boisbouvier a écrit:
Mais que veut dire "faire de la politique" ?
diriger un Etat, en l'occurrence, y compris ses forces armées.
Je réponds donc :
Mon propos est de distinguer la bonne politique (Clovis, Jeanne d'Arc, François I°, Henri IV,...De Gaulle) de la mauvaise (Brunehaut, Isabeau, Louis XV...Pétain) et de se demander pourquoi on affecte les premiers d'un coefficient positif et les seconds du contraire.
Or, je me suis aperçu que l'idéologie nationaliste présidait à cette affectation.
Est-ce juste ?
A-t-on le droit de reprocher à Isabeau de Bavière d'avoir marié sa fille au roi d'Angleterre Henry V alors qu'elle n'avait pas la même idéologie que nous au temps de l'ère féodale qui était la sienne ?
Inversement, faut-il louer François I° d'avoir passé une alliance avec Soliman, au risque d'affaiblir la chrétienté face au danger ottoman ?
La réponse est difficile.
Les nations, les patries, sont les milieux naturels au sein desquels nous vivons. Elles sont le seul bien des pauvres, dit De Gaulle. Elles sont une grande part de ce que nous sommes: langue, histoire, géographie, arts...Elles ont été et sont encore le support et le socle de l'épanouissement des civilisations et donc du progrès. Elles justifient donc l'enseignement traditionnel de Michelet et de Lavisse qui oriente le jugement en faveur de la Pucelle contre Isabeau et en faveur de François I° contre le défenseur de la chrétienté Charles Quint.
Et pourtant, ces mêmes nations n'ont-elles pas provoqué toutes les guerres qui ont eu lieu depuis la fin de l'ère féodale ?
Si, comme je le crois, la politique est la problématique de la paix, il faut affecter d'un coefficient positif tous ceux qui ont favorisé l'éclosion de cet espace de paix intérieur qu'on appelle une nation et Lavisse n'a pas tort: Clovis, la Pucelle, Henri IV, etc.. ont agi dans le bon sens et Isabeau, dans le mauvais.
Seulement, voilà : il y a Bismarck.
Il a réuni les morceaux de la germanité pour créer une grande nation au sein de l'Europe moderne et le résultat fut... ce que l'on sait.
Bismarck apparait tout à la fois comme le meilleur des hommes politiques "intérieurs" (il réalise une grande nation) et le pire des hommes politiques "extérieurs" (il engendre les deux guerres mondiales) !