La légende du combat de Buxy...

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

La légende du combat de Buxy...

Message par BRH » Dimanche 12 Juillet 2009 12:09:41

"17 juin 1940 : à Buxy (Saône-et-Loire), une unité de réservistes s'oppose résolument à l'avance allemande."

Encore une belle légende. Certes, il est exact que le 82ème dépôt est stationné à Buxy. Mais aucune trace de combats en 1940 !Que s'est-il donc passé ? L'historique du 23ème GRCA donne la solution :

"Le 13 juin, le Colonel Prévost reçoit l’ordre de partir d’urgence avec l’E.M, l’E.H.R et le groupe motorisé, en direction de Maiche, puis de Morteau, tandis que les deux escadrons à cheval, sous les ordres du Commandant de Saint-Sernin, devront franchir les Vosges, pour se diriger vers Epinal, dans la zone de Xertigny et Bains-les-Bains.

Le 15 juin, au matin, le groupe motorisé quitte Morteau en direction de Dole, ainsi que l’E.M et l’E.H.R. Après avoir traversé Pontarlier, on leur adjoint, à Levier, l’E.H.R et les escadrons motorisés du 56ème GRDI, commandé par le Commandant Méhu. L’ensemble de ce groupement, sous les ordres du Colonel Prévost, reçoit la mission de défendre les passages de la Saône, entre Pontailler et Saint-Jean-de-Losne. On arrive le 15 au soir sur les points à défendre et toutes dispositions sont prises immédiatement pour retarder l’ennemi dans son avance.

Un peloton motocyclistes (Sous Lieutenant de Vanssay) est envoyé à Lamarche-sur-Saône, tandis que le Commandant Méhu est chargé d’assurer la défense de Saint-Jean-de-Losne et de Saint-Seine avec son escadron de mitrailleuses et deux de ses pelotons motocyclistes ainsi que 4 canons de 47 et la B.D.C.A 56. Le contact est recherché dès le 15, avant la tombée de la nuit, au Nord d’Auxonne (défendue par l’E.M, l’E.H.R, le groupe motorisé du 23ème GRCA, l’E.H.R et deux pelotons motocyclistes du 56ème GRDI). En effet, le peloton de Chaille reçoit l’ordre d’effectuer une mission de découverte dans la région de Gray.

Avant d’y arriver, la patrouille de pointe de ce peloton est décimée par l’ennemi, le Lieutenant de Chaille lui-même échappe d’extrême justesse au tir de l’ennemi. Grâce à cette audacieuse patrouille, on sait maintenant que les Allemands ont franchi la Saône à Gray. Un autre groupement de deux pelotons motocyclistes, appuyés d’un canon de 25, le tout sous les ordres du Capitaine Darche, reçoit mission, le même jour, à 18 heures, de défendre le carrefour de Bonboillon (routes de Gray-Besançon et de Vesoul-Auxonne). Dès son arrivée à Bonboillon, ce détachement profite de l’accalmie de la nuit pour dresser des barricades et pour construire une casemate pour le canon de 25.

Le 16 juin, au matin, à la suite de différentes reconnaissances exécutées par des éléments motocyclistes du point d’appui de Bonboillon, la situation était la suivante : L’ennemi, au Nord, est installé sur la rive gauche de la Saône. Les derniers éléments Français qui faisaient face à l’ennemi se sont repliés, sur ordre, àl’Ouest ; aucune troupe amie jusqu’à Pesmes. A l’Est, aucuns élément à nous jusqu’à Vesoul, encore tenue par une division polonaise. Au Sud, une seule liaison, celle avec les éléments qui, sous les ordres du Colonel Prévost, tiennent Auxonne. A 13 h 15, le point d’appui de Bonboillon est violemment attaqué par 60 engins blindés ennemis. Le canon de 25, sous les ordres du Lieutenant Missioux, ouvre le feu alors que les chars arrivent à 600 mètres de sa position. Trois chars sont successivement mis hors de combat. Les autres chars, devant cette résistance, se déploient, manoeuvrent et finissent par déborder le point d’appui, en prenant sous leurs feux le canon de 25, les FM et la seule mitrailleuse, récupérée d’ailleurs, qui tentent d’enrayer l’avance ennemie. Le canon de 25 est mis hors d’usage par un obus qui sectionne le cache-flamme et une partie du tube.

Le Lieutenant Missioux ordonne alors le repli. Il s’effectue tandis que les chars sont à une centaine de mètres : on n’a plus le temps d’emmener le canon, mais on replie les flèches, on brise la lunette, on enlève le ressort de rappel de culasse et on met le feu à la casemate pour rendre le canon inutilisable. Le tireur Aymard, les cavaliers Drouet et Rebeix se dévouent sous le feu de l’ennemi pour opérer ces destructions. On arrive quand même à se dégager, malgré la violence du feu ennemi et le détachement se retire, partie vers le Sud-Ouest, partie vers le Sud.

Pendant ce temps, le peloton de Vanssay, qui a été détaché à Lamarche-sur-Saône, est lui aussi très violemment attaqué par les chars ennemis. Malgré une résistance opiniâtre et glorieuse, les Allemands parviennent à franchir le pont sur la Saône et, par la rive gauche, prennent la direction d’Auxonne. Ils atteignent les abords d’Auxonne vers 19 heures. Mais Auxonne a été bien barricadée, toutes les routes y aboutissant (sauf celle de Saint-Jean-de-Losne sont obstruées), et les défenseurs attendent de pied ferme. Les deux ponts, route et voie ferrée sautent dès l’annonce de l’approche des Allemands.

Une trentaine de chars arrivent par la route de Pesme d’abord accompagnés de motocyclistes, qui sont tous rapidement mis hors de combat. Hélas ! il n’y a, comme canon anti-char, qu’un canon de 37 du 56ème GRDI en mauvais état et qui n’aura même pas la possibilité de tirer au cours de l’engagement.

Seules les mitrailleuses de l’escadron de Vernon appuyées par les FM ouvrent le feu sur les chars. Le mortiers de 60 envoie également des salves d’obus sur les engins blindés lorsqu’ils parviennent à aborder les barricades. On se bat au travers d’elles, mais la lutte est bien inégale sans armes anti-chars. A la tombée de la nuit, une barricade est bousculée et les chars font alorsirruption dans la ville. Le Colonel Prévost donne à tous l’ordre de repli ; il ne s’échappe lui-même que de justesse en braquant son revolver sur l’ennemi qui l’approche.

Le Capitaine Chapuis, qui commande l’E.H.R du 23ème GRCA et dont tous les hommes ont vaillamment participé au combat, s’éloigne le dernier lorsque tous les rescapés de son unité ont enfin pu prendre, sous le feu de l’ennemi, la direction de Saint-Jean-de-Losne. Sur les ponts, qu’une colonne ennemie motorisée va aborder également, le repli s’effectue sous un feu intense, avec le plus grand calme, sous le regard du Commandant Blondeau, qui ne quitte les lieux du combat que lorsque toutes ses troupes se sont retirées, avec leurs armes et leur matériel.

On finit par atteindre Saint-Jean-de-Losne, où on retrouve les éléments du 56ème GRDI qui y avaient organisé une résistance. On se dirige, dans la nuit noire, éclairée par les lueurs des dépôtsd’essence de Saint-Jean-de-Losne qui brûlent, dans la direction de Seurre et l’on installe un bivouac à quelques kilomètres de là, dans les bois de Borne.

Le lendemain, sous les ordres du Colonel Prévost, ce qui reste du groupement se dirige par Beaune sur Lessard-le-National. A peine arrivés, les Allemands sont signalés aux environs. Il est 18 heures, le Commandant Blondeau alerte tout le monde, mais ses ordres sont probablement mal interprétés et l’escadron de mitrailleuses, l’escadron motocyclistes du 23ème GRCA et les trois escadrons du 56ème GRDI quittent Lessard en direction de Chalon, puis de Mâcon. Le colonel reste alors seul avec le Commandant Blondeau, le Capitaine Chapuis et l’E.M et l’E.H.R. A 20 heures, le colonel quitte Lessard, accompagné de son capitaine adjoint, le Capitaine Boelher, avec l’intention detrouver à Chalon un E.M qui lui donnera des ordres. Il donne rendez-vous au Commandant Blondeau et au groupement qu’il commande à 21 h 30, à Cortelin, à quatre kilomètres au Sud de Chalon-sur-Saône.

Ce détachement arrive à Chalon à 21 heures. Comme il y pénètre, les Allemands y arrivent également avec plus de 200 chars en même temps que lui. Arrêté avec sa colonne, après avoir parlementé en compagnie du Lieutenantd’Abzac, avec un général Allemand, il est envoyé, sur ordre de l’ennemi, à Cortelin, où peu de temps après son arrivée, un ordre nouveau, écrit, lui est remis par un sous-officier Allemand d’attendre sur place l’arrivée d’officier Allemands. Malgré cet ordre, le Commandant Blondeau décide de franchir les lignes au Sud, à Buxy, tenu par les Allemands. Il y parvient avec tous ses hommes et tout son matériel, ne laissant aux mains des troupes adverses que deux dernières voitures de sa colonne."

http://grca.free.fr/site/histor/23/histor.pdf
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Re: La légende du combat de Buxy...

Message par BRH » Dimanche 12 Juillet 2009 16:29:12

Un autre combat, plus réel.

Le colonel Paul Lanoyerie, placé à la tête d'une demi-brigade de chasseurs en Haute-Savoie en septembre 1939, parvint à stopper l'avancée des forces allemandes, qui tentaient de pousser l'invasion vers Seyssel et Bellegarde, dans l'Ain, en juin 1940, sur le plateau de la Semine.
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