si quelqu'un se souvenait du nom du centre de détention des officiers allemands en Angleterre où ils étaient "écoutés" par les Anglais? Je voudrais lancer un fil sur le forum BBC concernant cet événement.
Il s'agit de Trend Park, près de Londres, mon cher Paul.
Les deux volets diffusés ce soir examinaient la part de responsabilité de la Wehrmacht dans les crimes de guerre.
La conquête d'espace vital voulue par le Reich a entraîné une guerre d'extermination symbolisée entre autre par le décret signé par Keitel qui stipulait que tous les commissaires politiques soviétiques devaient être exécutés après interrogatoire.
A l'arrière du front, ce sont les unités spéciales SS qui étaient chargées du traitement des Juifs. Mais celles-ci agirent le plus souvent avec le soutien actif ou passif de la Wehrmacht.
Sans l'aide de cette dernière, le génocide n'aurait pas pu avoir lieu.
Généralement, les unités de la Wehrmacht sécurisaient la zone choisie pour les exécutions en masse tandis que les SS se chargeaient de celles-ci.
Au cours des conversations enregistrées à Trend Park, le général von Choltitz a d'ailleurs reconnu s'être acquitté jusqu'au bout de la mission visant à liquider les Juifs du territoire dont il assurait le commandement.
Au sein des troupes allemandes, l'antisémitisme et le racime régnaient en maître. L'idéologie anti-juive officielle était entretenue par la propagande qui présentait le judéo-bolchévisme comme nuisible.
Ainsi, la Wehrmacht a non seulement soutenu les massacres collectifs, mais aussi les euthanasies et les exécutions d'otages.
Sa participation à l'assassinat de 30.000 Juifs à Babi Yar est attestée.
En Italie et en Serbie, elle s'est livrée à la chasse aux partisans et a organisé des représailles cruelles contre des civils innocents.
Mais c'est aussi au sein de la Wehrmacht qu'une opposition d'abord et ensuite une résistance à petite échelle est née progressivement.
Mais c'est une minorité d'officiers supérieurs que ce mouvement de résisance a finalement concerné. La majorité d'entre eux est restée soumise jusqu'au bout, car la loyauté de la plupart d'entre eux envers le régime nazi avait été achetée à coups de promotions dans les années 30.
En outre, le serment au drapeau liait officiers et soldats à la personne du dictateur.
C'est finalement la systématisation du génocide et le dégoût qu'il inspirait à certains militaires haut gradés, à moins que ce ne soit la prise de conscience de l'issue inéluctable de la guerre, qui a conduit à une forme de résistance contre Hitler pour aboutir à l'attentat du 20 juillet 1944.
On peut se demander si les soldats de la Wehrmcht et notamment ceux qui étaient réquisitionnés pour faire partie des pelotons d'exécution étaient forcés d'obéir aux ordres.
Or, il n'existe aucune trace écrite et aucun témoignage qui rapporte d'éventuelles sanctions à l'égard de ceux qui refusaient d'obéir. Ceux qui l'ont fait ont donc agi en pleine conscience.
Pour d'autres, la résistance passait par la désertion.
Si ce sujet vous intéresse, je vous recommande chaudement la lecture de l'ouvrage de Christopher R. Browning "Des hommes ordinaires - Le 101ème bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne".
L'auteur y analyse avec finesse et pertinence les mobiles qui ont poussé des Allemands ordinaires à devenir des bourreaux volontaires.
Il met ainsi en lumière les causes principales de ces agissements : l'endoctrinement idéologique, le conformisme de groupe, les pressions exercées par les pairs, la soumission à l'autorité, l'effet de légitimation du génocide par les pouvoirs publics, tout cela et d'autres facteurs secondaires encore ont conduit à déshumaniser les victimes et à rendre possible le meurtre de masse.
Paru dans la collection TEXTO.