Droit d'inventaire : 1944

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Droit d'inventaire : 1944

Message par Baron Percy » Mercredi 28 Novembre 2007 22:39:30

Le magazine historique de France 3 abordait ce soir une année clé de la Seconde guerre mondiale : 1944.
Derrière la joie de la Libération, se nouent aussi des drames : celui du Vercors où les maquisards lâchés par Alger se font massacrer par les troupes allemandes lancées à l'assaut de "la forteresse imprenable" qui se transforme rapidement en souricière; les derniers trains qui quittent Drancy pour Auschwitz sans que les Alliés, au courant de l'existence des camps d'extermination depuis plusieurs mois, ne bombardent le réseau ferroviaire; la légende de Dietrich Von Scholtitz, gouverneur de Paris et prétendu sauveur de la capitale, une décision prise en réalité pour sauver sa tête; l'épuration vengeresse qui pousse des résistants de la dernière heure à tondre des femmes en place publique alors que la plupart d'entre elles n'avaient à se reprocher qu'une "collaboration horizontale" et que d'autres n'étaient que de simples serveuses dans des palaces occupés par les Allemands. Un spectacle de voyeurisme collectif auquel assistent des foules hilares.
Certaines d'entre elles ont pu surmonter l'humiliation du moment, mais d'autres ont conservé au fond d'elles le poids du secret consécutif au traumatisme ressenti.
Evoqués par des images d'archives et des témoignages de contemporains de l'époque, tous ces événements sont rassemblés dans un moment paroxystique qui a accouché dans la douleur de la France d'aujourd'hui.
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Message par Paul Ryckier » Jeudi 29 Novembre 2007 00:53:52

Cher Baron et concitoyen belge,

j'avais promis moi-même d'avoir un coup d'oeil chaque soir sur les programmes des reseaux télévisés comme France 3 pour voir les choses intéressantes. J'avais rien vu dans mon petit carnet/ guide TV.

Je l'ai vu de nouveau, mais je ne le trouve pas? Après "Plus belle la vie"? J'ai essayé le site de France 3. Mais les programmes ne sont "pas disponibles" pour le moment. Est-ce que c'est dans la nuit?

Et j'ai toute la soirée préparé des réponses pour un Ukranien (OUNUPA) sur mon sujet du BBC de Kerensky. On peut voir d'ailleurs, pour ceux qui comprennent l'Anglais, le progrès parce que le URL du BBC est aussi inclus dans le sujet ici de Duc de Reichstadt...

Mais je reviens :) ici, des que j'ai temps. En lisant aussi les oeuvres sur la révolution de Février 1917, comme celle de Marc Ferro, que j'ai mentioné ici.

Merci quand-même pour le support de ce forum pour lequel j'ai une grande estime.

Cordialement,

Paul.
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Message par rapentat » Jeudi 29 Novembre 2007 13:33:00

Bonjour Mon cher Percy,

Vous évoquez les femmes " tondues " de la libération avec justesse et si beaucoup furent des collaboratrices à l'horizontale, il y avaient aussi des délatrices et collaboratrices, mais aussi des femmes simplement amoureuses.
Ce sujet me touche un peu, car ma mère d'origine italienne, arrivée en France en 1934, avait 12 ans à la déclaration de la guerre. Lors de l'occupation allemande, ma mère, ma tante et ma grand mère furent réquisitionnées par les allemands (l'Italie n'était-elle pas l'alliée de l'Allemagne!) pour travailler comme femmes de ménage dans un hôtel à Saint Denis. Ma famille habitant à cette époque à Sarcelles.
Ce qui a sauvé ma grand mère et ma tante (ma mère étant trop jeune) à la libération, c'est que chaque soir elles rentraient chez elles et que le propriétaire de l'hôtel, bien que son bien fût réquisitionné, continuait à le gérer et faisait partie de la résistance et témoigna pour elles.
Dans la France entière, je crois qu'il y a eu environ 20000 femmes tondues. Il fallait bien trouver des boucs émissaires pour essayer de gommer quatre années où beaucoup vécurent à plat ventre. Quels sens donner à ces pratiques ?? Que les autorités couvrirent!!. Pour se réapproprier les corps souillés par l'occupant fallait-il les tondre ??
Comme je le dit un peu plus haut beaucoup furent des délatrices et des collaboratrices, mais combien furent victimes des règlements de comptes et combien furent de véritables amoureuses. Relisez Marguerite Duras, ou allez voir le joli film d'Alain Resnais " Hiroshima mon amour ".
Je finirai sur quelques vers de Paul Eluard " ...Comprenne qui pourra/Moi mon remords ce fut/ La malheureuse qui resta/ Sur le pavé/ La victime raisonnable/ A la robe déchirée...

Cordialement.
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Message par Baron Percy » Vendredi 30 Novembre 2007 00:21:18

Dans la France entière, je crois qu'il y a eu environ 20000 femmes tondues.


Max Gallo, consultant pour l'émission, a évoqué le chiffre de 80.000 enfants nés des amours entre des Françaises et l'occupant.
Nombre de femmes tondues furent effectivement victimes de réglements de comptes souvent peu reluisants.
Il fallait laver l'humiliation de la défaite honteuse de 1940 et les relations qu'entretinrent des femmes avec la soldatesque allemande furent vécues comme autant de souillures sur l'honneur retrouvé de la France.
Le sort réservé aux collaborateurs économiques ne fut guère plus enviable.
Quatre années de haine, de honte et de frustrations trouvèrent là un exutoire idéal.
Aujourd'hui encore, il est difficile pour les enfants nés de ces unions illégitimes, de s'affirmer en tant que tels et d'entreprendre les démarches pour connaître leur père...
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Message par Daniel Laurent » Samedi 08 Décembre 2007 08:49:42

Bonjour,
Baron Percy a écrit :Aujourd'hui encore, il est difficile pour les enfants nés de ces unions illégitimes, de s'affirmer en tant que tels et d'entreprendre les démarches pour connaître leur père...

Il existe une association franco-allemande qui tente de les aider :
http://www.coeurssansfrontieres.biz/

Les Francais cherchent des peres allemands, et les Allemands cherchent des peres francais car nos prisonnniers et STO en Allemagne avaient, eux aussi, pris quelques "loisirs"...
Cordialement
Daniel
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Message par rapentat » Samedi 08 Décembre 2007 13:38:23

Bonjour,

Dans ce même cas de figure vous avez le chanteur Gérard Lenorman dont le père était un soldat allemand. Pendant des années il se demandera qui était son père. Il apprendra que son père était allemand et une demi-soeur prendra contact avec lui. Apparemment il rejettera toujours cet héritage jusqu'à cette chanson " Warum mein Vater " Pourquoi mon père, ce qui en dit long...

Cordialement.
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Message par Baron Percy » Dimanche 09 Décembre 2007 22:17:04

L'image associée aux amours interdites entre occupants et occupés reste difficile à assumer pour ceux qui sont issus de ces unions clandestines.
La honte est souvent encore très présente en eux et le soutien d'une association telle que "coeurs sans frontières" est sans doute salutaire pour ceux qui souhaitent malgré tout percer le mystère de leur naissance.
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