Le 6e cuirassier à Nogent-Le-Rotrou (17 juin 1940)

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Le 6e cuirassier à Nogent-Le-Rotrou (17 juin 1940)

Message par BRH » Vendredi 02 Août 2019 11:13:45

Au 6e cuirassiers
Au petit jour, l’escadron Brisac rejoint le PC régimentaire à Nocé. Le 6e cuirassiers se retrouve au complet à l’exception de l’escadron de Villèle maintenu sur Nogent-le-Rotrou (232). Dans la journée, le régiment recule de quelques kilomètres pour se repositionner à St Cyr-la-Rosière.
Dans la région de Nogent-le-Rotrou (secteur de la 3e DLM) la situation est également délicate. Dès 5 heures, le lieutenant de Villèle expédie deux reconnaissances vers le nord. Une patrouille moto part pour la Loupe. La seconde, celle du lieutenant Scherer, avec les deux AMD et quelques motos remonte vers la Madeleine-Bouvet. Mission dangereuse car des appareils de la Luftwaffe tournent dans le ciel. Aux environs de Bretoncelles, la patrouille rencontre des fantassins de la Heer qui progressent dans les blés. L’AMD du maréchal des logis Poret s’arrête et ouvre le feu, bientôt suivie par celle du maréchal des logis Briot. Soudain à 700 métres, longeant une lisière, surgit une automitrailleuse ennemie (233). Du premier coup Briot la détruit. Pour s’assurer du résultat, il tire encore deux obus de 25 mm. Un second engin apparait à une distance légérement plus importante. La tourelle de l’AMD tourne et le maréchal des logis fait encore mouche du premier coup. L’engin flambe, deux membres de l’équipage s’en échappent sous le feu de la mitrailleuse de bord. Durant cette action, les fantassins allemands, très supérieurs en nombre, ont pris à parti les motocyclistes. Ces derniers se replient, couverts par les AMD qui avancent en inverseur. Sans la moindre perte, la patrouille parvient à s’extraire et regagne Nogent où elle rend compte.
Dans cette localité, le lieutenant de Villèle a organisé la défense. Ses pelotons se sont disposés aux points stratégiques. Vers midi, une colonne motorisée, précédée d’éléments à pied de la 11. ID, se présente sur la route nationale à l’entrée nord-ouest. Le peloton de l’adjudant-chef Bresson ouvre le feu à une distance de 500 métres, soutenu par les deux AMD qui se sont embusquées dans son secteur (234). Les Allemands ripostent faiblement mais incapable de progresser, ils se mettent à couvert. Quelques minutes plus tard, d’autres éléments tentent d’investir la Gare où les attendent les pelotons Avallet et Dhur. Un combat extrémement violent s’engage alors. Rafales après rafales, les FM, canons rougis, clouent sur place les assaillants qui enregistrent des pertes importantes. Un groupe d’allemands parvient à atteindre le poste d’aiguillage. De cette position métallique surplombante, ces fantassins espérent tenir la gare sous leur feu. Les AMD interviennent rapidement et détruisent “ce nid de guêpes”. Après une heure trente de combat acharné, faute d’effectifs suffisants et à bout de munitions, de Villèle ordonne le repli. Il décroche via la route du Theil et rejoint le régiment. Retrouvons le rapport de l’adjudant de Bretteville (235) : “Le lieutenant de Villèle m’envoie à 2 heures chercher le ravitaillement à 20 kms de là. Je pars avec un side-car et je trouve le PC à Nocé. Je reviens à Nogent-le-Rotrou à 3 heures. Je peux alors retrouver les pelotons Avallet et Dhur à l’extrémité de la gare. Mais tout le monde est en train de se reposer et rares sont ceux qui veulent manger. Seuls les hommes de guet acceptent quelques nouritures. La matinée se passe assez calme. Des infiltrations d’infanterie ennemie parviennent à percer notre défense. Les Allemands arrivent vers nous par colonnes massives. Les FM et les mitrailleuses tirent sans arrêt. Le maréchal des logis Rossard se brûlera les mains avec son FM bouillant. La voie ferrée, la gare sont tenues par l’ennemi mais ils subissent de lourdes pertes. A citer, l’hécatombe des Allemands dans le poste d’aiguillage. Mais vers 13 heures 30, la position n’est plus tenable”.
A 18 heures, le 6e cuirassiers reçoit l’ordre de faire mouvement sur St Come-de-Vair et Maisonneuve, car les Allemands sont signalés dans le secteur de Bellême (236). Le colonel Dario doit tenir cette position jusqu’à 21 heures, horaire de repli de la division. Eprouvant des difficultés dans son décrochage, le 12e RDP arrive en retard. Il faut donc l’attendre. A 22 heures, l’escadron Brisac et le PC font mouvement. Ils doivent assurer l’arrière-garde de la colonne ouest. L’escadron de Villèle doit patienter une heure de plus avant d’effectuer la même mission sur la route est.
Le régiment perçoit une nouvelle AMD qui est attribuée au brigadier-chef Héliou et constitue un groupe de combattants à pied (corps-franc). Dix citations seront accordées.

(232) Le peloton Avallet a rejoint l’escadron la veille au soir.
(233) Schwerer Panzerspähwagen Sd. Kfz. 231.
(234) Notons que ce combat se déroule pendant le ravitaillement en essence du peloton et qu’une citerne (maréchal des logis-chef Cayla) se trouve sur les lieux.
(235) Document SHAT Vincennes (34 N 464).
(236) Ce renseignement se révélera inexacte.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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BRH
 
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