Hitler perd la guerre en août 1940 !

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Message par Daniel Laurent » Mercredi 11 Juillet 2007 16:44:24

BRH a écrit :A condition de le vouloir vraiment et de le préparer sérieusement dès le 1er juin 1940...

Ouh la, des juin 1940 !
Vu l'etat de la Kriegsmarine en 1939, element essentiel de l'impossiblite de donner corps a un plan serieux d'invasion des Iles Reines des Mers, c'est des 1933 qu'il aurait fallut le preparer.

La Heer avait tout ce qu'il fallait, et meme trop, pour ecrabouiller la squelletique armee de terre britannique rescapee de Dunkerque en calecon, mais ceci a condition de pouvoir arriver sur les plages angloises.

La Luftwaffe avait toute la force necessaire pour assurer la couverture aerienne de l'operation, a condition de ne pas etre gaspillee, pour des raisons purement politiques, dans des bombardements militairement inutiles de cibles civiles anglaises.

La Kriegsmarine... n'avait ni les moyens de faire passer la Manche a un corps expeditionnaire suffisant ni ceux de faire semblant de s'opposer a la Royal Navy.

C'etait connu, de tous, a l'epoque, un simple coup d'oeil sur le papier permettant a un enseigne de vaisseau de base de le voir, qu'il soit anglais ou allemand.

Alors, Seelowe, grossiere erreur d'un Hitler agite et irresponsable ou manipulation politique d'un Fuhrer qui orientait vers les Iles Britanniques les regards du monde tout en preparant, en douce, Barbarossa ?
Cordialement
Daniel
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Message par BRH » Mercredi 11 Juillet 2007 17:34:34

Daniel Laurent a écrit :Alors, Seelowe, grossiere erreur d'un Hitler agite et irresponsable ou manipulation politique d'un Fuhrer qui orientait vers les Iles Britanniques les regards du monde tout en preparant, en douce, Barbarossa ?


Hé hé, ça me rappelle quelqu'un ça... :lol:

Qu'Hitler pense à Barbarossa, c'est évident. De là à dire qu'il fait semblant de vouloir envahir l'Angleterre, c'est peut-être exagéré.

Parce que (quand même), se lancer à l'assaut de l'URSS avec une Angleterre hostile sur son flanc ouest, c'est un peu risqué dans la mesure où les avions et les troupes retenus de ce côté là pourraient manquer plus tard.

Donc, il ne veut pas envahir l'Angleterre jusqu'au mois d'août, puis il s'y décide quand même parce qu'il faudrait bien se débarrasser de Churchill. La bataille aérienne devrait suffire, mais c'est finalement un fiasco.

Peut-on prétendre (comme je l'ai lu) qu'il a fait exprès de perdre cette bataille ? C'est aller trop loin. Ou alors, disons-le, c'est un joueur qui a mal calculé ses risques !
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Message par Loïc Bonal » Mercredi 11 Juillet 2007 22:38:58

La question de l'opportunité politique d'une telle opération est un autre problème, que j'ai volontairement évité d'aborder.

Je me suis plutôt concentré sur l'aspect réalisation d'une telle opération dans mes réponses.

En gros : si Hitler avait vraiment voulu envahir la Grande-Bretagne, comment s'y serait-il pris ?

Ma réponse n'a pas varié : de la même manière, grosso modo, que ce qui s'est passé dans les faits, avec tentative de conquête de l'espace aérien au-dessus de la Manche et de l'Angleterre méridionale, et concentration d'une flotte de transport capable d'acheminer des forces importantes et des moyens lourds de l'autre côté du Channel.
Un raid aéroporté en ouverture ? Possible, mais à condition que les pertes en soient acceptables, c'est-à-dire d'avoir obtenu une supériorité aérienne suffisante pour ne laisser que la portion congrue aux pièces de la DCA britannique et aux quelques chasseurs qui auraient réussi à franchir l'ombrelle de protection des Bf 109.

Il est par contre certain que le rapport de forces est incroyablement défavorable aux Britanniques à l'été 1940. Cependant, le fossé de la Manche annule en grande partie ce déséquilibre, en créant des difficultés logistiques des plus considérables qu'une flotte d'avions un peu usée et affaiblie par les récentes opérations ne saurait en aucun cas contourner. Surtout, s'emparer de la Crète, où les défenseurs en sont réduits, plus ou moins, à leurs propres forces, et conquérir la Grande-Bretagne où le potentiel militaire (usines) et démographique est bien plus élevé, c'est une toute autre paire de manches.

A mon avis, une victoire allemande n'est possible que si une Panzergruppe (trois ou quatre divisions mécanisées minimum) est disponible au nord de la Manche, afin de mener une opération éclair qui serait courte car l'espace stratégique métropolitain britannique est des plus réduits. Or, ceci suppose que l'on puisse traverser la Manche avec des bateaux (en effet, les "Tauchpanzer" amphibies ont été transformés entre juin et octobre 1940, à raison de 160 PzKpfW III plus huit Panzerbefehlswagen III et 42 PzKpfW IV - mais essentiellement entre août et octobre 1940 justement - sans compter que des chars ne servent à rien sans les véhicules de la chaîne logistique qu'il y a autour : camions, camionnettes, motos, véhicules légers, tracteurs, etc ; et que ce ne sont pas 200 chars dont il est question là, mais plutôt 600 ou 800 pour trois divisions blindées). Or la possibilité de traverser la Manche en flux continus implique d'avoir dissuadé la Home Fleet de venir perturber la noria, c'est-à-dire d'avoir obtenu la supériorité aérienne sur le Channel.

La logique militaire est ici indéniable. Nous ne sommes plus dans des actions de troisième dimension sur un espace réduit et surtout clairement délimité (Crète, Rhodes, Malte) ou à l'isolement réduit dans le temps (ponts sur la Meuse, Eben-Emael, "Husky", "Overlord", "Market Garden", "Varsity", etc) grâce à la relève par des éléments amis. Nous sommes dans un cas de figure où l'on envoie les forces aéroportées à l'assaut (admettons, c'est leur mission) sans savoir si elles seront rejointes en raison de risques de coupure des lignes de communications et des flux logistiques. C'est admettre que potentiellement, les 15 ou 20 000 hommes envoyés en "enfants perdus" risquent potentiellement d'être perdus sans remède. Aucun chef militaire - à l'exception peut-être, dans le même ordre de grandeur, de Montgomery et de Navarre postérieurement, et avec quels brillants résultats ! - ne peut accepter cela. Surtout que leur survie ne conditionne absolument pas la réussite de la suite de l'opération, puisqu'il y a quand même après la conquête d'un pays de 40 millions d'habitants à réaliser...

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Message par BRH » Jeudi 12 Juillet 2007 10:50:10

Loïc Bonal a écrit :En gros : si Hitler avait vraiment voulu envahir la Grande-Bretagne, comment s'y serait-il pris ?

Ma réponse n'a pas varié : de la même manière, grosso modo, que ce qui s'est passé dans les faits, avec tentative de conquête de l'espace aérien au-dessus de la Manche et de l'Angleterre méridionale, et concentration d'une flotte de transport capable d'acheminer des forces importantes et des moyens lourds de l'autre côté du Channel.


La concentration de la flotte de transport a bel et bien commencé fin juillet. Liddel Hart donne des chiffres à ce sujet. Il est incontestable que les forces britanniques auraient été incapables de repousser l'assaut sur les côtes anglaises...

Ce sont les amiraux allemands qui ont convaincu Hitler de la nécessité d'éliminer la RAAF de la Manche avant toute tentative de traversée...

Un raid aéroporté en ouverture ? Possible, mais à condition que les pertes en soient acceptables, c'est-à-dire d'avoir obtenu une supériorité aérienne suffisante pour ne laisser que la portion congrue aux pièces de la DCA britannique et aux quelques chasseurs qui auraient réussi à franchir l'ombrelle de protection des Bf 109.


Ce raid était également prévu dans la région de Douvres: il devait viser à sécuriser une zone de débarquement à l'est ou à l'ouest de Douvres. Devaient s'y employer les parachustistes et la 22e ID. Rien de plus n'était prévu.

Il est par contre certain que le rapport de forces est incroyablement défavorable aux Britanniques à l'été 1940. Cependant, le fossé de la Manche annule en grande partie ce déséquilibre, en créant des difficultés logistiques des plus considérables qu'une flotte d'avions un peu usée et affaiblie par les récentes opérations ne saurait en aucun cas contourner. Surtout, s'emparer de la Crète, où les défenseurs en sont réduits, plus ou moins, à leurs propres forces, et conquérir la Grande-Bretagne où le potentiel militaire (usines) et démographique est bien plus élevé, c'est une toute autre paire de manches.


Sans jeu de mots... Bien entendu, la Crête et la Grande-Bretagne, ce n'est pas tout à fait pareil. Hitler n'a pas osé, parce qu'il n'était pas fixé sur ses objectifs. Il ne voulait pas détruire l'Angleterre. C'est donc l'Angleterre qui l'a détruit !!!

A mon avis, une victoire allemande n'est possible que si une Panzergruppe (trois ou quatre divisions mécanisées minimum) est disponible au nord de la Manche, afin de mener une opération éclair qui serait courte car l'espace stratégique métropolitain britannique est des plus réduits. Or, ceci suppose que l'on puisse traverser la Manche avec des bateaux (en effet, les "Tauchpanzer" amphibies ont été transformés entre juin et octobre 1940, à raison de 160 PzKpfW III plus huit Panzerbefehlswagen III et 42 PzKpfW IV - mais essentiellement entre août et octobre 1940 justement - sans compter que des chars ne servent à rien sans les véhicules de la chaîne logistique qu'il y a autour : camions, camionnettes, motos, véhicules légers, tracteurs, etc ; et que ce ne sont pas 200 chars dont il est question là, mais plutôt 600 ou 800 pour trois divisions blindées). Or la possibilité de traverser la Manche en flux continus implique d'avoir dissuadé la Home Fleet de venir perturber la noria, c'est-à-dire d'avoir obtenu la supériorité aérienne sur le Channel.


Une vague de 650 panzers était prévue dès le début des opérations, selon Liddel Hart. Merci de confirmer le détail des chars amphibies, plus nombreux encore que je ne l'avais relevé... les 450 autres auraient été des PzI et II, vraisemblablement.

Cela dit, les Allemands semblaient avoir prévu de traverser à l'aide de la protection d'un champ de mines. Et même de deux, plus certainement: un dans la Mer du Nord, l'autre dans la Manche, nécessairement plus perméable...

Mais de toute façon, la Royal Navy serait intervenue, supériorité aérienne acquise par les Allemands ou pas... Les bombes anti-bindages étaient-elles prêtes ou pas à l'été 40 ? En tout cas, elles ne l'étaient pas en juin...

La logique militaire est ici indéniable. Nous ne sommes plus dans des actions de troisième dimension sur un espace réduit et surtout clairement délimité (Crète, Rhodes, Malte) ou à l'isolement réduit dans le temps (ponts sur la Meuse, Eben-Emael, "Husky", "Overlord", "Market Garden", "Varsity", etc) grâce à la relève par des éléments amis. Nous sommes dans un cas de figure où l'on envoie les forces aéroportées à l'assaut (admettons, c'est leur mission) sans savoir si elles seront rejointes en raison de risques de coupure des lignes de communications et des flux logistiques. C'est admettre que potentiellement, les 15 ou 20 000 hommes envoyés en "enfants perdus" risquent potentiellement d'être perdus sans remède. Aucun chef militaire - à l'exception peut-être, dans le même ordre de grandeur, de Montgomery et de Navarre postérieurement, et avec quels brillants résultats ! - ne peut accepter cela. Surtout que leur survie ne conditionne absolument pas la réussite de la suite de l'opération, puisqu'il y a quand même après la conquête d'un pays de 40 millions d'habitants à réaliser...


Bien noté. Je pense néanmoins que les Allemands avaient de bonnes chances de réussir, même sans une supériorité aérienne définitive. Reste que celle-ci a bien failli être acquise, si Hitler n'avait pas varié dans ses objectifs, qui ne semblent d'ailleurs qu'avoir visé l'instauration d'un gouvernement décidé à négocier...
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Message par Daniel Laurent » Jeudi 12 Juillet 2007 11:08:30

Bonjour,

A vous lire, et a vous croire, ce que je fait tres volontiers, Hitler avait les moyens d'ecraser l'Angleterre. Il aurait tres bien pu leur devorer les tripes "a la mode de Sedan" si ses panzers avec pu franchir la Manche comme ils avaient franchi les Ardennes.

Il ne l'a pas fait.
Nous voila donc dans un contexte qui me chiffonnes quelque peu.

De 1933 a fin 1941, toutes les entreprises militaires du Reich presentent des caracteristiques communes :
- Elles reussissent.
- Elles sont planifiee a l'avance et de maniere professionelle et systematique.
- Elles sont mises en oeuvre certes avec audace, mais avec talent et en prenant toujours l'ennemi par surprise.
- Les preparatifs sont recouvert d'un lourd voile de secret et d'intox.
- Elles concourrent a la reussite de l'objectif final, le Lebensraum a l'Est.

Je demarre en 1933 car j'y inclu le rearmement.

Et voila que, au milieu de ce festival, se trouve une operation reportee de multiples fois, ou l'on voit la Heer, la Luftwaffe et la Kriegsmarine se rejeter mutuellement les raisons des manques, des carences, des Etats-Majors qui tentent d'improviser apres juin 40 une operation qu'ils n'avaient pas prevu auparavant, des gags assez comiques comme de rassembler dans les ports de la Manche des barges et peniches d'eau douce...

Ou est l'arnaque ?

Une bricole : Un travail realise apres la guerre par Gunther Blumentritt, ancien chef du bureau "operations" de l'etat major de von Rundstedt. Ce travail a ete fait, alors qu'il etait prisonnier, pour le compte d'historiens militaires americains.

Blumentritt a ecrit une etude intitulee "Campagne a l'Ouest 1940" dont la version finale fait 252 pages. A la page 87, il explique que le 19 juillet 1940, juste apres un discours ou Hitler proposait de nouveau la paix a la Grande Bretagne, le Fuhrer avait declare, en prive, a von Rundstedt qu'il "n'envisageait pas de mener a bien l'operation Seelowe".

De retour a son QG, von Rundstedt en a parle a Blumentritt et au chef d'etat major Sodenstern et explique de cette maniere pourquoi il n'a jamais ete present ensuite au cours des entrainements de ses soldats censes "preparer le debarquement".
Cordialement
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Message par BRH » Jeudi 12 Juillet 2007 11:21:11

Ok, ok... Je pense en effet que Herr Kanzler n'avait pas l'intention d'envahir Albion et poursuivait sa chimère d'une entente avec elle...

Il avait toutes les bonnes raisons de penser ainsi. Sauf qu'un os s'était insinué dans cette belle mécanique: le bouledogue Churchill.

Hitler n'en a pas pris la mesure exacte. Il a poursuivi son rêve d'un partage du monde avec l'Angleterre et a fait preuve de pusillanimité...

Il a donc bien perdu la guerre en août 1940 du fait même de son aveuglement...
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Message par Loïc Bonal » Jeudi 12 Juillet 2007 16:15:18

J'ai bien précisé que je ne prenais en compte que la dimension militaire de l'opération, comme l'avait fait BRH lorsqu'il a initié ce fil (bis repetita placent).

Et oui, je pense que si l'Allemagne avait réussi à faire traverser la Manche à une Panzergruppe et à une trentaine de divisions d'infanterie avec leurs appuis et le soutien logistique nécessaire, la résistance anglaise aurait été brisée, parce que je ne vois pas comment Londres aurait pu ne pas être prise et comment Churchill aurait pu se maintenir dans ce contexte.

Maintenant, avaient-ils les moyens de faire traverser la Manche à un tel corps ? Personnellement, je ne pense pas, en aucun cas, en tout cas à l'été 1940. Qu'Hitler l'ait voulu ou pas (dans ce cas précis, je pense qu'il a juste fait preuve de réalisme en refusant de s'exposer à un échec lourd de conséquences alors que sa seule obsession, c'est l'URSS).

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Message par BRH » Jeudi 12 Juillet 2007 17:29:46

Loïc Bonal a écrit :Et oui, je pense que si l'Allemagne avait réussi à faire traverser la Manche à une Panzergruppe et à une trentaine de divisions d'infanterie avec leurs appuis et le soutien logistique nécessaire, la résistance anglaise aurait été brisée, parce que je ne vois pas comment Londres aurait pu ne pas être prise et comment Churchill aurait pu se maintenir dans ce contexte.


Bien entendu. Soutenir le contraire ne serait pas réaliste. Personnellement, j'aurais tendance à réduire encore ces effectifs: 3 Pzdivisionen et 20 Id auraient été suffisantes, pour pousser au nord de Londres.

Maintenant, avaient-ils les moyens de faire traverser la Manche à un tel corps ? Personnellement, je ne pense pas, en aucun cas, en tout cas à l'été 1940. Qu'Hitler l'ait voulu ou pas (dans ce cas précis, je pense qu'il a juste fait preuve de réalisme en refusant de s'exposer à un échec lourd de conséquences alors que sa seule obsession, c'est l'URSS).


C'est là où nous divergeons. Je pense que les péniches fluviales -aussi mauvaises en haute-mer qu'elles soient- auraient pu permettre un passage en force de la Manche. D'ailleurs -à ma connaissance- aucun cuirassé anglais, ni aucun croiseur de bataille n'étaient présents dans la Manche au cours de cette période. Seuls, les destroyers et les contre-torpilleurs, quelques sous-marins, étaient sur zone (sans compter les vedettes lance-torpilles et autres canonnières)...
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Message par Loïc Bonal » Jeudi 12 Juillet 2007 17:38:00

Bruno, savez-vous combien la Home Fleet met de temps pour rejoindre l'embouchure de la Tamise depuis son mouillage de Scapa Flow ?

Je pense que la réponse serait éclairante pour que vous compreniez pourquoi je suis certain que toute tentative de passage de la Manche sans supériorité aérienne (dissuasion de la Home Fleet par la menace aérienne) était condamnée à l'échec le plus sanglant qui soit :wink:

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Message par BRH » Jeudi 12 Juillet 2007 17:52:43

Loïc Bonal a écrit :Bruno, savez-vous combien la Home Fleet met de temps pour rejoindre l'embouchure de la Tamise depuis son mouillage de Scapa Flow ?


J'ai ma petite idée, mais je ne voudrais pas dire de bêtise. En combien de temps les Allemands étaient-ils capables de tendre un champ de mines pour barrer le Pas de Calais ?

Je me lance quand même: 20 heures pour la Home Fleet ?

Je pense que la réponse serait éclairante pour que vous compreniez pourquoi je suis certain que toute tentative de passage de la Manche sans supériorité aérienne (dissuasion de la Home Fleet par la menace aérienne) était condamnée à l'échec le plus sanglant qui soit :wink:


Il me manque un élément pour répondre: les Allemands disposaient-ils de bombes anti-blindages en août 1940 ? Je n'en sais rien... :oops:

Seulement qu'en juin 1940, ils ne les avaient pas...

Cela dit, j'évalue les unités de la Royal Navy à une centaine d'unités prêtes à intervenir dans la Manche, principalement de Portland (sans compter les vedettes et autres gun-boats). Ce qui était déjà un gros morceau, j'en conviens...
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Message par Loïc Bonal » Jeudi 12 Juillet 2007 18:22:33

Vu le temps d'intervention des Britanniques depuis Scapa Flow jusqu'à la Norvège (le destroyer anglais "Glowworm" rencontre par hasard le croiseur lourd allemand "Admiral Hipper" et le convoi qu'il escorte le 8 avril 1940 tôt le matin, soit un temps d'interception de 36 heures depuis le mouillage écossais quitté dans l'après-midi du 6 avril, et situé à une distance sensiblement égale des côtes norvégiennes et françaises), on peut estimer que toute tentative de passage qui outrepasse les 48 heures est compromise par une interception assurée.

Les champs de mines ne se tendent pas sur 80 kilomètres de large en une nuit, et les Britanniques ont des moyens pour les franchir, y compris en risquant certaines de leurs précieuses unités de surface si le besoin s'en fait sentir.

Bref, la probabilité d'une intervention navale britannique paralyse toute planification. C'est logique, le risque de se faire couler des divisions entières en cours de transport n'est pas mince...

Pour répondre à votre question, pour autant que je sache, les Allemands n'ont pas de bombes antiblindage en août 1940. Cependant, je suis bien persuadé, vu ce qu'ont fait les Stuka au "Marat" soviétique ou à certains convois anglais dans la Manche justement en juillet 1940 par exemple, que des bombes classiques auraient constitué un substitut très efficace. D'où la nécessité d'avoir la supériorité aérienne au-dessus du Channel et de l'Angleterre méridionale, afin de ne perturber en aucun cas les raids allemands pour contrer une descente navale britannique (sinon, c'est du tir au pigeon, les Stuka étant particulièrement vulnérables dans cette configuration).
Ceci étant dit, vu la capacité de résistance des grandes unités de surface, il est probable que c'est plutôt la dissuasion d'une telle descente que la capacité réelle à l'interdire de la Luftwaffe qui ait été recherchée.

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Message par Loïc Bonal » Jeudi 12 Juillet 2007 18:29:25

Correction : après vérification, l'escadre composée des unités lourdes "Rodney", "Valiant", "Repulse", "Sheffield", "Penelope", "Emile Bertin" et douze destroyers, renforcés par les croiseurs "Galatea" et "Arethusa" et quatre destroyers venus de Rosyth*, quitte son mouillage de Scapa Flow dans la soirée du 7 avril 1940. Le "Glowworm" fait partie de ces destroyers et tombera par hasard, après s'être perdu en raison du mauvais temps, sur l'escadre du "Hipper" le lendemain 8 avril 1940 aux environs de 08.00. En tout, un peu plus de douze heures séparent le départ de la Home Fleet et la première interception sur une distance approximative de 600 kilomètres.

La distance est globalement équivalente à celle qui sépare Scapa Flow de l'entrée du Channel. Tirez-en les conclusions que vous désirez :D

LB

* et plus tard par des éléments d'escorte déjà en mer déroutés pour renforcer la Home Fleet.
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Message par BRH » Jeudi 12 Juillet 2007 20:46:58

Je ne crois pas que les Anglais comptaient tellement sur la Home Fleet pour intercepter les péniches allemandes.

C'est quoi, la Home Fleet ? 11 cuirassés, 3 croiseurs de batailles et 3 porte-avions. Les porte-avions restent à la bergerie, parce que trop vulnérables aux bombes.

14 grosses unités donc. Avec leur escorte de destroyers et de contre-torpilleurs. Un marteau-pilon pour écraser des mouches...

Non, le danger venait de Portland et des autres lieux où étaient basées les "navires auxiliaires". Je n'en connais pas le nombre exact.

Les stukas sont intervenus dans la bataille d'Angleterre. Ils se sont -effectivement- faits tirer comme des pigeons. Cela dit, dans le contexte d'un franchissement, gageons qu'ils auraient bénéficié d'une protection...

Ps: je compte plutôt 900 km de Scapa Flow à l'entrée du Channel...
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Message par BRH » Jeudi 12 Juillet 2007 22:33:53

J'ai trouvé ce lien sur les forces de la Royal Navy en 1940:

http://www.naval-history.net/WW2Campaig ... 939.htm#ec

J'en extrait ce qui suit:

Home waters (eaux intérieures)
Battleships (croiseurs de bataille) 9
Carriers (cuirassés) 4
Cruisers (croiseurs) 21
Destroyers (*) 82
Totals 137

*Pas de distinction entre destroyers et contre-torpilleurs.

Home Fleet commanded by Adm Sir Charles Forbes with 7 capital ships, 2 carriers and 16 cruisers based at Scapa Flow and Rosyth;
Channel Force with 2 battleships, 2 carriers and 3 cruisers;
Humber Force with 2 cruisers; and various destroyer flotillas.

La Home Fleet ne comprendrait donc que 7 croiseurs de batailles (capital ships ?), 2 cuirassés et 16 croiseurs.

La Channel force: 2 croiseurs de batailles, 2 cuirassés et 3 croiseurs

La Humber Force: 2 croiseurs et les destroyers (?)

Humber est une embouchure de plusieurs fleuves au nord-est de l'Angleterre, un peu comme la Gironde.

Ce qui me surprend, c'est que les destroyers n'auraient pas été positionnés dans la Manche. Peut-être pour échapper aux raids aériens...

Voir également:

http://www.wlb-stuttgart.de/seekrieg/40-08.htm




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Message par Loïc Bonal » Vendredi 13 Juillet 2007 08:02:52

C'est normal Bruno, destroyer est le terme anglais pour contre-torpilleur, grosso modo (nos contre-torpilleurs en 1940 étaient des unités plus grosses et mieux armées, mais similaires dans leurs missions).

Justement, je pense que la menace que faisait peser la Home Fleet sur une traversée de la Manche était telle que l'idée même de traversée était déjà en soi audacieuse. Alors la réalisation...
Mais peut-être avez-vous des éléments précis sur ce sujet que j'ignore (des documents de l'Amirauté qui précisent que la Home Fleet serait restée en Ecosse même en cas de franchissement allemand, ou bien des sources secondaires bien informées) ? Il me semble que le commandement de la marine allemande prenait cette menace très au sérieux, d'où son exigence de couverture aérienne intégrale.

J'ai compté environ 800 kilomètres pour ma part, mais il est vrai que c'est une approximation. Tout comme l'était, de ma part, le chiffre de 600 kilomètres entre la rade de Scapa et le lieu d'interception du "Glowworm", qui est en fait plus éloigné parce que plus septentrional (j'ai pris la distance topographique la plus courte de côtes à côtes).

Pour les Stuka, ils étaient déjà dotés d'une protection fournie par la chasse en juillet 1940 lors de la bataille du Channel, où ils eurent des bons résultats sur les convois anglais qui défilaient dans la Manche, mais où ils subirent, déjà, de lourdes pertes. Les Anglais ont vite mis au point une technique efficace : aux "Spitfire" l'escorte, aux "Hurricane" les bombardiers, plus vulnérables, de sorte que les Bf109 étaient très occupés à leur propre survie et à leur mission pour défendre efficacement des bombardiers en piqué lents et extrêmement vulnérables, surtout en phase de piqué.

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