Diafoirus pas mort...

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

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Message par BRH » Dimanche 06 Juin 2010 09:23:30

Un aparte littéraire à propos des talents d'écrivain de De Gaulle. Certains le contestent : la palme à Odradek !

"Well… si De Gaulle est écrivain, alors Mao est poète et les lettres du corse à Joséphine, un fleuron de l’art épistolaire.

Ce débat tout “assoulinien” indique surtout que notre hôte, décidement, n’avale toujours pas le Nobel de Churchill. Au point que, de l’Histoire qui a bon dos en passant par les annonces de programmes d’animation en Sciences Humaines, le journalisme littéraire l’emportant toujours sur l’art littéraire, cela fait un bail que Pierre Assouline n’a pas consacré un de ses célèbres billets (mijotés sauce Biopic) à une fiction contemporaine.

Serait-ce qu’à trop caresser dans le sens du poil erdéelien un majoritaire mépris nourri d’ignorance pour la qualité de ce qui se publie aujourd’hui dans malheureusement de plus en plus de confidentialité, on en viendrait ici à oublier la puanteur que véhicule le style littéraire de De Gaulle et que révèle si clairement de lui-même le narcissisme de ce que Le Général définit, dans ‘Le fil de l’épée’, comme le “Caractère”, à grand renfort de tirades, scolaires justement, de ‘Cyrano de Bergerac’?

J’entends déjà les thuriféraires du gaullinisme (le gaullisme étant le nom du pendant politique à ce style de plagiaire soi-disant inimitable): qu’ils lisent ‘Le flambeau’ (1927), que leur nombriliste idole commet à 37 ans! Jamais plus kitsch ne fut le théâtre du réactionnariat barrésien. A un tel degré qu’il porte en germe, sous prétexte de “distinction” (sic), évidemment “au fil de l’épée”, le véritable refoulé de la fusion entre “le soldat” & “le politique” qui fait allègrement agglomérer par le grand Charles “le chef” et…rien de moins que “l’artiste”, en un fantasme d’autoportrait bien sûr!!

Ou alors qu’ils aillent s’instruire sur l’oeuvre polygraphique de celui qu’ils admirent sans réaliser qu’il décompense à l’écrit, essentiellement onze années de privation de commandement militaire. Sans parler d’une éventuelle négritude par laquelle le prénom de son fils, entre tactique pour chars d’assaut et eau de Vichy, résonne d’une triste ironie pour la dignité nationale. Pour cela, outre le chapitre “Cognac & silence”, le chapitre XV, “Endoctrinement” de ‘Pauvre De Gaulle!” (Pauvert) leur est tout indiqué puisqu’il est difficilement contestable tant précise est son acuité et conséquente sa documentation.

Loin des propagandistes du “La France c’est moi”, à moins de croire que les extases littéraires de De Gaulle & Mitterrand, ce douteux goût de Chardonne, puissent constituer un critère pédagogique suffisant pour, au mépris du génie stendhalien qu’un intervenaute à la probité de citer plus haut, édifier la jeunesse qui lit encore un peu par de telles lénifiantes et indigestes tartines, la raison indiquerait de se ranger à l’avis précédent de philomène que je remercie: pourquoi en effet privilégier le bas de gamme lorsqu’on peut sélectionner les meilleurs crus?

De plus, “L’art n’a jamais eu la couleur du drapeau qui flotte sur la citadelle” disait Breton que l’Idéologie n’empêcha pas d’être un poète depuis trop longtemps délaissé dans les programmes scolaires au trop grand profit de son versant politique.

Donc, en attendant que le parti-pris de Pierre Assouline démontre l’éminente qualité d’une quelconque poétique dans la prose de De Gaulle, il faut recommander à notre accueillant biographe blogueur de lire à nouveau Stéphane Zagdanski, même si la sortie de son roman hors la maison Gallimard dit aussi à l’époque que l’éditeur Sollers ne se faisait pas une idée de la collection La Pléiade aussi haute que celle à laquelle tenait l’auteur de “Les intérêts du temps”, “Miroir amer”, “Céline seul” et “Le sexe de Proust” pourtant déjà publié auparavant par ses soins… infinis.

Car cet hilarant et intelligent parfait bouquin de plage, pourrait peut-être à nouveau réconcilier cet été notre hôte avec la précision d’une pugnacité “à l’anglaise”, comme le convaincre définitivement que le seul intérêt pour la jeunesse “littéraire” d’étudier De Gaulle “écrivain” réside en quelques éventuelles possibilités d’éventuellement réaliser plus tard son antisémitisme encore si tabou de nos jours.

Quant à la question esthétique sur “l’écrivain” que pose Pierre Assouline pour conclure cette nouvelle expression de sa passion gaullienne, Zagdanski a également raison d’en revenir à Nietzsche dont De Gaulle ose reprocher la lecture aux officiers allemands: ” Cela un grand homme? Je ne vois jamais que le comédien de son propre idéal.”

Car dans ce même ‘Zarathoustra’ (de mémoire), un chapitre intitulé “Le chemin du créateur” permet de comprendre de quelle véritable ivresse pourrait s’inspirer un artiste. Au-delà surtout de cette mise en scène de fantasmes d’autorité qu’une réalité politique tronquée accommode toujours tragiquement dans l’Histoire et ainsi qu’achève de le révéler sans aucune ironie la phrase de De Gaulle à Romain Gary, en une année 1965 où l’Algérie est étrangement “comprise par les français y compris”: “Je dois être dans l’histoire l’écrivain sur lequel on a le plus tiré.” Il n’y a pas de meilleur aveu de mégalomanie mais est-ce à ce titre que l’on enseignera l’oeuvre de celui qui déclara aussi à Malraux que “Staline avait raison, à la fin il n’y a que la mort qui gagne.”

Selon une telle conception de la fin, doit-on également considérer que les écrits de Staline font de lui, en plus d’un dictateur, un écrivain? Pierre Assouline, un dictateur est-il, littéralement, un écrivain? S’il-vous-plaît ne me répondez pas que cela dépend de ce que l’on dicte dans le gueuloir, je pourrais croire que les discours radiophoniques de Churchill sont du théâtre shakespearien…"

Rédigé par : odradek (another dreidel song) |

ça sent son agrégé de pacotille, un peu trotskyste sur les bords, à moins qu'il ne s'agisse d'un refoulé du Lacanien... :lol:
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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