Pour ses anciens collègues albigeois, sapeurs-pompiers comme lui à l'origine, le capitaine Bastiani est incontestablement « le premier résistant » . Le 16 juin 1940, Pétain avait demandé l'armistice, entraînant un sauve-qui-peut général. Au lieu de fuir vers le sud, Bastiani se met à la disposition du colonel commandant la place de Moulins. Ce dernier lui donne l'ordre de tenir trois ponts sur l'Allier. Ils auront à s'opposer au franchissement de la rivière par une colonne blindée allemande. Bastiani regroupe des soldats isolés de toutes armes fuyant en désordre vers le sud, au total un effectif proche d'une compagnie. Galvanisés par son exemple, ils se battent avec des moyens dérisoires: quelques fusils-mitrailleurs, des mousquetons et un canon de 75.
Ils sont à un contre 20 mais parviennent à ralentir les Allemands, contraints de traverser la rivière sur des embarcations. C'est le seul obstacle qu'ils rencontreront sur leur route. Le capitaine est tué avec six de ses hommes au pont du Veurdre.
Plus tard, lors des obsèques de Bastiani et six de ses compagnons, les Allemands rendront hommage à leur bravoure par des coups de canons. Leur décès, le 18 juin 1940, tombe le jour où, à Londres, le général de Gaulle lance son appel...
Source: la Dépêche du Midi du 17 juin 2000.
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