Débat avec Delpla et Boisbouvier : Pétain et les Juifs

[boisbouvier]

Etaient encore à venir les livres pétainistes de Peyrouton, Bouthillier, Girard, Schmidt, Fernet, bourrés de contradictions entre eux mais sans le dire, sans se contredire nommément, en attendant la synthèse discrètement partisane de Robert Aron, vierge elle-même ou quasiment de comparaisons critiques entre ces sources.

Si je te comprends bien tous ces gens qui ont été soit témoins de l'évènement, soit historiens de synthèse, ont tort bien qu'ils ne se soient pas contredits nommément, tandis que toi,qui n'as été témoin de rien, tu dis la vérité. C'est bien ça ?
Je prie pour toi.

[boisbouvier]

Recommence.
Et puis non, je t'explique.
Le grand historien que tu accuses de tartuferie, c'est Robert Aron, et le petit historien peu maniéré, c'est toi.
Tu fais plus que le suggérer ou le laisser entendre. Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas le comprendre.
Et c'est en cela que la tartuferie réside.

[boisbouvier]

Dans le cas que tu évoques, non, mais quand tu pars ainsi en vrille, je me trouve presque héroïque de continuer comme si tu te comportais de façon dialoguante, polie et respectueuse.

Ça vaut pour toi.
Combien de fois ne m'as-tu pas traité de fanatique, de fasciste, d'insuffisant !
Et ton air suffisant, protecteur, paternel pour me parler !
Médecin soigne-toi toi-même !

[Francois Delpla]

je ne cherche qu'à débattre de points d'histoire.

Si quelqu'un s'y refuse, en citant sempiternellement les mêmes bribes de textes paraissant aller dans son sens et en restant sourd à toute remarque propre à les relativiser,
alors oui,
il m'arrive de faire remarquer son fanatisme.

[boisbouvier]

Tu relativises tellement, mon pauvre Delpla, qu'on n'y comprend plus rien.
C'est de la bouillie pour les chats.
D'habitude quand on s'intéresse à un problème historique comme la nazisme, ou l'entre-deux- guerres, ou Vichy, c'est qu'on a derrière la tête une idée motivante qu'on cherche à étayer par des faits allant dans le sens de ce qu'on désire démontrer.
Par exemple, mon idée à moi consiste à vouloir montrer que la démocratie est un poison violent, ou que le pacifisme est fauteur de guerre, ou que Vichy a sauvé les Juifs.
J'ai apporté ces preuves, ces faits concrets, des anecdotes précises et datées, ces hommes investis de responsabilités et les actes politique qu'ils ont posés. J'ai examiné les arguments opposés et je les ai évalués.
Or, pour y répondre, tu ne trouves qu'à noyer le poisson dans des discussions infinitésimales comme celle que tu viens de produire sur la non élection de Hitler.
Oser dire que le fait que Hitler n'ayant pas été élu directement au cours d'une élection ordinaire sauve la démocratie relève de l'enfantillage.
Hitler n'est pas arrivé au pouvoir par son hérédité comme François I° ou Louis XIV (son père était douanier), ni à la tête d'une armée comme Franco ou Pinochet, ni par suite d'une insurrection populaire dans une capitale comme Lénine ou Robespierre. Il est le produit d'un suffrage populaire. Il a été un pur produit de la démocratie comme l'a été aussi la politique de la France et de la G-B entre 1933 et 1939.
Heureusement que les Américains sont venus nous secourir sans quoi nos bonnes démocraties européennes nous auraient conduits au désastre.
Mais puisque tu veux absolument relativiser, relativise donc.

[Francois Delpla]

Tu relativises tellement, mon pauvre Delpla, qu'on n'y comprend plus rien.
C'est de la bouillie pour les chats.
D'habitude quand on s'intéresse à un problème historique comme la nazisme, ou l'entre-deux- guerres, ou Vichy, c'est qu'on a derrière la tête une idée motivante qu'on cherche à étayer par des faits allant dans le sens de ce qu'on désire démontrer.
Par exemple, mon idée à moi consiste à vouloir montrer que la démocratie est un poison violent

merci de ces aveux en chaîne !
tant par la forme, insultante (et autocritique à la fois, quand tu déclares ne rien comprendre), que par le fond.

Pour ma part, je m'intéresse à l'histoire du XXème siècle parce qu'elle nous a mis dans un énorme désarroi dont on ne voit pas la fin, et parce qu'elle ne me paraît pas avoir été tirée au clair. Mais je n'y projette rien à l'avance.

[boisbouvier]

Pour ma part, je m'intéresse à l'histoire du XXème siècle parce qu'elle nous a mis dans un énorme désarroi dont on ne voit pas la fin, et parce qu'elle ne me paraît pas avoir été tirée au clair. Mais je n'y projette rien à l'avance.

C'est bien le drame.
Tu ne tires aucune leçon de l'histoire.
Que le pacifisme ait été fauteur de guerre et que la SDN, ce tribunal sans gendarmerie, ait fait tant de mal ne t'apprend rien et tu continues à condamner les gens courageux comme Bush et Blair qui, eux, ont retenu la leçon de l'entre-deux guerres.

[Francois Delpla]

Je te l'ai déjà dit mais on ne sait jamais, peut-être la couche d'émeri est-elle en voie d'usure :

Bush et Blair usurpent le nom et la gloire de Churchill.
La formule maîtresse de celui-ci n'était pas "tuez-les tous, Dieu reconnaître les siens", mais "le désarmement des vainqueurs doit être précédé de la satisfaction des justes demandes des vaincus".