Annie Lacroix-Riz

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Annie Lacroix-Riz

Message par Daniel Laurent » Lundi 24 Septembre 2007 15:18:19

Bonjour,

Une interview de cette historienne fort contestee, obtenue par votre serviteur en exclusivite pour Histoquiz :
http://www.histoquiz-contemporain.com/p ... toryid=117

Ca decoiffe et ca va chauffer sur le Net.
J'adore.
:lol:
Cordialement
Daniel
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Message par Baron Percy » Lundi 24 Septembre 2007 23:18:33

Je ne connaissais cette historienne que de réputation et j'avoue n'avoir jamais rien lu de ses ouvrages.
Il faut reconnaître qu'elle sait défendre avec opiniâtreté son point de vue et qu'elle donne des réponses argumentées et sensées aux questions souvent pointues que vous lui avez posées.
A tout le moins, il faut lui reconnaître une honnêteté intellectuelle certaine et une lucidité remarquable par rapport à son métier.
Je pense donc comme vous que la seule manière de juger de son objectivité ou non est de se procurer au moins une partie de sa production et de la lire avec un esprit critique aiguisé.
Avec comme corollaire cette interrogation basique : l'objectivité totale et impartiale est-elle vraiment possible pour un historien ?
Dernière édition par Baron Percy le Mardi 25 Septembre 2007 00:21:02, édité 1 fois.
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Message par Paul Ryckier » Mardi 25 Septembre 2007 00:05:38

Daniel,

je joins, comme d'habitude :) , mon concitoyen belge.

Une grande merci pour ce lien. J'en y reviens, quand j'ai du temps.

Cordialement,

Paul.
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Re: Annie Lacroix-Riz

Message par boisbouvier » Mardi 28 Avril 2009 09:58:02

L'honnêteté intellectuelle (celle d'Annie Lacroix-Riz ou de quiconque) se définit comment exactement ?
Consiste-t-elle à ne tenir compte que de ce qui fait le jeu de vos options politiques personnelles en évacuant systématiquement tout ce qui y contrarie ?
Puisqu'il s'agit donc d'Annie Lacroix-Riz nous sommes précisément devant un cas de ce genre.
Elle a cru trouver dans l'attitude de la bourgeoisie d'affaires d'avant la guerre la cause de la défaite de juin 40 et a commis un gros livre pour le prouver. Marc Bloch ne lui avait-il pas ouvert la voie dans "L'étrange défaite"? On suggérait que la banque Worms (entre autres) préférant le nazisme au communisme et Hitler à Léon Blum aurait trahi le pays.
Vous savez bien la thèse marxiste de la lutte des classes qui explique tout!
Des preuves ?
Pas la moindre! Un long et ennuyeux défilé de propos sans intérêt ni rapports avec la thèse.
boisbouvier
 

Re: Annie Lacroix-Riz

Message par Daniel Laurent » Mardi 28 Avril 2009 10:05:21

boisbouvier a écrit :L'honnêteté intellectuelle (celle d'Annie Lacroix-Riz ou de quiconque) se définit comment exactement ?
Consiste-t-elle à ne tenir compte que de ce qui fait le jeu de vos options politiques personnelles en évacuant systématiquement tout ce qui y contrarie ?

Elle a, a ce niveau, des emules, dont vous...
:mrgreen:
Cordialement
Daniel
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Re: Annie Lacroix-Riz

Message par boisbouvier » Samedi 16 Mai 2009 07:58:42

Elle a, a ce niveau, des emules, dont vous...
:mrgreen:


Ce n'est pas vrai: je n'avance rien que je ne prouve.
C'est la difficulté de prouver quelque chose en histoire qui rend les échanges difficiles.
Si vous dites par exemple que Pétain a été approuvé par de Gaulle (témoignage de Rémy) ou Franco par Churchill (ses Mémoires), on trouve facilement des échappatoires.
De Gaulle avait besoin du vote pétainiste pour son RPF en 1947 où il tient ces propos...
L'Angleterre avait besoin de l'Espagne pour lutter contre Staline dans la guerre froide... etc.
L'honnêteté intellectuelle est indéfinissable.
Comme l'amour, elle se sent, mais ne se démontre pas.
Chez Annie Lacroix-Riz, je ne la sens pas du tout, mais alors, pas du tout.
boisbouvier
 

Re: Annie Lacroix-Riz

Message par Daniel Laurent » Samedi 16 Mai 2009 08:41:32

boisbouvier a écrit :Ce n'est pas vrai: je n'avance rien que je ne prouve

Ce commentaire, mis a part generer chez moi de la franche hilarite peu a sa place sur ce forum, ne demande pas de reponse
:mrgreen:
Cordialement
Daniel
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Re: Annie Lacroix-Riz

Message par boisbouvier » Samedi 06 Juin 2009 19:02:22

Ce commentaire, mis a part generer chez moi de la franche hilarite peu a sa place sur ce forum, ne demande pas de reponse
:mrgreen:


Tant qu'à rire, pourquoi ne ririons nous pas ensemble ?
Or, ça débute toujours par la compréhension; mais, là, j'avoue ne pas comprendre.
boisbouvier
 

Re: Annie Lacroix-Riz

Message par BRH » Mardi 29 Septembre 2009 10:23:18

http://ukraine33.free.fr/web/article.ph ... rticle=198

" Sossyura - AIMEZ L’UKRAINE - « Vous ne pouvez aimer les autres peuples si vous n’aimez pas l’UKRAINE » (1)

Le meurtre de masse de populations et de nations qui marqué la progression de l’Union Soviétique en Europe n’est pas une nouvelle spécificité de sa politique d’expansionnisme, il ne s’agit pas d’une innovation destinée simplement à créer l’unité à partir de la diversité des Polonais, Hongrois, Baltes, Roumains, présentement en train de disparaître dans les franges de son Empire. C’est au contraire une caractéristique structurelle même de la politique intérieure du Kremlin, dont les gouvernants actuels se sont certainement inspirés des nombreux exemples donnés par les opérations de la Russie tsariste. Il s’agit en fait d’une étape indispensable dans le « process » de l’Union que les leaders Soviétiques espèrent ardemment voir produire « l’Homme Soviétique », la « Nation Soviétique » et afin d’atteindre ce but, cette nation unique, les dirigeants du Kremlin vont détruire sans remords les nations et les cultures qui existent depuis des temps immémoriaux en Europe de l’Est.

Ce (2) dont je veux vous parler est peut être l’exemple type du Génocide Soviétique, son expérience la plus ancienne et la plus achevée en terme de Russification - la destruction de la nation Ukrainienne. Il s’agit tout simplement - comme je l’ai dit - de la suite logique des crimes tsaristes tels que la noyade ordonnée par Catherine la Grande, de 10.000 Tatars de Crimée, les crimes de masse perpétrés par les « troupes S.S » d’Ivan le Terrible - l’Oprichtchina - l’extermination des leaders nationaux polonais, et des catholiques ukrainiens par Nicolas 1er et les séries de pogroms anti-juifs, qui ont entaché périodiquement l’Histoire Russe. Cela s’est déjà traduit au sein de l’Union Soviétique par l’annihilation de la nation ingérienne, des cosaques du Don et du Kouban, , des Tatars de la République de Crimée des nations Baltes : Lituanie, Lettonie, Estonie, . Tous ces cas sont des exemples de la politique à long terme de liquidation des peuples non Russes, par la suppression d’éléments spécifiques.

L’Ukraine constitue une parcelle méridionale de l’URSSS comparable par sa superficie à la France et à l’Italie , et comprenant plus de 30 millions d’habitants (3). Véritable grenier à blé de la Russie, sa géographie a fait de l’UKRAINE un point d’accès stratégique vers le pétrole du Caucase, de l’Iran et vers l’ensemble du Moyen-Orient. Au Nord, elle borde la Russie à proprement parler. Aussi longtemps que l’Ukraine conservera son unité Nationale, aussi longtemps que son peuple continuera à se considérer comme ukrainien et à revendiquer son indépendance, l’Ukraine représentera une sérieuse menace pour le cœur même du soviétisme. Il n’y a rien de surprenant à ce que les leaders communistes aient attaché depuis longtemps la plus grande importance à la russification de ce membre indépendantiste de leur « Union des Républiques » et aient décidé de le rendre conforme à leur modèle d’une nation russe unique. Tout simplement parce que l’Ukrainien n’est pas et n’a jamais été un Russe ; sa culture, son tempérament, sa langue, sa religion ....tout est différent. Au voisinage immédiat de MOSCOU, il a toujours refusé d’être collectivisé, acceptant la déportation et même la mort. Il est donc particulièrement important que l’ Ukrainien soit réajusté au moule de l’Homme Soviétique idéal.

L’Ukraine est gravement menacée par le meurtre racial de catégories spécifiques, de sorte que les tactiques communistes sur place n’ont pas vraiment pris la même forme que les attaques allemandes contre les Juifs. Cette nation est trop peuplée pour être complètement et efficacement exterminée. Quoi qu’il en soit, ses leaders religieux, intellectuels, politiques et ses élites sont assez peu nombreux et ils sont éliminés facilement. Et c’est sur ces groupes que la toute puissance de la machine soviétique s’est abattue avec ses armes habituelles que sont le meurtre de masse, la déportation et les travaux forcés, l’exil et la famine.

Les attaques se sont toujours manifestées de la même façon avec un mode opératoire sans cesse réitéré afin d’écraser toute nouvelle manifestation de l’esprit national. Le premier coup a été porté contre l’Intelligentsia, la conscience nationale, afin de paralyser le reste de la Société. En 1920, 1926, et à nouveau entre 1930 et 1933, les enseignants, écrivains, artistes, penseurs, leaders politiques ont été liquidés, emprisonnés ou déportés. Selon le trimestriel Ukrainian Quaterly paru en Automne 1948, 51713 intellectuels ont été envoyés en Sibérie pour la seule année 1931. Au moins 114 éminents poètes, écrivains et artistes, les éléments culturels les plus brillants de la nation, ont connu le même sort. Les estimations les plus prudentes indiquent qu’au moins 75% des intellectuels ukrainiens et des entrepreneurs d’Ukraine occidentale, d’Ukraine carpatique et de la Bucovine ont été brutalement exterminés par les Russes ( ibid - Ukrainian Quaterly - été 1949 )

En parallèle avec ces attaques contre l’intelligentsia ont été déclenchées des offensives contre les églises, les prêtres, leurs hiérarchies, l’Ame de l’Ukraine. Entre 1926 et 1932, l’Eglise ukrainienne autocéphale, son Métropolite (Lipkisky) et 10.000 membres du clergé ont été liquidés. En 1945 quand les soviétiques se sont établis en Ukraine occidentale un sort similaire a été réservé à l’Eglise Catholique Ukrainienne. Que la russification ait été le motif unique de ces actions est clairement démontré par le fait que, avant sa liquidation, on ait proposé à l’Eglise de rejoindre le Patriarcat de Moscou, l’instrument politique du Kremlin. Deux semaines seulement avant la Conférence de San Francisco, 11 Avril 1945, un détachement du NKVD a encerclé la Cathédrale St Georges à Lviv, arrêté le Métropolite SLIPYJ, 2 évêques, 2 prélats et de nombreux prêtres (4). Tous les étudiants du séminaire théologique ont été expulsés de leur école, tandis qu’on expliquait aux professeurs que l’Eglise gréco-catholique avait cessé d’exister, que leur Métropolite avait été arrêté, et qu’il serait remplacé par un évêque désigné par les Soviétiques. Ces faits se sont répétés à travers toute l’Ukraine occidentale, et en Pologne, au-delà de la ligne Curzon (5). Au moins 7 évêques ont été arrêtés, et l’on n’a plus jamais entendu parler d’eux ; il n’y a plus aucun évêque de l’Eglise catholique ukrainienne libre dans cette zone. 500 prêtres qui s’étaient rassemblés pour protester contre les actions des Soviétiques ont été arrêtés ou abattus. Dans toute la région les prêtres et les fidèles ont été tués par centaines, alors que des milliers d’entre eux ont été envoyés dans des camps de travaux forcés. Des villages entiers ont été dépeuplés. Pendant la déportation les familles ont été délibérément séparés, les pères en Sibérie, les mères dans les briqueteries au Turkestan et les enfants dans des internats pour y être « éduqués ». Pour le seul crime d’être ukrainienne, l’Eglise elle-même a été déclarée nuisible à la prospérité de l’Etat Soviétique et ses membres ont été fichés par la police politique en tant qu’ennemis du peuple potentiels.

En conséquence, à l’exception de 150.000 fidèles en Slovaquie, l’Eglise catholique d’Ukraine a officiellement été liquidée, sa hiérarchie emprisonnée, son clergé dispersé et enfermé. Ces attaques contre la Spiritualité, ont eu et continuent d’avoir des effets désastreux sur les élites de l’Ukraine, dans la mesure où ce sont les familles du clergé qui ont traditionnellement fourni une partie importante des élites, tandis que les prêtres eux-mêmes ont toujours été des leaders dans leurs villages et leurs épouses responsables d’organisations charitables (selon la tradition byzantine, les prêtres ont le droit de se marier et de fonder une famille- ndt). Les ordres religieux, de leur côté, géraient les écoles et s’occupaient des œuvres de bienfaisance. La troisième attaque du plan soviétique était dirigée contre les fermiers, la très grande masse de paysans indépendants qui sont les dépositaires des traditions, du « folklore » et de la musique, de la langue nationale, de la littérature de l’Ukraine..L’arme utilisée contre cette partie de la population est sans doute la plus terrible de toutes - la famine. Entre 1932/1933 5 millions d’ukrainiens sont morts de faim. Un acte inhumain que le 73° Congrès a dénoncé le 28 Mai 1934 (6). On a bien essayé de dissimuler ce sommet de la cruauté soviétique, de le réduire à un problème économique lié à la collectivisation des terres à blé et à l’élimination des koulaks (fermiers indépendants), qui apparaissait de ce fait indispensable. Il n’en reste pas moins que les grands propriétaires terriens, étaient très peu nombreux en Ukraine, et très dispersés. L’auteur soviétique KOSSIOR (7) a déclaré dans les Izvestias du 2 Décembre 1933 que « Le nationalisme ukrainien est notre danger principal », et c’est pour cette raison, pour détruire ce nationalisme, pour mettre en place l’horrible uniformité de l’Etat Soviétique, que la paysannerie ukrainienne a été sacrifiée. La méthode employée dans cette partie du plan n’a pas du tout été restreinte à un groupe particulier. Tous ont souffert : les hommes, les femmes, et les enfants. La récolte, cette année, était largement suffisante pour nourrir toute la population et le bétail d’Ukraine, même si elle était inférieure à celle de l’année précédente une baisse due, probablement, au combat contre la collectivisation. Mais une famine était nécessaire aux soviétiques et ainsi en ont-ils décrété une, dans le cadre du Plan, au travers de réquisitions inhabituellement élevées au bénéfice de l’Etat. Et par-dessus tout, des milliers d’hectares de blé n’ont pas été moissonnés et ont fini par pourrir dans les champs. Le reste a été envoyé dans les silos gouvernementaux pour y être stocké jusqu’à ce que les autorités aient décidé de quelle façon l’utiliser. La part la plus importante de cette récolte, si vitale pour la survie du peuple ukrainien, a fini sous forme d’exportations destinées à rapporter des devises depuis l’étranger. Confrontés à cette famine, des milliers des fermiers ont quitté les zones rurales et se sont alors dirigés vers les villes pour y mendier de la nourriture. Rattrapés sur place puis renvoyés vers les campagnes, ils y ont laissés leurs enfants dans l’espoir que ceux-ci pourraient survivre. Par exemple, dans la seule ville de Kharkiv ( alors capitale de l’Ukraine soviétique - ndt ) près de 18 000 enfants ont été abandonnés. Des villages comptant à l’origine des milliers d’habitants se sont retrouvés avec quelques centaines de survivants. Dans d’autres, la moitié de la population a disparu, et dans ces bourgs entre 20 et 30 personnes pourraient chaque jour. Le cannibalisme s’est développé. Comme l’écrivait en 1933 C. Henry Chamberlain(8), correspondant à Moscou du Christian Science Monitor :

« Les communistes ont suscité l’apathie et le découragement, le sabotage et la contre-révolution et, avec à la manière impitoyable coutumière des idéalistes imbus d’eux-mêmes ils ont décidé de laisser la famine se répandre avec l’idée que cela pourrait donner une bonne leçon aux paysans. De l’aide a été distribuée au compte-gouttes aux fermes collectives mais d’une façon tellement inappropriée et si tardivement que beaucoup de vies avaient déjà été perdues. Les paysans individuels, quant à eux, ont été laissés à l’abandon et la mortalité particulièrement élevée dans leurs rangs s’est avérée être un argument de poids pour les forcer à rejoindre les fermes collectives. »

La quatrième étape dans ce processus a consisté en une fragmentation brutale du peuple ukrainien par l’adjonction sur le territoire ukrainien de populations allogènes et la dispersion des Ukrainiens à travers toute l’Europe orientale, afin de détruire l’unité ethnique et de mélanger les nationalités. Entre 1920 et 1939, la part de la population d’origine ukrainienne dans la totalité de la population d’Ukraine est passée de 80% à seulement 63,2 % (9). A cause de la famine, la population ukrainienne absolue est passée de 23.2 millions à 19.6 millions, cependant que la population d’origine non-ukrainienne s’est accrue de 5.6 millions d’individus. Si l’on se souvient qu’il n’y a pas si longtemps l’Ukraine avait le taux de croissance démographique le plus élevé de toute l’Europe, alors on peut se dire qu’effectivement la but des Russes a été atteint.

Nous venons de voir les principales étapes de la destruction systématique de la nation ukrainienne. On remarque qu’il n’y a pas eu de tentative de complète annihilation, comme cela a été le cas avec les attaques allemandes contre les Juifs. Pour autant, si le programme soviétique est mené à son terme, si l’intelligentsia , les prêtres et les paysans sont tous éliminés, alors l’Ukraine sera aussi morte que si tous les Ukrainiens avaient été éliminés, dans la mesure où elle aura perdue l’essence même de ce qui a permis de maintenir et de développer dans le temps sa culture, ses convictions, ses valeurs communes, et ce qui l’a guidée et lui a donné une âme, ce qui a, en résumé, fait d’elle une Nation et non pas simplement une masse de population. Quoi qu’il en soit, les meurtres de masses, aveugles, n’ont pas manqué. Mais ils ne faisaient pas partie intégrale des plans, ils en étaient simplement des variations fortuites. Des milliers de personnes ont été exécutées. Des dizaines, voire des milliers d’autres sont parties vers une mort certaine dans les camps de travaux forcés de Sibérie. La ville de Vinnitsya pourrait être considérée à juste titre comme le Dachau ukrainien. Là-bas, dans près de 91 fosses reposent les corps de 9 432 victimes de la tyrannie soviétique, abattues par le NKVD entre 1937 et 1938. Depuis cette date, les corps avaient été placés par une cruelle ironie sous un plancher de danse, au milieu des pierres tombales de vrais cimetières, dans les bois, jusqu’à leur découverte par les allemands en 1943. La plupart des victimes avaient été déclarées comme exilées en Sibérie par les autorités soviétiques. L’Ukraine a elle aussi son Lidice, dans la ville de Zavadka, détruite par les laquais polonais du Kremlin en 1946 (10). A trois reprises, les troupes de la seconde Division polonaise ont attaqué la ville, tuant les hommes, les femmes et les enfants, brûlant les demeures et volant le bétail. Au cours du second raid, le commandant Rouge déclara à ce qu’il restait de la population : « Un sort identique attend tous ceux qui refuseront de retourner en Ukraine. J’ordonne donc que le village soit évacué dans les trois jours. Sinon, j’exécuterai chacun d’entre vous. »( source : La mort et la dévastation sur la ligne Curzon, de Walter Dusnyk ). Quand la ville a finalement été évacuée par la force, il ne restait que 4 hommes parmi les 78 survivants. Au cours du mois de mars de la même année, deux autres villes ukrainiennes ont été attaquées par la même unité Rouge et ont subi à peu près le même sort. Ce que nous venons de voir ici ne concerne pas la seule Ukraine. Les méthodes employées par les Soviétiques là-bas ont été et sont encore fréquemment réutilisées. Il s’agit même d’une caractéristique de leur plan d’expansion dans la mesure où cela leur permet de construire très rapidement une unité à partir de la diversité des nations qui constituent l’Empire soviétique. Le fait que cela engendre des souffrances indescriptibles pour des millions de personnes ne les conduit absolument pas à infléchir leurs méthodes. Ne fut-ce qu’au nom des souffrances humaines, nous devrions absolument condamner cette uniformisation comme criminelle. Mais il s’agit bien plus que de cela, que d’un simple crime de masse. Il s’agit d’un acte de génocide, de destruction, pas seulement des individus mais d’une culture, d’une nation. Même s’il était possible de réaliser ceci sans aucune souffrance, nous devrions tout de même le condamner parce que la communauté des valeurs, l’unité des idées, des langues et des coutumes qui constituent ce que nous appelons une nation représentent le plus important de nos moyens de civilisation et de progrès. Il arrive que des nations se mélangent et forment ensemble de nouvelles nations - nous en avons un bon exemple en ce moment dans notre pays - mais alors ce mélange consiste à une mise en commun au bénéfice de tous des avantages de chacune des cultures. Et c’est de cette façon que le monde progresse. Alors, en-dehors de la question cruciale des souffrances humaines et des droits de l’Homme, ce que nous désapprouvons totalement avec les méthodes soviétiques c’est le gaspillage criminel des cultures et des civilisations. Parce que l’unité nationale soviétique se créé non pas par une union des civilisations et des cultures mais par la destruction de toutes les cultures et de toutes les idées à l’exception d’une seule, la culture soviétique.

______________________________

1. Vers de Wolodymyr Sossyura, rajoutés au crayon. Sossyura écrivit ce poème patriotique en 1944, pendant la guerre germano-soviétique. Choyé par les autorités dans un premier temps, il fut condamné pour nationalisme en 1948. Voici les deux lignes en version ukrainienne originale : Не можна любити народів других ,коли ти не любиш Вкраїну !.. 2. « Commencer ici » rajouté au crayon devant le mot « Ce » 3. Au moment où Lemkin écrivit ce texte (années 50), la population ukrainienne avoisinait les 40 millions de personnes. 4. La Charte créant les Nations Unies fut signée lors de la conférence tenue les 25 et 26 Avril 1945 par les délégués de 50 pays, y compris l’URSS et la RSS d’Ukraine. 5. La Ligne Curzon fut proposée par les Britanniques pour délimiter la frontière entre la Pologne et l’URSS au sortir de la première Guerre mondiale. Par la suite, elle servit de base à la définition de la frontière entre ces deux états à la fin de la seconde Guerre mondiale. La frontière ainsi définie laissait une importante minorité ukrainienne du côté polonais. 6. LE 28 Mai 1934, le député de New York Hamilton Fish proposa une résolution ( résolution 399 du 73em. Congrès ). LE document stipulait que « plusieurs millions d’habitants de la République socialiste soviétique d’Ukraine ... sont morts de faim entre 1932 et 1933. » La résolution condamnait l’URSS pour « usage de la famine comme arme destinée à diminuer la population ukrainienne et à détruire ses droits politiques, culturels et nationaux » et exigeait : Que la Chambre des Représentants exprime son soutien à tous ceux qui ont été victimes de la grande Famine en Ukraine qui a provoqué la souffrance, la désolation et la mort pour des millions de paisibles paysans ukrainiens, ... Que le gouvernement soviétique prenne des mesures énergiques pour réduire les conséquences terribles de cette famine, ... Que le gouvernement soviétique ne s’oppose pas aux citoyens américains désireux d’envoyer de l’aide sous forme d’argent, de nourriture et de matériel aux régions d’Ukraine touchées par la famine. La résolution fut transmise à la Commission des affaires étrangères mais ne fut jamais adoptée par la Chambre des Représentants (cette résolution est reproduite dans The Ukrainian Quaterly n°4 - 1978 - pp. 416-17). 7. Dans la version originale, le nom est écrit « Kossies », une erreur orthographique évidente. Stanislas Kossior n’était pas un auteur mais le Secrétaire général du Comité central du Parti communiste (bolchévique) d’Ukraine, c’est-à-dire le dirigeant politique de la république. Le numéro du 2 Décembre des Izvestiia contient un discours de trois pages de Kossior intitulé « Les résultats et les tâches immédiates dans la mise en place de la politique nationale en Ukraine. » En voici très précisément l’un des passages, tiré d’une résolution adoptée lors d’un plénum commun entre le Comité central et le Comité de contrôle central du Parti (bolchévique) d’Ukraine : « A l’heure actuelle, le danger principal en Ukraine vient du nationalisme ukrainien, lié à des intérêts impérialistes. » 8. Il s’agit en fait de William Henry Chamberlain, cité à tort comme C. Henry Chamberlain dans le texte. 9. Il n’y a pas eu de recensement en 1920 et une erreur typographique est plausible pour 1926, l’année du premier recensement soviétique. En 1926, il y avait 22,9 millions d’Ukrainiens ethniques dans la RSS d’Ukraine, soit 81% de la population. Les chiffres falsifiés pour 1939 font état de 23,3 millions d’Ukrainiens, soit environ 75% sur une population totale de 31 millions d’individus en RSS d’Ukraine. 10. Le 10 Juin 1942, 173 hommes de plus de 14 ans furent abattus, les femmes et les enfants déportés et le village de Lidice fut rasé en représailles à l’assassinat du dictateur nazi de Moravie, Reinhard Heydrich. Zavadka Morokhivska, Sianik povii, Lemkivshchyna ( Région des Lemkés ) , aujourd’hui Zawadka-Morochowska, Powiat Sanok, en Pologne 11. Lemkin veut ici parler des Etats-Unis.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: Annie Lacroix-Riz

Message par boisbouvier » Lundi 12 Octobre 2009 07:50:16

Attention, BRH, à mentionner comme vous le faites quelques uns des crimes de l'URSS, vous allez vous faire taxer d'anticommunisme primaire par Annie Lacroix-Riz.
N'oubliez pas que, pour elle, Marx et Lénine sont des prophètes, que Staline est toujours le petit père des peuples et que notre défaite de 1940 a été provoquée par la banque Worms qui préférait Hitler à Léon Blum !
boisbouvier
 

Re: Annie Lacroix-Riz

Message par Daniel Laurent » Lundi 12 Octobre 2009 09:51:39

boisbouvier a écrit :Attention, BRH, à mentionner comme vous le faites quelques uns des crimes de l'URSS, vous allez vous faire taxer d'anticommunisme primaire par Annie Lacroix-Riz.
N'oubliez pas que, pour elle, Marx et Lénine sont des prophètes, que Staline est toujours le petit père des peuples et que notre défaite de 1940 a été provoquée par la banque Worms qui préférait Hitler à Léon Blum !

Magnifique raccourci tout a fait vertigineux qui montre que son auteur confonds critiques du travail d'ALR (et il y a de quoi faire a ce niveau) et colportage des ragots commis par ceux qui ne l'ont pas lu...
Cordialement
Daniel
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Re: Annie Lacroix-Riz

Message par boisbouvier » Mercredi 14 Octobre 2009 23:17:29

Mais si je l'ai lue.
Elle prétend que la défaite de 40 a été provoquée par le GC (le grand capital!) qui préférait Hitler à Blum mais on a beau chercher un commencement de preuve dans son livre...il ne s'y trouve pas.
Je le lui ai d'ailleurs dit.
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Re: Annie Lacroix-Riz

Message par Daniel Laurent » Jeudi 15 Octobre 2009 04:38:11

Et bien vous devriez relire, non pas pour y trouver des "preuves", mais une foule d'archives qui montrent bien qu'une certaine partie de la bourgeoisie francaise, mal remise du Front Populaire, s'est compromise avec le nazisme avant, pendant et apres la guerre de 1939-40.

La est toute la difficulte de lire ALR. Elle a le chic pour decouvrir des documents d'archive peu ou pas exploite et qui sont tout a fait interessant mais elle en tire des conclusions qui sont discutables.

Alors oui, une partie de la bourgeoisie francaise a prefere Hitler a Blum et fut un soutien precieux au petainisme.
Mais une autre partie a suivit une autre voie, j'en tiens pour preuve le nombre de jeunes officiers issus des "200 familles" qui sont morts pour la France en 1939-40 et la presence a Londres, aux cotes de CDG, de certains "agents du grand capital" un tantinet maurassiens.

Ce que l'on peut reprocher a ALR est un certain manicheisme qui, dans le cas de ce livre, lui fait conclure que si certains bourgeois se sont compromis avec le nazisme, c'est que tous en ont fait autant.

Mais force est de constater que les critiques a l'emporte-piece emises par certains, dont vous Boisbouvier, sont empreintes du meme manicheisme, mais dans l'autre sens ! Laissons donc cela au militants politiques et faisons de l'Histoire...
Cordialement
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Re: Annie Lacroix-Riz

Message par boisbouvier » Jeudi 15 Octobre 2009 09:45:17

Cher Daniel Laurent,

Vous touchez du doigt quelque chose de très important et qui n'est pourtant jamais dite, c'est que "la bourgeoisie" comme "le prolétariat" sont des êtres métaphysiques, un peu comme les anges dont chacun sait qu'il existe neuf choeurs : les Archanges, les Chérubins, les Séraphins, les Trônes, les Dominations, les Vertus, les Puissances, etc. Je vous rappelle que Staline, ce représentant par excellence du prolétariat mondial, s'est compromis avec Hitler au point de signer avec lui un certain pacte qui eut pour effet de déclencher une guerre mondiale.
Les êtres métaphysiques n'existent que pour ceux qui y croient.
La bourgeoisie est une fantasmagorie pure et simple et probablement que le prolétariat l'est aussi.
Après tout, Churchill, De Gaulle, Roosevelt étaient bien plus à droite que des bourgeois, de vrais patriciens. Churchill n'est-il pas apparenté à Marlborough ? De Gaulle n'était-il pas abonné à 'Action française ? Roosevelt n'est-il pas représentatif du parfait WASP ?
boisbouvier
 

Re: Annie Lacroix-Riz

Message par Daniel Laurent » Jeudi 15 Octobre 2009 10:10:30

boisbouvier a écrit :Vous touchez du doigt quelque chose de très important et qui n'est pourtant jamais dite, c'est que "la bourgeoisie" comme "le prolétariat" sont des êtres métaphysiques

Ce n'est jamais dit car cela ne correspond strictement en rien a la realite du terrain...
Cordialement
Daniel
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Daniel Laurent
 
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