Forum dedie au petainisme

[boisbouvier]

Dans ce cadre, Laval (et Vichy) joue à contre-courant: pour sauvegarder des avantages à court terme, il aide les Allemands plus que ne le nécessiterait la simple collaboration immédiate.

Si ce que vous dites était vrai comment expliquer l'ordre de De Gaulle de ne pas assassiner individuellement des Allemands ?
Voici ce qu'il dit à la radio, en 41 :

"...la consigne que je donne pour le territoire occupé est de ne pas y tuer d'Allemands.. cela pour une seule et très bonne raison, c'est qu'il est, en ce moment, trop facile à l'ennemi de riposter par le massacre de nos combattants (...) momentanément désarmés."

Vichy a réussi ce tour de force de protéger les populations civiles désarmées (Juifs, prisonniers, requis du travail réfugiés dans des maquis, vous et moi...) sans favoriser les desseins militaires et géostratégiques du Reich. Au contraire, puisque, ainsi que je l'ai dit, l'armistice a empêché Hitler de s'emparer de Gibraltar, de Suez, du Moyen-Orient et de Dakar qu'il a envoyé Weygand préparer l'armée d'AFN, et qu'il a, à cinq reprises, refusé l'engagement militaire que Hitler réclamait.

[boisbouvier]

Je ne pense pas que la rupture ait lieu à ce moment là: les USA sont considérés comme n'ayant pas d'armée digne de ce nom, par les Allemands et Vichy, à ce moment précis. Il faut plutôt voir du côté de l'AFN en 42, dont la perte avec celle de la Flotte prive Vichy de tout poids dans les négociations avec l'Allemagne.

Personne, en France, ne fonda plus d'espoir sur les Etats-Unis que le Maréchal.
Comment pouvait-il en être autrement ?
L'homme qui avait été amené à prendre en mains les destinées du pays, au printemps 1917, après la désastreuse offensive Nivelle du 16 avril et les mutineries massives qu'elles provoquèrent, était le mieux placé pour ça.
N'a-t-il pas dit alors : " J'attends les tanks et les Américains".
Au printemps 42, il pensa :" J'attends les Américains, leurs chars et leurs avions".

[boisbouvier]

Et c'est tellement vrai, Chef Chaudard, que dans son discours radiodiffusé de Noël 43, le Maréchal dit (de mémoire) : "Quand vous perdez confiance en l'avenir tournez vous vers le ciel étoilé..."
L'allusion à la bannière de nos amis américains n'est-elle pas transparente ?

Quant à votre

Personne ne connait encore le potentiel militaire et industriel du pays. Personne ne devine que l'offensive d'été Allemande va s'enliser sans atteindre son objectif... et Laval ne possède pas les informations en main.

Je suppose que vous blaguez.
La puissance industrielle des E-U n'est ignoré par personne.
La puissance militaire viendra d'elle-même, et comme naturellement, à sa suite..

[boisbouvier]

Qui a vu sur France 3, hier soir, l'émission consacrée à Laval ?
Je suis écoeuré par la sottise de mes compatriotes.
70 ans après, il ne se trouve encore personne pour rendre cette justice à Vichy que de tous les pays vaincus et occupés par l'Allemagne la France est celui qui a le moins souffert.Sur Laval, par exemple, de Gaulle a beau être "le chef de l'opposition" à sa politique, il lui rend un bel hommage : "Sans doute, en s'opposant aux exigences de l'occupant a-t-il cherché à servir son pays. Que cela lui soit laissé", dit-il au tome III de ses Mémoires de guerre.
Sans Laval ce n'est pas 75 000 Juifs qui auraient été déportés et assassinés mais 300000.
Sans lui, ce n'est pas 16 % des ouvriers qui auraient été déportés mais 80% comme en Belgique.
Sans Laval, 600 000 prisonniers ne seraient pas rentrés avant la fin de la guerre.
Sans lui, des famines dans les grandes villes...
Etc.
Et rien de tout cela ne s'est payé par une alliance militaire alors que la France, avec son empire, ses bases militaires et sa flotte, détenait des atouts qui excitaient la convoitise de son vainqueur.

[BRH]

Il y a des mots qui sont pires que des balles : "Je souhaite la victoire de l'Allemagne"... Après cela, allez défendre Laval !!!
Combat impossible. Il avait signé son arrêt de mort...

[Daniel Laurent]

Il y a des mots qui sont pires que des balles : "Je souhaite la victoire de l'Allemagne"... Après cela, allez défendre Laval !!!
Combat impossible. Il avait signé son arrêt de mort...

Surtout s'il avait parmi ses avocats quelqu'un comme Boisbouvier qui se contente de resasser des arguments ecules qui ont ete a de multiples reprises demontes par tout le monde, ou presque...

[boisbouvier]

Il y a des mots qui sont pires que des balles : "Je souhaite la victoire de l'Allemagne"... Après cela, allez défendre Laval !!!
Combat impossible. Il avait signé son arrêt de mort...

Assurément !
Or, les balles furent pour lui, il me semble.
Il l'a dit à Jacques Barnaud "Si les Allemands perdent la guerre, je n'ai aucune illusion : je serai pendu".
Or, un homme (ou une femme) qui, pour sauver son peuple, accepte ce rôle de bouc émissaire, ça ne vous rappelle rien ? Moi, si.

[Chef Chaudard]

Ou avez-vous vu un "bouc émissaire"? Il assume sa politique et en subit les conséquences. Comme il l'a prévu. Un bouc émissaire est, par définition, quelqu'un chargé des pêchés des autres. Ce n'est pas son cas : il est, comme le Maréchal, chargé de ses propres pêchés.

[boisbouvier]

Et de Gaulle qui dit à François Lehideux que le Maréchal était un monsieur trop grand pour les Français et que ceux-ci ne le méritaient pas !

[BRH]

En même temps, François Lehideux n'était pas vraiment un témoin de moralité dans cette affaire... Son propos -au mieux- est donc douteux. Je me demande d'ailleurs quand de Gaulle aurait pu lui faire cette confidence !

Je préfère le colonel Rémy. Bien que de Gaulle ait démenti certains propos qu'il aurait pu lui avoir tenu, "Rémy était trop digne et trop honnête pour les inventer" : parole que m'a confié André Astoux qui avait bien connu les deux hommes...

[boisbouvier]

En même temps, François Lehideux n'était pas vraiment un témoin de moralité dans cette affaire... Son propos -au mieux- est donc douteux. Je me demande d'ailleurs quand de Gaulle aurait pu lui faire cette confidence !

Ce propos a été tenu par de Gaulle en 52 ou 53, (pendant la traversée du désert en tout cas), à l'Hôtel Lapérouse, en présence de G. Pompidou qui avait arrangé la rencontre. Voir, "Pétain et les Français" de R. Tournoux.
Il a été suscité par la proposition que lui avait faite Lehideux : "Et maintenant, mon général, si vous le permettez, j'aimerais que nous parlions du Maréchal, celui que nous avons connu et aimé..." etc.
Comme le livre de Tournoux qui rapporte ce fait a été (sauf erreur de ma part) publié du vivant de De Gaulle et de Pompidou, il doit être tenu pour véridique.
D'ailleurs il a dû y avoir d'autres témoins.

[Chef Chaudard]

Et alors? Je vois pas ce que le fait que De Gaulle ait vu en Pétain un glorieux gâteux change à sa responsabilité...

[boisbouvier]

Chaudard, êtes vous sûr d'avoir le droit de faire dire à de Gaulle ce qu'il n'a pas dit ?
Vos propos vous jugent

[Chef Chaudard]

C'est pas moi! C'est Tournoux, m'sieur!

De Gaulle " Le pauvre Maréchal est mort en 1925. Son corps est là, son esprit est parti. Mais le Vainqueur de Verdun est en place. Il ne décrochera pas. A son âge, on ne décrochera pas. Il vise même plus haut. C'est sa crise du retour d'âge."

"En 1925, moi qui travaillais à ses côtés, j'ai vu apparaitre en lui deux phénomènes également forts et contradictoires: le désintérêt sénile de tout et l'ambition sénile de tout"

[boisbouvier]

De Gaulle a parlé aussi de la vieillesse, ce naufrage, etc. Mais jamais il n'a jamais employé le mot "gâteux".
Or, c'était agir en homme d'action qui ne peut décevoir ou démobiliser ses hommes. Un chef n'est pas un penseur et un penseur n'est pas un chef.
D'ailleurs, vous, chef Chaudard, êtes-vous un penseur ou un chef ?
Je crois bien que vous êtes un chef. Il en faut.