Le mythe de la guerre éclair

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Le mythe de la guerre éclair

Message par Menteur » Dimanche 07 Mars 2010 19:16:49

Le Mythe de la guerre-éclair : La Campagne de l’Ouest de 1940, avec le général Forget.

http://www.theatrum-belli.com/archive/2 ... -1940.html

Lien direct : http://www.canalacademie.com/emissions/hist057.mp3

Emission audio de 55 minutes à propos des faiblesses de l'armée allemande en 1939/1940.
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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par Eric van den Bergh » Jeudi 15 Juillet 2010 10:58:59

Malheureusement le génnéral Forget se trompe énormément.Blitzkrieg n'est pas une tactique,inventée par Manstein.Ce n'est qu'un mot de cmptoir.Voir ch. 3 de "1940,une victoire éclair " ou,en Allemand ein Blitzsieg .
eric van den Bergh
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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par BRH » Jeudi 15 Juillet 2010 13:39:55

Extraits de l'ouvrage d'Eric van der Bergh "1940, une victoire éclair "

http://www.victoire-eclair.com/victoire_eclair.html :

CHAPITRE 3

Le soi-disant « Blitzkrieg »
Après la défaite de 1918, les Allemands s’attachent à cerner le caractère d’une guerre future. La cause de cette défaite est claire : elle est économique. L’Allemagne manque de matières premières et de nourriture, abondantes chez ses adversaires. « On se demande avec étonnement comment il fut possible qu’on ait complètement ignoré le rapport indispensable entre l’action de guerre et l’économie, à l’époque de la machine et du progrès économique » écrira en 1936 le futur général Georg Thomas, qui en 1939 sera chef de l’Amtsgruppe Wehrwirtschaftsstab (économie et production de guerre), l’un des trois bureaux principaux dans l’O.K.W, le grand quartier général de Hitler (Kriegswirtschaftliche Jahresberichte 1936, p.14). Quant à l’armée, elle est usée et n’a plus le moral.

De toute évidence, l’Allemagne ne peut supporter une guerre prolongée contre des adversaires dont les ressources sont illimitées. Tout comme dans le cas de la Grande Guerre, un conflit futur serait une guerre économique et industrielle, une guerre totale moderne. Par conséquent, l’Allemagne doit forcément mener une guerre de courte durée, rapidement couronnée de victoire. En 1937, dans l’introduction de son œuvre Achtung, Panzer !, Guderian expose ainsi la situation : « D’une part, il y a un pays [qui] dispose de grandes colonies et de matières premières, et [qui] par conséquent, du point de vue économique est largement indépendant en temps de guerre et en temps de paix ; et d’autre part des pays non moins viables, dont le poids démographique est parfois plus grand [mais qui] disposent d’une base de matières premières très réduite, avec des colonies peu importantes ou sans colonie du tout, et qui se trouvent par conséquent face à des problèmes économiques permanents et ne sont pas en situation de supporter une guerre de longue durée. Ils sont donc obligés de chercher des moyens pour terminer rapidement un conflit, avec une fin tolérable […] La force offensive de notre armée en 1914 était insuffisante pour parvenir rapidement à la paix » (c’est moi qui souligne).

En 1938, Fritz Sternberg publie un livre intitulé Die deutsche Kriegsstärke. Wie lange Kann Hitler Krieg führen (La force guerrière allemande. Pendant combien de temps Hitler peut-il mener une guerre?) La traduction anglaise s’intitule Germany and a lightning war. Sternberg en effet parle de Blitzkrieg là où Guderian écrit “terminer un conflit rapidement” et il qualifie de Blitzsieg (victoire éclair) ce que Guderian appelle « parvenir rapidement à la paix ».

Celui-ci considère erronément le char comme le moyen destiné à atteindre ce but. Sternberg, lui, prend en compte trois facteurs : 1) le potentiel économique et industriel, 2) la situation géographique, 3) le poids de la population. Ces trois facteurs sont des barrières insurmontables qui s’opposent à un Blitzkrieg suivi d’un Blitzsieg dans une guerre contre l’URSS, au vu du potentiel énorme de l’industrie et des ressources de ce pays, de l’armement moderne de l’Armée Rouge, de l’étendue du territoire et du poids de sa population. Sa réponse à la question qu’il pose dans le titre de son ouvrage est : Hitler a « assez de temps, nécessaire pour un Blitzkrieg, mais pas suffisamment pour ce qu’exigera la prochaine guerre mondiale […] Si le fascisme allemand ne vainc pas rapidement, alors il ne vaincra jamais. » (pp.10,11,82).

Or en plusieurs langues on utilise le mot Blitz, éclair, foudre, lightning, fulmineo ou bliksem pour signifier « très vite ». Ainsi foudroyant se dit en allemand blitzartig et en néerlandais bliksemsnel. « Das deutsche O.K.W. muszte, um den Feinden zuvorzukommen (devancer l’ennemi), blitzartig handeln » lit-on dans un compte-rendu des opérations en 1940 (Miltärwissenschaftliche Mitteilungen, 1940, p.332).

Blitzkrieg est la dénomination d’une guerre courte. Il est l’antonyme d’une guerre longue. Rien de plus. Cela n’a aucun rapport avec une stratégie ou une tactique militaire quelconque. Il est donc parfaitement normal que l’on utilise cette dénomination au cours d’une conversation de comptoir sur la durée d’une guerre future. Chercher qui l’a prononcé la première fois, comme on le fait ici et là, est donc complètement inutile.

Début juillet 1939, le terme Blitzkrieg a déjà traversé l’Atlantique. Roosevelt « discussed the results of a possible Hitler Blitzkrieg » au cours d’un entretien le 18 de ce mois avec Davies (p.394). Le 12 août 1939, le chargé d’affaires français à Berlin, de Saint-Hardouin –l’ambassadeur jouit alors de ses vacances…-, rend compte des « illusions qui courent ici sur un Blitzkrieg, ne laissant pas à la France et à l’Angleterre le temps d’intervenir » (livre jaune, p.265) ; et Raymond Boyer de Sainte-Suzanne, attaché au cabinet du secrétaire général du Quai, qui a probablement lu la dépêche, utilise Blitzkrieg dans son journal du 1er septembre 1939 (p.75), le jour où commence la guerre.

Le correspondant du Time l’a capté lui aussi, et on peut le lire dans le n°12, page 22, du 18 septembre 1939, au moment où l’affaire polonaise est réglée, tandis que dans le numéro suivant du 25 septembre, page 25, Brauchitsch, le commandant en chef de l’armée allemande, est traité de Blitzkrieger ! Les expressions utilisées par les journalistes américains étant généralement copiées par leurs collègues européens, le mot Blitzkrieg obtient sa notoriété à ce moment-là.

Le déroulement de la campagne de Pologne stupéfia tous ceux qui croyaient que la valeur du soldat polonais suffirait à battre la Wehrmacht. Mais la vitesse avec laquelle l’armée polonaise s’effondra ne fut pas une surprise pour ceux qui étaient au courant de sa situation. Le pays était indéfendable. En outre, l’armée était en cours de mobilisation au moment où elle fut attaquée : son organisation était défaillante, ainsi que son haut commandement et le plan de concentration était mauvais.

Par ailleurs, le plan de campagne allemand était prévisible pour tout le monde, et conforme aux prévisions de Chauvineau (p.186), à cette différence près que la Wehrmacht pouvait en 1939 attaquer aussi depuis la Slovaquie. Ce fut donc une simple attaque concentrique, de trois côtés, éprouvée dans l’histoire militaire et exécutée selon les recettes de Clausewitz et de Sun Tzu, la vitesse en étant l’essence. Rien d’extraordinaire. Cependant, une arme que ces deux stratèges n’avaient pas connue mais auraient certainement appréciée, et qui dominait les airs sur tout le champ de bataille, participait activement à la campagne. Elle n’en détermina pas l’issue. Elle l’accéléra seulement. Pour la première fois, lors d’une bataille entre deux armées de dimensions considérables, l’aviation de l’attaquant dominait les airs sur toute l’étendue du pays attaqué, dès le premier jour.

Cela, c’était nouveau.

Or, dans la stupéfaction générale l’article du Time tomba a pic. Les promoteurs du char exultaient et ceux de l’avion d’assaut n’étaient pas en reste. « Le couple », ou encore mieux « le binôme char-avion » était né. Voilà une tactique toute nouvelle pour terminer rapidement une guerre ! Pour faire un véritable Blitzkrieg !

Cependant il y avait un hic. La grande bataille avait bien eu « le caractère d’une décision rapide et irrésistible » comme le prescrit Clausewitz, et elle avait décidé de toute la campagne en quelques semaines. Mais ce phénomène n’était pas nouveau. « On a souvent vu une grande bataille décider de toute une campagne » écrit Clausewitz, mais il y ajoute un avertissement : « Les cas où elle a décidé de toute une guerre sont très rares » (1.4.11).

Effectivement, cette campagne ne décida pas de la deuxième guerre mondiale, qu’elle déclencha, et qui exigea six ans, ce qui était trop de temps pour que Hitler la pût mener, comme Sternberg l’avait prévu. Mais Sternberg était un économiste. Le comptoir sera toujours le comptoir.

Le mot Blitzkrieg n’était pas d’usage dans la littérature militaire allemande. Ainsi ne trouve-t-on pas ce terme dans le mensuel Wissen und Wehr de juillet 1939, sous le titre « Der Krieg der schnellen Entscheidung » (la guerre d’une décision rapide) du Generalmajor cadre de réserve v. Tempelhoff. Le major (c.r) Mende utilise une fois le mot « Uber-Nacht-Sieg » (victoire en une seule nuit), entre guillemets, en estimant qu’il est impossible entre adversaires de forces égales, dans Militär-Wochenblatt du 1/4/1938.

Militär-wissenschafliche Rundschau publie une série d’articles : « Über die Zeitdauer von Angriffsgefechten » (mars, juillet et décembre 1939, Sur la durée des combats d’attaque). Le mot Blitzkrieg n’y figure pas, ni par ailleurs dans d’autres articles que j’ai lus ; mais j’admets volontiers qu’il m’était physiquement impossible de lire tout ce qui a été publié sur ce sujet entre les deux guerres dans le grand nombre de publications militaires allemandes et dans les journaux et magazines civils.

Le problème des Allemands était le même qu’avant 1914 : éviter un « Zweifrontenkrieg » par une victoire rapide sur un des deux fronts. Mais le mal était fait, et les promoteurs du couple char-avion furent confirmés dans leur théorie erronée par le déroulement de la campagne de France. Or, dans cette campagne, le haut commandement français commit tellement de fautes « capitales, rares et décisives » (Clausewitz, 2.6.3) qu’on ne peut en tirer aucune leçon. D’ailleurs, elle ne fut pas menée par les Allemands avec le binôme char-avion tout seul, mais avec toutes les forces armées, armes combinées, contre un adversaire incapable de se défendre (voir Livre IX).

Leur plan de guerre avait pour but la destruction de l’ennemi. Il était basé sur les deux principes fondamentaux qui embrassent l’ensemble du plan de guerre et déterminent l’orientation de tout le reste. « Der erste Grundsatz ist : so konzentriert als möglich zu handeln » (le premier principe est : agir aussi concentré que possible). « Der zweite Grundsatz : so schnell als möglich zu handeln » (le second principe : agir aussi vite que possible). Telle est la définition de Blitzkrieg selon Clausewitz (3.8.9), qui n’utilise jamais ce mot. Aussi concentré que possible signifiait à son époque : toute l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie, le génie réunis. Au XXe siècle on y ajoute les armes nouvelles : avions et chars, qui sont des armes parmi les autres ; seul le bombardier stratégique peut opérer indépendamment.

On trouve dans les dictionnaires des définitions de Blitzkrieg très divergentes. En voici quelques unes :

Le Brockhaus est le plus explicite : « Im Zweiten Weltkrieg entstandene Bez. für die jeweils innerhalb weniger Wochen blitzartig entschiedenen Feldzüge in Polen, Norwegen und Dänemark, im Westen und auf dem Balkan sowie für die Operationen in den ersten Monaten des Ruszlandfeldzuges ; heute Bez. für jeden sehr schnell entschiedenen Krieg. » [dénomination, née pendant la 2e guerre mondiale pour les campagnes, à chaque fois décidées en quelques semaines d’une façon foudroyante, en Pologne, en Norvège et au Danemark, à l’Ouest et dans les Balkans, ainsi que les opérations menées dans les premiers mois de la campagne de Russie ; aujourd’hui dénomination pour chaque guerre très rapidement décidée]

On remarque qu’on utilise les mots Feldzüge, campagnes, opérations, et non Krieg, guerre.

On s’aperçoit d’ailleurs que dans sa définition le Brockhaus parle de campagnes dans les cas de la Pologne, de la Norvège et du Danemark, de l’Ouest et des Balkans, et des opérations dans les premiers mois de la campagne de Russie.

Alors que l’on entend par campagne « l’ensemble des opérations militaires sur un théâtre d’activité et à une époque déterminés » (Petit Robert), le Brockhaus, lui, considère la campagne de Russie comme l’ensemble des opérations militaires sur le front de l’Est de juin 1941 à mai 1945. Selon Clausewitz, « ce terme désigne […] les événements d’un seul théâtre de guerre. Le pire, c’est d’attacher la durée d’un an à cette notion. » (2.5.2).

Contrairement à Masson, qui écrit : « la Blitzkrieg doit avouer sa faillite à la charnière de 1942-1943 » (Guerre totale, p.139), je préfère la définition du Brockhaus, qui situe cette faillite après « les premiers mois des opérations de la campagne de Russie » Le moment indiqué par Masson est ce que Clausewitz appelle « le point culminant de l’attaque ». La plupart des attaques stratégiques « conduisent seulement au point où les forces qui restent suffisent tout juste à maintenir une défense en attendant la paix. Au-delà de ce point, la marée se retourne, et le contrecoup survient. La violence de ce contrecoup dépasse en général la force du choc initial. C’est ce que nous appelons le point culminant de l’attaque » (3.7.5) Ce fut « la Marne », ce fut « Stalingrad ».

L’unique conclusion qu’on peut tirer des campagnes évoquées ci-dessus par le Brockhaus est que les pays attaqués n’avaient pas les moyens de se défendre. Mais certains, peu au courant de l’histoire militaire, ont vu dans l’utilisation de troupes rapides (« Schnelle Truppen », expression allemande pour troupes motorisées) quelque chose de nouveau, une tactique, voire une stratégie jamais vue, dans laquelle le char et l’avion sont les rois du champ de bataille.

Guderian publia dans la Militär-wissenschafliche Rundschau (mars 1939, 2. Heft) un article intitulé « Schnelle Truppen einst und jetzt » (Jadis et maintenant).

Assis sur un cheval, on est plus rapide qu’un ennemi à pied. Sun Tzu n’avait pas seulement une cavalerie dans son armée mais aussi des chars blindés, tout comme les Perses. Alexandre le Grand employa 5 000 cavaliers dans son armée de 32 000 fantassins. Hannibal disposa à Cannae de 42 000 fantassins et 10 000 cavaliers. Les Romains, 64 000 fantassins et 6 000 cavaliers, et ils furent battus.

Par la suite, les cavaliers seront blindés de plus en plus et de plus en plus nombreux. Djengis Chan employa 130 000 cavaliers, chacun avec 2 ou 3 chevaux. La discipline était très stricte, le commandement centralisé.

Les armes à feu de l’infanterie vont réduire l’importance de la cavalerie. Sa rapidité devient sa force, plutôt que son blindage, qui est plus léger. Pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, il y a toujours de la cavalerie intégrée dans les armées, et Napoléon fut le premier qui forma des divisions de cavalerie.

De son bref aperçu du rôle de la cavalerie dans un certain nombre de batailles, Guderian tire comme leçon première que la présence de troupes rapides dans le combat ne fut pas déterminante pour le résultat. L’important, « ce furent notamment de fortes personnalités, de grands hommes d’état et chefs de guerre dont la politique eut comme but une rapide et déterminante décision, qu’ils étaient capables d’atteindre par un moyen approprié ».

« Celui qui croit pouvoir obtenir un succès au début d’une campagne en improvisant au moyen de troupes rapides se trompe lourdement ».

Voici deux exemples d’une définition totalement erronée :

Websters Third New International Dictionary publie une définition surprenante : « Lightning war : war conducted with great speed and force. A violent surprise offensive by massed air forces and mechanized ground forces in close coordination, and with objectives (isolation of bodies of troops, disruption of communications and capture of material) such that mobility may be exploited to the fullest » L’auteur de cet article a confondu guerre et campagne, et semble ignorer que cette conception existait déjà à l’époque de Sun Tzu. Il s’agit là du mythe du soi-disant binôme char-avion. On trouve le même non-sens dans le « Manuel de l’histoire franco-allemande de 1814 à 1945 » (pp.306 et 377).

L’Encyclopaedia Britannica consacre une demi-colonne encore plus étonnante à Blitzkrieg : « blitzkrieg (German : lightning war), military tactic calculated to create psychological shock and resultant disorganization in enemy forces through the employment of surprise, speed, and superiority in materiel or firepower. Tested by the Germans during the Spanish Civil War in 1938 and against Poland in 1939, the blitzkrieg proved to be a formidable combination of land and air action. The essence of blitzkrieg is the use of mobility, shock, and locally concentrated firepower in a skillfully coordinated attack to paralyze an adversary’s capacity to coordinate his own defenses, rather than attempting to physically overcome them, and then to exploit this paralysis by penetrating to his rear areas and disrupting his whole system of communications and administration. The tactics, as employed by the Germans, consisted of a splitting thrust on a narrow front by combat groups using tanks, dive-bombers and motorized artillery to disrupt the main enemy battle position at the point of attack. Wide sweeps by armoured vehicles followed, creating large pockets of trapped and immobilized enemy forces. These tactics were remarkably economical of both lives and materiel, primarily for the attackers but also, because of the speed and short duration of the campaign, among the victims.

Blitzkrieg tactics were used in the successful German invasions of Belgium, the Netherlands and France in 1940. they were used by the German commander Erwin Rommel during the desert campaigns in North Africa and by U.S. General George Patton in the European operations of 1944. More recent manifestations of blitzkrieg were the combined air and ground attacks by Israeli forces on Syria and Egypt in June 1967 and the Israeli counterattacks and final counteroffensive against the same adversaries in October 1973 ».

C’est un non-sens complet :

- Le « b » minuscule de Blitzkrieg est une faute : un substantif allemand commence par une majuscule.

- Blitzkrieg n’était pas une tactique.

- Surprise et rapidité remontent à l’époque de Sun Tzu.

- Le principe de concentration des forces ne date pas non plus d’hier : Clausewitz exige « la plus grande concentration de nos forces que permettent les circonstances » Le chef de Guderian, le Général der Panzertruppen Lutz, écrit dans la préface du livre de celui-ci Achtung-Panzer ! que l’emploi des chars en masse correspond au principe de Schwerpunktbildung - formation d’un centre de gravité -, un principe qui remonte à Clausewitz et même à Sun Tzu.

- Contre la France, il y avait principalement une supériorité aérienne et intellectuelle.

- Blitzkrieg ne fut pas testé en Espagne.

- Les Polonais étaient, dès le début des opérations, incapables de coordonner quoi que ce soit, et le pays était d’ailleurs indéfendable, ce que Clausewitz savait déjà : « une steppe sans défense ».

- Le plan d’attaque allemand en 1940 envisagea justement to physically overcome les défenses à Sedan et ailleurs sur la Meuse afin de forcer le passage du fleuve sans employer les chars.

- Le front à percer n’était pas narrow, mais s’étendait de Namur à Sedan.

- On omet de dire que les combat groups, en vérité des corps d’armée, comprenaient aussi de l’infanterie, de l’artillerie et du génie, et que plus de cinquante divisions d’infanterie étaient indispensables pour protéger leurs flancs.

- On passe sous silence la blitzartige campagne de Norvège, où il n’y avait ni chars ni artillerie motorisée, mais uniquement la marine, l’aviation et six divisions d’infanterie.

- La campagne en Afrique du Nord a duré trois ans, ce qu’on peut difficilement appeler une campagne éclair.

Les Soviétiques, eux, ont bien compris que le principe d’une Blitz campagne ne date pas de 1939. Selon le Great Soviet Encyclopedia, il est : « a theory of the conduct of war, developed by German militarists, to win complete victory over the enemy in as short a time as possible, measurable in days or months. The expectations of the German General Staff for the success of a Blitzkrieg in World War I (1914-1918) and World War II (1939-1945) were not realized » Effectivement, le plan Schlieffen était basé sur l’idée d’une Blitz campagne : mettre fin à la campagne de France d’un seul coup ; à pied.

Bien que Clausewitz eût participé à la campagne de 1812 du côté russe, il était indéniablement un German militarist. Il constate que déjà à son époque « on mène la guerre avec une rapidité et une vigueur accrue » (1.4.14) et que dans l’engagement « une victoire rapide est une victoire plus éclatante » (1.4.6) Dans la troisième partie de son œuvre, livres VII et VIII, il parle de la vitesse et juge « comme essentiel à la guerre offensive le caractère rapide et irrésistible d’une décision […] Aucune pause, aucun point de repos, aucune étape intermédiaire ne s’accordent à la nature de la guerre offensive ».

L’un des deux principes qui « embrasseront l’ensemble du plan de guerre et détermineront l’orientation de tout le reste » c’est « agir aussi vite que possible, ne permettre ni délai, ni détour sans raison suffisante […] Toute dépense inutile de temps, tout détour inutile est un gaspillage de force, et par conséquent une insulte aux principes de la stratégie ».

Les Allemands qui ont conçu le plan de campagne de 1940 ont tout simplement suivi Clausewitz et n’ont pas perdu « de vue que l’attaque trouve presque son seul avantage dans la surprise effective au début de l’action. La soudaineté et l’irrésistibilité sont ses ailes les plus fortes, et quand l’objectif est la défaite de l’ennemi, elle peut rarement s’en passer ». Une « attaque qui pénètre profondément en territoire ennemi » n’est la plupart du temps que « le résultat heureux d’une attaque vigoureuse » et il faut « que la force principale pousse vite en avant, sans aucun répit ».

Clausewitz, lui, n’avait pas besoin du binôme avion-char. Cependant, il ne prétend pas que sa théorie soit originale : « Bonaparte n’agissait jamais autrement […] L’impitoyable Bonaparte » a vite poussé « la guerre réelle dans sa perfection absolue […] Avec lui, la guerre était conduite sans perdre un moment jusqu’à l’écrasement de l’ennemi ». Il fut « pour parler net, le Dieu de la guerre lui-même ».

Chauvineau pouvait donc à juste titre enseigner : « Vitesse est le mot-clé de tous les temps » (C. d. F., p.61) « Il fut un temps où défensive signifiait dans une certaine mesure : inertie. Aujourd’hui cela veut dire mouvement et vitesse » (p.36).

Il insiste sur « l’événement capital » qu’est « l’apparition des moyens de transport rapides, chemins de fer et plus tard automobiles » et « l’immense intérêt du nouveau moyen de manœuvre » (p.23), « la rapidité plus grande de déplacement caractéristique de la défense moderne » (pp.26-35) – ce que l’économiste allemand List avait déjà constaté en 1834 -, et le danger d’avoir « une droite ou une gauche autour de laquelle l’ennemi puisse tourner avec la vitesse considérable qui est aujourd’hui à sa disposition » (p.27) (voir chapitre 73).

Il constate que la défensive « ne peut parer la surprise que par la vitesse » et que « la rapidité des transports (chemins de fer, automobiles, avions) » font bénéficier la défense « d’avantages grandissants du seul fait de cette rapidité » (pp.49-50).

Il propose un système pour construire à grande vitesse une fortification de campagne préfabriquée en béton (p.65) - Les Anglais utiliseront un tel système en France en 1939 - Et il affirme qu’on devra manœuvrer aussi bien avec du béton qu’avec des camions (pp.66-67) « Les chars augmentent la vitesse de progression de l’attaque de l’infanterie » (p.97) note-t-il. Il signale l’intérêt de « chars légers et rapides » (p.106) et celui de l’avion à cause de sa rapidité (p.109).

Il n’oublie pas de mettre en lumière le « vaste réseau d’autostrades » que l’Allemagne est en train de construire (p.131), dont « chacune de ces routes pourra débiter 4000 camions à l’heure, c’est à dire une division toutes les quarante-cinq minutes » (p.132).

Il préconise une armée spéciale, mobile et d’une mise en action et d’une efficacité presque instantanées », dans laquelle seront incorporées « toutes les unités de chars », qui sont « en effet capables de progresser très vite » (p.149).

Il conclut que « la sécurité d’une frontière dépend de la vitesse de la mobilisation et de la concentration » (p.150) et qu’une « organisation qui freine la vitesse des forces adverses » est indispensable (p.212).

Effectivement la meilleure défense antichars pendant la guerre était de priver l’ennemi des deux conditions indispensables dans la guerre des blindés : la supériorité aérienne et l’espace de manœuvre. Concentrer de larges forces blindées contre un ennemi qui avait la supériorité dans l’air s’avérait presque toujours impossible, tandis qu’on pouvait freiner, par une bonne organisation en profondeur du terrain, la vitesse et la manoeuvrabilité des chars, deux de leurs principaux atouts.

Rien de nouveau ! On trouve tout cela déjà chez Sun Tzu. Au deuxième chapitre de son ouvrage, il avertit que les guerres longues coûtent trop cher à l’Etat (II,4). Elles sont la cause de l’inflation (II, 12,13,14). Il n’a jamais vu une opération habile prolongée, et il pense que l’attaque doit être menée avec une vitesse surnaturelle (II,6).

Une rapidité extraordinaire est de la plus grande importance dans la guerre (I, 26), attaquez comme l’éclair (IV, 7), allez comme l’éclair (VI, 10), agissez comme l’éclair (VII, 13).

Bref, pour Sun Tzu « la vitesse est l’essence même de la guerre » (XI, 29).

Et elle est restée « Le mot-clé de tous les temps ».

Dans l’histoire militaire, il y eut des milliers de campagnes éclair, « l’assaillant et le défenseur marchant à la même allure » (Chauvineau, p.23). A pied.

L’une des raisons pour lesquelles la campagne éclair allemande de 1914, qui envisageait la décision en quelques semaines, a fait faillite est que : « le vieux Schlieffen, en 1905, considérait […] toujours la marche à pied comme le seul moyen de déplacement des troupes au cours d’opérations actives, lorsque les deux adversaires sont aux prises » (idem, p.23). Son successeur, Moltke, applique le plan de campagne que Schieffen avait conçu, et marche, selon la loi de « l’usage simultané de toutes ses forces » cher à Clausewitz, ses réserves incluses, avec son gros à travers la Belgique à 5 kms/h et entre en France sans réserves stratégiques. Mais il a en face de lui « une armée qui est chez elle, dotée de voies ferrées et de routes intactes, et par suite capable de déplacer ses effectifs dix fois plus vite que son adversaire. » (idem, p.26).

Joffre, lui, a compris par ses déboires dans les Ardennes qu’il a commis « une grande erreur en concluant qu’un assaut inconsidéré triomphera toujours » (Clausewitz, 1.1.2) et il renonce aux attaques de front. Il se retire « avec l’ensemble de ses forces intactes », tout en opposant « une résistance constante et bien mesurée » (idem, 2.6.25) aux Allemands. Il comprend qu’il faut monter une attaque sur l’aile droite de l’ennemi, mais pour ce faire il lui faut une réserve stratégique, qu’il n’a pas lui non plus. « Le seul remède en pareille circonstance […] c’est de retirer des troupes à droite et de les transporter en chemin de fer à gauche » (Chauvineau, p.18).

C’est grâce à la rapidité de ce transport moderne, qu’il peut exécuter sa manœuvre défensive et « reconstituer, à notre gauche […] une masse capable de reprendre l’offensive » (cf. son Instruction générale n°2 du 25 Août 1914), suivant ainsi la doctrine de Clausewitz selon laquelle il faut inclure « un passage rapide et vigoureux à l’attaque […] dès le début de son concept de défense » (2.6.5).

« Aussitôt que (les Français) mettent en jeu leur rapidité plus grande de déplacement, caractéristique de la défensive moderne, le plan (Schlieffen) est à terre et l’initiative passe automatiquement dans le camp du défenseur sans que l’assaillant y puisse rien ! » (Chauvineau,, p.26).

La campagne norvégienne, elle aussi, était basée sur la surprise et la vitesse, cette dernière étant fournie par la Luftwaffe, qui dès le début eut la domination de l’air, coupant ainsi la logistique des Alliés. Aucun char ne fut employé.

Au chapitre 40 on verra que les directives allemandes sont parsemées des mots « rapide », « vite », « sans tarder », « créer la condition pour une victoire rapide et décisive sur l’armée franco-anglaise ». Parfois ces termes sont presque littéralement empruntés à Clausewitz.

Encore une fois, la vitesse constituait l’essence même de cette campagne. Elle le fut pour la dernière fois dans les Balkans. Mais contre les Soviétiques, elle fit faillite.

Considérer comme un trait de génie une campagne rapidement décidée, à cause de sa nouveauté, et inventer un terme spécial pour une stratégie qu’on a vue des milliers de fois dans l’histoire militaire, uniquement parce que la rapidité pouvait être un peu plus grande en raison du moteur, paraît parfaitement ridicule.

Que reste-t-il donc de ce fameux Blitzkrieg ?

Rien qu’un radotage journalistique.

Comme on l’a vu, le terme Blitzkrieg est généralement associé à l’offensive, et on pense à tort que ce type de guerre était nouveau en 1939. Mais on peut y associer aussi la manœuvre défensive de Joffre en 1914, exécutée avec une grande rapidité. Car il n’y a pas d’opposition entre offensive et défensive. A ce propos, Clausewitz démontre aux chapitres I à VIII du livre VI que la bonne défense comporte toujours un élément offensif (ce que les Français n’ont pas compris (voir chapitre 23, septième erreur), tandis que l’offensive ne peut se dispenser d’un élément défensif (ce que Manstein a oublié, voir chapitre 50, sa deuxième erreur).

« On peut combattre offensivement au cours d’une campagne défensive […] et tout en restant sur une simple position d’attente de l’assaut ennemi, on lui envoie des boulets offensifs dans ses rangs » (Clausewitz, 2.6.1).

« A la vérité », affirme Chauvineau, « la défensive à coups de canons que dirigeait le général Pétain à Verdun, c’est de l’offensive pure et simple […] Les notions d’offensive et de défensive, qui, jusqu’au XXe siècle s’opposaient l’une à l’autre, se pénètrent maintenant au point qu’il est parfois difficile de dire qui attaque et qui se défend » La dispute entre les deux camps des offensifs et des défensifs « est vaine et ils confondent le but avec les moyens » (pp.81,82). « On peut aussi être prudent et méthodique dans l’attaque et entreprenant et audacieux dans la défense » (Clausewitz, 2.5.4).

Chauvineau a beau dire que la défense aujourd’hui « veut dire mouvement et vitesse » et que « la rapidité plus grande de déplacement est caractéristique de la défense moderne », on peut lui rétorquer : à chacun son aujourd’hui ou sa guerre moderne. Car Clausewitz lui aussi parle de « l’art moderne de la guerre » (2.6.2), dont il suit le développement depuis le début, c’est à dire au moment de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) et de la Guerre de Succession d’Espagne (1701-1714).

Le déploiement et la disposition de l’armée étaient l’un des points les plus importants de la bataille. Cela donnait au défenseur, en règle générale, un grand avantage, car il occupait déjà sa position et s’était déployé avant que l’attaque puisse commencer. « Dès que les troupes eurent acquis une plus grande capacité de manœuvre, cet avantage disparut, et la supériorité passa pour quelque temps à l’offensive. La défense chercha alors protection derrière les fleuves […] Elle reprit ainsi un avantage décisif et le conserva jusqu’à ce que l’assaillant ait acquis une mobilité et une habileté de manœuvre si développées, qu’il pouvait s’aventurer en terrain coupé (escarpé, durchschnittene Gegend) et pousser des attaques par colonnes séparées. » Ainsi l’attaquant put « se concentrer sur un petit nombre de points et percer la ligne sans profondeur » de l’ennemi.

« La supériorité passa de nouveau à l’attaque [c’était le temps où « ceux qui prônaient l’offensive étaient seuls dans le vrai » - Chauvineau, p.49 ] et la défense changea de système dans les dernières guerres en concentrant ses forces en larges masses, dont la plus grande part n’était pas déployée, et restait cachée si possible, en se bornant à occuper une position où elle était prête à agir en fonction des mesures prises par l’ennemi dès que celles-ci seraient assez visibles ».

Ainsi la défensive était devenue manœuvre. « Il faut avoir recours au mouvement, à la défense active, voire à des moyens offensifs. Certains corps servent de réserves ; de plus tel poste vole au secours de tel autre avec toutes ses troupes disponibles. Ce secours consiste soit à accourir réellement de l’arrière pour renforcer et ranimer la résistance passive, soit à attaquer l’ennemi de flanc, soit même à menacer sa retraite ».

« Les défenses qui passent pour les meilleures sont celles qui utilisent le plus de moyens actifs, voire offensifs […] Le général qui ne veut pas immobiliser ses troupes sur un dispositif très allongé pour y résister passivement est d’autant plus pressé d’atteindre son but, la protection de son pays, grâce à des mouvements rapides, bien préparés et bien exécutés […] pour arriver partout à temps, grâce à d’énergiques poussées » (2.6.30).

Clausewitz estime peu probable que l’offensive trouve un jour une nouvelle méthode d’attaque. Et ce ne fut pas le cas en 1940, quand les Allemands, ayant acquis une mobilité et une habileté de manœuvre très développées, s’aventurèrent dans les Ardennes en colonnes séparées.

Chauvineau propose logiquement une défense éprouvée, telle que la préconise Clausewitz. Il écrit : Le Front continu [on sait maintenant ce qu’il veut dire par là] n’est, au fond, tenu que par des avant-postes capables de résister aux petites attaques. Contre les grosses, qui ont toujours brisé les résistances rigides, les vrais défenseurs de ce front sont en réserve en arrière. » Ce sont « les unités de choc, l’armée spéciale de réserve [qui, comme on l’a vu, comporte toutes les unités de chars] puis les divisions actives à fort encadrement et faible proportion de réservistes » (une vingtaine, motorisées) (p.207), qui peuvent « accourir en nombre et arriver à temps pour truffer la position de résistance » (p.50), et « se transformer en une masse offensive que les transports modernes orienteront rapidement du côté favorable » (p.208).

Mais Pétain et le Haut Commandement français étaient en retard d’une époque en persistant dans l’idée de « chercher protection derrière les fleuves », sans « avoir recours au mouvement, à la défense active, voire à des moyens offensifs », ni en ayant prévu une réserve stratégique, comme on le verra au Livre V. Et ce qui est le plus grave : par leur stratégie « méthodique », ils méconnaissaient le fait que « la vitesse est l’essence même de la guerre » En fait ils étaient en retard sur toute l’histoire militaire.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par norodom » Jeudi 15 Juillet 2010 22:24:17

Bonsoir,

L'exposé de Bruno est intéressant et complet certes, mais il m'apparaît un peu éloigné du sujet proposé par "menteur"
( petite note sur son "avatar" en signature....

<<Conseil de Merlin **** Un homme sage ne joue jamais à saute-mouton avec une licorne >>
C'est peut-être ce qu'imprudemment fit l'enchanteur... ce qui le conduisit au Tombeau, près de la Fontaine de Jouvence....)

"Le mythe de la guerre éclair"

En premier lieu je vais ajouter quelques explications en complément de l'exposé de Bruno.
Ceci afin de faire la relation avec les théatres d'opérations qui se prêtent à cette définition de "guerre éclair".

Une Blitzkrieg (guerre éclair)
doit être obligatoirement engagée avec des moyens rapides et une stratégie affinée

Sa technique comprend quatre phases (schématisées):

1/ Création d'une tête de pont par une opération combinée de l'infanterie, des blindés, des troupes du génie et de l'aviation qui par ses attaques en piqué fait office d'artillerie et parfois contribue au lâcher de parachutistes sur les arrières des positions de l'adversaire.

2/ Destruction des positions de défense de l'adversaire et élargissement de la tête de pont. Organisation d'une perçée et de la protection de ses flancs.
Continuité de l'avancée des blindés, de l'infanterie et des attaques aériennes en piqué

3/ Encerclement des places fortes défendues par l'adversaire, contrôle des carrefours routiers et ferrovières.
Cet encerclement est le but essentiel de cette phase, il ne se réduit pas à repousser l'adversaire.

4/ Réduction des poches de résistance, Avance de l'ensemble des forces vers les villes clés
Prise de position par l'infanterie de deuxième ligne et les organes de police, pour assurer les communications, le ravitaillement, la garde des prisonniers... etc.

La réalité d'une "Blitzkrieg" se justifie par la rapidité d'exécution de ces quatre phases.
Elle peut être envisagée mais pas prévue comme telle.

J'élimine d'entrée les opérations à l'Est... Même la bataille de Stalingrad ne se prête pas à la définition.

Restent, la campagne de Pologne et la campagne de France

Alors, comment aborder le sujet?
Cette question me gêne.... venez à mon secours !
car je m'en tiens à la définition du mythe <<Construction de l'esprit qui ne repose pas sur un fond de réalité>>
Que concerne le mythe ? .... le constat du résultat final ou la préparation supposée ?

"menteur" veut-il que l'on analyse les explications du général Forget et (ou) au travers, le sens de l'ouvrage de Karl-Heinz Frieser?
S'agit-il de définir laquelle des deux campagnes précitées a été une guerre éclair?
Vous remarquerez que j'utilise le terme campagne au lieu de guerre... le général Forget emploie le terme bataille... ce qui, sur le plan des opérations militaires, est similaire.

Si je m'en tiens au constat du résultat final, où est le mythe?

Une grande partie de l'exposé du général Forget est orientée vers l'éloge de l'ouvrage de Karl-Heinz Frieser... on peut le comprendre puisqu'il comptait parmi les cinq juges dont le verdict
conclût à l'attribution du prix Edmond Fréville 2004 à Karl-Heinz Frieser

Ce dernier aurait écrit dans son ouvrage, si j'ai bien compris, que la campagne de Pologne n'a pas été une Blitzkrieg.... Impulsivement je dis <<eh ben.. m... alors!>>
Car s'il existât une guerre qui fût rapide, c'est bien celle là !
Chacun connaît le rapport démesuré des forces en présence...

Je suis bien plus sensibilisé par les récits des deux antagonistes ennemis _ le Général Nehring et le Colonel Sawczynski, acteurs de l'époque, que par l'analyse faite par un historien né dans la décénie qui a suivi l'évènement...
car, n'en déplaise à certains je reste convaincu qu'en matière de conflits militaires, sur le terrain, les acteurs ont une longueur d'avance sur les suivants qui basent leur jugement sur des archives... archives, qui sont la reproduction plus ou moins fidèle des témoignages des précédents... dans le domaine politique, les choses se présentent différemment, la vision avec le recul modifiant parfois un point de vue trop hâtivement exprimé...

Reste donc la campagne de France...
Les quatre phases d'une guerre éclair y fûrent-elles observées ?
à mon avis... oui... mais le "balayage" bien qu'il fusse rapide a tout de même coûté cher à l'assaillant !
Les zones des théatres d'opération n'avaient pas toutes la même configuration, les stratégies des alliés pas bien coordonnées... l'utilisation du matériel non plus d'ailleurs...
En résumé, plusieurs batailles en une seule...

Sur la teneur de l'interview du général Forget, la partie technique me semble correcte...
sur un autre terrain, la relation de mes quelques remarques n'a pas sa place sur ce fil.

Bonne nuit à tous...
Cordialement
Roger
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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par BRH » Vendredi 16 Juillet 2010 00:29:42

Je ne suis pour rien dans ce chapitre 3 écrit par Eric van der Bergh et reproduit avec son aimable autorisation...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par Eric van den Bergh » Samedi 17 Juillet 2010 14:31:48

Bonjour
la contribution de morodom est exellente.Il est un des rares auteurs qui ont compris que toute la campagne a été exécuté armes combinées.L'attaque à Sedan c'est bien déroulée comme il le décrit,sauf que l'artillerie allemande,elle aussi, a contribuée à l'opération par un bombardement dès le matin (Ch.87,le 12 mai)).L'attaque s'est donc déroulée comme pendant la Grande Guerre:préparation par l'artillerie (et l'aviation),l'infanterie avance,avec le génie-de troupes combattantes,Stosztruppen- et d'observateurs de l'artillerie qui dirigeaient le feu par radio.L'attaque était donc selon un plan,établi d'avance ce que les Allemands appellen planmäszig.
Mais ce ne fut pas l'intention.Elle était d'arriver le PREMIER jour et de tenter de franchir la Meuse par de petits groupes,afin que la surprise soit totale.Voir le Kriegspiel du 7 février 1940 (ch.47). "Guderian veut attaquer à travers la Meuse au cinquième jour,uniquement avec le XIX et le XIV AK."Halde conclut "qu'il faut renforcer le combat des blindés(XIX AK) avec la 9e Pz.,talonnée par la 2e Mot et les régiments motorisés,serrés de près par le XIV AK ,qui doit être engagé au combat DÉS LE PREMIER JOUR "...."Une attaque du corps blindé tout seul à travers la Meuse au CINQUIÈME JOUR semble vide de sens.L'OKH doit décider le troisième jour s'il veut monter une attaque méthodique ,planmäszig,à travers la Meuse".
Et il a dû décider ains,à cause de la résistence et des destructions belges.
Voir aussi ch 53,notamment l'assurance de Halder,qui balaie tous les soucis de Sodenstern.Nehring,à l'époque colonel et chef de l'EM de Gudérian,qui a possédé l'exemplaire de l'ouvrage de Jacobsen qui se trouve actuellement dans ma bibliothèque,a noté ici"Eine sehr gute belehrung für Sodenstern !"( une très bonne leçon pour S.).
Voir aussi ch.87,la nuit du 10 au 11 mai.A 20 heures(heure de Berlin,19 heures en France) est émis l'ordre no1 de Kleist pour le 11 Mai.Les 4e,12,et 16 Armées(infanterie) avancent bien par l'est de la Belgique et par le Luxemburg,constate-t-il ."Ordres et intentions pour le 11.Le but pour le 11 mai 1940 est la mainmise rapide de la rive nord de la Meuse.Toutes les possibilités sont à exploiter-par une action rapide et par surprise déja pendant la nuit-afin d'obtenir des avant-gardes de l'autre côté du flauve.En outre seront effectués tous les préparatifs pour un franchissement selon plan (planmäszig) du gros du groupement au 12 mai.
Et Kleist est furieux.Il émet le 11 mai un oukase au sujet des nombreuses embouteillages,qui ne sont pas uniquement causés par les Belges.Il y a eu de l'indiscipline,un manque d'énergie et des ordres erronés.Les coupables seront punis,les fautes les plus graves par la peine de mort !
le 11 mai à 21 heures : Ordre no.2 pour le 12 mai "Le but n'est pas atteint Franchir la Meuse pas tous les moyens".On connait la suite.
Eric van den Bergh
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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par Eric van den Bergh » Samedi 17 Juillet 2010 16:00:19

Bonjour Roger
Il me semble que la définition du Brockhaus dans mon chapitre,publié cì dessus,est la bonne.Selon cette définition la guerre de '70 était elle aussi un Blitzkrieg,étant terminée en quelques mois.Et les campagnes de Bonaparte ! Et tant d'autres.
J'ai aussi quelques petites remarques au sujet de la contribution de Nicolas Bernard:Je suis toujours heureux de voir que je ne suis pas le seul à affirmer que Fall Gelb n'a pas été inventé par Manstein.Mais ce n'était pas lui qui a l'idée de franchir la Meuse.C'était déja dans Fall Gelb I,où le but était la côte belge.Le nom de Sedan figure pour la première fois dans la directive de l'OKH du 11 novembre 1939,suite à un ordre de Hitler.L'idée vient de l'OKW,probablement du colonel v.Schell.
Le coup de faux est le coup de faucille,une expression inventée par Churchill pour une maneuvre qui était tout simplement une action sur le flanc et les arrières de l'adversaire,déja pratiqué par Sun Tzu,et après lui par beaucoup d'autres.Il n'est pas une invention de Hitler.
Pendant l'automme 1939 tous les généraux étaient récalcitrants.La Wehrmacht n'était pas prête.Mais lisez la réponse de Halder à Sodenstern.Plein d'assurance,même trop optimiste,comme on a l'a vu.
Les trois parties de la Belgique que Hitler voulait sont Eupen,Malmédie et Moresnet,annexées par ce pays après la Grande Guerre.Elles sont de nouveau belges,et l'Allemand est une des langues officielles.
Il ne faut pas parler des chars de Guderian,mais de Kleist,qui était son chef.Mais ce dernier n'était pas un de ces généraux pour lesquelles la guerre était la continuation de leurs relations publiques,comme Manstein,Rommel,Montgomery,Patton,de Gaulle et justement Guderian.Les liaisons étranges entre ce dernier et Liddell Hart sont dans mon chapitre 42.
Ce que le général Fourget a dit est ahurrisantJý reviendrai.
Je n'ai rien trouvé qui indique une méfiance de Hitler envers Rundstedt,mais le contraire.
Eric van den Bergh.
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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par norodom » Samedi 17 Juillet 2010 21:52:49

Bonsoir Eric,

Je vous lis, je vous relis, j'ai compris l'essentiel, mais hélas!, j'en suis honteux, je ne peux pas vous suivre dans vos citations de documents... je ne les connais pas !

Mes connaissances sur les conflits qui ont touché directement notre pays, s'étalent sur la période 1914-1918 dont mon père fût acteur et la période 1939-1945 dans laquelle je n'ai tenu qu'un rôle modeste en 1943 -1944.
Par la suite... l'Indochine... mais là c'est autre chose...

Sur la teneur des combats en 1914-1918, j'ai recueilli très peu de témoignges, la plupart sur l'enfer des tranchées... j'ai essentiellement eu recours aux documentations sur la bataille du Matz qu'à vécu mon père.

1940, c'est autre chose !... je n'avais que 12 ans, mais je garde le souvenir amer du traumatisme qui se manifestait partout autour de moi....
J'ai voulou savoir... avec une détermination sans bornes, j'ai écouté des centaines de témoignages, procédé à des recoupements....
avec le temps j'ai tenu à chercher les explication qui me manquaient...
et comme beaucoup d'autres j'ai lu ce qui m'apparaîssait concret, j'ai fait des tris... l'expérience m'a appris que ce dernier point était indispensable.

Ce que j'ai compris, d'autres, très nombreux, l'ont compris...
Même la stratégie militaire, les moyens combinés d'obtenir un résultat rapide, le sens de la force mécanique qui nous a terrassés n'ont pas échappé à ceux, nombreux, qui comme moi ont voulu comprendre.

Sur le sujet présent, dont je rappelle qu'il doit se limiter aux deux campagnes de Pologne et de France (Inutile d'extrapoler vers des conflits antérieurs), je ne saisis pas le pourquoi du mythe.

J'ai bien compris que le déroulement de ces deux campagnes n'a pas été totalement conforme à leur conception.... mais il y eût un résultat !
C'est sur ce dernier que l'on peut juger si le dénouement est celui d'une "guerre-éclair"
Précédemment, après avoir défini les phases, j'ai écrit :

<< La réalité d'une "Blitzkrieg" se justifie par la rapidité d'exécution de ces quatre phases.
Elle peut être envisagée mais pas prévue comme telle.>>


Alors, je me répète : Où est le mythe... à quoi s'applique t'il?... S.O.S.

Sur votre dernière citation :

"Je n'ai rien trouvé qui indique une méfiance de Hitler envers Rundstedt,mais le contraire."

OK !... sur le fil du "Haltbefehl", j'ai écrit :

<<Et Hitler dans tout çà ?
Initialement il semblerait (j'emploie le conditionnel) qu'il ne fût pas l'instigateur de l'arrêt, mais il devait trancher sur une divergeance dans les ordres donnés par von Brauchitsch et von Rundstedt et s'appuyant sur l'avis de ce dernier, sa décision finale n'avait plus à être discutée.>>

J'ai omis... << et sur la proposision de Göring >>


Bonne nuit !...

Très cordialement,
Roger
norodom
 
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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par BRH » Dimanche 18 Juillet 2010 13:23:59

norodom a écrit :Une Blitzkrieg (guerre éclair)
doit être obligatoirement engagée avec des moyens rapides et une stratégie affinée

Sa technique comprend quatre phases (schématisées):

1/ Création d'une tête de pont par une opération combinée de l'infanterie, des blindés, des troupes du génie et de l'aviation qui par ses attaques en piqué fait office d'artillerie et parfois contribue au lâcher de parachutistes sur les arrières des positions de l'adversaire.

2/ Destruction des positions de défense de l'adversaire et élargissement de la tête de pont. Organisation d'une perçée et de la protection de ses flancs.
Continuité de l'avancée des blindés, de l'infanterie et des attaques aériennes en piqué

3/ Encerclement des places fortes défendues par l'adversaire, contrôle des carrefours routiers et ferrovières.
Cet encerclement est le but essentiel de cette phase, il ne se réduit pas à repousser l'adversaire.

4/ Réduction des poches de résistance, Avance de l'ensemble des forces vers les villes clés
Prise de position par l'infanterie de deuxième ligne et les organes de police, pour assurer les communications, le ravitaillement, la garde des prisonniers... etc.

La réalité d'une "Blitzkrieg" se justifie par la rapidité d'exécution de ces quatre phases.
Elle peut être envisagée mais pas prévue comme telle.


Je m'en tiens à la définition reprise par Roger. C'est bien là ce qu'il est convenu d'appeler la "blitzkrieg". Peu ou prou, c'est la tactique employée par les Israeliens en 1967. Même si ces principes sont connus et définis depuis Sun Tzu.

La nouveauté repose sur le tandem char-aviation, même si le génie et l'infanterie y conservent un rôle important.

J'ai toujours compris et considéré que la blitzkrieg était une tactique. Le choix du lieu où doit s'appliquer le schweerpunkt ressort de la stratégie.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par Eric van den Bergh » Dimanche 26 Septembre 2010 15:37:44

Bonjour

Mon jugement de Frieser et de Forget se trouvent depuis peu sur mon blog 1940 victoire-eclair.

amicalement
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Re: Le mythe de la guerre éclair

Message par Eric van den Bergh » Dimanche 21 Novembre 2010 04:50:36

Les guerres et les campagnes rapidement terminées sont nombreuses dans l'histoire militaire. Bonaparte en est un exemple. La guerre de 70 elle aussi . La campagne de Pologne fut rapidement terminée parce que l'armée polonaise était incapable de se défendre contre une attaque concentrique. Un journaliste américain a utilisé le mot blitzkrieg. Ensuite on a bricolé de définitions les plus farfelues de tactiques basées sur « le couple char- avions ». La
vérité est autrement.Je donne un exemple.le 13 mai 1940 à minuit la position française à Sedan
a cessé d'exister.aucun char n'a a participé aux combats. Le matin du 14 la 2e Pz. est partie en direction ouest. À partir du 15 elle n'a rencontré aucun ennemi. Le 20 mai au soir les motards de la reconnaissance entrent à Abbeville . La division elle-même arrive le lendemain . Son périple à durée six jours. La distance entre Sedan et Abbeville est de 240 km. Ça fait une moyenne de 40 km par jour. Une division d'infanterie normale fait autant.
Où est le blitzkrieg?
Le couple char- avions n'a jamais existé. L'avion soutient les troupes au sol,toutes, et pas uniquement les chars.
Je répète encore une fois: blitzkrieg est un mot et rien de plus.
Eric van den Bergh
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