1942-44 Les U-BOOTE dans le Fleuve Saint-Laurent

[vailcour]

Bonjour à tous,

1942-1944. La guerre sous-marine dans le Fleuve Saint-Laurent.

Le premier coup fut porté le 11 mai 1942. Cette journée-là, Joseph Ferguson, le gardien du phare de Cap des Rosiers, fut surpris d'entendre l'histoire d'un pêcheur gaspésien qui était devenu la risée de ses collègues lorsqu'il leur avait raconté avoir vu un «tuyau de poêle» qui dépassait de l'eau. Ferguson fut dès lors convaincu qu'un étrange sillon qu'il avait aperçu plus tôt dans la journée avait été causé par un périscope. Plusieurs pêcheurs s'étaient également plaints de filets déchiquetés, ce qui semblait confirmer la thèse du sous-marin. Ferguson appela sans attendre la base militaire de Gaspé afin de les mettre au courant. Malheureusement, le personnel militaire de la base ne parlait pas français et le cri d'alarme de Ferguson demeura incompris.

La partie s’étendant de l’embouchure du Fleuve jusqu’a Rimouski et même en amont jusqu’à Québec n’était pas militarisée. Aucune patrouille n’était prévue et seule la base aérienne de Gaspé couvrait ce territoire. Cependant son activité principale était la surveillance du Golfe Saint-Laurent ou des sous-marins avaient été observés.

Les autorités militaires avaient jugé qu’aucune incursion de sous-marins était possible dans cette partie du fleuve comprenant les côtes de la Gaspésie, de la Côte Nord et du Bas Saint laurent. Ce en quoi on rejoignait l'opinion de l’état-major de Karl Dönitz. Cependant, ce dernier manifestement connaissant parfaitement les lieux en décidait autrement. En fait les U-BOOTE se sont aventurés jusqu’à 250 km de Québec

Ce théâtre des hostilités a ceci de particulier. Généralement le gros des torpillages avaient lieu dans l’Atlantique Nord , sans autres témoins que les sous-mariniers et leurs victimes. .Il en fut autrement alors que les populations des rives du Saint-Laurent devaient être les témoins de ces opérations militaires lesquelles se déroulaient à quelques kilomètres des rives.

Lors de ces torpillages, les populations des villages de la Gaspésie à leurs risques et périls et frais s’empressèrent de porter au secours aux naufragés. Le gouvernement canadien émettait une appréciation reconnaissant cette action quelque soixante années plus tard.

Quant aux pêcheurs côtiers ils continuèrent à vaquer quand même à leur occupation estimant que leurs frêles embarcations ne valaient pas une torpille malgré qu’ils observaient quelques fois des «tuyaux de poêles » sillonnant les eaux environnantes

Quelques équipages des sous-marins furent observés prenant ouvertement leurs aises sur les rives. Cependant, le commandant d’un des U-Boote Paul Hartwig, affirmera plus tard que malgré la pression de ses hommes, il leur avait interdit de descendre à terre.

Aucun rapport est parvenu à l’effet que des sous-marins et leurs équipages aient tenté d’intimider les populations riveraines, bien qu’il leur aurait possible de le faire.

Sommaire: 23 navires furent coulés. Aucun sous-marin ne le fut. Quelque 300 personnes on péri.

LIEN: Pour en savoir plus:

Extrait du document préparé par
Republiquelibre.org/Cousture
http://www.geocities.com/vailcour/U-BOOT-3.html

Cordialement

[BRH]

Merci pour cette intéressante contribution. J'ignorais que les U-boot avaient osé remonter si loin dans l'estuaire du Saint-Laurent !