par norodom » Jeudi 15 Juillet 2010 22:24:17
Bonsoir,
L'exposé de Bruno est intéressant et complet certes, mais il m'apparaît un peu éloigné du sujet proposé par "menteur"
( petite note sur son "avatar" en signature....
<<Conseil de Merlin **** Un homme sage ne joue jamais à saute-mouton avec une licorne >>
C'est peut-être ce qu'imprudemment fit l'enchanteur... ce qui le conduisit au Tombeau, près de la Fontaine de Jouvence....)
"Le mythe de la guerre éclair"
En premier lieu je vais ajouter quelques explications en complément de l'exposé de Bruno.
Ceci afin de faire la relation avec les théatres d'opérations qui se prêtent à cette définition de "guerre éclair".
Une Blitzkrieg (guerre éclair)
doit être obligatoirement engagée avec des moyens rapides et une stratégie affinée
Sa technique comprend quatre phases (schématisées):
1/ Création d'une tête de pont par une opération combinée de l'infanterie, des blindés, des troupes du génie et de l'aviation qui par ses attaques en piqué fait office d'artillerie et parfois contribue au lâcher de parachutistes sur les arrières des positions de l'adversaire.
2/ Destruction des positions de défense de l'adversaire et élargissement de la tête de pont. Organisation d'une perçée et de la protection de ses flancs.
Continuité de l'avancée des blindés, de l'infanterie et des attaques aériennes en piqué
3/ Encerclement des places fortes défendues par l'adversaire, contrôle des carrefours routiers et ferrovières.
Cet encerclement est le but essentiel de cette phase, il ne se réduit pas à repousser l'adversaire.
4/ Réduction des poches de résistance, Avance de l'ensemble des forces vers les villes clés
Prise de position par l'infanterie de deuxième ligne et les organes de police, pour assurer les communications, le ravitaillement, la garde des prisonniers... etc.
La réalité d'une "Blitzkrieg" se justifie par la rapidité d'exécution de ces quatre phases.
Elle peut être envisagée mais pas prévue comme telle.
J'élimine d'entrée les opérations à l'Est... Même la bataille de Stalingrad ne se prête pas à la définition.
Restent, la campagne de Pologne et la campagne de France
Alors, comment aborder le sujet?
Cette question me gêne.... venez à mon secours !
car je m'en tiens à la définition du mythe <<Construction de l'esprit qui ne repose pas sur un fond de réalité>>
Que concerne le mythe ? .... le constat du résultat final ou la préparation supposée ?
"menteur" veut-il que l'on analyse les explications du général Forget et (ou) au travers, le sens de l'ouvrage de Karl-Heinz Frieser?
S'agit-il de définir laquelle des deux campagnes précitées a été une guerre éclair?
Vous remarquerez que j'utilise le terme campagne au lieu de guerre... le général Forget emploie le terme bataille... ce qui, sur le plan des opérations militaires, est similaire.
Si je m'en tiens au constat du résultat final, où est le mythe?
Une grande partie de l'exposé du général Forget est orientée vers l'éloge de l'ouvrage de Karl-Heinz Frieser... on peut le comprendre puisqu'il comptait parmi les cinq juges dont le verdict
conclût à l'attribution du prix Edmond Fréville 2004 à Karl-Heinz Frieser
Ce dernier aurait écrit dans son ouvrage, si j'ai bien compris, que la campagne de Pologne n'a pas été une Blitzkrieg.... Impulsivement je dis <<eh ben.. m... alors!>>
Car s'il existât une guerre qui fût rapide, c'est bien celle là !
Chacun connaît le rapport démesuré des forces en présence...
Je suis bien plus sensibilisé par les récits des deux antagonistes ennemis _ le Général Nehring et le Colonel Sawczynski, acteurs de l'époque, que par l'analyse faite par un historien né dans la décénie qui a suivi l'évènement...
car, n'en déplaise à certains je reste convaincu qu'en matière de conflits militaires, sur le terrain, les acteurs ont une longueur d'avance sur les suivants qui basent leur jugement sur des archives... archives, qui sont la reproduction plus ou moins fidèle des témoignages des précédents... dans le domaine politique, les choses se présentent différemment, la vision avec le recul modifiant parfois un point de vue trop hâtivement exprimé...
Reste donc la campagne de France...
Les quatre phases d'une guerre éclair y fûrent-elles observées ?
à mon avis... oui... mais le "balayage" bien qu'il fusse rapide a tout de même coûté cher à l'assaillant !
Les zones des théatres d'opération n'avaient pas toutes la même configuration, les stratégies des alliés pas bien coordonnées... l'utilisation du matériel non plus d'ailleurs...
En résumé, plusieurs batailles en une seule...
Sur la teneur de l'interview du général Forget, la partie technique me semble correcte...
sur un autre terrain, la relation de mes quelques remarques n'a pas sa place sur ce fil.
Bonne nuit à tous...
Cordialement
Roger