A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Re: A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Message par BRH » Mercredi 30 Avril 2008 21:41:30

Je ne visais pas votre profession proprement dite, mais votre attitude... Nous sommes là pour débattre, non pour être toujours en accord. Je n'exclus d'ailleurs pas de changer d'avis à l'issue des débats. J'étais beaucoup plus hostile à Pétain, il y a quelques années; mais l'acharnement actuel contre celui-ci, les témoignages que j'ai recueillis de la bouche de personnes qui l'avaient cotoyé, m'ont amené à nuancer ma perception de son rôle...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Message par duc de Raguse » Mercredi 30 Avril 2008 22:01:57

Nous sommes là pour débattre, non pour être toujours en accord.

Certes, on peut toujours nuancer, mais dans le cas présent, ce n'est plus de la nuance.

J'étais beaucoup plus hostile à Pétain, il y a quelques années; mais l'acharnement actuel contre celui-ci

Il n'y a pas davantage d'acharnement actuel contre lui qu'auparavant.
Mais, il faut remettre les pendules à l'heure et ne pas trouver toutes les parades pour le déresponsabiliser de ce qu'il a effectivement réalisé, sans pression aucune sauf celle du 22 juin 1940. Il l'a accepté à cette date et après il fallait "tirer le vin jusqu'à la lie" pour paraphraser un de vos amis. :wink:
Faire rejaillir ses fautes sur Laval est d'une inexactitude historique sans commune mesure.

votre attitude

Je ne vois pas trop ce qu'elle a de différente de la votre... :|

Bon, j'attends toujours vos citations concernant le fait qu'à partir d'avril - bon après vous écriviez novembre - 1942, Pétain n'est plus qu'un fantoche entre les mains de Laval. Celui là même qui n'a pu prononcer le discours dans les termes qu'il désirait en juin de la même année... :mrgreen:
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Re: A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Message par BRH » Mercredi 30 Avril 2008 22:13:59

Oui, eh bien moi, je note le discours du 24 décembre 1942: l'allusion aux étoiles est assez claire il me semble, comme je l'ai toujours entendu de la bouche de ma grand-mère. C'est bien une évocation du Stars and stripes !

Ceci me donne l'occasion de rappeler mon point de vue sur Pétain:

Le moment est sans doute venu de répéter mon point de vue sur Pétain: Cet homme était avant tout un soldat et il avait été consacré comme un chef prestigieux par le choc de 14/18.

Il a été instrumentalisé malgré-lui par Hitler et la clique de ses valets français auquel appartenait -hélas- un ancien président du Conseil: j'ai nommé Laval ! Probablement a-t-il songé à un destin politique quand il a vu notre politique si mal conduite de 1934 à 1939...

Manquant de la hauteur de vues et de la lucidité nécessaire pour conduire la politique de la Nation durant cette affreuse période de l'Occupation qui succédait à un désastre sans précédent, le maréchal Pétain a navigué à l'estime dans un chenal qui se rétrecissait sans cesse et où s'accumulaient les récifs...

Pétain savait-il qu'il serait conduit à tous les abandons et à toutes les lâchetés de 1943 et 1944 quand il s'est emparé du pouvoir ? Non. Il croyait que la paix serait conclue avant l'automne 1940.

A-t-il songé déclarer la guerre à l'Angleterre pour prix d'une bonne alliance avec l'Allemagne nazie ? Oui, en espérant retrouver la souveraineté de la France par la libération du territoire et la récupération des prisonniers. On sait aujourd'hui que cette espérance était vaine, qu'il n'y avait rien à attendre du francophobe et anglophile Hitler...

Darlan s'est plû à proclamer qu'il réussirait là où le maréchal avait échoué. Avec le succès que l'on sait... Le 17 avril 1942, tous les masques sont tombés: Laval était imposé par les nazis pour diriger Vichy avec la relative autonomie que ceux-ci voudraient bien lui laisser.

L'erreur, la faute (certains diront son crime) de Pétain, c'est de ne pas avoir démissionné, c'est d'avoir cautionné Laval et la véritable politique de collaboration qui s'est instituée à ce moment-là.

Le point sur lequel je travaille actuellement, c'est que Pétain a tenté de s'entendre avec les Américains pour que ceux-ci débarquent en zone libre et non pas en AFN.

Quelques indices:

- Les Américains ont bien envisagé un débarquement en France pour le début de l'année 1943. Déjà, la zone retenue était la Normandie. Source Claude Paillat.

- Giraud envisageait cette solution et se faisait fort de l'imposer aux Américains... Il se voyait général en chef des forces franco-américaines. Ceci est amplement connu, sans qu'il soit besoin d'en dire davantage. Dans cette vision, quelle avait été la part de Pétain ? Qui en a -le premier- parlé à l'autre ? Giraud soutient que c'est lui et que Pétain l'aurait écouté sans rien dire...

- Revers était l'auteur d'un plan qui visait à tendre la main aux armées alliées débarquant sur la côte atlantique. Par la suite, chef de l'AS, il est apparu que Revers avait été "retourné" par les agents américains en France.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Message par boisbouvier » Mardi 03 Novembre 2009 10:50:45

BRH,
Je pense avoir répondu sur un autre fil aux questions que vous soulevez ici:
Pétain n'a pensé qu'à une chose : dans un esprit de sacrifice que les jeunes générations ne comprennent plus, faire en sorte que le moindre lambeau de son prestige passé et la moindre parcelle de pouvoir qui lui restait serve à nous éviter des malheurs.
Il l'a dit à son procès : l'Histoire dira ce que je vous ai évité alors que vous ne pensez qu'à me reprocher l'inévitable.
Malheureusement le choc des photos l'emporte sur le poids des mots!
Et sur les chiffres! pourtant si éloquents.
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Re: A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Message par boisbouvier » Vendredi 24 Septembre 2010 17:12:57

A propos des chiffres je rapporte qu'affronté à J-P Azéma à RFI en juin dernier j'ai u dire que grâce vichy (Pétain et Laval solidaires en cela) la France s'était vue épargner des malheurs sans nombre.
98 % des prisonniers sont rentrés contre 45 % seulement en Pologne et en URSS, 80 % des Juifs ont été sauvés contre 3 % en Pologne et 0% en Serbie, 4000 fusillés seulement, et 1200 massacrés contre 10 % de la population en Grèce et en Yougoslavie, pas de famines mortelles en France contre 250 000 morts de faim en Grèce, un seul Oradour en France contre 211 en Ukraine...
Or, incroyable mais vrai : Azéma a reconnu que Pétain avait été un "thaumaturge" !
boisbouvier
 

Re: A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Message par boisbouvier » Samedi 25 Septembre 2010 08:20:10

Erratum : en Ukraine ce n'est pas 211 mais 411 Oradour qu'il y eut à déplorer !
La Milice, tardivement formée (janvier 43), tardivement armée (septembre 43), judicieusement employée (aux Glières, par exemple, où des voyous coexistaient avec des héros) a servi à limiter les dégâts dans une proportion impossible à dire.
Pour Raymond Aron, la politique de Vichy a consisté à "organiser l'équivoque".
De cette équivoque la Milice fut un exemple parmi d'autres : "collaboration", "Je souhaite la victoire de l'Allemagne", la LVF, etc.
Il faut se garder d'écrire l'histoire à l'envers. Nul ne savait, même au printemps 44, si le débarquement réussirait (il a failli échouer) ou si l'arme atomique ne serait pas mise au point en Allemagne. Vichy qui assumait la tâche de protéger les populations civiles devait ménager un occupant tout-puissant et cruel sans pour autant faciliter ses opérations militaires.
Il a assez bien réussi.
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Re: A propos de Mitterrand: retour sur Laval...

Message par boisbouvier » Samedi 02 Octobre 2010 07:40:55

Bien qu'il ne fut pas croyant, Pétain avait été, plus qu'influencé, marqué en profondeur, par une imprégnation religieuse. Il a appris (fort bien) le latin chez un oncle curé. De là sans doute son sens du et son aspiration au sacrifice. Il a dit : "Quand on hésite sur son devoir je connais un moyen très sûr de ne pas se tromper : il faut choisir la voie qui coûte".

Vous comprenez maintenant pourquoi il n'est pas parti à Alger le 9 novembre 1942 !
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