Aprés le debarquement allié , Darlan , Peyrouton et surtout Giraud refuseront
de retablir le decret Cremieux , toujours sous le fallacieux pretexte de ne pas mecontenter les musulmans
Je t'ai, moi aussi, répondu, et c'est toi qui ne tiens pas compte.
Le décret Crémieux accentuait (sans la créer) la discrimination négative dont les arabo-musulmans étaient victimes sur un sol dont ils étaient les premiers et les plus nombreux occupants.
A cela tu réponds que ce décret n'a pas été combattu par les arabes mais par les colons, ou par certains d'entre eux.
C'est oublier que les arabes n'avaient pas droit à la parole (politique) et qu'ils étaient tenus d'obéir en silence.
Jusqu'au jour de l'automne 54 où...
Souviens-toi qu'à Sétif, en mai 45, les scouts arabes défilèrent derrière des banderoles qui disaient : "On veut être vos égaux".
On leur a répondu à coup de fusil et de Gaulle a entériné.
J'ai aussi répondu à ton propos sur le fait que la nationalité française a été proposée aux arabes à condition qu'ils renoncent au statut coranique ce qu'ils n'ont pas voulu faire, et, là aussi, tu ne tiens pas compte.
Je t'ai dit, rappelle-toi, que, comme se plaisait à le dire P.Mendès-France, "gouverner, c'est prévoir".
Il fallait prévoir qu'ils ne pourraient renoncer à leur statut.
Il fallait prévoir que ce statut ne saurait prévaloir sur la loi républicaine et qu'il entrainait de ce fait cette discrimination négative grosse de tous les malheurs.
Enfin, oui, ou non, n'ai-je pas dit ça ?
Mais, de toute façon, le problème principal de Vichy en 1940 n'était pas la politique arabe. Il fallait, avant toute chose, se garantir contre les abus, les exactions et les méfaits de l'occupant. Il fallait les parer.
Le statut des Juifs d'octobre 40 n'a été institué qu'après que les allemands aient manifesté le désir d'appliquer les lois de Nuremberg à la zone occupée et après l'ordonnance Stulpnagel du 27 septembre 1940. Après l'arrivée à Paris, fin août, de Theodor Dannecker, connu pour son antisémitisme fanatique et pathologique. Surtout, il fallait empêcher que les allemands se croient chez eux en zone occupée et qu'ils empêchent le gouvernement de Vichy d'y exercer ses droits politiques. Il fallait les prendre de vitesse.
Or, cette politique s'est révélée extraordinairement judicieuse et payante.
C'est grâce à elle (donc grâce à ce statut vrai "mal pour un bien") que la modération dans les déportations des Juifs de zone occupée de mai- juin-juillet 42 put se produire.
Sans elle, le sort des Juifs français aurait été le même que celui des autres pays de l'Europe occupée. Sans l'armistice, ce sort se serait étendu aux 200 000 Juifs d'AFN.
Poliakov a donc raison et Klarsfeld, tort.
Je n'en démordrai pas !