://resistancerepublicaine.eu/2016/ ... me-partie/

Richard Coudenhove-Kalergi, le prosélyte d’un système totalitaire ?
On trouve, éparpillées dans son oeuvre et réunies dans la conférence qu’il a donnée en 1939 sur Le patriotisme européen ses grandes idées sur l’Europe qu’il appelait de ses voeux.
C’est, d’abord, un amoureux de nos racines, grecques et chrétiennes et de notre histoire. Il choisira comme emblème du mouvement paneuropéen qu’il a fondé la croix rouge des croisades sur le soleil d’or d’Apollon. Ainsi l’Europe de Kalergi , définie comme unie face à un ennemi commun et comme figure de l’esprit qui rayonne sur le monde doit être prête à envoyer ses chevaliers (le modèle est le chevalier médiéval qu’il admire) défendre son honneur. Bref, une Europe chrétienne qui est portée par un idéal chevaleresque qui l’amène à prendre la tête de la planète. Il croit d’ailleurs au patriotisme européen.
C’est lui, également, qui, le premier, a eu l’idée d’un accord entre charbon allemand et minerai français, dès 1923. Idée qui aboutira à la communauté européenne du charbon et de l’acier dans les années 50. En fait ce qu’il appelait fédération européenne et qu’il appelait de ses voeux était plus une confédération, un esprit que le système totalitaire reposant sur le profit que nous connaissons.
Toute sa vie il aura le sentiment d’avoir été trahi, l’Europe qui s’est construite le sera sans lui et, parce que ce n’est pas l’Europe dont il rêvait, il sera très vite tenu à l’écart des réunions et décisions. C’est lui qui a choisi l’Hymne à la joie comme hymne de l’Europe, ignorant ce que les élites américaines et européennes feraient de son rêve qu’ils ont piétiné et trahi. Il rêvait aussi d’un drapeau et d’un timbre-poste européen… il ne pouvait imaginer à quel point, presque un siècle plus tard les patriotes d’Europe conchieraient et l’un et l’autre… ne pouvant imaginer ce qu' »ils » allaient faire de son rêve.
Il détestait Hitler qui le lui rendait bien et il a dû fuir l’Allemagne nazie. Il s’est battu toute sa vie contre les totalitarismes, expliquant que l’Europe devait demeurer un phare de l’intelligence, de la science, de la culture et donc du progrès, permettant l’égalité entre les hommes. Il refusait et le modèle raciste nazi, le modèle communiste dictatorial et le modèle matérialiste menant au capitalisme démesuré qu’on appellerait aujourd’hui ultra-libéralisme.
Le modèle suisse dont il rêvait tient en quelques mots, égalité de tous les citoyens, sans distinction, et des nations, petites et grandes, dans les prises de décision ; indépendance, sécurité et intégrité de chacun des pays appartenant à la fédération, respect des libertés et des droits de l’homme ( les références à cette époque sont celles de la déclaration de 1789, bien différents de celle de 1948….) et bien sûr démocratie à la Suisse comme on la connaît.
Nulle part il n’est question de droits spécifiques des minorités et encore moins d’encouragements à laisser des non européens envahir l’Europe et saccager son identité et son essence…

Il n’ y a pas et il n’y a jamais eu de plan Kalergi, seconde partie
Dans la première partie de cette série nous avons rappelé qui était Richard Coudenhove-Kalergi et de quelle Europe, sensiblement différente de celle que nous subissons, il rêvait. Nous avons également donné à lire l’introduction de la traductrice de son livre, livre qui a été utilisé, à moult reprises (notamment sur des sites complotistes ou antisémites) par des coupures et citations malhonnêtes et malveillantes, pour faire croire à un complot mondial, à un monstrueux projet d’humanité dévoyée. Projet qui ne cadre évidemment pas avec l’amoureux du christianisme, des croisades, de l’héritage grec qu’était Kalergi (voir notre première partie), tout cela constitue l’esprit européen et la grandeur de l’Europe qui le faisaient vibrer. On peut certes lui reprocher d’avoir été trop idéaliste, d’avoir imaginé une Europe sur le modèle de la Suisse, pas d’être le salaud ennemi des Européens et ami de l’internationalisme que d’aucuns lui reprochent d’être.
Voici ci-dessous quelques extraits intéressants de son livre Praktischer Idealismus, publié en 1925, qui permettent de comprendre les passages qui circulent et sont utilisés contre Kalergi à contre-sens. C’est un peu long mais nécessaire pour que l’on ne me croie pas sur parole. Le fameux passage sur la race du futur étant un constat ( et non un souhait) de l’évolution du monde, de la société, de l’homme qui mène à un monde sans limites, un monde où l’on voyage, où les frontières sont abolies, où l’on mélange les peuples, les races… Description visionnaire, en 1925, de ce que nous vivons moins d’un siècle plus tard. Description… et non mode d’emploi pour parvenir à un monde qui ne correspond pas aux valeurs et désirs de Kalergi, puisque ses désirs à lui sont un point d’équilibre entre les deux types humains qu’il a identifiés.
-Tout d’abord il faut saisir la différence fondamentale qu’il fait entre habitants de la ville et habitants de la campagne. Cette analyse est d’une clairvoyance et d’une intelligence incroyables et les conclusions qu’il en tire d’une actualité bouleversante. Naturellement il faut se rappeler que le livre a été écrit en 1925, quand la majorité des Européens étaient paysans (et non néo-ruraux venus de la ville). Bref, il oppose la noblesse de sang et la noblesse d’esprit, le campagnard (Junker) et le citadin (lettré), et montre notamment comment ils ont pu faire les guerres, les victoires ou les défaites et comment seule une alliance des deux peut constituer un aristocrate accompli, aristocrate de l’esprit et de la volonté, qui n’est ni Junker ni lettré. Le modèle du junker accompli est le gentleman représenté par l’Angleterre, celui du lettré est le bohémien, représenté par la France révolutionnaire. César était un gentleman, Socrate un bohémien… « Il manque aux Allemands le style pour devenir gentleman, le tempérament pour devenir bohémien, la grâce et la souplesse pour devenir les deux. ». L’humain rustique est majoritairement un produit de la consanguinité, l’humain urbain un métissage. »…
Bref, Kalergi, dans son oeuvre, ne donne pas une recette, ne décrit pas la société idéale vers laquelle les élites mondialisées devraient tendre. Il décrit deux grands types humains, présents partout en Europe. Les urbains, « métis » (mélangés, et non mélange de deux couleurs différentes) car produits du mélange de familles, de villes, d’origines sociales différentes, qui, génération après génération se distinguent de leurs parents, jusqu’à la dégénérescence… et les rustiques, qui, à ne jurer que par l’entre-soi, qui, génération après génération, n’ont rien inventé, par peur de se distinguer de leurs parents, jusqu’à la consanguinité et ses dégénérescences. On peut être en désaccord avec les analyses de Kalergi, évidemment, mais l’honnêteté intellectuelle veut qu’on ne lui fasse pas un faux procès. Faux procès pratique d’ailleurs pour éviter de se poser les bonnes questions sur nos dirigeants et la mondialisation, tant il est simple et facile de trouver un bouc émissaire mort depuis longtemps…
Tout cela pour aboutir aux deux derniers passages de son livre cités ci-dessous et que l’on trouve jetés à la vindicte populaire par des gens malhonnêtes ou trop fainéants pour avoir lu ce qui précède.
Richard Coudenhove-Kalergi a continué sa comparaison des deux grands types d’humains pour montrer en quoi et à quoi ils aboutissaient. Ce n’est pas un désir, ce n’est pas sa volonté mais un constat, lié au développement de la ville et donc de la multiplicité du type urbain. Cet homme, ce bohémien, qui bouge, qui change, qui se croise, qui s’oppose au campagnard et donc à la consanguinité, va en toute logique aboutir à l’homme du futur, constitué d’individus tous différents les uns des autres, « originaux », parce que « les races et les castes seront victimes du dépassement toujours plus grand de l’espace, du temps et des préjugés« . Ainsi la race du futur, négroïdo-eurasienne, d’apparence semblable à celle de l’Egypte ancienne, remplacera la multiplicité des peuples par une multiplicité de personnalités. Dans ce livre, Kalergi décrit tout simplement ce qui lui semble la marche du monde (quel talent prophétique, quand on sait que son livre a été écrit en 1925 ! ) et ce à quoi il va aboutir, sans se faire son défenseur. C’est pourquoi il oppose, dans le dernier passage cité avant la conclusion le Russe métis slave avec une âme riche et le Britannique insulaire, l’humain de haut pedigree, le type le plus accompli. Si en général il se contente de décrire, sans porter de jugement, il semble bien que ce dernier parallèle témoigne de sa nostalgie de la disparition annoncée du gentleman, non métissé…

Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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Re: Kalergi

Message par Tietie007 » Mardi 04 Août 2020 17:46:44

Pierre Hillard fantasme beaucoup sur le plan caché de Karlergi. :mrgreen:
Tietie007
 
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Re: Kalergi

Message par Auguste » Vendredi 07 Août 2020 19:18:24

Karlergi ou Kalergi ?
Auguste
 
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