Hitler perd la guerre en août 1940 !

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Hitler perd la guerre en août 1940 !

Message par BRH » Mardi 10 Juillet 2007 15:41:52

Pendant l'été 40, la conquête de l'Angleterre était très facile, même sans attendre la supériorité aérienne...

Une quantité énorme d'hommes, de matériel, de moyens, pour envahir l'Angleterre ? Pas plus en tout cas que pour venir à bout de la France, le 5 juin 1940 !

Mais, -en réalité- beaucoup moins.

De juillet à août 1940, les Anglais parviennent à remettre sur pied une douzaine de DI faiblement dotées d'artillerie. Peu ou pas de canons antichars. Peu ou pas de DCA.
La DCA existe, mais c'est la DCA territoriale.

Les Allemands avaient certainement les moyens de larguer une division parachutiste dans le sud-est de l'Angleterre. Capable d'aménager une drop-zone permettant de débarquer 2 à 3 DI aéroportées. Ne serait-ce que de nuit.

A partir de là, ils avaient le choix: soit essayer de s'emparer de Douvres, pour sécuriser la traversée du Pas de Calais, soit continuer les débarquements aériens d'où ils étaient...

Avaient-ils encore un fret aérien suffisant pour y parvenir ? Certainement. Mais dans quels délais et avec quel débit ? En tout cas, avec de simples fantassins, des mortiers et des canons de 37, ils étaient en mesure de repousser les assauts de faibles divisions britanniques.

Par la force des choses, Douvres aurait fini par tomber. Et des transports pouvaient alors passer venant du Pas de Calais. Les cuirassés et croiseurs britanniques auraient été trop exposés aux coups de la Luftwaffe et des U-boot pour tenir le détroit 24 heures sur 24...

A titre de comparaison, rappelons que le 20 mai 1941, à 8h, quelques 3000 parachutistes allemands ont été lâchés sur la Crète. L’île était défendue par 28600 soldats britanniques, australiens et néo-zélandais, ainsi que par 2 divisions grecques dont les effectifs atteignaient un chiffre comparable.

Le premier soir, le nombre d’Allemands arrivés dans l’île de Crète avait doublé et ils ont continué à recevoir des renforts (parachutes et planeurs). A partir du second soir, les Allemands ont reçu des renforts par avions de transport de troupes. Ces avions ont commencé à atterrir sur l’aérodrome de Malerme, qui venait de tomber, alors que les pistes étaient encore balayées par le feu de l’artillerie et des mortiers des Anglais. Au total, les Allemands ont débarqué environ 22000 hommes par la voie des airs.

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Message par Dragon87 » Mardi 10 Juillet 2007 16:55:39

trop simple l'idée: la raf aurait abatu les avions nazis! Hitler n'était pas si bete: si il ne l'a pas fait c'est que ca n'était pas possible. c'est la 1efois que je lis un truc pareil... :!:
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Message par BRH » Mardi 10 Juillet 2007 18:03:13

La RAF ne parvenait pas à abattre tous les bombardiers allemands ! Pourquoi aurait-ce été différent avec les avions transportant les parachutistes ? D'autant que ces transports auraient été super-protégés...

On peut très bien imaginer un largage à l'aube, avec d'autres attaques de chasseurs et de bombardiers dans d'autres secteurs servant comme leurres.

Si 3 000 parachutistes ont été largués en Crète en mai 1941 en une seule vague, 6 000 pouvaient l'être de la même manière en août 1940. Renforcés du même nombre le soir.

Certes, après cela, les Allemands n'auraient plus eu de parachutistes disponibles (sauf des volontaires, peut-être). Mais il suffisait d'avoir conquis une drop-zone suffisante pour y amener des planeurs. Ensuite, il fallait disposer d'une piste d'atterrissage assez longue pour y faire atterrir les renforts, les munitions et la logistique. Ce qui n'aurait pas été sans casse et sans pertes...

En tout cas, le danger n'était pas pris à la légère, puisque tous les champs un peu plats au sud de l'Angleterre étaient parsemés d'épieux. Mais tous ne l'étaient pas avec une suffisante densité...
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Message par Loïc Bonal » Mardi 10 Juillet 2007 18:14:02

Les Allemands ont certes une division parachutiste à l'été 1940, la 7. Flieger Division, mais avec les pertes assez lourdes qu'elle a subies en Belgique et en Hollande, elle a besoin d'être réorganisée et renforcée.
L'Allemagne ne dispose alors que d'une division aéroportée ("Luftlande"), la 22. Infanterie Division, qui elle a subi de très lourdes pertes en Hollande et n'est pas utilisable avant l'automne 1940. Certes, ils auraient pu avoir recours à des divisions "normales", comme en Crète en mai 1941 (où ils utilisèrent comme renfort aéroporté une division de montagne), mais il ne faut pas exagérer leur potentiel.

Je pense pour ma part que c'était suicidaire de procéder de la sorte. Cela peut se justifier pour la Crète ou Rhodes, où la décision peut se faire en s'emparant de quelques points clefs. Il n'en est pas question pour un pays comme la Grande-Bretagne. L'absence de renforcements venus par mer en raison de la crainte réelle ou supposée (à mon avis réelle) qu'inspirait la Royal Navy, et les extrêmes difficultés présentées par l'absence de maîtrise du ciel (avec les pertes qui en sont corollaires) me paraissent parfaitement justifier une attitude expectante à ce moment là.

La Crète, face à une force anglo-grecque faible, mal structurée et qui ne dispose pas d'un appui aérien significatif, c'est déjà un drame et la défaite et la destruction ne sont évitées que grâce à l'énergie de Student et à la détermination de quelques dizaines de paras du Sturm Regiment. La Grande-Bretagne, vraiment ?

Loïc Bonal

PS : les Allemands amènent effectivement le gros de trois régiments parachutistes en Crète en une seule vague, mais cela comprend également tous les planeurs disponibles (l'attaque par planeurs est d'ailleurs un fiasco). A l'été 1940, il n'en avait en tout cas pas autant à mettre en ligne, puisqu'ils disposaient de deux régiments affaiblis seulement (Fallschirmjäger Regimenter 1 et 2, à trois bataillons chaque, plus quelques unités d'appui et de soutien).
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Message par BRH » Mardi 10 Juillet 2007 18:42:35

Loïc Bonal a écrit :Les Allemands ont certes une division parachutiste à l'été 1940, la 7. Flieger Division, mais avec les pertes assez lourdes qu'elle a subies en Belgique et en Hollande, elle a besoin d'être réorganisée et renforcée.


En Belgique ? Pas à ma connaissance. En Hollande, oui. Surtout à Rotterdam. Néanmoins -et sauf erreur- il y a encore au moins 12 000 parachutistes (17 000 pour la Crète, mais tous n'ont pas été largués).


L'Allemagne ne dispose alors que d'une division aéroportée ("Luftlande"), la 22. Infanterie Division, qui elle a subi de très lourdes pertes en Hollande et n'est pas utilisable avant l'automne 1940.


Est-ce par manque d'effectifs ou par manque de planeurs ?

Certes, ils auraient pu avoir recours à des divisions "normales", comme en Crète en mai 1941 (où ils utilisèrent comme renfort aéroporté une division de montagne), mais il ne faut pas exagérer leur potentiel.


En effet, je pense à des divisions d'élite. Etait-ce impossible de les convoyer par planeurs ? Là, j'avoue ne pas connaître le nombre exact des planeurs disponibles. Mais, les junkers 52 devaient pouvoir y suppléer, à condition d'avoir quelques pistes d'atterrissages...

Je pense pour ma part que c'était suicidaire de procéder de la sorte.


C'est sans-doute la conclusion qui a été retenue par les Allemands eux-mêmes. Toutefois, je ne sais même pas si ce débat a eu lieu...

Cela peut se justifier pour la Crète ou Rhodes, où la décision peut se faire en s'emparant de quelques points clefs. Il n'en est pas question pour un pays comme la Grande-Bretagne. L'absence de renforcements venus par mer en raison de la crainte réelle ou supposée (à mon avis réelle) qu'inspirait la Royal Navy, et les extrêmes difficultés présentées par l'absence de maîtrise du ciel (avec les pertes qui en sont corollaires) me paraissent parfaitement justifier une attitude expectante à ce moment là.


D'accord; mais les troupes aéro-portées n'auraient pas eu vocation de s'emparer de l'Angleterre ! Juste d'une portion du Kent et surtout, de Douvres... Après, il fallait faire passer les péniches, par beau-temps, de préférence... Et les péniches pouvaient transporter des Pz I et II.

La Crète, face à une force anglo-grecque faible, mal structurée et qui ne dispose pas d'un appui aérien significatif, c'est déjà un drame et la défaite et la destruction ne sont évitées que grâce à l'énergie de Student et à la détermination de quelques dizaines de paras du Sturm Regiment. La Grande-Bretagne, vraiment ?


De fortes pertes, incontestablement. Et pourtant, une belle réussite qui n'aurait pas dû aboutir. Quoi que l'on dise, ce fut une belle victoire des paras allemands.

les Allemands amènent effectivement le gros de trois régiments parachutistes en Crète en une seule vague, mais cela comprend également tous les planeurs disponibles (l'attaque par planeurs est d'ailleurs un fiasco). A l'été 1940, il n'en avait en tout cas pas autant à mettre en ligne, puisqu'ils disposaient de deux régiments affaiblis seulement (Fallschirmjäger Regimenter 1 et 2, à trois bataillons chaque, plus quelques unités d'appui et de soutien).


Vous parlez de la Flieger Division ou de la Luftlande Division ? Merci pour ces précisions, en tout cas.
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Les appareils à la disposition des Allemands

Message par BRH » Mardi 10 Juillet 2007 19:22:03

Le cargo-planeur DFS 230B - 1

Type : planeur.
Equipage : 2 personnes.
Capacité : 8 parachutistes.
Fret : 1235 kg.
Longueur : 11,24 m.
Hauteur : 2,74 m.
Poids à vide : 860 kg.
Poids en charge : 2100 kg.
Vitesse maximum : 290 km / h.
Pas de moteur.
Remorqué par un Ju - 52.
Armement : une mitrailleuse MG 15 de 7,92 mm et deux mitrailleuses MG 34 de 7,92 mm.

Utilité opérationnelle : Le DFS 230 permet le débarquement par surprise d'un groupe de 8 parachutistes au plus près des objectifs. Ce procédé est très efficace mais peut s'avérer très coûteux en vies humaines.

L'avion de transport JU - 52

Equipage : 3 personnes.
Capacité : 18 parachutistes.
Envergure : 20,25 m.
Longueur : 18,9 m.
Hauteur : 5,55 m.
Surface alaire : 110,5 m2.
Charge alaire : 104 kg / m2.
Poids à vide : 6500 kg.
Poids en charge : 11500 kg.

Propulsion :
3 moteurs BMW 132T2.
puissance totale : 830 CV.
puissance spécifique : 72 CV / tonne.
vitesse maximum : 285 km / h.

Utilité opérationnelle : Le JU - 52 a été largement utilisé pour le largage des parachutistes allemands en Crète. Les pertes en JU - 52 durant la bataille furent importantes.

Nota: le 9 mai 1940, 1 000 JU-52 environ étaient disponibles. De combien l'Allemagne en disposait-elle en août 1940 ? Nous l'ignorons pour l'instant.

Ajoutons qu'un canon de 75 mm sans recul le LG1 40 équipait les paras en Crète. Il fut livré dans le courant du second semestre de 1940 et n'était donc pas disponible en août. Mais, le modèle LG 370 existait à cette époque. Etait-il disponible ? Encore un point à vérifier.


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Message par Loïc Bonal » Mardi 10 Juillet 2007 23:52:27

La 7. Flieger Division subit de fait de fortes pertes dans les combats de Flandre. Le général Student lui-même est grièvement blessé à Rotterdam. Les contre-attaques sur les ponts dont se sont emparés les paras allemands sont repoussées mais les pertes y sont lourdes.

Bref, la division sort amoindrie de ces quelques combats, la vulnérabilité des paras entre le moment où ils sautent et le moment où ils se sont réarticulés au sol y étant pour quelque chose.

En mai 1940, il y a une division d'infanterie entraînée aux débarquements d'assaut et aux rotations aériennes (22. (Luftlande) Infanterie Division) à trois régiments d'infanterie, un d'artillerie, et toutes les unités divisionnaires d'une grande unité de cette taille (soit 16 000 hommes environ). Elle a cependant subi de fortes pertes lors des combats de Hollande, qui ont sensiblement affaibli sa puissance combative, notamment en cadres.
Existent également deux régiments parachutistes (Fallschirmjäger Regimenter 1 et 2) appuyés d'unités spécialisées (un bataillon du génie parachutiste, une compagnie antichars parachutiste, etc), soit quelques 6 à 7 000 parachutistes.
Ils ont également subi des pertes non négligeables lors des combats pour les ponts sur la Meuse.

Les disponibilités en planeurs sont dérisoires. Mise à part l'opération du régiment "Grossdeutschland" dans les Ardennes qui mobilise de mémoire quelques planeurs, la quasi-totalité des planeurs est employée par les sapeurs paras qui attaquent Eben Emaël (soit une force de 96 hommes !). Si en mai 1941 elles sont légèrement supérieures (de l'ordre d'une ou deux compagnies du Sturm Regiment de mémoire), elles ne permettent absolument pas le largage d'une force conséquente (juste de quoi s'emparer d'un point particulier).

Il faut donc relativiser très clairement le potentiel aéroporté allemand à l'été 1940 : déjà limité à la base à quelques milliers d'hommes et un nombre restreint de matériels spécialisés, ce potentiel a été encore diminué par les pertes subies en mai 1940.

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Message par Loïc Bonal » Mercredi 11 Juillet 2007 08:06:38

Correction : mea maxima culpa. Il me semble en y repensant que les équipes de choc des groupements chargés de s'emparer des ponts sur la Meuse arrivent en planeurs.

Ce qui fait encore quelques dizaines de planeurs disponibles. Ca ne pèse quand même pas bien lourd : une ou deux compagnies.

LB
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Message par Administrateur » Mercredi 11 Juillet 2007 09:12:12

Précisions sur la 22 Luftlande Division (general Sponeck):

16e, 47e, 65e IR. A titre d'exemple, le 16e IR comprend:

1 état-major, 1 service de transmission, 1 section de cyclistes;

3 bataillons de 3 compagnies chacun plus 1 compagnie de mitrailleuses, 1 section de 4 mortiers de 81 mm, 4 canons antichars (37 mm), 4 obusiers de 75, 1 colonne de munition légère.

En outre, la division comprend: 1 section de motocyclistes, 2 compagnies de mitrailleurs de DCA, 1 bataillon antichar de 12 canons de 37, 1 bataillon de reconnaissance, 1 compagnie radio, 1 compagnie pionnier, 1 compagnie médicale et des services d'intendance.

Au total: 36 mortiers de 81 mm, 48 canons antichars de 37, 36 obusiers de 75.

Archives SHAT, carton 7 N2968.
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Message par BRH » Mercredi 11 Juillet 2007 09:26:28

Je pense que l'OKH en cas de besoin n'aurait pas eu de difficultés à former 2 à 3 ID du même type, en puisant dans ses divisions d'élite.

Sur les 450 Ju-52 utilisés pour les opérations en Hollande, je note que 183 ont été détruits ou abattus.

Mais, un étude anglaise de début mai 1940 évalue le potentiel de transport aérien à 1 130 appareils (ju-52, ju-86, FW-condor).

En ce qui concerne les planeurs, 80 furent utilisés en Crète. On peut donc tabler sur un potentiel d'une centaine de planeurs à l'été 40. Ceux-ci ne sont utilisables qu'une seule fois et pour des opérations de type commando.
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Message par Loïc Bonal » Mercredi 11 Juillet 2007 09:55:46

1) non. L'entraînement d'une division ordinaire aux opérations aéroportées ne saurait être bâclé en deux semaines. La 22. Infanterie Division a suivi une instruction poussée en ce sens tout au long de la "Drôle de Guerre" ; la 91. Infanterie Division en 1944 en suivra une de quatre mois pour une opération mineure. Si le commandement allemand voulait des divisions bien rôdées pour ce genre de missions, il fallait prendre des délais qui outrepassaient l'été 1940.
Ceci étant dit, ces divisions n'ont guère de spécificités organisationnelles ou en matériels (excepté peut-être des canons plus légers de type montagne). Seule leur formation est différente. La 5. Gebirgs Division en Crète n'a ainsi jamais reçu d'instruction sur les opérations aéroportées, ce qui ne l'empêchera pas de parachever la victoire allemande.

2) Les opérations aéroportées allemandes n'ont jamais été menées avec autre chose que des Ju 52. Les Ju 86, complètement démodés, seraient des proies trop faciles pour la RAF, et les Fw 200 sont très rares et engagés dans des opérations de surveillance. De toute manière, à part pour conjurer le sort à Stalingrad, ce dernier appareil n'a jamais été affecté à autre chose.
Il faut aussi compter avec les nécessités autres qui absorbent une partie du potentiel de transport aérien. Tous les Ju 52 ne sont pas disponibles pour une action aéroportée.

3) les planeurs ne peuvent amener à pied d'oeuvre qu'une toute petite force d'assaut. Qui plus est, ils ont besoin, pour leur remorquage jusqu'à proximité de l'objectif, d'un... Ju 52.

Là, Bruno, vous cherchez vraiment à adapter la réalité à une idée. Une telle action aéroportée était... suicidaire. Il aurait fallu une supériorité aérienne nette (qui n'a jamais été obtenue malgré les efforts de la Luftwaffe en plusieurs semaines de combats), la tranquilité maritime pendant quelques jours (et Scapa Flow est proche, trop proche pour cela), des effectifs de première vague supérieurs à ceux disponibles et des capacités de transport (tant aériens que maritimes) outrepassant largement ceux réellement disponibles en juillet-août 1940.
Parce qu'amener à pied d'oeuvre une division, c'est une chose. La ravitailler et la renforcer en est une autre. Et il est certain que sur le long terme, à ce petit jeu d'usure, les Anglais auraient gagné.

Il faut aussi considérer un élément : seul le transport naval permettait d'assurer un renforcement crédible de la tête-de-pont aéroportée. Mais ce transport n'était réalisable qu'avec la supériorité aérienne qui maintiendrait la Home Fleet à l'écart. C'est le serpent qui se mord la queue et à mon sens, le commandement allemand avait bien compris ce problème lorsqu'il a voulu dans un premier temps acquérir le contrôle du ciel au-dessus de la Manche et de l'Angleterre méridionale.

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Message par BRH » Mercredi 11 Juillet 2007 11:19:19

Loïc Bonal a écrit :1) non. L'entraînement d'une division ordinaire aux opérations aéroportées ne saurait être bâclé en deux semaines. La 22. Infanterie Division a suivi une instruction poussée en ce sens tout au long de la "Drôle de Guerre" ; la 91. Infanterie Division en 1944 en suivra une de quatre mois pour une opération mineure.


Certes. Bien d'accord, Loïc... Cependant, il ne s'agit pas de larguer des parachutistes (très particulier et qui nécessite un entraînement spécifique), mais de transporter des troupes Outre-Manche. La 22e ID avait des objectifs précis en Hollande, notamment s'emparer de son gouvernement, les parachutistes ne servant que d'éclaireurs pour sécuriser les zones d'atterrissages. En un mois, c'était certainement possible de faire un baptême de l'air pour les bleus...

Si le commandement allemand voulait des divisions bien rôdées pour ce genre de missions, il fallait prendre des délais qui outrepassaient l'été 1940.


Exact. Et nous savons qu'Hitler n'avait rien prévu pour envahir l'Angleterre. Seelöwe fut une drôle d'improvisation... On peut certainement dire à l'instar de François Delpla qu'Hitler ne souhaitait pas envahir l'Angleterre. En fait, il recherchait plutôt son alliance, ayant en vue la conquête du Lebensraum à l'Est.

Je ne l'ignore pas: je teste simplement les possibilités d'une action d'envergure à la "crétoise" sur le sud-est de l'Angleterre. De Gaulle y pensait et les Anglais aussi. Et ils en avaient de sueurs froides... Ce n'est pas pour rien qu'ils ont planté partout des épieux au sud de la Tamise ! Et transformé dans la mesure du possible le moindre aérodrome en petite forteresse (avec les moyens du bord).

Ceci étant dit, ces divisions n'ont guère de spécificités organisationnelles ou en matériels (excepté peut-être des canons plus légers de type montagne). Seule leur formation est différente. La 5. Gebirgs Division en Crète n'a ainsi jamais reçu d'instruction sur les opérations aéroportées, ce qui ne l'empêchera pas de parachever la victoire allemande.


Un point pour moi. :wink:
Ce qui a été fait pour la Gebirgs Division pouvait l'être pour d'autres ID.

2) Les opérations aéroportées allemandes n'ont jamais été menées avec autre chose que des Ju 52. Les Ju 86, complètement démodés, seraient des proies trop faciles pour la RAF, et les Fw 200 sont très rares et engagés dans des opérations de surveillance. De toute manière, à part pour conjurer le sort à Stalingrad, ce dernier appareil n'a jamais été affecté à autre chose.
Il faut aussi compter avec les nécessités autres qui absorbent une partie du potentiel de transport aérien. Tous les Ju 52 ne sont pas disponibles pour une action aéroportée.


Bon. Mais le Ju-86 peut transporter une dizaine d'hommes de nuit si les pistes peuvent les accueillir. Il ne va pas moins vite que le JU-52; il est moins maniable, c'est tout.

3) les planeurs ne peuvent amener à pied d'oeuvre qu'une toute petite force d'assaut. Qui plus est, ils ont besoin, pour leur remorquage jusqu'à proximité de l'objectif, d'un... Ju 52.

Là, Bruno, vous cherchez vraiment à adapter la réalité à une idée. Une telle action aéroportée était... suicidaire. Il aurait fallu une supériorité aérienne nette (qui n'a jamais été obtenue malgré les efforts de la Luftwaffe en plusieurs semaines de combats), la tranquilité maritime pendant quelques jours (et Scapa Flow est proche, trop proche pour cela), des effectifs de première vague supérieurs à ceux disponibles et des capacités de transport (tant aériens que maritimes) outrepassant largement ceux réellement disponibles en juillet-août 1940.


Bien entendu. Je ne conçois pas les planeurs comme des moyens de transports proprement dits. C'est un vecteur spécifique des actions commandos.

Pour les moyens maritimes, il aurait été indispensables de prendre Douvres, de façon à sécuriser une zone maritime de débarquement. Le problème est là, à mon avis. Trois ou quatre ID aérotransportées en auraient-elles été capables ? C'est là toute la question.

Notons quand même que les Anglais n'avaient pas renoncé au dispositif linéaire, puisque leurs 12 DI s'étalaient de l'embouchure de la Tamise à l'île de Wight...

Après, il y avait la Home Guard. Mais vous serez d'accord -je pense- pour considérer sa valeur militaire comme à peu près nulle, tout juste bonne à chasser quelques parachutistes et les espions...


Parce qu'amener à pied d'oeuvre une division, c'est une chose. La ravitailler et la renforcer en est une autre. Et il est certain que sur le long terme, à ce petit jeu d'usure, les Anglais auraient gagné.

Il faut aussi considérer un élément : seul le transport naval permettait d'assurer un renforcement crédible de la tête-de-pont aéroportée. Mais ce transport n'était réalisable qu'avec la supériorité aérienne qui maintiendrait la Home Fleet à l'écart. C'est le serpent qui se mord la queue et à mon sens, le commandement allemand avait bien compris ce problème lorsqu'il a voulu dans un premier temps acquérir le contrôle du ciel au-dessus de la Manche et de l'Angleterre méridionale.


C'est une question de logistique, en effet.

Pour le contrôle du ciel préalable à toute opération, je pense qu'Hitler a commis la même erreur que Napoléon, savoir vouloir obtenir la garantie d'un transport sûr pendant trois jours au travers du Pas de Calais.

En définitive, je pense même que le 1er en a tiré prétexte pour ne rien faire: jusqu'en septembre, il était persuadé que les appeasers renverseraient Churchill et s'entendraient avec lui.

Les péniches fluviales n'étaient certes pas idéales pour franchir la Manche et nécessitaient une mer belle à peu agitée. Mais il s'agissait -au plus- de franchir 20 milles marin. Leur fond plat leur permettait de s'échouer en attendant la prochaine marée. Les photos les montrent équipées de mitrailleuses lourdes de la flak...
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Message par BRH » Mercredi 11 Juillet 2007 11:59:28

Un point de vue intéressant:

http://quelqueshistoires.centerblog.net ... on-Otarie-

Et notamment:

"La plupart des analystes militaires restent perplexes sur une réussite de l'opération Seelöwe si elle avait été lancée. D'abord parce que les Allemands manquaient cruellement de bateaux en comparaison à la Royal Navy (et puis parce que les pertes de leurs forces aéroportées durant la bataille des Pays-Bas n'auraient pas été remplacées à temps pour cette nouvelle opération...).

En 1974, des wargames menés à l'Académie royale militaire de Sandhurst (supposant que la Luftwaffe n'avait pas encore gagné la suprématie aérienne...), concluaient que les Allemands pouvaient effectivement établir une tête de pont au Royaume-Uni en utilisant un champ de mine dans la Manche pour protéger leur assaut initial. Mais ensuite, les analystes supposent que les forces terrestres allemandes auraient retardées sur les ''Stop lines'' : une série de positions défensives qui avaient été établies, où chacune d'elles étaient formées d'une combinaison de barrages routiers et de troupes de la British Home Guard.

Et, pendant ce laps de temps, les troupes régulières de la British Army pouvaient se mettre en formation. Puis après seulement quelques jours, la Royal Navy, déployée depuis ses bases de Scapa Flow (Ecosse) aurait atteint la Manche, pouvant alors couper le ravitaillement des troupes allemandes au Royaume-Uni. Isolée (et confrontée à des troupes britanniques régulières, munies de blindés et d'artillerie...) la force d'invasion allemande aurait alors été contrainte à la reddition."


A noter que 128 panzers III et IV furent aménagés afin d'évoluer sous 8 m d'eau (Loïc doit avoir des renseignements à ce sujet). Un tube de cette longueur avait été adapté auxdits tanks et ce disposititif servira plus tard lors du franchissement du Bug au cours de Barbarossa...

120 panzers de taille dans le Kent. J'aurais bien voulu voir l'efficacité des "stop-lines"... A mon avis, moins performantes que les hérissons de la ligne "Weygand" ! :lol:

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Message par Daniel Laurent » Mercredi 11 Juillet 2007 15:47:37

Bonjour,
Je viens de lire les postes de ce fil et me demande une chose :

Avez-vous envisage l'hypothese que, si Seelowe a echoue, alors que TOUTES les autres entreprises de la Wehrmacht ont reussi de maniere eclatante de l'Anschluss au recul devant Moscou fin 41, en passant par la Tchequoslovaquie, la Pologne, Memel, le Danemark, la Norvege, la Hollande, la Belgique, la France, les Balkans, la Grece (J'ai du oublier quelque chose) c'est peut-etre parceque le Reich ne s'en est pas donne les moyens, ne l'avait pas prepare avec le soin qui caracterise les autres operations, bref parceque Hitler ne l'avait pas reellement en ligne de mire ?

BRH, qui me sent venir avec mes gros sabots, est aimablement prie de ne pas me taper sur la tete tout de suite.
:D
Cordialement
Daniel
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Daniel Laurent
 
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Message par BRH » Mercredi 11 Juillet 2007 15:54:38

Daniel Laurent a écrit :c'est peut-etre parceque le Reich ne s'en est pas donne les moyens, ne l'avait pas prepare avec le soin qui caracterise les autres operations, bref parceque Hitler ne l'avait pas reellement en ligne de mire ?
:D


Oui, c'est sûrement la bonne explication ! Hitler, victime de son anglophilie...

On aurait eu très chaud si le caporal de Bohême avait voulu "venger" le petit caporal ! :)

Il reste que l'invasion était possible selon-moi dans le contexte d'août 1940. A condition de le vouloir vraiment et de le préparer sérieusement dès le 1er juin 1940...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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BRH
 
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