de Dominique Lormier, éditions Le Cherche midi, 2010, 615 pages, retrace les combats héroïques des soldats Français contre les Allemands du 9 mai au 25 juin 1940. Les soldats et certains officiers ont fait honneur à la France et à sa tradition militaire malgré l'incompétence quasi général de l'Etat-major et de leurs stratégies, les problèmes de transmissions et de ravitaillement et bien souvent un matériel inférieur à celui des Allemands et avec une dotation inférieure pour les armées Françaises et le rôle ambigu des Belges et de leur peu de résistance à part quelques groupes isolés de chasseurs ardennais...
Voici le début de l'introduction :
"La bataille de France de mai-juin 1940 est l'un des sujets les plus méconnus de la Seconde Guerre mondiale. La mémoire collective n'a retenu de cet évènement tragique que l'image d'une véritable débâcle générale, marquée par l'effondrement de l'armée française en quelques jours. Les clichés ne manquent pas pour fustiger la prétendue couardise du soldat français en 1940. De fait, le sujet est souvent tabou, comme s'il s'agissait d'un secret de famille honteux. Pour beaucoup, cette bataille de six semaines évoque uniquement l'exode et la défaite. A en croire certains "historiens" anglo-américains, la campagne de 1940 n'aurait été qu'une simple promenade de santé pour l'armée allemande.
Cet ouvrage, reposant en grande partie sur des archives et des témoignages souvent inédits des deux camps, balaye toutes les idées reçues sur cette bataille. On découvre que, durant les six semaines de combat de mai-juin 1940, les pertes militaires allemandes ont été proportionnellement plus élevées que les six premiers mois de guerre sur le front russe en 1941 : 4 711 soldats allemands sont tués ou blessés par jour en mai-juin 1940 contre 4 222 en juin-novembre 1941. L'ensemble des pertes militaires alliés et germano-italiennes en mai-juin 1940 sont également plus lourdes que les trois mois de la bataille de Normandie en juin-août 1944 : 610 500 soldats alliés et germano-italiens hors de combat (tués ou blessés) en mai-juin 1940, contre 466 000 victimes militaires allemandes et alliés (tués ou blessés) en juin-août 1944.
Fait totalement méconnu, l'hécatombe de mai-juin 1940 est proportionnellement supérieure à ka bataille de Verdun en 1916 et à celle de Stalingrad en 1942-1943 : 13 566 soldats axistes et alliés sont tués ou blessés par jour en mai-juin 1940, contre 3 000 à Verdun en février-décembre 1916 et 8 600 à Stalingrad en septembre 1942-février 1943 !
LE général allemand Heinz Guderian écrit que " la bataille de France de mai-juin 1940 a été marquée par une suite ininterrompue de combats particulièrement sanglants ".
Du 10 mai au 25 juin 1940, l'armée allemande déplore 212 000 soldats hors de combat (49 000 tués et 163 000 blessés), 1800 chars détruits ou endommagés sur 3 039 engagés, sans oublier 1 559 avions abattus ou endommagés sur 3 900 engagés. L'armée française compte de son côté 342 000 soldats hors de combat (92 000 tués et 250 000 blessés), 1 900 chars perdus sur 2 262 engagés et 892 avions hors de combat sur 1 300 engagés. ..."