Le mirage du général "félon"* !

L'après-Guerre et ses conséquences: la confrontation Est/Ouest jusqu'à la chute de l'URSS.

Le mirage du général "félon"* !

Message par BRH » Dimanche 29 Mai 2022 08:41:28

*Considéré comme "félon" par son chef d'état-major et les autorités avant son audience par François Mitterrand en mars 1985.

Etienne Copel a sorti récemment un livre aux éditions Favre : "Au-delà du mirage, souvenirs d'avenir". Il s'en explique sur l'antenne de RCF :

https://rcf.fr/articles/actualite/gener ... r-le-monde

L'épisode que je relate (1) est réduit à sa portion congrue : il faut dire que, postérieurement, le général siégea au conseil général de l'Aube sous l'étiquette UDF, de 1992 à 2004...

Voir le rapport remis au président :

viewtopic.php?f=14&t=1621

Mon ami Etienne Copel (depuis 1984, époque à laquelle je fus son émissaire auprès de François Mitterrand), raconte comment il fut le seul pilote français à avoir largué une bombe H :

http://www.rtl.fr/actu/general-copel-il ... 7744108527

Pour rappel :

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Copel

Image

1- Explications : jeune lieutenant de réserve, je me passionne pour l'ouvrage d'Etienne Copel en 1984. Je lui écris partager ses idées et me mets à son service. Après une rencontre chaleureuse, je propose au général de faire en sorte qu'il puisse rencontrer le chef de l'état. Avec son accord, je m'en ouvre auprès de Pierre Marcilhacy (ancien sénateur de la Charente). Le résultat ne tarde pas, je suis reçu le 14 septembre par Jean-Claude Colliard, conseiller du Président. Je croise ensuite le président dans les couloirs de l'Elysée (ce sera notre seconde et dernière rencontre)... L'entretien, extrêmement fructueux, aboutit à la rencontre du général Copel et de François Mitterrand. Ceci permet de rendre un service éminent au pays. Une économie de 40 milliards de Francs (1984, soit 12 milliards d'euros). Le programme du missile SX (sol-air) à "roulettes"* a été abandonné, au grand dam de Jacques Chirac. Je suis assez fier de cet épisode...

* Le programme en question visait à développer des missiles stratégiques nucléaires, d'une portée de plusieurs milliers de km, qui auraient été tirés à partir de semi-remorques banalisés sur n'importe quelle route de France... Au contraire, le général Copel préconisait l'élaboration d'un missile de croisière français susceptible de porter une charge nucléaire. Ceci contribuera à l'accélération de la fabrication du missile ASMP (air-sol moyenne portée).


Programme du missile SX
8e législature
Question écrite n° 00745 de M. José Balarello (Alpes-Maritimes - UMP)
publiée dans le JO Sénat du 01/05/1986 - page 653

M. José Balarello demande à M. le ministre de la défense s'il entre bien dans les projets du Gouvernement de développer le programme du nouveau missile SX, ainsi que cela avait été précédemment annoncé.


Réponse du ministère : Défense
publiée dans le JO Sénat du 12/06/1986 - page 810

Réponse. -Le Gouvernement considère comme essentielle l'efficacité des moyens de la dissuasion nucléaire stratégique. Il prendra en priorité des mesures nécessaires pour la maintenir en adaptant ses composantes à l'évolution des défenses et aux nouvelles conditions découlant du progrès technologique. Le programme SX reste inscrit, bien que les moyens financiers qui lui sont affectés aient été considérablement réduits par le précédent Gouvernement. L'effort à apporter à ce programme, comme à tous les autres, est en cours de réévaluation dans le cadre de la préparation de la loi de programmation militaire qui sera présentée au Parlement avant la fin de l'année.

**************************************
François Mitterrand, parfaitement convaincu par les arguments du général Copel, mit son veto à cette mesure prise par le ministre de la Défense, pourtant énergiquement soutenu par le 1er ministre Jacques Chirac. Ce dernier dut s'incliner et ravaler sa rage...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
Avatar de l’utilisateur
BRH
 
Message(s) : 4123
Inscription : Lundi 22 Janvier 2007 18:18:29

Re: Le mirage du général "félon"* !

Message par BRH » Mercredi 01 Juin 2022 13:06:26

Dans la revue de la Défense Nationale :

https://www.defnat.com/e-RDN/vue-articl ... icle=22763

Les plus anciens lecteurs de la Revue se souviennent sans doute de l’émoi dans le Landernau militaire qu’avait causé, en son temps, en 1984, la publication d’un ouvrage iconoclaste, Vaincre la guerre, par un sous-chef d’état-major démissionnaire de l’Armée de l’air, pourtant promis au plus bel avenir, le général Copel. Dans cet ouvrage d’alors, l’auteur, non content de remettre en cause le dogme nucléaire français, car il s’agissait bien d’un dogme – encore aujourd’hui d’ailleurs même si c’est à un degré un peu moindre – s’attaquait également au mythe du service national, alors quasiment indiscuté à l’époque.

C’est le même général Copel, aujourd’hui largement octogénaire, qui publie ses Souvenirs, dans un ouvrage où se mêlent, pour le plus grand plaisir du lecteur, narration de plusieurs carrières successives et parfois simultanées (officier dans l’Armée de l’air, journaliste, conseiller général, président d’un parc naturel régional et bien d’autres) et réflexions sur l’outil de défense, notamment sa composante de dissuasion nucléaire, le tout avec une très grande franchise, une incomparable liberté de ton et toujours un humour décapant, ce qui ne gâte rien.

Bref, un livre sérieux qui ne se prend pas au sérieux, remarquablement écrit par un auteur qui représente la quintessence de ce que peut être un homme libre, doublé d’un homme de convictions, qui se lit d’une traite, comme un roman. Quand on le referme, on ne peut que réfléchir aux certitudes que l’on peut avoir sur la dissuasion, et ne pas se départir d’une réelle sympathie vis-à-vis de cet auteur, à la plume aussi brillante, précise et parfois incisive.

Issu d’une famille dont la branche maternelle plonge ses racines dans la meilleure aristocratie polonaise, exilée au début du XXe siècle dans la Russie dominatrice d’alors et orthodoxe – tout le monde fut, plus tard, mis d’accord par la révolution bolchevique avant de s’exiler en France – pour des raisons que le lecteur découvrira, le jeune Étienne Copel n’en est pas, pour autant, né avec une petite cuillère en argent dans la bouche.

Sorti major de sa promotion de l’École de l’air, ce classement le mettait sur la ligne de départ d’une carrière de « premier de la classe », tandis que ses résultats en vol allaient lui ouvrir les portes de l’application à l’école de chasse, laquelle se trouvait alors à Meknès au Maroc. Sa carrière devait suivre la trajectoire annoncée, jusqu’à sa démission brutale à quarante-huit ans. Néanmoins, même en avançant dans sa carrière, la passion de Copel pour le vol ne faiblit jamais.

Sortie de Salon en 1956, sa génération fut celle de l’Algérie. Ici, se place un épisode révélateur. En Algérie au moment du putsch, détaché dans un coin perdu, le lieutenant Copel rallie la base de Paul Cazelles (au sud de Médéa sur les hauts plateaux) pour débaucher certains de ses camarades, en vue de défiler en T6, au-dessus d’Alger dans une formation en forme de Croix de Lorraine, pour y défier les putschistes. Il ne rencontra que fort peu d’enthousiasme, le général commandant la Ve Région aérienne (l’aviation d’Algérie) ayant pris fait et cause pour Challe. Ses subordonnés, habités par beaucoup de prudence, s’ils avaient refusé de le suivre, se réfugiaient néanmoins dans une position neutre de wait and see (le confort de l’édredon). Copel, lui, avait tranché. C’est dommage qu’il ait échoué dans son projet, car un tel geste n’eût pas manqué de panache, le samedi 22 avril après-midi, dans le ciel bleu d’Alger.

Commandant d’escadron sur Mirage IIIE à Colmar, il commande ensuite une escadre à Luxeuil (échelon de commandement regroupant plusieurs escadrons, pas forcément de même pied, existait alors) lorsque sa formation est désignée pour fournir un avion et un pilote, destinés à un essai nucléaire au Centre d’essai du Pacifique, grandeur nature, c’est-à-dire que la « bombe » n’exploserait pas, lestée à un ballon, mais serait larguée réellement par un avion, en l’occurrence toujours un Mirage IIIE. C’est le commandant d’escadre qui est désigné. C’est dans ces circonstances que le ministre de la Défense, Robert Galley, présent sur le site, transmit au lieutenant-colonel Copel dans son cockpit, les codes nucléaires réels pour amorcer la matière fissile dans la bombe avant son largage. Seuls trois pilotes connurent la même expérience pendant les trente - cinq années que durèrent les essais nucléaires français. En l’occurrence, il ne s’agissait pas d’une bombe de nature stratégique, mais « tactique », selon le jargon de l’époque, l’AN-52.

À Luxeuil, Copel eut la chance de servir sous les ordres de deux commandants de base exceptionnels, Forget (qui devait commander la Fatac) puis Saulnier (premier chef d’état-major particulier de François Mitterrand avant d’être nommé Cema), le dernier lui assurant une préparation personnalisée au concours de l’École supérieure de guerre aérienne qu’il intégra haut la main.

Mais s’il était pilote, et passionné par le vol, Copel n’en était pas moins militaire. À l’École de Guerre, il s’inscrit en faux contre le « tout supersonique » et prône, contre les vues de l’EMAA, l’acquisition d’un avion subsonique, destiné aux missions d’appui aérien au profit des unités terrestres, l’A-10 français en quelque sorte. Mais, Dassault n’en disposant pas dans ses plans, l’Armée de l’air y était donc opposée. De même, Copel fit campagne contre l’appareil supersonique biréacteur que le même Dassault voulait imposer à l’Armée de l’air. Cette fois-ci, la raison – budgétaire – l’emporta.

À l’issue de son temps de commandement d’une base, Copel trouva ce qu’il pensait être son chemin de Damas aux CHEM/IHEDN où il fut désigné comme auditeur, c’est-à-dire la réfutation du concept de dissuasion français. Non qu’il fût opposé au principe même de la dissuasion comme des mauvaises langues l’en ont faussement accusé à la sortie de son ouvrage quelques années plus tard, mais il combattait deux idées : l’une dans le domaine capacitaire, l’autre relevant de la doctrine. D’abord, il jugeait – certainement à fort juste titre – totalement irréaliste l’idée qui traînait à l’époque de vouloir doter les Forces aériennes stratégiques (FAS) d’un « missile à roulettes », c’est-à-dire un missile intercontinental tracté sur une remorque à roues, pouvant ainsi se déplacer sur les axes. Le projet fut d’ailleurs assez rapidement enterré par le président de la République, François Mitterrand. C’est au niveau doctrinal que Copel attira sur lui les foudres de l’establishment militaire : il déniait toute crédibilité à l’idée d’une frappe en premier dans une situation du faible au fort, dans la mesure où elle entraînerait ipso facto une riposte adverse, de nature stratégique. En clair, il remettait en cause l’idée même de frappe d’ultime avertissement, délivrée par le nucléaire préstratégique. Selon lui, il fallait conserver les missiles intercontinentaux stratégiques pour une frappe en second. Ensuite, dans sa logique, c’est cette capacité de frappe en second qui serait de nature à dissuader l’adversaire de toute frappe en premier sur le sanctuaire national. La dissuasion, au fond, étant avant tout un exercice intellectuel qui se passe dans la tête de l’adversaire potentiel en fonction de la crédibilité ressentie par la logique de sa menace ; le raisonnement de Copel pouvait se tenir et méritait, a minima, d’être analysé et discuté. Mais les armées s’y refusèrent. Ce fut un non possumus d’emblée, sans discussion possible, ni même envisageable (1).

Copel était encouragé dans son approche par l’analyse que lui en avait livrée l’ancien président Giscard d’Estaing qui le reçut en lui tenant ce langage : « Comprenez bien ceci, mon général : il est absolument exclu qu’un président de la République puisse espérer faire croire aux Soviétiques qu’il va commencer la guerre nucléaire contre eux, sachant très bien que, s’il le faisait, dans les cinq minutes, il n’y aurait plus de France (2). » C’est ce que l’ancien Président écrivit presque mot pour mot dans ses Mémoires, phrase, ou aveu qui lui fut lourdement reproché ; son erreur, ou même sa faute ayant été de ne pas avoir fait allusion à la dissuasion exercée par une frappe en second, à l’aide de missiles intercontinentaux.

Bigre ! Celait signifierait donc en un certain sens que les intérêts vitaux du pays se réduiraient à une attaque nucléaire à l’encontre du sanctuaire. Mais quid, si, dans un rapport de forces très supérieur, l’ennemi s’en tenait à une manœuvre classique et uniquement conventionnelle. On capitule ? En outre, Copel aggravait son cas en prônant une armée mixte ; un corps de bataille, réduit et professionnalisé, et une défense du territoire assurée par une armée de conscrits, à base d’un service très court, réduit à la formation initiale, et complété lors de périodes régulières de rappel à l’activité. C’est l’option qui a été arrêtée lors de la professionnalisation, à la nuance près que la défense opérationnelle du territoire avait disparu des écrans radar et les moyens afférents avec. Mais le général Copel a le bon goût de ne pas s’appesantir sur ces questions que certains pourraient trouver un peu ésotériques, mais existentielles tout de même et qui intéresseront les lecteurs de la Revue.

Il donne par ailleurs un récit savoureux de son expérience d’élu local, dans l’Aube, et de son échec à la députation. C’est dommage d’ailleurs qu’il ait échoué, car il aurait pu, dans l’hémicycle, y donner la réplique à Monsieur Lassalle ! Un exemple : dans le cadre du conseil général, le général Copel s’est vu confier la présidence du parc naturel régional du lac de Der. Il s’y est trouvé confronté, en séance, à la dialectique verbale des écologistes locaux. Comparant cette tribune aux débats qu’il a connus au CHEM, sa conclusion est d’une simplicité biblique : « Écolos ou militaires, même combat ! »

Il donne un autre aspect de sa personnalité dans son aventure afghane. En 1985, sa fille unique, médecin tout juste diplômée et jeune mariée avec un autre « french doctor », n’écoutant que sa vocation, est partie avec son jeune époux en Afghanistan, envahi alors par l’armée soviétique, au sein de l’ONG « Médecins sans frontières ». Au bout d’un an n’ayant, par la force des choses, aucune nouvelle, Copel se laisse pousser la barbe, part au Pakistan, se déguise en « moudjahidine » et, tenant sa brêle par le licol, va chercher sa fille dans le secteur assez mal pavé, déjà, des zones tribales à la frontière afghano-pakistanaise pour l’exfiltrer. Il la retrouve, effectivement, ce dont il n’avait jamais douté.

Bref, un livre rafraîchissant, que chacun trouvera plaisir à lire, selon ses centres d’intérêt et son appétence pour tel ou tel sujet. Pour celui qui préoccupe nombre de lecteurs de la Revue, il est indéniable que le contexte stratégique s’est modifié de fond en comble et que la frappe d’ultime avertissement a perdu toute sa pertinence. Néanmoins, depuis le discours de Jacques Chirac à l’île Longue en 2005, jusqu’à celui, récent, du Président actuel à l’amphi Foch devant l’École de Guerre, en janvier 2020, il ne fait guère de doute que les idées du général Copel apportent, qu’on les approuve ou non, des arguments à un débat de fond sur la dissuasion, qu’il serait dangereux de continuer à escamoter. Si les armées n’ouvrent pas ce débat en interne, tout porte à croire que d’autres le feront pour elles. En cela, le livre du général Copel est non seulement encore d’une grande actualité, mais même prémonitoire, par certains aspects. ♦



(1) Le rédacteur de cette fiche de lecture se souvient que, stagiaire à l’École de Guerre, quelques années plus tard, une question évoquant Copel fut posée à l’issue de la conférence d’un intervenant portant beaucoup d’étoiles sur les manches de sa vareuse. La réponse fusa, sèche comme un coup de cravache : « Copel ? Connais-pas ! » Le général en question devait être doté d’une mémoire défaillante, puisqu’ils avaient suivi le CHEM ensemble, lors d’une même session. C’est un peu le triple reniement de Saint Pierre avant que le coq ne chante aux aurores !
(2) Cité p. 144.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
Avatar de l’utilisateur
BRH
 
Message(s) : 4123
Inscription : Lundi 22 Janvier 2007 18:18:29

Re: Le mirage du général "félon"* !

Message par Auguste » Jeudi 02 Juin 2022 13:20:08

je me souviens vaguement de Coppel à la télé pendant la 1ère guerre du golfe... Un des rares généraux français à être allé en Afghanistan du temps de l'occupation soviétique (y'en a eu d'autres ? Je n'en sais rien)... Quel rôle avez-vous joué exactement auprès de lui, à part celui d'émissaire auprès de Mitterrand ?
Auguste
 
Message(s) : 425
Inscription : Mardi 26 Juin 2007 21:44:44
Localisation : Portes de Bronze

Re: Le mirage du général "félon"* !

Message par BRH » Vendredi 03 Juin 2022 10:30:17

J'étais un collaborateur sans en avoir le titre , bénévole, donc. J'ai préparé et organisé plusieurs conférences en province. J'étais associé à la rédaction de certains de ses écrits, notamment son 2ème livre sur "la Puissance de la Liberté". Je faisais partie d'un staff informel, composé d'amis, de membres de sa famille, de relations diverses. Je conservais les contacts avec Jean-Claude Colliard. J'aurais pu être un conseiller dans un cabinet éventuel si le général Copel avait été nommé ministre. Il en fut question à 2 reprises :

- A la veille des élections législatives de 1986, Jacques Chaban-Delmas avait été pressenti pour être 1er ministre, au cas où la coalition UDF/RPR n'aurait pas eu la majorité absolue à l'Assemblée Nationale ; dans ce cas, Chirac ne voulait pas être 1er ministre. Il était d'accord pour laisser Chaban cohabiter avec Mitterrand. André Astoux était notre intermédiaire auprès de Chaban : ce dernier souhaitait nommer Copel secrétaire d'état à la défense civile et opérationnelle du Territoire. Il s'en fallut de 3 voix. Mitterrand ne s'inclina pas pour autant et demanda à ce que Chaban soit nommé ministre de la Défense. Mais Chirac, habilement, prétexta faussement que Chaban avait déjà accepté d'être président de l'Assemblée Nationale. Pour le maire de Paris d'alors, il était hors de question de proposer au général Copel quelque fonction que ce soit...

- Aux présidentielles de 1988, c'est Raymond Barre qui se proposait de reprendre la question. Mais il ne fut que 3ème. Point de secrétariat à la défense civile et opérationnelle du Territoire. Entre les deux élections (présidentielle et législative), je fus contacté par Jean-Claude Colliard pour proposer une circonscription à Reims pour Etienne Copel (comme candidats "barristes" pour l'ouverture). Le général s'y refusa pour ne pas heurter l'opinion des militants UDF de la circonscription qui l'avaient pressenti pour cette candidature (les instances de l'UDF lui ayant préféré un autre candidat). J'avais de la famille à Reims et quelques contacts. Il est dommage que cette candidature n'ait pas pu se concrétiser...

Après son échec aux législatives de 1993 face à Robert Galley à Troyes, Etienne Copel s'enfonça dans son tropisme pro-udf, ce qui ne lui permit pas de devenir parlementaire. J'étais de moins en moins écouté. Par la force des choses, nos liens devinrent moins réguliers... Le général fut officieusement le conseiller militaire de Pierre Méhaignerie et de François Bayrou. J'étais et je suis resté très hostile au second personnage...

Cependant, je milite toujours pour une défense civile et une défense opérationnelle du territoire. Je soutiens toujours Etienne Copel pour l'instauration d'un service national d'une durée de 4 à 6 semaines, afin de disposer d'une garde nationale digne de ce nom, affectée notamment à la surveillance des points sensibles.

Ps : sur un plan personnel et anecdotique, ce fut bien après mon audience à l'Elysée que je découvris que mon oncle, Claude Henry, avait été "l'aiglon" du "zef" Copel. Alors que je lui indiquais que ledit oncle sortait aussi de l'école de l'Air, il réagit aussitôt à l'énoncé de son nom : "mais c"était mon "aiglon"!" Malheureusement, pour diverses raisons, les deux anciens de Salon ne purent se revoir...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
Avatar de l’utilisateur
BRH
 
Message(s) : 4123
Inscription : Lundi 22 Janvier 2007 18:18:29

Re: Le mirage du général "félon"* !

Message par Auguste » Samedi 04 Juin 2022 09:11:16

Dommage pour les anciens copains... Cela dit, une "défense civile" du territoire, c'est bien ; mais on a déjà les pompiers. Quant à garder tous les points sensibles, il faut laisser ça à la gendarmerie (et à ses réservistes). Un service d'un mois, c'est de l'utopie : surtout pour encadrer filles et garçons et la diversité... Vous imaginez le boxon ??? :roll:

Pour ce qui est de Bayrou, je suis plus proche de vous que de votre général... :mrgreen:
Auguste
 
Message(s) : 425
Inscription : Mardi 26 Juin 2007 21:44:44
Localisation : Portes de Bronze

Re: Le mirage du général "félon"* !

Message par BRH » Samedi 04 Juin 2022 14:00:29

Il y a environ 1 360 points sensibles en France. Pour bien les garder, il faut à peu près 100 à 150 hommes. Au minimum, donc 136 000 hommes. Cet effectif dépasse (et de loin) les capacités de la Gendarmerie et de ses réservistes. En trois ans, il serait possible de recruter 120 000 volontaires pour la défense opérationnelle du territoire (40 000 par an). Les conditions : être volontaire, bien sûr, et passer les tests d'aptitudes. En 6 semaines, on acquiert les bases du combat d'infanterie. Ensuite, tous les 2 ou 3 ans, on fait une période d'une semaine d'entretien. Et jusqu'à 40 ans, on est bon pour le service. Mais toujours volontaire... Après la formation du combattant de base, on peut se spécialiser : servant d'une arme automatique (mitrailleuse), tireur d'élite (sniper), servant de mortiers ou d'armes antichars et anti-aériennes, etc.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
Avatar de l’utilisateur
BRH
 
Message(s) : 4123
Inscription : Lundi 22 Janvier 2007 18:18:29


Retour vers Décolonisation et Guerre Froide (1946-1991)

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)

cron