Résistance de la 16ème DI sur la Somme

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Résistance de la 16ème DI sur la Somme

Message par Auguste » Dimanche 28 Août 2011 10:47:14

voici le récit du 56ème RI pour la journée du 5 juin :

Le 5 juin, vers 3h00, tous les secteurs sont alertés. Une descente de parachutistes est possible. Tous les emplacements de combat sont occupés.A 4h00, un violent tir d’artillerie s’abat sur nos lignes. C’est le prélude de l’attaque. Une heure plus tard, les comptes rendus affluent au P.C. du régiment. L’attaque allemands est déclenchée sur tout le front. Elle est à base de chars. Nous avons en face de nous la 10° Panzerdivision suivie de la 29° Division motorisée.L’effort de l’ennemi semble être dirigé au début sur l’axe Dury-Essertaux.

Il attaque violemment Dury. Tandis que des colonnes de chars contournent la localité sur ses deux flancs, l’infanterie attaque la lisière nord. Deux section de la 10ème Cie, qui tiennent un petit bois, se défendent avec acharnement. Décimées, le commandant de ce point d’appui, le sous-lieutenant BERTRAND, tué, elles vont être débordées par l’est quand une contre-attaque d’une section réservée, commandée par l’aspirant CALVET, leur permet de se replier sur le parc du château Duviet, en arrière. A la sortie nord du village, les Allemands ont subi un sanglant échec devant la section du sous-lieutenant FATON. Ses pertes sont telles que deux équipes de fusiliers ont dû se déplacer, à deux reprises, leur champ de tir étant masqué par l’amoncellement des cadavres. Au cours de cet épisode, le sous-lieutenant FATON est blessé. Il refuse de se laisser évacuer et conserve son commandement sous le feu. Fait chevalier de la Légion d’Honneur, il mourra un mois plus tard des suites de sa blessure.

Face à la 9ème Compagnie qui tient la lisière à l’est de la grand’route, les Allemands ont été également arrêtés par les feux bien ajustés de la section de sous-lieutenant GRUERE.Les chars, qui ont contourné la localité, ont progressé jusqu’au bois Impérial, non loin sans avoir laissé cinq des leurs sur le terrain.

Devant le PC du bataillon, ils sont reçus par une pièce de 25 qui en met deux hors de combat. Le chef de cette pièce, le sergent PUTIGNY, est tué sur son canon. Les blindés bombardent le dispensaire rempli de blessés ; les victimes sont nombreuses.

Vers 10h00, la fusillade se calme. Une patrouille de contact, sous les ordres de l’entrépide sergent BARMONT, lancée au nord de Dury, constate que l’infanterie ennemie a regagné sa base de départ. Le sol est couvert de corps, parmi lesquels trois officiers, c’est le 57ème Régiment qui a mené l’attaque.

Au centre du sous-secteur, les blindés, qui ont contourné Dury par l’est, fractionnés en deux colonnes, tâtent la partie ouest du bois des Païens. Deux d’entre eux sautent sur les mines, les autres mitraillent les lisières. Un canon de 25 détruit trois chars, un canon de 47 en batterie face à l’ouest, en met quatre hors de combat. Face à la lisière, d’autres blindés, sortant du ravin de la Charmille, se portent sur le bois ; ils sont suivis par de l’infanterie en petites colonnes, suivies de pièces attelées. Mitrailleuses, fusils-mitrailleurs et mortiers entrent alors en action ; l’ennemi est cloué au sol à moins de quatre cents mètres des lisières, non sans avoir subi de lourdes pertes. Il est 8h00, l’attaque stoppe.

Plus à droite, les chars pénètrent sous bois dans le dispositif de la 2ème Compagnie et annihilent la section du sous-lieutenant HUGO. Un combat confus se déroule sous bois jusqu’à 10h00. Une accalmie se produit à ce moment. Le commandant de la 2ème Compagnie en profite pour reprendre contact avec la 1ère, mais son effectif est considérablement diminué.

Une vingtaine de chars sortant du ravin, au nord de Saint-Fuscien, se dirigent sur Petit-Cagny, vers 7h00. Se scindant en deux colonnes, l’une d’elles suit la lisière est du bois des Païens pour s’infléchir ensuite entre ce dernier et le bois Impérial, l’autre fonce droit sur le hameau. Il y a là cinq chars qui sont assez rapidement immobilisés, ce qui n’empêche pas deux d’entre eux de canonner Petit-Cagny et mettre le feu à quelques granges et écuries.

Les munitions commencent à s’épuiser. Des demandes de ravitaillement sont adressées au PC du régiment. Il y a là six chenillettes chargées à plein que l’adjudant-chef PERRAULT dirige immédiatement sur le PC de l’avant. Elles réussiront à atteindre ces derniers en se faufilant au travers des chars ennemis, mais certaines ne reviendront pas, ayant été détruites ou leurs conducteurs ayant trouvé la mort.

Vers 10h00, l’accalmie se produit, également, de ce côté, mais deux chars allemands, de la vague d’attaque, qui longeaient les maisons, sont détruits, l’un par un canon de 37, l’autre par le fusil anti-chars Boye.

Dans le secteur du 89ème RI la lutte fait rage. Une fusillade intense crépite à Saint-Fuscien, où des maisons flambent.

Au PC de Rumigny, les renseignements affluent jusqu’à 8h00, mais les lignes téléphoniques sont fréquemment coupées tant par les bombardements que par les blindés. Malgré l’activité sous le feu du lieutenant DUPARAY et de son personnel, il ne sera pas possible de les rétablir. La seule radio et les coureurs resteront les moyens de liaison tant avec les bataillons qu’avec l’arrière. On constate que l’appareil radioélectrique de liaison avec la Division émet convenablement mais ne reçoit pas. Les ordres du commandement n’arrivent donc pas.

Vers 08h30, le commandant LIMOGE, qui est à l’observatoire, rend compte de l’apparition, à l’est de Sains, de longues colonnes de voitures qui paraissent se diriger vers le sud-ouest ; on aperçoit même de l’infanterie descendant de camions. L’artillerie ne peut agir étant donné la distance. Depuis le matin, elle a exécuté tous les tirs qui lui ont été demandés, tant devant Dury que devant la lisière des bois, mais la liaison avec les batteries devient inexistante, l’appareil radio du détachement de liaison ne fonctionne plus.

En arrière, le 2ème Bataillon va se trouver, lui aussi, aux prises avec l’ennemi. Vers 7h00, des chars venant vraisemblablement de la direction de Fuscien-Petit-Cagny, en utilisant la coulée du grand ravin, apparaissent devant Grattepanche et attaquent le village. Un canon de 37 ouvre le feu mais est écrasé aussitôt. Les blindés, renforcés par des éléments venant de la direction de Sains, contournent Grattepanche par le sud. L’un d’eux est détruit par une pièce de 75. Ils pénètrent dans le village dans lesquels vont se dérouler des luttes locales.

Au nord du pays, d’autres chars prennent une batterie du 37ème RAD à revers en utilisant des fumigènes et l’annihilent. Poursuivant vers l’ouest, ils neutralisent une seconde batterie du même groupe et tâtent Rumigny. Trois d’entre eux sont détruits par une pièce de 47.

Le chef de bataillon MITTLER est bloqué dans une carrière qui lui sert de PC, avec son état-major et quelques éléments de la garnison. Malgré les sommations de reddition que lui adresse l’ennemi, il tiendra jusqu’au soir où il pourra se dégager. Aucune infanterie n’est apparue jusqu’ici.

Depuis l’arrêt de l’attaque, l’artillerie allemande a pris le combat à son compte. Dury, Petit-Cagny, le bois Impérial, Rumigny sont bombardés. Le tir s’intensifie vers 13h00, en particulier sur le centre de Dury.L’aviation lance quelque bombes. Le château et le parc sont très éprouvés. Les blessés sont nombreux et leur évacuation rendue difficile. Des chars ennemis croisent devant les lisières, d’autres sillonnent la coulée entre le bois Impérial et le bois des Païens, certains même apparaissent à la lisière nord du bois Impérial.

Mais il semble bien que les Allemands veulent à tout prix dégager la route de Paris et pour cela, s’emparer de Dury.

A 16h00, une attaque très violente sur le flanc ouest de la localité oblige au repli une section de la 10ème compagnie ; ce repli menace gravement les positions de la 9ème compagnie au delà de la grand’route. Le capitaine CANNET prend alors la décision de ramener ses éléments vers l’intérieur du village. Le décrochage est laborieux, les Allemands suivent de très près, de furieux combats de rues se livrent qui causent des pertes de part et d’autre. Une bonne partie de Dury est en feu, le clocher s’écroule, on se bat dans les ruines mais le moral reste élevé. La défense va se rencontrer au sud de l’agglomération où un fort bouchon a été organisé par la mise en état de défense d’une propriété situé dans un parc, entourée de murs et commandant la route.

Sur un effectif total d’environ cinq cents hommes, il reste un peu plus de deux cents hommes des deux compagnies et des éléments qui leur ont été adjoints. Dury est coupé de partout ; les coureurs ne peuvent plus passer. Un homme, cependant, envoyé par le commandant du bataillon, arrivera au PC de la défense, ayant mis trois heures pour parcourir à peine deux kilomètres. Il apporte l’ordre du colonel : Tenir et tenir.

Aucune contre-attaque ne peut être lancée pour venir en aide aux assiégés, le colonel ne dispose d’aucune réserve non plus que de chars. La nuit tombe sur le village. Elle est marquée par des tirs de mousqueterie et des échanges de grenades.

Plus au sud, l’infanterie ennemie, après s’être emparée de la cote 115 (ouest de Dury), se présente devant le bois Impérial. Elle est rejeté par la section du sous-lieutenant REINERT, de la 11ème compagnie, mais ne se tenant pas pour battue, elle gagne le bois en utilisant le bois des Païens, évacué, et déborde la 11ème compagnie en la coupant de la 3ème. De petits éléments parviendront jusqu’à Rumigny.

Dans la soirée, des fractions du 29ème RI, fortement pressées, ont dû céder du terrain à la gauche du régiment, circonstance qu’utilise l’ennemi qui parvient ainsi au réservoir du dispensaire, à quelques centaines de mètres sur le flanc gauche du PC du 3ème bataillon. Celui-ci, menacé d’enlèvement, se replie sur Hébécourt.

Au centre, le bombardement reprend sur les bois, suivi d’une attaque de chars et d’infanterie. Elle est bloquée par nos tirs de barrage mais, obliquant à droite, elle saute sur la cote 115 dont elle s’empare pour se porter ensuite sur le bois Impérial.

Les effectifs des 1ère et 2ème compagnies sont réduits à l’état squelettique. Etendues sur un front de près de deux kilomètres, combattant sous bois, une partie de leur matériel hors d’usage, anémiées par les pertes en cadres, la 2ème compagnie, en particulier, n’a plus d’officiers. Elles sont vouées à la destruction ou à la capture. Le lieutenant DASTILLUNG les ramène sur le bois Impérial d’où il gagne Hébécourt. Quelques hommes de la 2ème compagnie se joignent à la 3ème.

A l’aile droite du sous-secteur, l’infanterie allemande apparaît entre Petit-Cagny et Saint-Fuscien. Petit-Cagny continue à recevoir des obus. A 18h00, cette infanterie, accompagnée par des chars, passe à l’attaque. Mitrailleuses et fusil-mitrailleurs fauchent les lignes de tirailleurs, mais une mitrailleuse est détruite par les chars qui mettent hors de combat tout son personnel. D’autre blindés mettent hors de service le canon de 25, seule pièce dont dispose la petite garnison.
Les chars s’installent aux deux sorties du hameau.

Le colonel, mis au courant de la situation, envoie, par le canal de la 3ème compagnie, l’ordre de déplacer le PC et de le transférer à l’emplacement de cette dernière compagnie. Le mouvement peut s’exécuter sous la protection de la section de l’adjudant-chef DARBON.

Vers 21h00, la 3ème compagnie est attaquée à son tour par le nord et par l’est. Une de ses mitrailleuses est détruite avec tout son personnel par les chars ennemis, une contre-attaque menée par une section rejette l’infanterie allemande qui avait réussi à prendre pied dans le bois. Deux chars restent en observation devant les lisières, puis se retirent à 22h00.

A Saint-Fuscien, le 89ème a lutté toute la journée. Le chef de bataillon TRE-HARDY, qui commande ce centre de résistance, a fait connaître, dans le cours de l’après-midi, qu’il tiendrait jusqu’à la dernière extrémité. Il tombe vers 20h00, à bout de munitions et littéralement submergé.

Alors qu’ils encerclaient Saint-Fuscien, les Allemands portaient chars et infanterie sur Sains-en-Amiénois qu’ils atteignaient vers 19h00.

Derrière nous, une masse de chars, dépassant Grattepanche, s’est portée, au cours de l’après-midi, sur Oresmaux, menaçant la région d’Essertaux où fonctionne le QG de la division. Depuis midi, le PC du régiment est coupé de toutes communications avec l’arrière. Plusieurs motocyclistes envoyés en liaison ne sont pas revenus.

A la nuit, la bataille s’apaise. On reprend les liaisons et on remet de l’ordre dans les unités. Des patrouilles sont envoyées ; elles se heurtent à peu près partout à des groupes de blindés ; à la rigueur, des isolés pourront filtrer. Le médecin-chef en profite pour diriger sur l’arrière les blessés qui peuvent marcher, mais le chef d’escadron commandant le groupe du 37ème RAD, qui se portera avec quelques fantassins vers ses batteries mises hors de cause dans la matinée, ne pourra les récupérer. Il reviendra avec quelques sapeurs du génie, capturés dans la journée, et qui ont pu échapper aux Allemands.

La chute de Saint-Fuscien et de Sains ont découvert le flanc droit du régiment. L’état-major du bataillon et la 3ème compagnie sont en flèche et risquent d’être enlevées aux premières heures du jour. Le colonel leur envoie l’ordre de rejoindre Rumigny, dont ils constitueront la garnison. Il prescrit également aux débris de la 1ère compagnie, qui sont à Hébécourt, de chercher à gagner le PC du régiment. Les mouvements s’exécuteront entre 2 et 3h00. quelques trous s’étant produits à ce moment dans le cercle d’investissement.

La 3ème compagnie se décroche sans trop de difficultés et, l’obscurité la favorisant, parvient à se replier, évitant les chars ennemis. Le matériel lourd non détruit par le canon a dû être abandonné après avoir été mis hors d’usage. On profite de ces mouvements de détente, relative, pour faire manger la troupe, tant avec ce qui reste dans les cuisines qu’avec les vivres de réserve.

L’état-major s’est contenté de reliefs de la popote que son chef, le dentiste auxiliaire CLERE, qui, dans cette tragique situation, conserve son inaltérable bonne humeur, a sauvés du naufrage. Vers 22h00, le motocycliste DUNAND, détaché en liaison de la division, après avoir joué un véritable jeu de cache-cache avec les Allemands, arrive au PC. Il est porteur d’un ordre de la division.

Le général félicite les troupes pour leur belle attitude au feu. Il fait connaître que l’ennemi, fonçant sur le centre droit de la division, a pénétré d’environ huit kilomètres dans le dispositif, faisant un doigt de gant. Cette poche sera résorbée. L’ordre est maintenu : tenir ferme quoi qu’il arrive. Il annonce, également, un ravitaillement en vivres et en munitions qui doit être effectué à Rumigny même. Il n’aura pas lieu, les voies d’accès seront barrées par l’ennemi.

Autour de Rumigny, ce ne sont que des bruits de chenilles ; il semble que les blindés se regroupent pour venir chercher leur infanterie dont la majeure partie, arrêtée par notre résistance, n’a pas suivi.

Il reste encore un grand nombre de blessés graves au poste de secours. Le médecin-chef demande instamment des voitures pour assurer leur évacuation, la seule camionnette régimentaire ayant convoyé des blessés dans la matinée n’a pu revenir. Plusieurs messages sont envoyés par radio vers l’arrière, mais rien ne vient. Enfin, vers 4h00, le docteur METTETAL, le visage tout illuminé, vient rendre compte au colonel qu’un convoi de quelques voitures du groupe sanitaire divisionnaire, profitant d’un trou, a pu venir jusqu’à lui et que ses blessés sont sauvés.

A ce moment, la situation devant le régiment est la suivante : Dury tient toujours dans sa partie sud ainsi que le bois impérial à sa lisière nord-ouest, tandis que les Allemands ont pénétré dans sa partie centrale. Le bois des Païens est perdu. Petit-Cagny et la corne est du bois Impérial sont évacués. Rumigny passe en première ligne ; il n’y a plus personne à Grattepanche depuis minuit. Hébécourt et Saint-Saufflieu n’ont pas encore été attaqués. Les Allemands sont arrivés jusqu’à Oresmaux.

La journée a été dure. Nous avons subi des pertes sensibles. Les lieutenant FATON et LEROY ont été mortellement blessés ainsi que le chef de bataillon CLAVE, le sous-lieutenant BERTRAND a été tué, les lieutenants DESVIGNES, THIERY, BŒUF-GRAS, JOURNET, blessés. Nous laissons bien des gradés et hommes sur le terrain, mais la mission confiée au régiment a été remplie.

Les hommes jetés pour la première fois dans l’enfer de la bataille moderne ont été à la hauteur des circonstances. Rares ont été les défaillances et nombreux les actes de courage et de dévouement. . Ne serait-ce pour en citer quelques-uns : la tenacité, l’héroïsme du capitaine CANNET et des officiers des 9ème et 10ème compagnies à Dury, du lieutenant FATON, du prêtre brancardier GAILLARD qui, au milieu de l’écroulement, dégage et sauve de la mort des camarades ensevelis sous les décombres. Le courage du brave petit CHEVALIER, qui, les deux bras arrachés par des éclats de torpille, souffre sans se plaindre à son poste de combat. Le sergent FRERE, blessé à sa pièce de canon refuse de la quitter et reçoit deux nouvelles blessures, celles-là mortelles. Le sous-lieutenant LEROY, blessé mortellement, qui ne veut pas abandonner ses hommes. Le soldat DUNAND, agent de liaison, qui brave la mort en franchissant le cercle étroit qui étrangle Dury. Le soldat REBILLARD qui, sous les projectiles, va relever et ramène son officier blessé. Les conducteurs de chenillettes, les motocyclistes dont plusieurs trouveront la mort au cours de leur missions, etc.

Enfin, il faut bien signaler le dévouement des officiers du service de santé et des brancardiers qui, par leur bravoure obscure, enlèveront à la mort bien des blessés. Nombre de brancardiers succomberont pendant la bataille.

Nous attendons le lever du jour où la lutte va reprendre.

Auguste
 
Message(s) : 425
Inscription : Mardi 26 Juin 2007 21:44:44
Localisation : Portes de Bronze

Retour vers Les années 30 et la Seconde Guerre Mondiale (1930-1945)

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invité(s)

cron