1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par BRH » Dimanche 06 Avril 2008 08:36:20

On s'interrogera longtemps sur le fait que les Britanniques n'ont jamais envoyé des squadrons en renfort après le 17 mai 1940 pour tenter -au moins- de diminuer l'impact des bombardements de la Luftwaffe sur les positions et les communications de l'armée française.

On a objecté que l'on n'arrête pas des panzers avec des chasseurs. Certes ! Mais on peut descendre les bombardiers et notamment les stukas. Dans l'état où était notre aviation, elle ne pouvait évidemment pas couvrir le front à la fois sur la Somme et sur l'Aisne. Il aurait été logique que nos alliés viennent nous porter secours au plus près de leur territoire, c'est-à-dire sur la Somme, là où il existait encore deux dvisions anglaises. Mais rien de tel: ne subsistait sur le territoire français que 3 squadrons de hurricanes, ce qui était tout de même bien peu...

De même que l'on peut s'étonner à bon droit des très faibles interventions britanniques pour bombarder les concentrations ennemies qui s'apprêtaient à franchir la Somme. Ceci restera toujours pour moi un sujet d'étonnement, car enfin, ce n'est pas avec des bombardiers que l'on s'oppose à des chasseurs... Sur ce plan, l'objection consistant à dire que l'Angleterre se réservait ses bombardiers pour s'opposer au blitz aérien prévisible est inopérante !

Nos généraux, profondément démoralisés, n'avaient certes pas besoin de cette déception dans ces circonstances.

Je note ceci, tiré du site l'encyclopédie scientifique:

"Au 10 mai 1940, la RAF avait 416 avions dont 92 chasseurs et 192 bombardiers sur le sol français.

Au 30 mai, 35 chasseurs (sur 650 possédé par le Royaume Uni) et 40 bombardiers (sur 286) étaient en France."

Etait-ce là l'effort que l'on pouvait attendre d'un allié loyal ? Il est clair que dans l'esprit des dirigeants anglais, la bataille de France était perdue. Churchill se ralliait avec peine à ce sentiment général, mais il s'inclina toujours devant les arguments des responsables de la RAF, dont le fameux Air-marshall Hugh Dowding !

Répétons-le, les demandes réitérés de renforts aériens, à partir du 17 mai, à destination de la RAF, que ce soit par Daladier, Gamelin, Reynaud et Weygand (et même de Gaulle, mais c'était trop tard), ont toutes été rejetées.

On peut donc légitimement se demander si les Britanniques avaient réellement l'intention de soutenir leur allié français, après cette date, ou s'ils estimaient, au contraire, pouvoir le sacrifier afin de leur permettre de se préparer à affronter efficacement l'Allemagne dans les airs, en vue de la prochaine bataille d'Angleterre, ce qui conditionnait évidemment la poursuite de la guerre...

Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par martinez » Dimanche 06 Avril 2008 21:55:16

de gaulle disait que les nations n'ont pas d'amis mais que des intérêts c'est de la real politique si l'on se place du côté britannique quel intéret à soutenir un allié moribond. garder intactes ses escadrilles devenait indispensable à sa survie. Une alliance se construit autour d'un objectif commun circontanciel si l'un des contractants ne peut suivre on l'abandonne sur le terrain et l'on veille à ce qu'il ne devienne pas un danger potentiel ( mers el kebir, dakar, madagascar....) chacun tendant à tirer le maximum d'avantages de la situation une alliance de ce type est tout sauf un pacte d'amitié il faut ne pas lui donner de dimension onirique et morale
cordialement
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par BRH » Dimanche 06 Avril 2008 22:15:13

martinez a écrit :de gaulle disait que les nations n'ont pas d'amis mais que des intérêts c'est de la real politique si l'on se place du côté britannique quel intéret à soutenir un allié moribond.


Mauvais calcul, même s'il s'est révélé bon. D'ailleurs, il n'était pas demandé à Albion de dépêcher toutes ses escadrilles en France. On sollicitait au moins dix escadrilles (et encore, même pas des spitfires, juste des hurricanes), mais celles-ci n'ont jamais été données. Quant aux bombardiers, je ne vois pas en quoi ils auraient affaibli l'Angleterre. Ainsi, le combat aurait duré plus longtemps et permis de rameuter certains renforts qui existaient au sein des armées de l'Est. Weygand -faute de ce renfort aérien- ne se faisait plus d'illusions. Comment vaincre, dès lors quand on ne croit plus en la victoire ?


garder intactes ses escadrilles devenait indispensable à sa survie.


Pas exactement, ainsi qu'il vient d'être dit.


Une alliance se construit autour d'un objectif commun circontanciel si l'un des contractants ne peut suivre on l'abandonne sur le terrain et l'on veille à ce qu'il ne devienne pas un danger potentiel ( mers el kebir, dakar, madagascar....) chacun tendant à tirer le maximum d'avantages de la situation une alliance de ce type est tout sauf un pacte d'amitié il faut ne pas lui donner de dimension onirique et morale


La morale fait parfois bon ménage avec la stratégie. Et un calcul stratégique intelligent, c'était de prolonger la résistance française autant que possible (sans diminuer notablement la défense des îles). Mais là, les bonnes paroles ne suffisaient pas... Churchill a pris le risque insensé de pousser les Français dans les bras des Allemands avec Mers-El-Kébir et avec Dakar. Un Hitler moins admiratif des Britanniques aurait saisi la balle au bond. C'est finalement ce qui l'a perdu: la croyance absolue au fait que les Anglais finiraient par traiter, qu'il suffisait de se débarrasser de Churchill. Sur ce coup-là, il a été complètement joué... Pour lui, il était encore temps d'agir à Montoire. Mais il s'y est toujours refusé par haine de la France. Le monde a eu de la chance qu'il haïsse la France !
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par BRH » Mercredi 09 Avril 2008 14:25:45

Ma réponse est une "resucée": elle sera forcément moins bonne...


« Audie Murphy » a écrit:La France a envoyé des canons en Norvège et en aurait eu vachement besoin pour défendre son propre territoire.

Comprends pas. Quand la France envoie la division Béthouart en Norvège (chasseurs alpins, légionnaires, 15 H.39), c'est à la mi-mai et donc, elle n'en a pas besoin. Vu les évènements, la division reçoit l'ordre de revenir le 4 juin, il me semble.


Citation:
Aurait-il fallu que la Grande-Bretagne commette la même erreur avec ses avions ? C'est un point qu'il faut bien tenir en ligne de compte. Advenant une défaite de la Grande-Bretagne dans la bataille d'Angleterre, la France n'aurait-elle pas eu à souffrir d'avantage avant d'obtenir du renfort de ses Alliés ? Il faut être très prudent avant de juger le comportement des Anglais dans cette défaite de 40.


La RAF va perdre 150 chasseurs de juillet à la mi-août. C'est l'effectif qu'elle aurait pu envoyer en France en renforts. Et Dowding avait encore ses 450 chasseurs en réserve ! Il s'est comporté en bon Anglais égoïste, comme Welllington avait coutume de le faire.

De plus, croire que l'Angleterre serait attaquée sans que la France soit vaincue, était stupide. Jamais Hitler n'aurait attaqué l'Angleterre sans en terminer avant avec la France !


Citation:
Je n'ai pas l'habitude d'être très tendre avec les British pour nombre de raisons, mais je crois que Churchill a été très perspicace et excellent dirigeant en temps de guerre. Ses décisions n'ont pas toujours fait l'unanimité, mais l'histoire lui a pourtant donné raison.


Peut-être, mais pas sur ce coup-là ! Je le répète, jamais l'Angleterre n'aurait été attaquée avant que les nazis aient terminé leur boulot avec la France...


Citation:
Monsieur Roy-Henri, l'idée d'économiser les pilotes se tient. Les appareils sont remplaçables à court terme dès que les alliés occidentaux mettent l'accélérateur à fond quant à l'économie en temps de guerre. La formation de pilotes expérimentés est un travail de plus longue haleine.


C'est pourquoi ils ont récupéré tous les pilotes qu'ils ont pu (Belges, Polonais, Français, Tchèques, etc.)... !!!
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par Arcole78 » Jeudi 17 Juillet 2008 10:59:50

Ecrite en décembre 1940, cette analyse du Général HERING sur la carence de la guerre (http://www.generalhering.org/index.php/Carence-de-la-direction-de-la-guerre/La-carence-de-la-direction-de-la-guerre.htmlprouve, si besoin est, que ce n'est pas le dispositif militaire de l'armée française qui fut à l'origine de la défaite de la guerre de 40, mais bien la pusillanimité des dirigeants britanniques, et le manque de volonté du Gouvernement français. La conclusion du général est claire...
" Tout bien considéré, à aucun moment de la lutte, les Alliés n’ont su prendre l’initiative des opérations.
Du commencement de la guerre jusqu’à l’Armistice, ils se sont laissés mener par leur adversaire.
Le Gouvernement français n’ayant pas d’idée arrêtée, pouvait difficilement faire prévaloir ses avis au sein du Conseil Supérieur de la Coalition. Il s’est contenté de se tenir à la remorque du Gouvernement britannique.
Celui-ci a donc pris la direction de la coalition, d’une main assez hésitante d’ailleurs, et il l’a conservée jusqu’aux jours sombres de Juin 1940, où, jugeant la situation de son partenaire désespérée, il l’a froidement laissé tomber.
« …Tempora si fuerint nubila, solus eris » Ne nous en prenons qu’à nous-mêmes."
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par Chef Chaudard » Jeudi 17 Juillet 2008 12:15:30

Je trouve beaucoup d'anglophobie dans ce qui est dit ici. Il faut remettre les choses à leur place:

- pour envoyer des bombardiers en France, il faut leur adjoindre une couverture de chasse. Les Britanniques ne veulent pas envoyer de chasseurs dont ils savent qu'ils vont avoir besoin. Donc pas de bombardiers.

- c'est une des idées Françaises du type de celles qui nous ont fait perdre la guerre que de croire que l'aviation peut jouer un rôle important dans la bataille. En fait, en 1940, 150 avions de plus ou de moins ne changent rien à la situation, autre que ponctuellement. Les Allemands vont tenir plusieurs mois en Normandie sous une supériorité Alliée écrasante lors du Débarquement. Et les bombardiers Alliés de 1944 sont à la fois incomparablement plus nombreux, plus efficaces et avec de meilleures tactiques que ceux de 40. En 40, la guerre est perdue sur terre. Quelques centaines de chasseurs ou bombardiers en plus n'auraient à aucun moment renversé le résultat.

- Les Britanniques n'ont jamais laissé tomber les Français. En revanche, ce sont eux qui, en contradiction avec les accords passés, déclarent vouloir signer une paix séparée avec l'Allemagne. Après Dunkerque, les plus hautes autorités militaires Françaises, Weygand en premier lieu, sont déjà convaincues que la guerre est perdue et que la résistance ne fait que retarder l'inéluctable. On peut comprendre pourquoi, dans ces conditions, les Anglais refusent d'envoyer des appareils en pure perte.

Mener une guerre consiste à mettre des moyens pour atteindre un but tactique ou stratégique. Envoyer des appareils n'aurait absolument rien apporté, que de sacrifier des moyens inutilement.
La t'naille, quoi!
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par Arcole78 » Jeudi 17 Juillet 2008 12:37:36

Qui vous parle d'envoyer des appareils? A Dunkerque, les anglais sortent de la coalition sans même prévenir le Haut Commandement français de leur retrait. Ils jouent leur peau en solo abandonnant leurs alliés à leur sort. Héring dit très justement que l'aviation anglaise nous aurait été très utile au début des hostilités...
Si vous avez lu, ce dont je doute, "la carence de la direction de la guerre", sur le site du Général Héring, la guerre a été perdue en 39 à cause des aternoiements de la coalition qui a laissé faire, et qui a nourrit l'armée allemande de 37 à 39, se refusant à faire blocus contre le ravitaillement en fer et en pétrole de l'Allemagne. Et la Belgique a empéché les alliés de foncer sur le canal ALBERT pour prendre les allemands par surprise.
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par Chef Chaudard » Vendredi 18 Juillet 2008 11:59:02

Je ne remet pas en cause les constatations de Hering, qui sont justes dans l'ensemble.

Ou je ne comprends plus, c'est la dernière partie de la conclusion:
... où, jugeant la situation de son partenaire désespérée, il l’a froidement laissé tomber.


Là, les explications manquent: Que pouvaient-ils faire de plus que de le "laisser tomber"? pourquoi "froidement"?

Ce sont des mots forts qui mettent en accusation... sans aucune justification nulle part dans le texte.

Me gêne également l'entrée en matière:
...cette analyse du Général HERING prouve, si besoin est, que ce n'est pas le dispositif militaire de l'armée française qui fut à l'origine de la défaite de la guerre de 40, mais bien la pusillanimité des dirigeants britanniques, et le manque de volonté du Gouvernement français.


Quand au "dispositif militaire" qui ne serait pas la cause de la défaite, de quel moment parle-t-on? Les tares du système militaire Français sont suffisamment nombreuses pour que, par exemple, elle ne puisse, à aucun moment, monter une contre-attaque digne de ce nom. Tactiquement, l'Armée Française de 1940 n'est absolument pas préparée à la guerre qui s'annonce. Pour sa défense, elle n'est pas la seule. Stratégiquement, les choix de Gamelin sont discutables, avec la manoeuvre Dyle et le manque de couverture des Ardennes, ce que dit l'auteur. Mais c'est également l'inadaptation de notre armée à la guerre de mouvement qui conduira au désastre, pas seulement les mauvais choix des politiques ou de Gamelin.
La t'naille, quoi!
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par Arcole78 » Vendredi 18 Juillet 2008 13:43:00

Tout à fait d'accord avec vos remarques... Je pense que le général Héring lui-même ne vous aurait pas contredit.
Rste à découvrir pourquoi le novateur de la "guerre de mouvement" qui, depuis, 1926 lorsqu'il dirigeait l'Ecole Supérieure de Guerre, n'a appliqué ses propres concepts que dans son Armée, sans pouvoir convaincre ni le Gouvernement, ni le Haut-Commandement?
Peut-on dire aujourd'hui qu'HERING, qui n'était pas francmaçon, a été écarté au profit de GAMELIN... qui l'était!
En tous cas, les novations d'HERING étaient connues à l'époque(http://www.generalhering.org/index.php/1931-1939/Page-2.html, et d'abord par de GAULLE qui espérait le voir aux commandes de l'armée dès 1935:

http://www.generalhering.org/index.php/ ... fonct.html
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par duc de Raguse » Samedi 16 Août 2008 09:07:03

Que de jugements inspirés par des idéaux partisans... :(
Vous confondez règlements de compte avec vos ennemis gaullistes/communistes et Histoire.
duc de Raguse
 

Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par BRH » Samedi 16 Août 2008 10:01:14

Non, cette notion "d'ennemis" n'est pas crédible. Il serait souhaitable que ce genre de conclusions soit évité, à moins d'être argumenté ! :evil:

Pour en revenir à l'alliance inégale, il faut se reporter aux sujets suivants:

Le refus de Churchill de lâcher 10 squadrons de renforts:

viewtopic.php?f=12&t=87

La manoeuvre en retraite d'Arras de Lord Gort, sans concertation.

Le coup de stylet dans le dos, du 15 juin 1940:

viewtopic.php?f=12&t=137

Répondons plus précisément:


- pour envoyer des bombardiers en France, il faut leur adjoindre une couverture de chasse. Les Britanniques ne veulent pas envoyer de chasseurs dont ils savent qu'ils vont avoir besoin. Donc pas de bombardiers.


Une couverture ? Pas nécessairement. Outre les bombardements de nuit, on peut bombarder en matinal ou au crépuscule. De l'embouchure de la Somme à l'embouchure de la Seine, c'était même soutenir les troupes britanniques qui combattaient encore. D'ailleurs, il y eut bien de tels bombardements anglais, preuve que c'était possible. Mais les raids de bombardiers furent notoirement insuffisants de l'aveu même des responsables de la RAF.

- c'est une des idées Françaises du type de celles qui nous ont fait perdre la guerre que de croire que l'aviation peut jouer un rôle important dans la bataille. En fait, en 1940, 150 avions de plus ou de moins ne changent rien à la situation, autre que ponctuellement.


C'est étrange, cette accusation... Comment réaliser la blitzkrieg sans le soutien de l'aviation (des stukas, et donc des chasseurs qui les protègent) ? Prétendre que 150 avions de plus ou en moins ne changent rien, ce n'est pas sérieux.

Les Allemands vont tenir plusieurs mois en Normandie sous une supériorité Alliée écrasante lors du Débarquement. Et les bombardiers Alliés de 1944 sont à la fois incomparablement plus nombreux, plus efficaces et avec de meilleures tactiques que ceux de 40.


Ils tiennent ! Tout est dit !!! C'est à dire qu'ils ne contre-attaquent pas (ils s'enterrent), et quand ils le font, ils sont sévèrement frappés: voire Mortain et la poche de Falaise. Quand on dit qu'ils tiennent, c'est deux mois, tout au plus. C'est donc bien la supériorité aérienne des Alliés qui leur permet de triompher des excellents matériels et tactiques des Allemands...

En 40, la guerre est perdue sur terre. Quelques centaines de chasseurs ou bombardiers en plus n'auraient à aucun moment renversé le résultat.


Malheureusement, l'histoire de cette courte campagne démontre le contraire: c'est l'intervention des stukas qui permet aux Allemands de franchir la Meuse à Sedan. C'est elle qui matraque la contre-attaque de De Gaulle à Montcornet. C'est encore elle qui ouvre la voie aux blindés de Rommel, passée la Somme... Quant aux chasseurs, ce sont les M-109 qui neutralisent les renforts français qui essayent de s'installer sur le chemin des Dames quand l'infanterie allemande a traversé l'Ailette. Touchon (6ème armée) dormait sur ses deux oreilles, car il croyait pouvoir tenir le chemin des Dames, comme en 17 ! Il fut donc éberlué et même, assommé parce que son artillerie n'avait pu se porter en avant pour protéger les abords de cette ligne de résistance. Tout comme l'infanterie qui devait l'occuper...

Enfin, celui qui tient l'Air tient la terre. Car sans supériorité aérienne marquée, les Allemands auraient vu leurs Fieseler-Torch (les fameux mouchards) aller au tapis. Et alors, les Panzers n'auraient plus été renseignés sur les trous de nos lignes que nous essayions toujours désespérément de rebâtir...

- Les Britanniques n'ont jamais laissé tomber les Français.


Malheureusement, les remarques et les liens précédents prouvent le contraire !
En revanche, ce sont eux qui, en contradiction avec les accords passés, déclarent vouloir signer une paix séparée avec l'Allemagne.


En effet. A partir du moment où les Anglais se retirent du continent et refusent de nous accorder le seul renfort qui compte: celui de leur aviation...

Après Dunkerque, les plus hautes autorités militaires Françaises, Weygand en premier lieu, sont déjà convaincues que la guerre est perdue et que la résistance ne fait que retarder l'inéluctable.


Faute notamment de cette intervention de la RAF, sans cesse implorée et toujours refusée !


On peut comprendre pourquoi, dans ces conditions, les Anglais refusent d'envoyer des appareils en pure perte.


Justement non. Relisez ce qui précède...

Mener une guerre consiste à mettre des moyens pour atteindre un but tactique ou stratégique. Envoyer des appareils n'aurait absolument rien apporté, que de sacrifier des moyens inutilement.


Malheureusement, cette conclusion très britannique dans le style est totalement controuvée.
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par BRH » Jeudi 04 Septembre 2008 23:00:58

Au 10 mai, six squadrons seulement - 1, 73, 85, 87, 607 et 615, tous équipés avec des hurricanes - constituent la force de combat principale. Le 11 mai , 3 squadrons de plus - 3, 79 et 504 - ont été envoyés en France. Il est indiqué que dix squadrons opérent en France le 12 (peut-être le 501), et le 13 "l'équivalent de deux squadrons" ont été envoyés d'Angleterre.

Au total, ce sont donc 12 squadrons qui ont opérés dans le nord de la France, du 13 au 17 mai. A cette date, les replis commencent.


nota: 92 : 6 = 15 (12 + 3).
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par Arcole78 » Vendredi 05 Septembre 2008 08:19:39

Tout à fait OK avec BRH sur son analyse fort bien documentée. Lire sur ce sujet sur le site www.generalhering.org, dans le Pédagogue, Les analyses stratégiques du Général, et notamment "la carence de la guerre".
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par BRH » Dimanche 07 Septembre 2008 11:11:19

Louis Capdeboscq a écrit :
Roy-Henry a écrit :D'après mes sources (Claude Paillat, le désastre de 1940, Robert Laffont; confirmé par Wikipedia), au 10 mai, six squadrons seulement - 1, 73, 85, 87, 607 et 615, tous équipés avec des hurricanes - constituent la force de combat principale. Le 11 mai , 3 squadrons de plus - 3, 79 et 504 - ont été envoyés en France. Il est indiqué que dix squadrons opérent en France le 12 (peut-être le 501), et le 13 "l'équivalent de deux squadrons" ont été envoyés d'Angleterre.


C'est exactement ce que j'ai écrit: 6 squadrons déjà en France au 10 mai.

Les 3, 79 et 501 arrivent en France le 10 mai (et pas le 11), respectivement à Merville, Mons-en-Chaussée et Betheniville. Le 501 et en combat contre des Heinkel dans l'heure qui suit son transfert, le 504 part (et arrive) le 12.

Ces quatre squadrons de renfort correspondent aux renforts déjà promis en cas d'attaque allemande, les Britanniques ont donc à compter du 12 mai tenu leur promesse de mettre en ligne 10 squadrons. Le 10e squadron originellement retenu était le 46 mais il est parti à Scapa Flow le 9 pour embarquement vers la Norvège où il arrivera le 26, d'où son remplacement par le 504 et les 48 heures de délais qui en résultent. Quand je parle de renforts, c'est bien sûr en plus de ceux-là.




Dont acte ! Le 12 mai, 10 squadrons opèrent en France.


Roy-Henry a écrit :Mais, le 13 mai est la date-limite de leur engagement sur le sol français, en matière de renforts. Le 16 mai, les squadrons engagés en plus le sont à partir de l'Angleterre. Ils ne compensent pas les replis effectifs à compter du 17 mai !


Des chiffres montrant que le pic est atteint le 13, please.

Parmi les renforts, moi je compte les effectifs suivants:
- 32 Hurricane le 13 (l'équivalent de 2 squadrons)
- 8 demi-squadrons (l'équivalent de 4 squadrons) envoyés le 16 d'après L'histoire officielle de la RAF, volume 1 chapitre 5 p.124
- 3 squadrons qui ont opéré en France du 17 au 19 mai: ils rentraient le soir en Angleterre pour maintenance mais revenaient le lendemain matin pour se baser (et combattre) en France. Ce sont les 26/213, 111/253 et 145/601.

2+4+3 = 9
9 + 10 = 19




Les 32 hurricanes sont (je pense) des avions sans pilote, destinés à compenser les pertes des squadrons engagés. Mais je ne l'affirme pas. Peut-être pourrez-vous être plus précis sur l'embrigadement de ces appareils ?



Les 8 demi-squadrons ? Qu'est-ce donc que ces demi-squadrons ? Ils sont constitués en unité ou pas ?



Pour les trois derniers, pourquoi cette double numérotation (Je me renseigne, je ne suis pas un spécialiste de la RAF) ?



A vous lire, on devrait conclure que Dowding a envoyé 9 squadrons de renfort, ce qui serait presque à la hauteur des demandes françaises. Pourtant, je n'ai jamais lu nulle part que 19 squadrons de hurricanes avaient opéré en France, du 17 au 19 mai 1940.
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Re: 1940: France/Angleterre, l'alliance inégale...

Message par BRH » Dimanche 07 Septembre 2008 11:13:42

J'ajoute qu'au 17 mai, il y a 7 squadrons du 11 Group du Fighter Command qui opèrent au-dessus de la France depuis le Kent. Je ne les compte évidemment pas dans les renforts envoyés en France, en revanche ce sont bien des forces que la RAF engage dans la bataille (le 17th Squadron par exemple perd 9 Hurricane entre le 11 et le 26, le 74th Squadron de 'Sailor' Malan perd à peu près autant de Spitfire entre le 23 et la fin mai, etc).




Merci pour ces précisions. Je n'ai d'ailleurs pas dit le contraire, mais ce sont des unités qui s'engagent plutôt dans "l'avant-bataille" de Dunkerque. On ne peut donc pas les comptabiliser comme "renforts" pour la France.


Roy-Henry a écrit :Mais si: la zone de son engagement, c'est la région qui est comprise entre la Somme et la Seine et dont la conservation aurait dû paraître prioritaire aux yeux des Anglais. Le redéploiement de 10 squadrons de hurricanes (et pourquoi pas de un ou deux de spitfires), était possible en Normandie, au sud de la Seine. C'est d'ailleurs la zone proposée par Gamelin à Churchill.


Voici une carte avec les positions des unités de la RAF déployées en France durant la campagne, même source.

On voit bien que le sud de la Seine est plus loin du front vers le 20 mai que le Kent.
Par ailleurs, les Spitfire ne peuvent pas bien opérer à partir des aérodromes de fortunes qu'utilisent les Français et sur lesquels les Hurricane n'ont pas de problème, ce qui ne laisse que les grands aérodromes, lesquels sont plutôt congestionnés et bientôt la cible de bombardements. Toujours pour les Spitfire, leur déploiement en France suppose la constitution de stocks de pièces détachées spécifiques.
Enfin, ça ne résoud pas la question du transport.




Je suis d'accord. A condition de ne pas tenir compte du front de la Somme en cours de constitution. Début juin, la question ne se pose plus: il vaut mieux décoller de la Basse-Normandie que du Kent. Les hurricanes sont mieux adaptés à un transfert en France que les spitfires. Ok sur ce point. On peut toujours rêver en estimant que les Anglais auraient pu accepter d'en sacrifier un pour soutenir notre moral...


Roy-Henry a écrit :D'accord jusqu'au 16 mai. Mais ensuite, Dowding met sa démission dans la balance et convainc Churchill de différer l'envoi des renforts. Il n'y en aura donc aucun après cette date. Je pense que nous serons d'accord sur ce point.

Je crains que non. D'une part il y a des unités qui sont envoyées après le 16 (source: le bouquin de Bingham, lui-même un vétéran de cette campagne au sein de la RAF), d'autre part il y a par exemple les 17 et 242 Squadrons envoyés à Chateaudun et au Mans en juin.




Quels sont ces squadrons ? Viennent-ils s'ajouter aux trois que j'ai considéré comme étant demeurs en France ? Ou bien les représentent-ils ? Si vous avez vu juste, il y aurait donc eu cinq squadrons de hurricanes en juin 40: jusqu'au 10, peut-être ?
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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