Edgard Puaud

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Edgard Puaud

Message par Daniel Laurent » Mardi 07 Août 2007 15:48:52

Edgard Puaud

Edgard Puaud nait le 29 octobre 1889 à Orléans et devient orphelin dès son plus jeune âge. Le jeune homme s'oriente rapidement vers le métier des armes et intègre l'école militaire de Saint-Maixent dont il sort sous-officier.

En 1914, lorsque la guerre éclate, il est stationné dans le Jura, sous-lieutenant dans une unité de chasseurs alpins. Il se bat ensuite au sein d'un régiment d'infanterie de ligne. En novembre 1918, il est capitaine et titulaire de la Croix de Guerre 1914-18 avec sept citations dont une à l'Ordre de l'Armée.

En 1920, Edgard Puaud quitte momentanément l'armée pour entamer une carrière commerciale. Il s’établit à Niort avec son épouse. Sa nostalgie des combats et ses problèmes de couple le poussent à tout abandonner et à rejoindre à nouveau l'armée. Avide d'aventures, il s'engage dans la Légion Etrangère. Capitaine au Maroc, il sert en Syrie avant de revenir d'Indochine au grade de commandant. Il se taille vite une solide réputation de baroudeur. Edgard Puaud ramènera des Colonies la Croix de guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures (TOE) et plusieurs blessures.

Après la défaite de 1940, il entre dans l'armée d'armistice et dirige un camp de volontaires étrangers engagés pour la durée de la guerre et cantonné à Septfonds dans le Tarn-et-Garonne. Il prend ensuite le commandement du 3e bataillon du 23 R.I. stationné à Montauban. Promu lieutenant-colonel en 1941, il passe au 150e RI à Agen en juin 41 où il restera jusqu'à l'été 1942. Il s'engage alors dans la "Légion Tricolore" en juillet 1942 et commande le dépôt de Guéret. Nommé colonel en décembre, il devient inspecteur général de la LVF.
En août 1943, il reçoit le commandement de la LVF et part en Biélorussie pour y commander 3 bataillons reconstitués. A cette occasion Edgard Puaud est nommé colonel de la Wehrmacht.

Au début 1944, suite à des succès dans les combats de la LVF contre les partisans soviétiques, il est nomme général de brigade par Vichy et reçoit la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur.

En avril 1944, il revient en France afin de participer à une campagne de recrutement. Au cours de plusieurs meetings, il prendra la parole avec Mgr Jean Mayol de Lupé, le capitaine Bassompierre, Jacques Doriot et d'autres. Au Vél' d'Hiv', le 21 avril 1944, il prône un engagement massif de la jeunesse française contre le bolchévisme et souligne la nécessité de "refaire une armée".

En 1944, la LVF est amalgamée avec d’autres unités dans la Division Charlemagne. Puaud est alors transféré dans la Waffen-SS au grade de Waffen-Oberfüher (Grade situé entre colonel et général). S'il prend le commandement des SS français, son grade de général n'est pas reconnu par les autorités de la W-SS.

Le 10 février 1945, la brigade devient division. Puaud en assure la direction opérationnelle mais il est hiérarchiquement sous les ordres du Brigadeführer Gustav Krukenberg. Les Français montent au front en Poméranie. Puaud dirige ses soldats et fait le coup de feu avec eux. Début mars 1945, la division Charlemagne est éclatée en petits Kampfgruppen qui refluent.

Edgard Puaud est gravement blessé lors du carnage de Belgard. Replié dans une cabane forestière, Puaud donne ses dernières consignes. Blessé à mort, il reste seul après le départ des derniers W-SS français qui se replient vers le Nord-ouest. Gustav Krukenberg prend le commandement de la "Charlemagne".

Edgard Puaud est officiellement porté disparu le 05 mars 1945, vraisemblablement mort. Il avait été décoré auparavant des Croix de Fer de 1ère et 2ème classe et de la Croix de Guerre Légionnaire avec palmes.

Portant beau, ayant fait ses preuves, s’exprimant bien en allemand, Edgard Puaud, s'il lui arrive parfois de ne pas s'embarrasser avec la hiérarchie, reste toujours très efficace et s'impose comme un meneur d'hommes de grande qualité. Simple, athlétique et volontaire, il mène ses soldats avec dureté tout en cultivant une certaine camaraderie avec eux. Si ses choix politiques peuvent être jugés comme tout à fait douteux, il n’en demeure pas moins que ses qualités d’officier, vivement critiquées par certains, dont Jean Mabire, nous paraissent indiscutables. Ce baroudeur assez exceptionnel se serait couvert de gloire dans les FFL. Quel gâchis !
Cordialement
Daniel
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Message par rapentat » Mardi 07 Août 2007 17:50:06

Bonsoir,

Je ne connaissais pas Edgard Puaud, il est vrai que le parcourt militaire de cet homme est remarquable, dommage qu'il est choisi le mauvais camp, du moins avec le recul. Le seul hommage que je pourrai lui rendre, c'est qu'il est resté fidèle à ses idées, à ses convictions, beaucoup d'autres ne peuvent en dire autant.
Par la même occasion je suis allé dans ma bibliothèque et pris le bouquin de Saint Loup " les volontaires " apparemment, il ne le portait dans son coeur, voilà se qu'il dit de Puaud, alors que ce dernier était venu haranguer la LVF
" ...les phrases pompeuses du Colonel font sourire ces hommes qui l'aimeront parfois, mais ne le prendront jamais au sérieux..."
Bien entendu je laisse à Saint Loup la paternité de ce jugement, n'étant pas à même, pour l'instant, d'en avoir un!

Cordialement.
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Message par Daniel Laurent » Mercredi 08 Août 2007 04:31:22

Bonjour,
Tres exact pour Saint-Loup qui fait partie des "ultras" sur lesquels Jean Mabire a partiellement base sa trilogie sur les volontaires.

Ces hommes, aigris par la defaite, mettent sur le dos de Puaud des echecs militaires qui ne lui sont pas imputables. Mais, en fait, ce qu'ils lui reprochent c'est de ne pas etre un "politique".

Certes, il a bien fallu qu'il aie quelques convictions politiques pour rejoindre la LVF plutot que les FFL, mais il est reste jusqu'au bout essentiellement un militaire contrairement a d'autres "grands noms" comme Doriot ou Degrelle.

Logique donc que ses phrases style recruteur de la Legion Etrangere fassent sourire des militants PPF ou autres ultra-collaborationnistes.
Cordialement
Daniel
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Message par Baron Percy » Samedi 18 Août 2007 00:48:38

Le jusqu'auboutisme dans les opinions politiques peut parfois amener certains à faire de mauvais choix.
La plupart les assumèrent avec courage et donnèrent leur vie pour ce qu'ils croyaient être un combat légitime.
Je n'éprouve aucune espèce de sympathie pour ces personnages, mais je leur reconnais une certaine abnégation.
Il n'en demeure pas moins qu'ils furent et restent des traîtres à leur patrie.
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Message par Daniel Laurent » Samedi 18 Août 2007 05:58:12

Bonjour,
Baron Percy a écrit :Il n'en demeure pas moins qu'ils furent et restent des traîtres à leur patrie.

C'est tout a fait exact si on analyse cela a partir de ce que nous savons aujourd'hui.

Mais si on se remet dans le contexte de l'epoque a laquelle ils se sont engages, la problematique est legerement differente.

Pour une grande majorite des francais, le gouvernement de Vichy etait legal et legitime, donc ses initiatives l'etaient tout autant.

Certes, la LVF se cree a l'origine comme une association privee et ne deviendra "d'utilite publique" qu'en 1943. Mais le 5 novembre 1941 ils recoivent une lettre du Marechal Petain, qui figurera ensuite en introduction des livrets LVF :

Le message de fidélité que vous m’adressez, en votre nom et au nom de vos amis, avant de monter en ligne, a aussi profondément touché en moi le soldat que le chef de l’Etat à la veille de vos prochains combats.

Je suis heureux de savoir que vous n’oubliez pas que vous détenez une part de notre honneur militaire. Il ne peut pas être de tâche plus utile à l’heure présente que de rendre à notre pays confiance dans sa propre vertu, mais de servir aussi la France d’une manière plus directe.

En participant à cette croisade dont l’Allemagne a pris la tête, acquérant ainsi et à juste titre la reconnaissance du monde en contribuant à écarter de nous le péril bolchevique, c’est votre pays que vous protégez ainsi en sauvant également l’espoir d’une Europe réconciliée.

Pour ces raisons, je vous souhaite bonne chance, dans l’accomplissement du devoir que vous avez choisi. Pour ma part, je vous suivrai dans vos épreuves de toute ma sollicitude, jusqu’au jour glorieux du retour dans votre patrie.


Donc les volontaires de la LVF ont lu cela, se sont cousu un drapeau tricolore sur la manche gauche et y sont alles. Quand ceux qui en sont revenus ont ete juges comme traitres, ils sont tombes de haut...

Je vous livre, et c'est de l'inedit, un extrait de ce que le Legionnaire Jean Grenier (Pseudo) a ecrit apres la guerre :
«[…] J'ai toujours voulu m'engager dans l'armée française, à l'époque la L.V.F était un régiment français et nous espérions être victorieux. [...]
Il faut se remettre dans le cadre ; nous avions envie de servir. L'éducation familiale et civile, le scoutisme. Nous étions pétris de ces valeurs ancestrales qui élevaient alors l’âme et l’esprit. Il faut être bien convaincu, que les valeurs qui nous animaient à cette époque étaient partagées par beaucoup.

Je veux dire par-là, que si l’on nous accuse de bien des maux aujourd’hui, notre formation individuelle ne pouvait pas présager vraiment de tel ou tel choix. Puisque qu’à Londres ou dans la Résistance beaucoup de jeunes de notre trempe avaient aussi trouvé leur place pour défendre leur conviction.


Notons au passage que, a l'epoque et dans le contexte, ce sont les Resistants et les FFL qui etaient, dans le cadre de la legalite Vichyste du moment, des traitres...

Selon moi, le regime de Vichy etait illegal. Mais je dis ca aujourd'hui. Dans les annees 40-44, il fallait avoir vraiment une vue percante pour en etre persuade. D'ou la maigreur des effactifs FFL et FFL.
Cordialement
Daniel
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Message par Baron Percy » Samedi 18 Août 2007 22:04:08

Certes, la situation était plus trouble à l'époque et certains se sont sans doute fait berner "à l'insu de leur plein gré".
Mais il convient aussi de rappeler qu'un certain nombre de volontaires qui combattirent sur le front de l'Est le firent sous des uniformes allemands et dans des régiments rattachés à l'armée allemande.
Pour ceux-là, le terme de traîtres à la patrie n'est pas usurpé !
Et le sort qui leur serait réservé à leur retour au pays n'était pas douteux...
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Message par rapentat » Dimanche 19 Août 2007 17:06:13

Bonsoir,

Je suis entièrement d'accord avec votre analyse, Percy, mais la question d'uniforme, dans cette période troublée, est assez floue. L'Armée Française de Leclerc et d'autres, combattait sous un uniforme, plus ou moins américain.

Cordialement.
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Message par Baron Percy » Lundi 20 Août 2007 00:27:42

L'Armée Française de Leclerc et d'autres, combattait sous un uniforme, plus ou moins américain.


Sans doute, mais les Etats-Unis étaient les alliés de la France.
On ne peut en dire autant de l'Allemagne.
Le fait de combattre sous l'uniforme nazi était donc bel et bien une trahison à l'égard de la patrie d'origine et cela est valable pour tous les volontaires étrangers qui combattirent sur le front de l'Est.
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Message par Paul Ryckier » Lundi 20 Août 2007 00:35:40

Re: 18 Août 22h.

Baron, cher concitoyen,

"Pour ceux-là, le terme de traîtres à la patrie n'est pas usurpé"

D'accord et je prends maintenant un des exemples difficiles de la Belgique, le Verdinaso. D'aprés moi c'était une groupe miniscule fasciste en Flandre d'entre les deux guerres. D'abord pour une réunion de la Flandre avec les Pays-Bas en changeant je pense en 1935 pour une réunion comme le future Benelux et en appuyant dès ce date de nouveau au Roi Léopold III. Ils étaient comme Léon Degrelle né dans le berceau ultra-chrétienne et anti-bolchévique.

Le leader du Verdinaso Georges van Severen était tué à Abbeville par des soldats français ivres. J'ai lu maintenant que Degrelle était aussi presque tué là bas. Il semble que le parti du Verdinaso avait dissous lui-même lors de l'invasion de l'Allemagne en Belgique. La situation est si complexe qu'on a eu des résistants venant des rangs du Verdinaso, tout comme on a eu des résistants du groupe d'ex-Rexistes de Degrelle. On avait eu naturellement aussi beaucoup de collaborateurs de ses sources aussi.

Je me souviens d'un cas mentioné par mon pére d'un ex-Verdinaso, changé au VNV aprés l'invasion allemande et entré après dans le Waffen-SS pour combattre les Bolchéviques en Union Sovietique en uniforme de Waffen-SS et qui est tué là-bas.

C'était un curé? (abbé?) de St. André prés de Bruges, qui l'a "indoctriné" dans son attitude anti-bolchevique et chrétienne-flamande. Joris van Severen résidait avant la guerre à Bruges, à St-Michiels, si je me souviens bien.

Aprés la guerre ce curé est "transferré" à une commune assez inconnue de Mannekesvere prés de Dixmude. On a visité lui là bas dans les années 70. Il n'a rien perdu de sa "vigueur" et de ses attitudes...et il n'avait toujours pas tort, comme dans le temps...

Pour moi c'était le curé qui était en faute. Mais aussi l'adolescent, qui a laissé s'influencer. C'est à ce type de dire à lui-même un certain moment: maintenant c'est assez, battre en collaborateur dans une armée étrangère pendant que ma patrie est occupée par cette armée c'est de trop...

Mais j'admets ce n'est pas facile, quand on est dans le cas...

Aussi, pour "les camps de la jeunesse" (de Pétain?). Doit-on adhérer ou chercher le maquis? Pas une choix facile?

J'ai suivi une discussion dans le temps sur les Histoforums concernant ça. Et si je me souviens bien, c'est juste de ces camps qu'on a recruté beaucoup des résistants?

Je me souviens aussi une émission de Marc Ferro "Histoires Paralleles" que j'ai suivis pendant des années sur ARTE (une de mes favorites toutes les semaines), concernant ces camps de la jeunesse et les attitudes (disons d'aprés moi "fascistes") du régime Vichy...

Déja, 1h20 du matin...ça sont mes premières pensées...j'arrête...

Cordialement,

Paul.
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Message par Daniel Laurent » Lundi 20 Août 2007 05:37:30

Bonjour,
Me trouvant depuis 4 ans, et par hasard, au contact de certains anciens volontaires et de leurs familles, ce n'est pas la premiere fois que j'aborde ce sujet sur un forum. Mais c'est la premiere fois que, si des membres ne sont pas d'accord avec moi, je ne me prends cependant pas des coups de savates dans les chevilles ou pire, mais des arguments poses.
Je tenais a le signaler.

Quelques remarques :

Leclerc, et les autres, ne portaient pas un uniforme americain. Ils faisaient partie de l'Armee Francaise, sous l'autorite du gouvernement provisoire de la Republique Francaise. Incorpores dans l'OdB Allie, il leur est arrive de se retrouver tactiquement sous les ordres d'un officier superieur americain, ce qui fut le cas de Leclerc. Mais cela a rue severe dans les brancards et Leclerc se trouva a plusieurs reprises au bord de la rebellion, toujours soutenu par Charles de Gaulle, notamment au sujet de la Liberation de Paris et de la demande de recul en Alsace pendant la bataille des Ardennnes fin 44.

Certes, il utilisaient du materiel americain, mais la nuance est de taille.

Le cas presente par Paul Ryckier est tres interessant car tres typique : Il me suffirait de changer les noms et les lieux et la meme chose est valable pour des Francais !

Le plus difficile, lorsqu'on cherche a comprendre (Et je dis bien comprendre, pas approuver) ces engagements, est que nous connaissons la fin de l'histoire.

Notre connaissance a posteriori de la nocivite inouie et des horreurs generees par le nazisme donne immediatement envie de blamer quiconque a servi, d'une maniere ou d'une autre, ce regime.

Mais qu'en savaient-ils, eux, a l'epoque ? Quelle image avaient ils de Petain et d'Hitler ?. Ce n'est pas ce que m'en on dit ces anciens volontaires qui m'a convaincu, leurs discours aujourd'hui peut tres bien avoir ete adapte a la situation.

Ce sont les temoignages d'anciens resistants qui m'ont mis la puce a l'oreille.

Roger L., ancien FTPF, est parti se battre contres (Je cites) "Les boches et la droite retrograde et anticommuniste de Petain qui faisait bon menage avec eux".
Et les Juifs ?
"On ne savait pas trop, il a fallu attendre que l'Armee Rouge libere des camps pour que l'on realise vraiment".

Louis J, ancien d'un maquis AS, est parti pour (Je cites) "Aider a reconduire les boches chez eux, on ne les avait pas invite a s'installer chez nous et, en plus, ils aidaient Petain a demantibuler la Republique".
Et les Juifs ?
"On en a aide certains a passer en zone non-occupee. Si on avait su ce qu'il arrivait vraiment aux autres, on en aurait fait passer davantage".

Des engagements politiques.
En face, parmi ceux qui ont ete eleves dans l'atmosphere ultra-catholique et violemment anticommuniste sevissant dans les milieux de droite traditionaliste et anti-republicaine, les engagements politiques furent differents. Pour eux, l'Allemagne avait vaincu et, pour esperer relever la France a leur maniere, il fallait s'entendre avec le Reich. Et, quand les sirenes de la "Croisade Europeenne contre le Bolchevisme" commencerent a chanter, ils sont tombes dans le piege et, a mon sens, de bonne foi.

J'ai eu l'occasion de lire quelques lettres d'un ex-Waffen SS, ecrites de prison a son epouse apres la guerre. La petite fille de ce Monsieur, qui ma fait parvenir des copies, ne m'autorise pas a les citer a la lettre mais seulement dans l'esprit. En gros, quand il a realise que le combat qu'il menait n'etait pas le bon, il etait trop tard pour reculer. Quand le vin est tire, il faut le boire... mais il est retourne, encore en volontaire, se battre contres "les rouges" en Indochine.
Cordialement
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Message par Baron Percy » Lundi 20 Août 2007 22:43:08

Je suis entièrement d'accord avec vous Daniel : les motivations et l'état d'esprit de ceux qui se sont engagés comme volontaires pour aller combattre sur le front de l'Est ne peuvent être compris que si on les replace dans le contexte de l'époque.
La lecture de l'ouvrage de Jean Mabire "Division de choc Wallonie" m'a amené à penser que c'est avant tout à une croisade anti-bolchévique qu'ils souhaitaient participer et que peu d'entre eux avaient une idée précise des atrocités commises par le régime nazi sous l'uniforme duquel ils servaient cependant.
Mabire cite le cas d'un élève officier, André Van Melle, dont la colonne croise un convoi de femmes déportées en uniforme rayé de bagnards qui tirent un chariot sous les vociférations d'un gardien allemand. Le véhicule verse dans le fossé et les malheureuses n'arrivent pas à le redresser. Leur geôlier leur distribue force coups de crosse pour les activer.
Van Melle sort alors des rangs et va aider à redresser le chariot.
Celui-ci, père de cinq enfants, ne rejoindra d'ailleurs pas la division Wallonie à l'issue du stage. Ce qui ne l'empêchera pas de passer plusieurs années en prison après la guerre.
Ce cas anecdotique illustre assez bien je pense le fait que bon nombre de ces volontaires s'engagèrent dans les rangs de l'armée allemande sans pour autant épouser totalement l'idéologie du régime nazi.
Ainsi, partir "casser du Rouge" ne signifiait pas automatiquement pour eux vouloir exterminer les Juifs et malmener les déportés.
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Message par Paul Ryckier » Lundi 27 Août 2007 00:38:17

Re: Message 20 Août 5h30

Daniel,

je vous remerchie pour votre réponse. En anglais on dit a "thought-provoking" message. (Un message qui provoque à réfléchir?)

Oui, je joins vous et mon concitoyen, le Baron, dans la conclusion que chaque événement, doit être vu, comme d'ailleurs toute l'histoire, dans le contexte du temps et des convictions des gens de ce temps. Un vrai historien doit être presque capable de se transposer dans la période et les mentalités de la période concernée. Et pour ça il a besoin de le plus des détails que possible. Et peut-être cet idéal n'est jamais possible, parce que l'historien n'est jamais capable de se dépouiller de ses attitudes contemporaines et régionales?

Cordialement,

Paul.
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Message par Daniel Laurent » Lundi 27 Août 2007 04:14:04

Bonjour,
Paul Ryckier a écrit :En anglais on dit a "thought-provoking" message. (Un message qui provoque à réfléchir?)

Un message qui pousse a la reflexion.
:D

Merci de votre commentaire.

C'est effectivement la ou se trouve la grande difficulte.
Chaque fois que je lis un historien contemporain qui emets des critiques sur un ouvrage precedent, la nationalite de l'auteur critique explique bien souvent d'ou viennent ces erreurs.
Cordialement
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Message par Baron Percy » Lundi 27 Août 2007 23:02:44

Je viens de terminer ma lecture de l'ouvrage de Mabire et celle-ci a conforté mon opinion : rares étaient les volontaires européens ayant combattu à l'Est à avoir épousé l'idéologie nazie.
Certes, ils avaient leurs convictions propres, la plupart des volontaires wallons qui se surnommaient "les Bourguignons" en référence à l'empire voulu par Charles-Quint, étaient des Rexistes convaincus.
Mais leur attitude envers les civils russes était fondamentalement différente en ce sens qu'ils n'hésitaient pas à s'opposer aux exactions commises par les troupes du Reich.
Sans excuser le fanatisme de certains, cela est néanmoins à mettre au crédit de ces unités à la réputation sulfureuse.
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Message par Daniel Laurent » Mardi 28 Août 2007 06:37:20

Bonjour,
Je vois que Jean Mabire dit a cesujet la meme choses des Belges que des Francais.

Attention, Mabire a lui meme une reputation sulfureuse.
Cependant, pour les Francais du moins, ce qu'il en dit dans sa trilogie est souvent base sur des temoignages "d'Ultras" dans lesquels ne se reconnaissent pas d'autres volontaires a l'ideologie en quelque sorte plus "benine".
Cordialement
Daniel
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