Historique du 107ème RI en 1940

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Historique du 107ème RI en 1940

Message par BRH » Lundi 28 Avril 2025 09:34:57

Quel est l'historique du 107ème RI en 1940 ?

15 pages Web

En 1940, le 107e Régiment d'Infanterie (107e RI) de l'Armée française, basé initialement à Angoulême et surnommé le « Régiment de Fer », joue un rôle actif durant la campagne de France pendant la Seconde Guerre mondiale. Voici un résumé de son historique pour cette période, basé sur les informations disponibles :
Contexte et mobilisation
1939 : Sous le commandement du lieutenant-colonel Laffont, le 107e RI est intégré à la 23e Division d'Infanterie. Le 24 août 1939, le régiment quitte la caserne Gaspard-Michel à Angoulême pour rejoindre la Lorraine dans le cadre de la mobilisation générale.

Drôle de guerre (septembre 1939 - mai 1940) : Stationné en Lorraine, le 107e RI participe à l'une des rares actions offensives françaises de cette période, l'offensive de la Sarre, visant à tester les défenses allemandes. Cette opération reste limitée et n'entraîne pas de gains significatifs.

Campagne de France (mai-juin 1940)
Mai 1940 : Avec l'invasion allemande déclenchée le 10 mai 1940, le 107e RI est engagé sur la Somme et le canal de Crozat. Du 18 au 30 mai, le régiment parvient à contenir les forces allemandes, faisant preuve de résistance face à la progression de la Wehrmacht.

Juin 1940 :
Après la chute de Dunkerque (fin mai-début juin) et la reprise de l'offensive allemande sur la Somme, le 107e RI reçoit l'ordre de se replier le 7 juin. Il retraite d'abord vers l'Oise, puis vers la Marne, où il continue de combattre sous une forte pression ennemie.

Poursuivi par les Allemands, le régiment se retrouve à Châteauroux. Malgré les revers, il conserve une certaine cohésion et s'organise pour défendre la ville.

Un épisode notable, relaté par le caporal-chef Sébastien Abad, décrit un combat à Rémy (juin 1940). Une section de 30 à 40 hommes, commandée par le lieutenant Malauzat, est laissée en arrière-garde dans le cimetière de Rémy pour ralentir l'avancée allemande. Ces hommes, barricadés et bénéficiant d'un stock de munitions trouvé sur place, résistent jusqu'à l'épuisement de leurs ressources, avant d'être capturés.

Armistice et dissolution
Juillet-août 1940 : Après l'armistice signé le 22 juin 1940, le 107e RI est officiellement dissous le 21 août 1940, comme de nombreuses unités de l'Armée française, dans le cadre de la démobilisation imposée par les conditions allemandes.

Reformation et Libération
Le 107e RI est reconstitué en septembre 1944 à partir des maquis des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) de Charente, sous le commandement du lieutenant-colonel Bernard Lelay (FTP). Le régiment participe alors aux combats de la Libération, notamment à l'opération « Vénérable » pour la libération de la poche de Royan entre le 14 et 18 avril 1945.

Analyse critique
Le 107e RI illustre la résilience de certaines unités françaises en 1940, malgré la rapidité de l'effondrement face à la Blitzkrieg allemande. Sa capacité à maintenir une cohésion dans la retraite et à se reformer pour la Libération témoigne de l'esprit de résistance d'une partie de l'Armée française. Cependant, comme pour beaucoup d'unités, les archives soulignent les défis logistiques et stratégiques auxquels il fut confronté, notamment le manque de munitions et de coordination face à un ennemi mieux préparé.
Pour des détails supplémentaires, les archives du Service historique de la Défense (SHD, Vincennes, cote SHD/GR 34 Yc 4443-4447) ou le site Mémoire des Hommes peuvent fournir des journaux de marche et des registres matricules.

Les combats impliquant le 107e Régiment d'Infanterie (107e RI) à Rémy (Oise) en juin 1940 sont un épisode marquant de la campagne de France, illustrant la résistance désespérée de certaines unités françaises face à l'avancée allemande. Voici les détails disponibles sur cet événement, basés sur les sources historiques et le témoignage mentionné dans votre question initiale :
Contexte
Date : Début juin 1940, probablement autour du 5-7 juin, après l'offensive allemande sur la Somme (lancée le 5 juin, opération Fall Rot).

Lieu : Rémy, un village de l'Oise, situé à environ 20 km au nord-est de Compiègne, sur l'axe stratégique de la retraite française vers l'Oise et la Marne.

Situation stratégique : Après avoir tenu des positions sur la Somme et le canal de Crozat (fin mai), le 107e RI, intégré à la 23e Division d'Infanterie, reçoit l'ordre de se replier face à la pression de la Blitzkrieg allemande. Rémy devient un point de résistance temporaire pour ralentir l'ennemi.

Le combat de Rémy
Témoignage clé : Le caporal-chef Sébastien Abad, membre du 107e RI, relate un épisode précis dans le village de Rémy, où une section de 30 à 40 hommes, commandée par le lieutenant Malauzat, est laissée en arrière-garde pour couvrir la retraite du régiment.

Position défensive : Cette section s'installe dans le cimetière de Rémy, un lieu offrant une certaine protection grâce à ses murs et sa position légèrement surélevée. Le choix du cimetière comme point de défense est typique des combats de 1940, où les unités françaises utilisaient des structures solides (églises, fermes fortifiées, cimetières) pour organiser des points de résistance.

Ressources : Les hommes découvrent sur place un stock de munitions, probablement abandonné par une unité en retraite ou stocké localement. Cela leur permet de prolonger leur résistance, compensant temporairement le manque chronique de ravitaillement qui affectait l'Armée française à ce stade.

Déroulement :
La section engage l'ennemi, vraisemblablement des éléments avancés d'une division allemande (infanterie ou unités blindées légères), dans un combat d'arrière-garde.

Les Français, bien retranchés, infligent des pertes à l'ennemi, mais leur position devient intenable face à la supériorité numérique et matérielle allemande.

Le combat dure jusqu'à l'épuisement des munitions, après quoi les survivants, encerclés, sont contraints de se rendre.

Issue : La plupart des hommes de la section, dont Sébastien Abad, sont faits prisonniers. Ils sont probablement envoyés vers des Stalags ou Oflags en Allemagne, comme des dizaines de milliers de soldats français capturés en juin 1940.

Signification
Résistance symbolique : Cet épisode illustre le courage et la détermination d'unités françaises dans une situation désespérée. Malgré la désorganisation générale et l'effondrement du front, des petites unités comme celle du lieutenant Malauzat ont continué à se battre pour ralentir l'ennemi, permettant à d'autres forces de se replier.

Contexte local : Rémy, comme d'autres villages de l'Oise, fut le théâtre de combats intenses en juin 1940, car la région était un axe de passage clé pour les Allemands avançant vers Paris. Les unités françaises tentaient de défendre les ponts et les voies de communication pour freiner la progression ennemie.

Pertes : Les pertes exactes à Rémy ne sont pas précisées dans les sources accessibles, mais les combats d'arrière-garde étaient souvent coûteux. Une partie des hommes a pu être tuée ou blessée avant la reddition.

Limites des informations
Sources primaires : Les détails sur Rémy proviennent principalement du témoignage d'Abad, relayé dans des récits ou archives secondaires. Pour des informations plus précises (effectifs exacts, unité allemande impliquée, bilan), il faudrait consulter :
Les journaux de marche et opérations (JMO) du 107e RI, disponibles au Service historique de la Défense (SHD, Vincennes, cote probable : SHD/GR 8 Ye ou série 34 Yc).

Les registres de prisonniers sur Mémoire des Hommes pour retracer le sort des capturés.

Contexte plus large : Le combat de Rémy s'inscrit dans une série d'actions similaires menées par le 107e RI lors de sa retraite (Somme, Oise, Marne). D'autres épisodes, comme les combats à Châteauroux, montrent une dynamique comparable de résistance puis de repli.

Pour aller plus loin :
Détails sur les protagonistes : Je peux chercher des informations sur le lieutenant Malauzat ou Sébastien Abad (bien que les archives individuelles soient parfois limitées).

Unités allemandes : Identifier l'unité allemande impliquée à Rémy (probablement une division de la Heeresgruppe A ou B) nécessiterait une analyse des rapports allemands de l'époque.

Localisation précise : Une carte ou une description du cimetière de Rémy pourrait être reconstituée avec des outils modernes (par exemple, via des recherches sur des bases de données géographiques).



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Napoléon
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Re: Combat de Rémy

Message par BRH » Lundi 28 Avril 2025 10:07:14

récit des combats de juin 1940 dans Rémy raconté par Sébastien Abad qui était caporal chef, voltigeur, au 107ème Régiment d’infanterie. C’est dans le cimetière que ce soldat a été finalement fait prisonnier.

Le 107ème régiment a d’ abord combattu sur le canal de Saint-Quentin, ensuite il a fallut battre en retraite et il est arrivé à Rémy avec l’armée allemande pas très loin derrière eux. Le chef du régiment a décidé de laisser sur place une section de ce régiment, une poignée d’hommes : 30 à 40 commandés par le lieutenant Malauzat, qui a été un notaire important de la ville de Bordeaux, pour ralentir les allemands et permettre au régiment de fuir. Je faisais parti de cette section.


Quand on nous a donné l’ordre de rester, nous avions un minimum de munitions, mais par chance nous avons trouvé en arrivant un véhicule de l’armée abandonné rempli entièrement de munitions. Nous nous sommes barricadés dans le cimetière d’où nous avions une grande vue et on a fait face jusqu’ à la fin des minutions. On tirait tellement à la mitrailleuse qu’il était impossible de la toucher tellement elle était brûlante.

Quand ils ont épuisés toutes leurs minutions, le lieutenant a dit: « maintenant chacun pour soi, sauve qui peut », et certains dont le lieutenant ont sauté le mur du cimetière et ont pu fuir (c’est même lui qui a été voir mes parents, pour leur dire que j’étais sans doute prisonnier).

Tous les autres se sont rendus, sauf quelques uns qui se sont camouflés entre les tombes, mais je reviendrai sur eux après. La surprise, très mauvaise, est que les soldats allemand en face étaient des SS et étaient très énervés d’avoir été ralenti par cette poignée de soldats, ils ont alignés toute la section contre le mur pour nous fusiller, et là par miracle, un Colonel de la Wehrmacht (l’ armée régulière) est arrivé à ce moment là, il a engueulé l’ officier SS & à parler dans un bon français à la section que nous n’avions rien à craindre et que nous allions être prisonniers de guerre en Allemagne.

Dans la nuit les quelques soldats français qui s’étaient camouflés entre les tombes ont essayé de fuir et un d’ entre eux a été gravement blessé, et je n’ai pas su s’il est mort ou pas.

Ensuite la bataille de « Rémy » était finie.

__________________

Sébastien Abad est décédé en février 2000.
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Napoléon
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