Loire juin 1940 ?

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Défense du pont de Jargeau

Message par BRH » Lundi 08 Décembre 2014 10:16:17

L'historique du 44ème RI :

" 15 juin - A 2h00 du matin le colonelreçoit l'ordre de continuer le repli jusqu'à la Loire.
Mission commune au 44ème RI et à la 23ème 1/2 Brigade : défendre le passage de Jargeau. Des autobus embarqueront le 44 et les Chasseurs au Plessis qui se trouve à environ huit kilomètres vers le nord.
Les autobus sont attendus en vain. Par motocycliste le colonel rend compte de leur absence au général commandant la division. Le motocycliste rapporte l'ordre de se rendre à la Ferté-Allais pour y embarquer en chemin de fer. Seule la 1/2 Brigade sera embarquée dans les autobus. Toutefois quatre de ces véhicules sont mis à la disposition du régiment pour effectuer une navette entre Le Plessis et La Ferté-Allais. C'est une contre-marche de quinze kilomètres en direction du sud.
En repassant à Chavanne le colonel a une heureuse surprise; les arrières gardes laissées la veille au sud de la Marne ont par un prodige de volonté rallié le régiment avec un effectif de 5 officiers, 50 hommes.
Elles ont décroché à 23h30 au contract de l'ennemi; elles ont été suivies par lui. Elles ont dû combattre et manoeuvrer pour éviterdes éléments qui tentaient de les encercler; elles ont perdu des blessés mais ont pu se dégager.
A la gare de La Ferté-Allais et à ses abords se pressent les troupes à embarquer. Par bonheur l'aviation ennemie, sans doute occupée ailleurs, ne se montre pas.
Les unités arrivent par fractions successives; elles sont immédiatement ravitaillées en vivres.
Le personnel de la gare indique que le train destiné au 44 est supprimé. Le chef d'EM de la division affirme qu'il viendra.
Sur l'ordre du colonel commandant l'ID le train du 109ème RI en instance de départ est complété par des hommes du 44 pris sans distinction d'unité, dès qu'ils sont prêts. Le capitaine NORDMANN en assure le commandement.
Le capitaine REYNAUD avec le II/44 complète un train de la 29ème DI.
Le I/44I a pu trouver des autobus; il continue par la route.
La CHR part également par la route; le colonel a donné au capitaine LEGER des instructions précises pour la sauvegarde du Drapeau; il part à son tour avec la section motocycliste.
Le reste du régiment s'embarque à 15h00 dans le dernier train de ramassage. Les éléments transportés débarquent les uns à 5 kilomètres au nord des Aubrais, les autres à Jargeau, certains à Sully-sur-Loire... éparpillés sur le front de plus de cinquante kilomètres.
Dés le soir et dans la journée du lendemain le colonel verra les différents détachements, dont certains auront fait plus de 30 kilomètres après leur débarquement, échapper à l'attraction du sud et se rallier autour de lui, portant encore des mitrailleuses à dos, les caisses de munitions à bras.
Le capitaine CHAILLET et une partie de la CDT égarés depuis l'Oise retrouvent le régiment.
Les éléments sur route ont été mitraillés et bombardés; ils ont subi des pertes. Le colonel et la section motocycliste repérés au nord de Faye-les-Loges ont eu les honneurs d'un bombardement particulier sans résultat; ce sont de malheureux réfugiés qui ont été les victimes de l'aviation allemande. Mais un bombardier allemand a été abattu par les chasseurs français.

16 juin - Mission - Défendre le cours de la Loire partie ouest de JARGEAU comprise à SANDILLON exclu :
- I/44 à JARGEAU en liaison avec la 23ème 1/2 Brigade;
- II/44 à DARVOY;
- III/44 sur la digue nord des POINTES en liaison avec un bataillon de Chasseurs Alpins de la 29ème DI;
- PCRI à CHAUDY organisé en réduit, tenu par les compagnie régimentaires.
Les unités arriveront pendant toute la journée, prendront position et creuseront leurs trous dans la digue de la Loire.
Le I/44 compte 130 homme, le II/44 et le III/44 chacun 200 hommes environ; pas de ravitaillement; deux boulangeries abandonnées sont remises en marche avec les moyens du bord. L'aviation ennemie s'acharne sur le pont de JARGEAU.

17 juin - un rideau de feu est tendu sur le cours de la Loire; il est continu mais d'une densité très faible. Deux batteries du 5ème RAD sont prètes à déclencher leurs tirs.
Le pont du chemin de fer à ORLEANS n'a pas été détruit; les allemands s'en sont emparés et commencent à filtrer vers le sud.
Le général d'IVOY commandant une DIC adresse au colonel l'ordre de lui fournir des munitions en vue de contre-attaquer. La pauvreté du régiment ne permet pas de lui donner satisfaction.
Il n'y a toujours pas de ravitaillement. Le colonel commandant l'ID vient confirmer l'ordre de vivre sur le pays; il fera parvenir un complèment d'armement et de munitions.
L'aviation allemande continue ses bombardements sur JARGEAU.
Elle survole CHAUDY et DARVOY à plusieurs reprises; la discipline de tous permet d'éviter un bombardement.
18h00 - cinq chasseurs français apparaissent. un bombardier ennemi disparait au sud, laissant derrière lui une traînée de fumée noire. Des chasseurs allemands arrivent; un parachutiste puis un avion sont signalés tombés dans nos lignes au N-E. de SANDILLON.
Immédiatement recherché le parachutiste est retrouvé. C'est un Adjudant-Chef français; il est indemne; il vient au PCRI.
La radio annonce que le gouvernement français a demandé un armistice. Cette nouvelle fâcheusement diffusée favorisera par la suite les manoeuvres perfides de l'ennemi.

18 juin - Le complément d'armes et de munitions annoncé arrive dans la matinée. Trois canons de 25 sont particulièrement appréciés.
10h00 - L'ennemi apparaît sur la rive droite de la Loire.
Quelques tirs d'arrêt arrêtent net ses tentatives en vue d'aborder le fleuve, l'une signalée par la 23 1/2 Brigade à l'ouest du pont JARGEAU, l'autre par un chemin le long d'un parc devant le II/44.
Des armes automatiques se révèlent sur la rive droite; certaines tirent par les fenêtres d'un château; les déplacements sur la digue sont rendus difficiles.
Un peu avant midi le colonel reçoit un ordre préparatoire de repli. A la tombée de la nuit le régiment devra se décrocher et se replier au delà du BEAUVRON au bois de BOUCHETIN. Au sud-ouest la pression ennemie se précise, nous menaçant d'encerclement. Pendant tout l'après-midi la bataille ira en s'accroissant dans la région de la Ferté Saint-Aubin à JARGEAU et plus à l'est. L'ennemi renouvelle ses tentatives de passage à l'ouest du pont; elles sont bloquées par les tirs d'arrêt de l'artillerie.
16h40 - Le pont de JARGEAU saute. La radio annonce de nouveau un armistice imminent.
17h00 - L'ordre préparatoire est confirmé et complété: se décrocher par surprise à la fin du jour, maintenir jusqu'à 21h00 des arrières gardes sur la Loire, protéger par des flancs gardes face à l'ouest le repli de la division.
Chaque bataillon décrochera dans les conditions fixées.
Deux flancs gardes fixes seront établies avec ordre de repli à l'horaire : III/44 à FEROLLES, I/44 aux PRATEAUX. Elles se décrochent le III/44 à 22h30, le I/44 à 23h00. Par le Gué-Robert, SENNELY, VOUZON le régiment doit effectuer une marche dépassant quarante kilomètres pour atteindre son lieu de ralliement. Les canons de 25 seront trainés à bras.
En passant par le Gué-Robert le colonel apprend par le capitaine DHULIN de l'EM de la division que le 23ème 1/2 Brigade a évacué JARGEAU sur ordre; l'ennemi aurait déjà lancé un pont sur la Loire
En passant par Vouzon il apprend par le capitaine CHAILLET, qui l'a devancé, que les allemands se sont emparés de la Ferté Saint-Aubin et poussent sur Lamotte-Beuvron. Le colonel passe à l'est de cette ville, pousse à Nohan-le-Fuzelier, contaste que des unités Sénégalaises, de l'artillerie effectuent leur repli vers le sud : il remonte au bois de Bouchetin où il arrive au point du jour.
Les unités exténuées rallient successivement jusqu'à 7h30 suivies d'isolés.
Certains de ces derniers ont été interceptés par l'ennemi, quelques-uns n'ont même pas été désarmés. ils ont pu s'échapper ou ont été renvoyés avec l'indication que l'armistice était signé. "
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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