J'ai suivi hier sur ARTE un excellent docu-fiction consacré à cet attentat manqué du 20 juillet 1944.
La genèse du complot y était clairement expliquée, ainsi que les motivations des conjurés.
On y a également évoqué les tentatives précédentes qui ont toutes avorté pour diverses raisons fortuites.
Le premier attentat devait avoir lieu en mars 1943 : une bombe avait été placée dans l'avion d'Hitler au départ de Smolensk et il était prévu qu'elle explose au-dessus de Minsk en désintégrant l'appareil. Mais le détonateur a gelé et la mise à feu n'a donc pas eu lieu.
Le 20 juillet 1944, Hitler eut la vie sauve grâce à la conjonction de 3 facteurs :
- il faisait très chaud ce jour-là et les fenêtres du local où se tenait la réunion étaient ouvertes, ce qui réduisit la force du souffle de l'explosion
- la malette qui contenait la bombe avait été déplacée par un officier qu'elle gênait ; en outre, une forte table en chêne protégea le Führer.
- la réunion avait été avancée d'une demi-heure et par manque de temps, von Stauffenberg n'avait pu amorcer qu'une seule des deux bombes prévues.
Le jeune Claus Schenk, comte von Stauffenberg, était né le 15 novembre 1907 en Bavière et avait épousé la carrière des armes en 1923.
Brillant, il était entré à l'Académie de la guerre à Berlin en 1936 et il devint rapidement officier d'état-major.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il prit vite conscience des atrocités commises par le régime nazi sur le front de l'Est et contre les Juifs.
La campagne de Tunisie (1942-43) le décida à agir. Blessé au cours des opérations - il perdit un oeil et l'usage d'un bras - il fut rapatrié.
Le 1er juillet 1944, le colonel fut nommé chef d'état-major de l'armée de l'intérieur et il put désormais approcher Hitler.
Le 20 juillet, ce dernier convoqua les responsables des états-majors à son QG de Rastenburg, en Prusse orientale (la fameuse Wolfschanze).
Stauffenberg s'y rendit avec son aide de camp et ami, le lieutenant Werner von Haeften. Tous deux préparèrent la bombe et la déposèrent dans la salle des cartes où avait lieu une conférence sur la situation en URSS.
Hitler sortit indemne de l'attentat. La bombe tua quatre personnes et en blessa grièvement plusieurs autres.
Rentré à Berlin en étant convaincu de la réussite de son geste, Stauffenberg lança l'opération Walkyrie qui avait pour buts d'évincer les nazis, de sceller un armistice honorable avec les Alliés occidentaux et d'éviter à l'Allemagne une catastrophe annoncée.
Mais le coup d'Etat avorta rapidement et Stauffenberg fut capturé avec ses complices le soir même et fusillé dans la nuit.
Lors des purges qui suivirent, la Gestapo arrêta 7000 personnes liées de près ou de loin à l'attentat. 5000 le paieront de leur vie.
Le plus célèbre des conjurés, le maréchal Erwin Rommel, sera sommé de se suicider le 14 octobre...
L'attentat contre Hitler
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L'attentat contre Hitler
par Baron Percy » Vendredi 20 Juillet 2007 00:15:14
Dernière édition par Baron Percy le Lundi 23 Juillet 2007 20:51:26, édité 1 fois.
"Les erreurs du passé sont les faiblesses de l'avenir"
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par Daniel Laurent » Vendredi 20 Juillet 2007 10:00:34
Bonjour,
Je n'ai pas vu ce documentaire, pas ARTE a Bangkok, mais quelques precisions sur une affaire que je connais un peu :
- La table :
Cette massive table en chene reposait sur un tout autant massif pied. Stauffenberg depose la sacoche contenant la bombe du bon cote, face a Hitler et quitte la salle sous un pretexte inconnu (Toilettes ? Telephone ?).
Un officier, se penchant sur une carte, est gene par la sacoche et la deplace, la mettant du "mauvais" cote. Hitler sauve par un pied de table... Bon, on a les allies qu'on peut.
Cette survie quasi-miraculeuse renforca sa persuasion que la "Providence" veillait sur lui.
- Rommel :
Il n'etait pas vraiment implique dans la conjuration, il s'est contente de laisser certains de ses subordonnes y participer sans les denoncer, sans plus.
Hitler lui donna le choix :
+ Suicide, explication de sa mort par les blessures qu'il avait subi suite a un mitraillage en Normandie de sa voiture par un avion allie, obseques nationales, pension pour sa famille et pas de poursuites a leur endroit.
+ Proces, degradation, pendaison, poursuites envers sa famille et ses collaborateurs proches.
Le terme "choix" n'est peut-etre pas le bon.
Les motivations :
A mon humble avis, un Stauffenberg anti-nazi horrifie par le judeocide, c'est une legende.
Ce serait plutot une camarilla d'officiers aristocrates, dignes descendants des junkers prussiens, qui avaient suivi avec enthousiasme Hitler quand il les menait de victoires en victoires, qui se retournerent contre lui lorsque souffla le vent de la defaite et tenterent de sauver les meubles, enfin, leurs meubles, pas ceux des Juifs d'Europe.
Je n'ai pas vu ce documentaire, pas ARTE a Bangkok, mais quelques precisions sur une affaire que je connais un peu :
- La table :
Cette massive table en chene reposait sur un tout autant massif pied. Stauffenberg depose la sacoche contenant la bombe du bon cote, face a Hitler et quitte la salle sous un pretexte inconnu (Toilettes ? Telephone ?).
Un officier, se penchant sur une carte, est gene par la sacoche et la deplace, la mettant du "mauvais" cote. Hitler sauve par un pied de table... Bon, on a les allies qu'on peut.
Cette survie quasi-miraculeuse renforca sa persuasion que la "Providence" veillait sur lui.
- Rommel :
Il n'etait pas vraiment implique dans la conjuration, il s'est contente de laisser certains de ses subordonnes y participer sans les denoncer, sans plus.
Hitler lui donna le choix :
+ Suicide, explication de sa mort par les blessures qu'il avait subi suite a un mitraillage en Normandie de sa voiture par un avion allie, obseques nationales, pension pour sa famille et pas de poursuites a leur endroit.
+ Proces, degradation, pendaison, poursuites envers sa famille et ses collaborateurs proches.
Le terme "choix" n'est peut-etre pas le bon.
Les motivations :
A mon humble avis, un Stauffenberg anti-nazi horrifie par le judeocide, c'est une legende.
Ce serait plutot une camarilla d'officiers aristocrates, dignes descendants des junkers prussiens, qui avaient suivi avec enthousiasme Hitler quand il les menait de victoires en victoires, qui se retournerent contre lui lorsque souffla le vent de la defaite et tenterent de sauver les meubles, enfin, leurs meubles, pas ceux des Juifs d'Europe.
Cordialement
Daniel
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par rapentat » Vendredi 20 Juillet 2007 12:36:33
Bonjour,
Coincidence ou pas ?? Habitant Berlin depuis plusieurs années, je visite le passé de cette ville, du moins ce qu'il en reste. Et la semaine dernière je suis allé au Mémorial de Plötzensee, lieu ou était exécuté les opposants à Hitler (allemands comme étrangers). Dans ce lieu quatre-vingt-six personnes ayant participé au complot y seront exécutés, guillotinés ou pendus.
J'ai eu la chance de pouvoir discuter quelques temps avec un des responsables de ce mémorial, sur le complot manqué. En substance, voilà ce qu'il m'a dit :
La tentative d'attentat et de coup d'état du 20.07.1944, ne visait pas seulement à éliminer physiquement Hitler. Beaucoup de conjurés avaient pour objectif la préparation d'un système post-hitlérien et mettre fin à la dictature nationale-socialiste. Les personnes et les groupes impliqués représentent un large éventail des politiques et intellectuels de l'Allemagne.
(J'ai pris quelques notes pour les noms) Donc la préparation du coup d'état (il a toujours insisté sur ce mot) réunit des groupes civiles et militaires d'horizons variés. Les conservateurs autour de C.F Goerdeler, U. von Hassel et J. Popitz, ils cohabitent avec le cercle de Kreisau, ouvert aux questions sociales et qui entretient des liens importants avec les syndicats et les sociaux démocrates.
Les participants à la conjuration militaire dirigée par L. Beck, H. von Tresckow et le comte Claus Schenk von Stauffenberg comptent des officiers originaires de toutes les régions du Reich, agissant pour des raisons très variées, dont l'une des plus importantes, comme dans les autres groupes, est l'éthique chrétienne.
J'ai senti, que ce responsable voulait que je comprenne bien que les conjurés n'étaient pas que des militaires, la majorité était civile, mais il fallait des militaires de l'Etat-Major de Hitler, pour pouvoir l'approcher.
tout le monde connait les causes de l'échec de cet attentat, je ne m'étendrai pas dessus.
Sachez que le Commandant Militaire en France, Carl-Heinrich Stülpnagel, ne sachant pas que l'attentat avait échoué, avait lui, réussi sa mission, l'arrestation des chefs de la gestapo et des SS.
Enfin il serait fastidieux d'énumérer toutes les personnes ayant participer à ce coup d'état, car beaucoup de personnes n'étant pas actives, mais beaucoup le cautionnait.
Il existe des films retraçant le procès de certains condamnés.
Je finirai sur une note " barbare " Hitler avait tenu à ce que les exécutions des principaux acteurs de cet attentat soient filmées et il se les faisaient projeter.
Cordialement.
Coincidence ou pas ?? Habitant Berlin depuis plusieurs années, je visite le passé de cette ville, du moins ce qu'il en reste. Et la semaine dernière je suis allé au Mémorial de Plötzensee, lieu ou était exécuté les opposants à Hitler (allemands comme étrangers). Dans ce lieu quatre-vingt-six personnes ayant participé au complot y seront exécutés, guillotinés ou pendus.
J'ai eu la chance de pouvoir discuter quelques temps avec un des responsables de ce mémorial, sur le complot manqué. En substance, voilà ce qu'il m'a dit :
La tentative d'attentat et de coup d'état du 20.07.1944, ne visait pas seulement à éliminer physiquement Hitler. Beaucoup de conjurés avaient pour objectif la préparation d'un système post-hitlérien et mettre fin à la dictature nationale-socialiste. Les personnes et les groupes impliqués représentent un large éventail des politiques et intellectuels de l'Allemagne.
(J'ai pris quelques notes pour les noms) Donc la préparation du coup d'état (il a toujours insisté sur ce mot) réunit des groupes civiles et militaires d'horizons variés. Les conservateurs autour de C.F Goerdeler, U. von Hassel et J. Popitz, ils cohabitent avec le cercle de Kreisau, ouvert aux questions sociales et qui entretient des liens importants avec les syndicats et les sociaux démocrates.
Les participants à la conjuration militaire dirigée par L. Beck, H. von Tresckow et le comte Claus Schenk von Stauffenberg comptent des officiers originaires de toutes les régions du Reich, agissant pour des raisons très variées, dont l'une des plus importantes, comme dans les autres groupes, est l'éthique chrétienne.
J'ai senti, que ce responsable voulait que je comprenne bien que les conjurés n'étaient pas que des militaires, la majorité était civile, mais il fallait des militaires de l'Etat-Major de Hitler, pour pouvoir l'approcher.
tout le monde connait les causes de l'échec de cet attentat, je ne m'étendrai pas dessus.
Sachez que le Commandant Militaire en France, Carl-Heinrich Stülpnagel, ne sachant pas que l'attentat avait échoué, avait lui, réussi sa mission, l'arrestation des chefs de la gestapo et des SS.
Enfin il serait fastidieux d'énumérer toutes les personnes ayant participer à ce coup d'état, car beaucoup de personnes n'étant pas actives, mais beaucoup le cautionnait.
Il existe des films retraçant le procès de certains condamnés.
Je finirai sur une note " barbare " Hitler avait tenu à ce que les exécutions des principaux acteurs de cet attentat soient filmées et il se les faisaient projeter.
Cordialement.
- rapentat
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par Daniel Laurent » Vendredi 20 Juillet 2007 13:38:39
Bonjour,
Tout en etant tres interesse par votre temoignage, Rapentat, je me permettrais, la aussi, de parler de legendes au sujet d'un film jamais retrouve.
Tout comme celle des "cordes a piano" de notre cher hote.
Mettre en lumiere l'heroisme des conjures a ete fort utile apres mai 1945 pour "exonerer" les officiers de la Whermacht dont les occidentaux avaient grand besoin sur le rideau de fer, ils etaient les seuls a avoir l'experience du combat contre l'armee rouge.
"Diaboliser" le Fuhrer se repaissant de films sanglants egalement.
Il y avait urgence. La guerre froide sevissait, et "paperclip" aussi.
rapentat a écrit :Je finirai sur une note " barbare " Hitler avait tenu à ce que les exécutions des principaux acteurs de cet attentat soient filmées et il se les faisaient projeter
Tout en etant tres interesse par votre temoignage, Rapentat, je me permettrais, la aussi, de parler de legendes au sujet d'un film jamais retrouve.
Tout comme celle des "cordes a piano" de notre cher hote.
Mettre en lumiere l'heroisme des conjures a ete fort utile apres mai 1945 pour "exonerer" les officiers de la Whermacht dont les occidentaux avaient grand besoin sur le rideau de fer, ils etaient les seuls a avoir l'experience du combat contre l'armee rouge.
"Diaboliser" le Fuhrer se repaissant de films sanglants egalement.
Il y avait urgence. La guerre froide sevissait, et "paperclip" aussi.
Cordialement
Daniel
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par rapentat » Vendredi 20 Juillet 2007 14:37:47
Bonjour,
Il est difficile de s'exprimer correctement sur la toile, pour être compris. Ce que j'ai maladroitement voulu exprimer, c'est que Hitler voyant des traîtres partout, n'était pas sûr que les auteurs de cet attentat soit exécutés et ce film était une preuve de leur mort.
L'enquête était conduite par Kaltenbrunner en personne, chef de la Sûreté du Reich, sous la haute surveillance de Martin Bormann secrétaire du Führer, et encore ce dernier doutait que tous les responsables fût arrêtés.
Effectivement les cordes de piano font parties du folklore morbide du parti nazi. J'ai aussi entendu parler de condamnés accrochés par la gorge à des crochets de boucher.
J'habite à côté de l'ancienne prison de la STASI, police de la sûreté d'Etat de la défunte Allemagne de l'Est, cette ancienne prison est aussi transformée en musée, je peux vous dire que l'imagination humaine dans l'horreur, est quelque chose d'incommensurable.
Cordialement.
Il est difficile de s'exprimer correctement sur la toile, pour être compris. Ce que j'ai maladroitement voulu exprimer, c'est que Hitler voyant des traîtres partout, n'était pas sûr que les auteurs de cet attentat soit exécutés et ce film était une preuve de leur mort.
L'enquête était conduite par Kaltenbrunner en personne, chef de la Sûreté du Reich, sous la haute surveillance de Martin Bormann secrétaire du Führer, et encore ce dernier doutait que tous les responsables fût arrêtés.
Effectivement les cordes de piano font parties du folklore morbide du parti nazi. J'ai aussi entendu parler de condamnés accrochés par la gorge à des crochets de boucher.
J'habite à côté de l'ancienne prison de la STASI, police de la sûreté d'Etat de la défunte Allemagne de l'Est, cette ancienne prison est aussi transformée en musée, je peux vous dire que l'imagination humaine dans l'horreur, est quelque chose d'incommensurable.
Cordialement.
- rapentat
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par Baron Percy » Vendredi 20 Juillet 2007 23:22:36
Je vous remercie les uns et les autres pour la contribution et les compléments d'informations que vous avez bien voulu apporter à ce post.
Voici ce que mentionne à ce sujet "Le dossier Hitler" commandité par Staline :
"Les recherches révélèrent que tous les chefs de département de l'état-major général et leurs plus proches collaborateurs (en dehors du chef du département des transports, le général Gercke), et le chef d'état-major général Heusinger, étaient au courant du complot contre Hitler. Heusinger fut blessé dans l'attentat. Les officiers arrêtés déclarèrent qu'ils avaient organisé cette conspiration parce qu'ils avaient acquis la conviction que la guerre ne pouvait pas être gagnée sous son commandement. (...)
L'aide de camp de Zeitzler, le lieutenant-colonel à l'état-major général Smend, condamné à mort lui aussi, adressa à Hitler une requête pour ne pas être pendu, mais fusillé. Hitler refusa.
Les condamnés furent pendus tous ensemble. Parmi eux figuraient, hormis Stieff et Smend, le maréchal von Witzleben, le général von Hase, commandant de la ville de Berlin, le général Fellgiebel, commandant les troupes du renseignement, le colonel Meichssner, chef du département orpérationnel à l'état-major du commandement de la Wehrmacht, le comte Helldorf, SA-Gruppenführer préfet de police de Berlin, Goerdeler, ancien maire de Leipzig, quelques diplomates, dont les ambassadeurs von der Shulenburg et von Hassell, plusieurs ecclesiastiques, ainsi que d'autres généraux et officiers de l'état-major général.
On les pendit dans la cave de la prison de Moabit. Hitler ordonna de photographier l'exécution et de lui envoyer les clichés. Les photographes de Hoffmann vinrent spécialement de la "Tanière du Loup" à cet effet. On prit une photo de chacun des condamnés en le montrant debout sous le gibet, pendant le processus de la pendaison, puis pendu au gibet.
Une longue poutrelle de fer à laquelle étaient fixés des crochets faisait office de gibet. Sur les clichés remis à Hitler, on voyait cette poutrelle où pendaient les hommes exécutés, en tenue de prisonniers et séparés les uns des autres par de longues bandes de tissu.
En dehors de ces exécutions, la Gestapo procéda à des fusillades en masse, sans procédure préalable. On ne fusilla pas uniquement des gens soupçonnés d'avoir participé à la conspiration, mais également ceux que l'on taxait de défaitisme.
Je vous signale également qu'ARTE propose un téléfilm historique sur ce même sujet ce samedi 21 juillet à 22 h 35, dont le titre est "Stauffenberg, l'attentat".
Voici ce que mentionne à ce sujet "Le dossier Hitler" commandité par Staline :
"Les recherches révélèrent que tous les chefs de département de l'état-major général et leurs plus proches collaborateurs (en dehors du chef du département des transports, le général Gercke), et le chef d'état-major général Heusinger, étaient au courant du complot contre Hitler. Heusinger fut blessé dans l'attentat. Les officiers arrêtés déclarèrent qu'ils avaient organisé cette conspiration parce qu'ils avaient acquis la conviction que la guerre ne pouvait pas être gagnée sous son commandement. (...)
L'aide de camp de Zeitzler, le lieutenant-colonel à l'état-major général Smend, condamné à mort lui aussi, adressa à Hitler une requête pour ne pas être pendu, mais fusillé. Hitler refusa.
Les condamnés furent pendus tous ensemble. Parmi eux figuraient, hormis Stieff et Smend, le maréchal von Witzleben, le général von Hase, commandant de la ville de Berlin, le général Fellgiebel, commandant les troupes du renseignement, le colonel Meichssner, chef du département orpérationnel à l'état-major du commandement de la Wehrmacht, le comte Helldorf, SA-Gruppenführer préfet de police de Berlin, Goerdeler, ancien maire de Leipzig, quelques diplomates, dont les ambassadeurs von der Shulenburg et von Hassell, plusieurs ecclesiastiques, ainsi que d'autres généraux et officiers de l'état-major général.
On les pendit dans la cave de la prison de Moabit. Hitler ordonna de photographier l'exécution et de lui envoyer les clichés. Les photographes de Hoffmann vinrent spécialement de la "Tanière du Loup" à cet effet. On prit une photo de chacun des condamnés en le montrant debout sous le gibet, pendant le processus de la pendaison, puis pendu au gibet.
Une longue poutrelle de fer à laquelle étaient fixés des crochets faisait office de gibet. Sur les clichés remis à Hitler, on voyait cette poutrelle où pendaient les hommes exécutés, en tenue de prisonniers et séparés les uns des autres par de longues bandes de tissu.
En dehors de ces exécutions, la Gestapo procéda à des fusillades en masse, sans procédure préalable. On ne fusilla pas uniquement des gens soupçonnés d'avoir participé à la conspiration, mais également ceux que l'on taxait de défaitisme.
Je vous signale également qu'ARTE propose un téléfilm historique sur ce même sujet ce samedi 21 juillet à 22 h 35, dont le titre est "Stauffenberg, l'attentat".
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Baron Percy - Message(s) : 496
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par rapentat » Samedi 21 Juillet 2007 06:38:20
Bonjour,
N'ayant pas de télévision, je n'ai pu visionner ce téléfilm sur Arte. Par contre cela doit être dans l'air du temps, mais il me semble avoir vu une affiche publicitaire d'un film américain sur l'attentat de von Stauffenberg. Attendons pour voir ce que Hollywood a bien pu nous pondre!!
Cordialement.
N'ayant pas de télévision, je n'ai pu visionner ce téléfilm sur Arte. Par contre cela doit être dans l'air du temps, mais il me semble avoir vu une affiche publicitaire d'un film américain sur l'attentat de von Stauffenberg. Attendons pour voir ce que Hollywood a bien pu nous pondre!!
Cordialement.
- rapentat
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par Baron Percy » Dimanche 22 Juillet 2007 00:40:30
C'est parfaitement exact, cher rapentat.
Hollywood s'est intéressé à cet épisode historique.
Réalisé par Bryan Singer, le film qui s'intitulera "Valkyrie" aurait dû commencer à être tourné ce jeudi 19 juillet en Allemagne.
Mais l'interprétation du rôle principal par Tom Cruise, scientologue notoire, a créé la polémique.
Le fils du comte, Bertold von Stauffenberg (72 ans, général dans l'armée allemande) a réagi en ces termes : "J'espère que ce film ne sera pas l'occasion pour faire la publicité de la religion de Tom Cruise. Je ne veux surtout pas que le nom de mon père soit associé à la scientologie. Je ne dis pas que Tom Cruise est un mauvais acteur. Ce que je veux, c'est qu'il reste à l'écart de mon père."
Une partie de la classe politique allemande lui a emboîté le pas, appelant à l'annulation du tournage.
Mais finalement, celui-ci devrait bien avoir lieu, l'office national du film allemand ayant même approuvé une demande de 4,8 millions d'euros d'allègement fiscal pour le projet.
Seul échec pour les producteurs, mais de taille : l'équipe ne pourra pas tourner sur les lieux où Stauffenberg fut exécuté.
Hollywood s'est intéressé à cet épisode historique.
Réalisé par Bryan Singer, le film qui s'intitulera "Valkyrie" aurait dû commencer à être tourné ce jeudi 19 juillet en Allemagne.
Mais l'interprétation du rôle principal par Tom Cruise, scientologue notoire, a créé la polémique.
Le fils du comte, Bertold von Stauffenberg (72 ans, général dans l'armée allemande) a réagi en ces termes : "J'espère que ce film ne sera pas l'occasion pour faire la publicité de la religion de Tom Cruise. Je ne veux surtout pas que le nom de mon père soit associé à la scientologie. Je ne dis pas que Tom Cruise est un mauvais acteur. Ce que je veux, c'est qu'il reste à l'écart de mon père."
Une partie de la classe politique allemande lui a emboîté le pas, appelant à l'annulation du tournage.
Mais finalement, celui-ci devrait bien avoir lieu, l'office national du film allemand ayant même approuvé une demande de 4,8 millions d'euros d'allègement fiscal pour le projet.
Seul échec pour les producteurs, mais de taille : l'équipe ne pourra pas tourner sur les lieux où Stauffenberg fut exécuté.
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Baron Percy - Message(s) : 496
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par rapentat » Dimanche 22 Juillet 2007 20:55:09
Bonsoir,
J'ai passé la journée avec mon beau-père et deux de ses amis, ils avaient entre 12 et 14 ans en 1944, et connaissent bien cette affaire.
Nous avons surtout parlé du film et ils ont un peu peur, que Hollywood fasse un film commercial, en se moquant de la vérité historique. Le choix de Tom Cruise irait dans ce sens. Pour une fois, disent-ils, que nos parents ont fait quelque chose de bien, espérons que les faits seront relatés avec justesse. Et surtout ne pas faire croire que von Stauffenberg était le cerveau de cet attentat.
J'ai quand même posé une question. Pourquoi cet attentat a-t-il eu lieu si tard??
Réponse, il fallait une interconnexion de tous les groupes et pour que la machine soit bien huilée il a fallu plusieurs mois, avec les précautions que vous imaginés. Avec les revers militaires, la surveillance de la Gestapo était de plus en plus sévère, car en 1943 un autre attentat manqué avait déjà eu lieu dans un avion je crois??
Cordialement.
J'ai passé la journée avec mon beau-père et deux de ses amis, ils avaient entre 12 et 14 ans en 1944, et connaissent bien cette affaire.
Nous avons surtout parlé du film et ils ont un peu peur, que Hollywood fasse un film commercial, en se moquant de la vérité historique. Le choix de Tom Cruise irait dans ce sens. Pour une fois, disent-ils, que nos parents ont fait quelque chose de bien, espérons que les faits seront relatés avec justesse. Et surtout ne pas faire croire que von Stauffenberg était le cerveau de cet attentat.
J'ai quand même posé une question. Pourquoi cet attentat a-t-il eu lieu si tard??
Réponse, il fallait une interconnexion de tous les groupes et pour que la machine soit bien huilée il a fallu plusieurs mois, avec les précautions que vous imaginés. Avec les revers militaires, la surveillance de la Gestapo était de plus en plus sévère, car en 1943 un autre attentat manqué avait déjà eu lieu dans un avion je crois??
Cordialement.
- rapentat
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- Localisation : Berlin
par Baron Percy » Dimanche 22 Juillet 2007 23:26:05
car en 1943 un autre attentat manqué avait déjà eu lieu dans un avion je crois??
Relisez bien mon tout premier message, cher rapentat.
Vous verrez que j'y ai fait mention...
"Les erreurs du passé sont les faiblesses de l'avenir"
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Baron Percy - Message(s) : 496
- Inscription : Samedi 27 Janvier 2007 16:03:33
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Effectivement!! Désolé.
par kain » Jeudi 13 Septembre 2007 06:40:37
Bonjour à tous! Je suis nouveau sur le site. Je suis tombé par hasard sur ce topic. Je suis moi même trés intéressé par l'héroisme des conjurés du 20 juillet 1944. J'aimerais juste revenir sur le procés du 8 aout 1944 et la pendaison des condamnés.
Le procés eu lieu au Volksgerichtshof (le tribunal du peuple) présidé par le sadique Roland Freisler
Celui là même qui ordonna la mort de Hans et sophie School par décapitation. C'était le juge purement antisémite et craint de tout le monde. Si cela vous intéresse j'ai quelques bandes de la voix de Freisler, mais je ne sais comment mettre un audio sur un forum, peut être cela n'est il pas possible.
Lors du procés le 8 aout 1944, les conjurés jugés partirent avec un désavantage certain. Je note au passage que la défense ne servait strictement à rien au Volksgerichtshof. elle se taisait toujours.
Donc les conjurés subirent avant le procés des tortures infligés par la gestapo. Au procés l'humiliation continua surtout pour ce pauvre Erwin von Witzleben qui lors du procés eu les bretelles de son pantalon ainsi que son dentier retiré. Il peina à s'exprimer et bien sur Freisler ne se gêna pas de l'humilier encore plus. Ci dessous Erwin von Witzleben lors de son procés.
Les autres conjurés eurent également à subir la colère de Freisler, de toute manière il était évident pour eux qu'ils se savaient condamnés.
L'execution eu lieu à la Prison de Plötzensee à Berlin. Effectivement les cros de boucher furent utilisés, ils sont d'ailleurs toujours visible maintenant
Mais les conjurés ne furent pas directement pendu au crocs mais plutôt à la corde de piano fixé sur le cros ce qui avait pour effet de leur donner une mort lente et agonisante.
PS : j'ai une image de la potence prête après ce procés. Vu qu'il fait partie de l'excellent documentaire italien sur Roland Freisler, je dois l'extraire et vous le mettrez au plus vite
Le procés eu lieu au Volksgerichtshof (le tribunal du peuple) présidé par le sadique Roland Freisler
Celui là même qui ordonna la mort de Hans et sophie School par décapitation. C'était le juge purement antisémite et craint de tout le monde. Si cela vous intéresse j'ai quelques bandes de la voix de Freisler, mais je ne sais comment mettre un audio sur un forum, peut être cela n'est il pas possible.
Lors du procés le 8 aout 1944, les conjurés jugés partirent avec un désavantage certain. Je note au passage que la défense ne servait strictement à rien au Volksgerichtshof. elle se taisait toujours.
Donc les conjurés subirent avant le procés des tortures infligés par la gestapo. Au procés l'humiliation continua surtout pour ce pauvre Erwin von Witzleben qui lors du procés eu les bretelles de son pantalon ainsi que son dentier retiré. Il peina à s'exprimer et bien sur Freisler ne se gêna pas de l'humilier encore plus. Ci dessous Erwin von Witzleben lors de son procés.
Les autres conjurés eurent également à subir la colère de Freisler, de toute manière il était évident pour eux qu'ils se savaient condamnés.
L'execution eu lieu à la Prison de Plötzensee à Berlin. Effectivement les cros de boucher furent utilisés, ils sont d'ailleurs toujours visible maintenant
Mais les conjurés ne furent pas directement pendu au crocs mais plutôt à la corde de piano fixé sur le cros ce qui avait pour effet de leur donner une mort lente et agonisante.
PS : j'ai une image de la potence prête après ce procés. Vu qu'il fait partie de l'excellent documentaire italien sur Roland Freisler, je dois l'extraire et vous le mettrez au plus vite
- kain
- Message(s) : 4
- Inscription : Jeudi 13 Septembre 2007 06:08:05
par Baron Percy » Jeudi 13 Septembre 2007 22:10:06
Voilà des précisions intéressantes qui viennent enrichir ce fil que j'ai initié.
Le procès des conjurés ne fut qu'un simulacre et la sentence était connue d'avance.
La technique de leur mise à mort fait froid dans le dos et la photo que vous avez mise en ligne renforce cette impression pénible.
Merci pour votre aimable contribution.
Le procès des conjurés ne fut qu'un simulacre et la sentence était connue d'avance.
La technique de leur mise à mort fait froid dans le dos et la photo que vous avez mise en ligne renforce cette impression pénible.
Merci pour votre aimable contribution.
"Les erreurs du passé sont les faiblesses de l'avenir"
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Baron Percy - Message(s) : 496
- Inscription : Samedi 27 Janvier 2007 16:03:33
- Localisation : Bruxelles
par kain » Vendredi 14 Septembre 2007 07:47:35
Baron Percy a écrit :Voilà des précisions intéressantes qui viennent enrichir ce fil que j'ai initié.
Le procès des conjurés ne fut qu'un simulacre et la sentence était connue d'avance.
La technique de leur mise à mort fait froid dans le dos et la photo que vous avez mise en ligne renforce cette impression pénible.
Merci pour votre aimable contribution.
Mais je vous en prie.
. La sentence était connue puisque l'équipe cinématographique se tenait prête sur le lieu de l'exécution pendant le procés. Ci dessous une image de la potence au moment de l'arrivée des condamnées tiré du documentaire italien "Freisler il giudice boia"
Heureusement le hasard a voulu que Freisler soit tué lors d'un bombardement allié au début de l'année 1945. Il ne manquera à personne!
- kain
- Message(s) : 4
- Inscription : Jeudi 13 Septembre 2007 06:08:05
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