La France est-elle responsable de la rafle du Vel d'Hiv ?

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Re: La France est-elle responsable de la rafle du Vel d'Hiv

Message par JARDIN DAVID » Vendredi 19 Mars 2021 09:32:47

Bonjour à tous,
Pour ma part je ne vois pas pourquoi Vichy ne serait pas légitime, du moins en 1940. Avec ensuite une trajectoire allant du quasi plébiscite durant l'été 1940 (dommage qu'une consultation n'ait pas pu donner un avis dit démocratique sur les politicards de la IIIème ...) puis une cote qui plonge progressivement. L'idée du Vichy non avenu est une construction politique bien connue. Fut-elle nécessaire ?
Pour la résistance, tout est une question de définition et de forme. Dans les Vosges les passeurs ont commencé leurs traversées dès l'été 1940. Les premiers contacts ne visaient pas du tout à lutter contre Vichy, effectivement, mais à contrer les ennemis, qui étaient allemands, faut-il le rappeler. Pour ce que j'ai observé, les meneurs locaux étaient souvent cadres sup de l'administration, plus tard affiliés OCM (pas tous) et en contact avec le délégué local des services clandestins de l'armée d'armistice. GAD avant les GAD (1941 officiellement). Ces structures sont presque toutes démantelées en 1943, suite à dénonciations et imprudences. Ce n'était guère possible d'expliquer en 1945 que l'on s'organisait avec la bénédiction des autorités françaises du moment ... Bien entendu il était hors de question de le faire reconnaitre au moment d'écrire l'histoire officielle. Mis à part une rédaction typiquement communiste mais peu évidente à matérialiser, elle le fut régionalement par les anciens CDLR, tendance SFIO (pas tous) et francs-maçons (pas tous non plus). Apparu tardivement dans la montagne, ce réseau n'a de bonne foi pas tous les éléments qui permettent de rédiger un historique complet de la proto-résistance. Et quand il en dispose, ... il les arrange. OCM devient ainsi "un mouvement de cadres sans troupes", et plus question d'évoquer les services clandestins de l'armée.
Pour les maquis, ils ne peuvent apparaitre qu'avec la nécessité de camoufler des clandestins ou d'organiser une lutte armée de type militaire, ce qui n'est en réalité qu'une conséquence et non une cause. Dans mon secteur on trouve des clandestins isolés dès 1940 avec l'exemple bien connu du Guinéen Addi Bâ dans la plaine des Vosges. Cas largement monté en épingle pour des raisons que vous devinez. Le maquis réel, au sens de groupe permanent peut être daté de 1942. En 1943 on trouve différents petits groupes qui n'ont pas passé l'année (ex : premier maquis de la Chapelotte) mais ceux qui subsistent pratiquent une forme mixte : au bourg le jour, maquisard le soir. En 1944 de nouveaux groupes se montent avec des succès variés. Mais les fondements étaient en place en très tôt (encadrement) et l'armement disponible avait deux origines. Les nombreux stocks cachés en 1940 et quelques parachutages organisés ... par les anciens GAD. Mais il ne fallait pas le dire en 1945 !
JD
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Re: La France est-elle responsable de la rafle du Vel d'Hiv

Message par BRH » Vendredi 19 Mars 2021 10:35:59

L'idée de Vichy, nul et non-avenu date du 17 juin 1940 : elle a germé dans l'esprit de De Gaulle. Et pour lui, dès cette date, Vichy ne compte pas.

C'est évidemment excessif. Jusqu'au 10 juillet 40, le gouvernement Pétain respecte (peu ou prou), la légalité républicaine. Le 11 juillet marque une rupture, une usurpation du pouvoir. Dès ce moment, Vichy sombre dans l'illégalité. Et ce d'autant plus qu'une autre autorité s'est dressée contre le maréchal.

Quant à sa légitimité, le débat est sans fin... Je considère (mais c'est une opinion personnelle) que Vichy n'est plus légitime, du jour où Pétain nomme Laval vice-président du Conseil (17 avril 1942), car cette nomination est imposée par les Allemands. Pétain ne le fait pas volontairement, ni de gaité de coeur. Il cède à la pression nazie et ne s'en cache pas autour de son entourage. On est vraiment -dès ce moment- en présence d'une autorité de fait inféodée à l'ennemi.

Enfin, le 11 novembre 1942, la fiction d'un Vichy indépendant disparaît tout à fait. Sur ce point, il ne devrait plus y avoir aucun débat.

Merci à JD pour ses précisions sur la résistance dans les Vosges.
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Re: La France est-elle responsable de la rafle du Vel d'Hiv

Message par Auguste » Dimanche 28 Mars 2021 10:25:01

Autorité de fait, inféodée à l'ennemi. Donc, la France n'est pas responsable des actes accomplis par cet autorité de fait, au moins depuis le 17 avril 1942. Mais je dirais plutôt dès la rencontre de Montoire...
Auguste
 
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Re: La France est-elle responsable de la rafle du Vel d'Hiv

Message par BRH » Samedi 23 Juillet 2022 09:03:26

Réaction salvatrice de François Delpla aux derniers développements sur la rafle du Vel d'hiv :

SUR LES COMMÉMORATIONS OFFICIELLES DE LA RAFLE DU VÉL D'HIV ET PLUS GÉNÉRALEMENT SUR LE RÉGIME DE VICHY, SUR LE PÉTAINISME, LE NAZISME ET HITLER

Par François Delpla *, le 22 juillet 2022

La carence principale des commémorations officielles de la rafle du Vél d'Hiv, accentuée de quinquennat en quinquennat, porte sur le rôle du nazisme :
« Pas un soldat allemand n'a participé » : cette phrase était la seule allusion à l'existence d'une occupation étrangère nazie dans le discours de François Hollande en 2012 et celui d'Emmanuel Macron en 2017.

Je ne sais pas si les protestations (les miennes étant exprimées par un billet quasi-annuel sur mon blog) ont fini par porter, mais le président Macron, le 17 juillet 2022, tout en reprenant la même antienne, l'a fait précéder quelques lignes plus haut de l'idée que des « Juifs français et étrangers (...) furent victimes de l'Allemagne nazie et de la France de Vichy ». Après ce service minimum, le caractère français du crime s'est étalé sans vergogne :

« ... pas un seul soldat de l'Allemagne nazie ne prit part à la rafle des 16 et 17 juillet 1942. Tout cela procédait d'une volonté et d'une politique gangrenée par l'antisémitisme, initiée dès juillet 1940 et dont les racines plongeaient dans les décennies de notre histoire qui précédaient. Le 3 octobre 1940, de sa propre initiative, l'Etat français avait institué un statut particulier des Juifs, un statut que le maréchal PÉTAIN, de sa main même, avait rendu encore plus odieux. »

Emmanuel Macron aurait pu ajouter : « Hitler ? Je ne connais pas ! ».

C’est en effet ce qu’enseigne le premier magistrat de France, tout en prétendant sacrifier à un « devoir de mémoire ».

Il ne le précise pas mais il suggère, tout comme le font ses mentors, qu’un coup d'Etat des antidreyfusards aurait eu lieu dans l'Hexagone les 16 et 17 juin 1940. Cette suggestion lancinante jamais énoncée ignore le contexte militaire et politique, intérieur et extérieur, de la France et des dirigeants politiques, administratifs et militaires français, à ces dates.

Il se vante aussi de respecter le travail des historiens et de s'en inspirer.

Or trois auteurs d'expression française, Barbara Lambauer, Laurent Joly et Tal Bruttmann, ont depuis le début de ce siècle tempéré l'approche paxtonienne, hégémonique depuis les années 1970, d'un Vichy prenant des mesures antisémites indépendamment de l'Allemagne.

Ils ont montré que dans l'élaboration du premier statut des Juifs (du 18 octobre et non du 3 octobre 1940), l'occupant surveillait de près les choses et mettait plus que son grain de sel dans ces affaires-là.

J'ai pour ma part, après des affirmations du même ordre dans mon livre sur Montoire (1996), développé cette analyse dans un ouvrage de 2019 en mettant en lumière le rôle majeur du très haut dirigeant SS Werner Best, en poste à Paris début août 1940, pour deux ans.

Sous les habits d'un dirigeant de haut rang de Wehrmacht en France basé à Paris, Werner Best est non seulement SS mais surtout l'un des co-fondateurs avec Reinhard Heydrich du SD.

C'est clairement l'homme d'Hitler à Paris pour coiffer la zone nord et la zone sud. C’est l’homme d'Hitler en France. C’est un relai en ligne directe.

L'antisémitisme existait en France bien avant l'Occupation, comme il existait en Russie, en Pologne, dans les pays anglo-saxons ... et en Allemagne avant le nazisme.

Ce dernier a apporté une innovation, sans laquelle la rafle du Vél d'Hiv, décidée par les nazis, était tout simplement inconcevable : l'idée que les Juifs sont par nature des ennemis du genre humain. Ils seraient nuisibles à tous les peuples et la « solution » ne pourrait être qu'un meurtre, universel et exhaustif, comme en témoigne un chapelet de métaphores médicales ou agricoles : bacilles, tumeur, parasite, vermine, phylloxéra, etc. A cela s'ajoute un sentiment d'urgence : les Juifs, selon les nazis, aspirent à la domination mondiale, ce qui provoquerait la disparition de l'humanité elle-même comme celle de tout organisme dominé par son parasite ; la défaite allemande de 1918 les a mis sur le chemin de cette domination ; Hitler est, selon lui-même, le chirurgien désigné par la Providence pour traiter ce cancer, en phase terminale mais encore opérable.

Ce délire pathologique est hélas secondé par une habileté politique hors du commun.

C'est ainsi que l'Allemagne, qui a besoin impérativement d'une guerre, et même de plusieurs, pour accomplir le programme hitlérien, tire l'épée en septembre 1939 avec un différentiel de préparation et de détermination maximal par rapport à ses adversaires. De quoi écraser la France après la Pologne, pour peu qu'un coup militaire audacieux sur la Meuse soit couronné de succès. Ce qui advient. Hitler est alors bien parti pour mourir ... de vieillesse.

Car il comptait, après avoir crucifié l'armée française, rétablir la paix générale en obtenant la résignation de l'Angleterre. C'est ce qu'empêche le remplacement in extremis de Chamberlain par Churchill, pour des raisons politiques et institutionnelles britanniques.

Churchill n’était qu’un premier ministre de transition qui n’était même pas président du parti conservateur. Halifax devait être le Premier ministre appeaser, sans la volonté de Chamberlain de garder la présidence du parti. Hitler comme Paul Reynaud attendaient Halifax. Hitler se résigne à envahir le territoire français mais il compte bien, en imposant à la France un armistice à la fois dur et doux, signé le 22 juin mais en vigueur le 25, obtenir le retour au pouvoir à Londres des appeasers et, enfin, la paix. Churchill sauve de justesse son gouvernement et l'état de guerre. Dès lors l'armistice franco-allemand, d'une menace contre Londres, se mue en un carcan durable pour la France. Laquelle aurait tout intérêt à renouer son alliance avec l'Angleterre : il s'agit de l'en dissuader par un mélange de menaces et de promesses, dosé au jour le jour.

Dans le cas du retour de la paix en 1940, que seraient devenus les Juifs ? C'est assez facile à savoir, grâce à des documents allemands montrant que le traité anglo-franco-allemand aurait comporté la cession de Madagascar, colonie française, afin d'y créer un « État juif ». Mais celui-ci aurait vu toutes ses relations extérieures contrôlées par les SS, également encasernés sur place pour parer à toute révolte : un « grand ghetto », disent encore ces textes. À coup sûr, il se serait agi d'un mouroir, d'envergure planétaire.

Ces acquis relativement récents de la recherche (notamment dans un livre de 1997 sur le « plan Madagascar ») tracent leur chemin dans un maquis de préjugés solidement enracinés, et entachés de préoccupations politiciennes.

Concernant Vichy, la sous-estimation des qualités de chef d'Hitler fait de grands ravages : comme on ne veut pas comprendre qu'il surveille la France comme du lait sur le feu, on a tôt fait de concevoir un Vichy autonome, héritier direct des antidreyfusards, mu par un antisémitisme bien de chez nous ... en passant sous silence le fait que ses parrains intellectuels, de Fourier à Maurras en passant par Proudhon, Toussenel, Baudelaire et Drumont, étaient loin de nourrir des projets de meurtre systématique, et bien plus loin encore de conduire une action politique dans ce sens.

La présentation officielle des faits concernant la rafle du Vél d'Hiv, omet pour l'instant une distinction essentielle entre l'exécution de la rafle sur le terrain, par des personnels de nationalité française, et la décision. La décision est exclusivement allemande, comme l'est un encadrement de SS invisible au public, mais très attentif. Ainsi, la vision, longtemps dominante, cependant aujourd'hui totalement obsolète, du régime nazi comme une « polycratie », est poussée à un degré inouï si on pense que le pouvoir résidait aussi sur les bords de l'Allier. Pétain était-il un polycrate quasi nazi qui aurait imposé sa volonté politique et idéologique à Hitler ? Il n'y avait pas davantage de polycrate nazi à Berlin qu'à Vichy. Hitler était aux manettes.

Une vision exacte d'Hitler, ne minorant ni sa folie ni ses talents, voit lentement le jour. Il devient urgent de prendre la mesure du personnage pour mettre au point des stratégies contre les racismes d'aujourd'hui, beaucoup plus étendus, multiformes et élémentaires.

Ces racismes sont solubles dans la démocratie, pour peu qu'on en porte haut le drapeau en cherchant et en publiant la vérité historique, sans tabous ni dissimulation.

La dégénérescence idéologique et ahistorique des thèses paxtoniennes n'est que l'avatar d'une histoire scientifique mal conduite et reprise par les politiciens et les idéologues.

* François Delpla, le 22 juillet 2022
ž ancien élève des classes préparatoires aux grandes écoles du lycée Louis-le-Grand.
ž ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (rang d'entrée : second).
ž agrégé d'histoire.
ž docteur en histoire.
ž habilité à diriger des thèses – HDR.



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Re: La France est-elle responsable de la rafle du Vel d'Hiv

Message par BRH » Vendredi 29 Juillet 2022 21:48:49

En outre, F. Delpla nous donne un lien vers l'émission des dossiers de l'écran consacré à Pétain durant la IIème guerre mondiale :

https://www.youtube.com/watch?v=cTkZ70SRViU

Débat passionnant (1975) avec les témoins de l'époque.
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Re: La France est-elle responsable de la rafle du Vel d'Hiv

Message par BRH » Dimanche 31 Juillet 2022 20:53:14


http://lapresguerre.over-blog.com/2019/ ... -1976.html

ANALYSE DE LA REDIFFUSION DES DOSSIERS DE L'ÉCRAN PÉTAIN 1976
19 NOVEMBRE 2019
Le 28 septembre 2019, la chaîne LCP a passé de larges extraits du Dossier de l'Ecran de mai 1976 consacré à Philippe Pétain dans le cadre de l'émission Rembob'INA qui rediffuse d'anciennes émissions de télévision ayant eu une importance historique, culturelle ou autre.

L'émission mettait face à face deux camps : trois anciens résistants (Pierre-Henri Teitgen, Henri Frenay et Pierre Lefranc) d'une part, trois défenseurs de Pétain (l'amiral Gabriel Auphan, l'avocat Jacques Isorni, et Louis-Dominique Girard, ancien chef du cabinet civil) d'autre part, et au milieu trois historiens (Robert Paxton, Henri Michel président du comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale , Jean Vanwelkenhuyzen, directeur du Centre de recherches et d’études historiques de la Seconde Guerre mondiale de Bruxelles) ainsi qu'un journaliste, Jérôme Pasteur. (1a) L'émission se composait d'un film d'actualité sur Pétain suivi d'un débat.

Les morceaux choisis en 2019 étaient encadrés par un débat introductif et une analyse à titre de conclusion auxquels participent Marc Ferro, Fabrice Grenard, Guy Darbois et Agnès Chauveau.

Cette émission et son commentaire sont autant intéressants pour ce qui est dit que pour ce qui est passé sous silence.

De persistants silences

Où sont les femmes ?

La première chose qui nous frappe est l'absence totale de femmes parmi les intervenants de 1976, même le journaliste qui annonce l'émission dans le journal télévisé est un homme, ce n'est pas relevé par les commentateurs de 2019.

Nous notons également l'âge des participants, assez élevé ce qui est logique puisque le débat réunit des "anciens combattants" des personnes impliquées à l'âge adulte dans les évènements des années 40, le plus jeune étant l'historien Robert Paxton qui apparait malgré sa maitrise du sujet perdu dans cette querelle franco-française ce qui est relevé par les commentateurs de 2019.

Le fait que tous les participants du débat étaient des hommes âgés nés bien avant les principales lois accordant l'égalité juridique aux femmes explique parmi d'autres choses que les femmes tondues soient un angle mort de ce débat. La seule mention de l'existence d'une femme est faite par Patrick Cohen en 2019 qui rappelle le refus de Marie-Madeleine Fourcade d'y participer puisqu'elle estimait dans le cadre d'un communiqué commun avec d'autres résistants "inacceptable qu'on mette sur le plateau d'une même balance, résistants et collabos." Rappelons que celle-ci a été la seule femme à avoir dirigé un réseau de résistance, ce qui n'a pas été considéré comme suffisant pour lui décerner le titre de compagnon de la libération. (2)

Argumentations à fronts renversés

Nous notons que les anciens résistants développent principalement une argumentation militaire et politique l'argumentation juridique est résiduelle et sanctionnatrice, alors que les pétainistes développent principalement une argumentation juridique protectrice, voire "droitdelhommiste" alors que nombre d'entre eux n'ont eu que faire de l'application du droit lors de leur présence au pouvoir. Ce jeu à fronts renversés aboutit par moment au rejet par les résistants présents sur le plateau de la pertinence d'une analyse juridique des faits alors même que la résistance avait pour objectif de rétablir l'état de droit et que l'après seconde guerre mondiale a fait preuve d'importantes innovations en matière de droit international des droits de l'homme. (1d) Les commentateurs de 2019 en viennent à conclure que l'argumentation juridique ne fait en l'espèce pas sens, pourtant le droit fait toujours sens mais c'est au moment où le droit cesse de s'appliquer que le grand public s'en rend vraiment compte puisque tout un chacun devient potentiellement victime de l'arbitraire.

L'argumentation juridique en défense de Pétain se compose d'une passe d'arme sur la légalité de l'armistice et le contenu de la convention de La Haye.

L'amiral Auphan rappelle que les communistes en 1940 ne résistaient pas encore et considère que le viol de la convention d'armistice a été du fait des communistes qui ont transformé le conflit en guerre subversive. De première part il sous entend qu'il y a des bons résistants : les non communistes et des mauvais résistants : les communistes, de deuxième part il dit que la résistance s'est transformée en guerre subversive, or c'est ainsi que d'anciens résistants qualifiaient l'insurrection algérienne.

Si l'amiral Auphan attaque les communistes c'est sans doute parce que les absents ont toujours tort : il n'y a aucun résistant communiste sur le plateau - Teitgen est MRP donc centriste, Frenay gauche modérée anticommuniste, Lefranc est RPF donc gaulliste - ont ils refusé pour ne pas se compromettre avec des collaborateurs ? Pour ne pas répondre à de gênantes questions sur le pacte germano-soviétique ? N'ont ils pas été invités ? Les commentateurs de 2019 restent muets à ce sujet.

L'argumentation juridique offensive est menée par Teitgen qui rappelle la sanction de la peine de mort prévue dans le code pénal pour les infractions commises par les Miliciens, tandis qu'Isorni répond qu'il a toujours lutté contre la peine de mort.

Le discours de Teitgen devient à moment donné totalement inacceptable pour des auditeurs de 2019 lorsqu'il dit qu'en temps de guerre la priorité n'est pas de préserver les vies humaines :

"Quand on est en guerre, en guerre ! est ce que le seul souci c'est d'économiser des vies humaines ?"

Cet état d'esprit se retrouve dans les propos d'Henri Frenay qui explique très simplement qu'il a refusé de faire passer Joseph Darnand en Angleterre juste après le sabordage de Toulon du 27 novembre 1942 en lui disant qu'il était allé trop loin [dans la collaboration] et qu'il fallait aller jusqu'au bout. Et il conclut que suite à son refus, Joseph Darnand a fondé la Milice qui a causé tous les morts rappelés par Pierre-Henri Teitgen. Sur le moment, Henri Frenay ne semble pas réaliser que non seulement des personnes ayant travaillé pour Vichy ne se sont ralliées à la France Libre qu'après cette date, mais encore qu'il a peut être pris une mauvaise décision. Sauf si après un éventuel passage du côté allié, Joseph Darnand avait commis ou fait commettre les mêmes atrocités au nom de la résistance ... Mais il est vrai qu'économiser des vies humaines n'était pas le sujet ... (3)

Henri Frenay dit également avoir "beaucoup de respect pour les gens qui mettent leur peau au bout de leur fusil et pour Bassompierre, je me serais découvert devant le peloton d'exécution, il a combattu contre nous"
Que deviennent les civils si la fraternité d'armes compte à ce point ? N'ont ils pas droit au respect ?

Au vu des remarques précédentes on ne peut que relever le paradoxe consistant à insister sur le nombre de morts et les sacrifices des résistants, tout en levant les yeux au ciel lorsque des contradicteurs parlent d'économiser des vies.

Ce n'est pas si contradictoire si on garde à l'esprit que la vie humaine dans les médias et le monde politique n'avait pas le même prix en 1976 et en 2019, il a fallu par exemple attendre les années 2010 pour que le nom des soldats tombés en OPEX soient communiqués aux journaux télévisés, que des hommages officiels télédiffusés leurs soient rendus quel que soit leur grade et qu'un monument leur soit dédié. (4)

L'amnistie

Si des arguments juridiques sont développés de part et d'autre, nous déplorons le silence tout autant réciproque sur le vote des amnisties de 1947, 1951, 1953.

Après guerre, les pro-Pétain voulaient l'amnistie pour sortir de prison ou faire sortir de prison leurs amis, les anti-Pétain savaient que des résistants avaient commis des actes qui pouvaient relever du crime de guerre. Les deux parties avaient intérêt à ce que dans certaines circonstances, la justice ne passe pas et que l'oubli se fasse. La présence de François Mitterrand parmi les parlementaires ayant voté la loi d'amnistie est significative. Le devoir de mémoire n'était pas encore ce qu'il est aujourd'hui.

Ce dernier élément explique aussi pourquoi le droit était un sujet qui fâche.

Fabrice Grenard était intéressant bien qu'en retrait, nous l'avons connu plus incisif au moment où il avait écrit son livre sur les faux maquis, dommage, il avait brisé un tabou.

Des tabous brisés non sans paradoxes

Jacques Isorni inconoclaste apparent

Certains arguments de Jacques Isorni laissent songeur. Il défend par exemple la pertinence de l'armistice de 1940 en considérant qu'il "a empêché que les allemands traversent l'Espagne pour aller en Afrique du Nord."
On peut légitimement se demander si Francisco Franco qui a laissé l'Espagne à l'écart du conflit aurait accepté une chose pareille. Il est plus probable que Franco aurait réagi comme Ioannis Metaxas, le dictateur grec qui a refusé l'ultimatum de Mussolini en 1940, et en aurait profité pour faire une sorte de réconciliation nationale contre l'ennemi extérieur païen et allié de l'Union Soviétique et les troupes allemandes, telles les troupes napoléoniennes, se seraient embourbées en Espagne.

Jacques Isorni joue aussi sur les contradictions d'une époque dont on ne voulait pas admettre la complexité en ce temps là, en rappelant que François Mitterrand a reçu la francisque, ce que peu osaient dire avant 1994 et la publication d' "Une jeunesse française."(5)

La défense de Pétain est facilitée par le discours même qui se développait dans les médias selon lequel le maréchal Pétain était gâteux et manipulé par son entourage, d'ailleurs le commentaire du film fait à partir d'images d'actualités et commandé à Guy Darbois pour les besoins du présent débat, énonce : "c'est Laval qui décide de tout dans le cadre des exigences de Hitler."

Jacques Isorni jette en pâture le chiffre de 100 000 morts liés à la répression à la libération qui bien que cité par le ministre de l'intérieur socialiste Adrien Tixier et appuyé par une citation de François Mitterrand n'en est pas moins faux.

Ce chiffre issu d'assertions gratuites de médias américains (6), provisoirement conforté par une enquête de gendarmerie à la méthodologie confuse et repris par les collaborationnistes après guerre en dépit des dénombrements postérieurs, a eu pour seul effet de décrédibiliser les revendications des victimes civiles de faits de résistance, et de mettre en lumière - si on peut dire - ceux qui le revendiquent. L'unique but de Jacques Isorni étant la défense de Pétain, il n'a que faire des victimes civiles qui ne sont que des chiffres et plus le chiffre est élevé, mieux cela sert sa démonstration.

Un débat télévisé même s'il se veut sérieux reste un spectacle où les effets de manche ont la priorité, la télévision ne connait pas les notes en bas de page.

Des anciens résistants iconoclastes sans le savoir ?

Il n'en reste pas moins que l'attitude des résistants pose question. Lorsque Jacques Isorni cite le chiffre de 100 000 exécutions sommaires, le contradicteurs disent d'abord "non", au lieu de "non le chiffre est inexact", ce qui pourrait laisser croire à un spectateur peu attentif qu'il n'y a eu aucune exécution extrajudiciaire. Ensuite la contradiction se fait sur le mode, "elles n'ont pas été décidées par le gouvernement", ce qui a son importance juridique mais ne console pas les familles des victimes civiles. Enfin, la contradiction devient factuelle "vous multipliez les chiffres par dix" et nous pouvions craindre que le débat ne vire à la querelle de chiffres et n'oublie l'humain, comme si dix mille morts étaient quantité négligeable.

Mais ce débat avait quelque chose de remarquable, Pierre-Henri Teitgen partisan du chiffre de quatorze mille morts admet qu'il s'agissait de quatorze mille morts de trop. Son attitude est peut-être motivée par le souhait de tempérer ses propos précédents sur l'inanité de l'économie de vies humaines en temps de guerre ainsi que les propos d'Henri Frenay sur le passage avorté de Joseph Darnand à Londres, mais aussi par sa probable connaissance des évènements de Monterfil qui ont déjà donné lieu à un article sur le présent blog (6) et des évènements de Scaer que je traiterai ultérieurement. Une chose est certaine, il a saisi le procureur général près la cour de cassation en date du 28 août 1946 pour former pourvoi dans l'intérêt de la loi de sorte à casser des jugements de validation rétroactive de condamnation à mort intervenus à Cahors postérieurement à des exécutions opérées sans jugement sous de faux prétextes de collaboration. Lesdits jugements ont été cassés quelques jours plus tard, le 31 août 1946. (8) (9) Florent Schroetter, Mayer et Roger Dahan faisaient partie des 63 personnes exécutées.

L'historien Henri Michel pense également qu'il s'agit sans doute de quinze mille de trop mais tempère en disant qu'on était en pleine guerre civile, ce qui est intéressant puisque pendant longtemps le vocable "épuration - guerre civile" faisait partie de l'argumentaire pétainiste.

Autre fait remarquable que personne ne relève ni en 1976 ni en 2019, Pierre-Henri Teitgen, encore lui, admet que Pétain a engagé la responsabilité de la France.

"Vous croyez que ce n'est que lui qu'il a déshonoré ? ces crimes abominables, j'en ai cité quelques uns parmi des centaines, ces crimes abominables, mon cher Isorni c'est la France qu'il déshonorait aux yeux du monde, eh bien pour sauver ses enfants on n'humilie pas on ne déshonore pas sa femme."

et que les policiers français ont participé à la livraison d'otages

"On livre des otages, on s'en va dans des prisons, des fonctionnaires français, des policiers français en uniforme français, au nom du maréchal de France, on s'en va dans les prisons chercher six pauvres malheureux qu'on avait jugé dans les mois précédents condamnés à quelques semaines, à quelques mois de prison, on les emmène devant des sections spéciales on en condamne trois à mort, on les guillotine le lendemain matin, Pétain ne les a pas graciés."

et à la déportation des juifs.

"J'en ai vu débarquer des milliers de mes yeux au camp de Gurs et c'était des gendarmes français qui les poussaient dans le camp, et dans les semaines qui ont suivi on les a envoyé aux Allemands pour qu'ils les brûlent à Mauthausen. C'était çà la collaboration avec des remords après ,des scrupules peut-être, mais c'est une abomination, c'est une participation au génocide, crime abominable réprimé par le code pénal sous les sanctions les plus sévères."

Pourtant aucun français n'avait été encore condamné pour cela (1c) et il faudra attendre 1995 pour la France par la voix de Jacques Chirac cesse de nier l'évidence et reconnaisse la responsabilité de la France dans la déportation des juifs. Teitgen a t'il réalisé que son insistance sur la participation des policiers français à la déportation des juifs et à l'arrestation des otages destinée à souligner très justement l'action néfaste de Pétain remettait en cause le mythe de la poignée de misérables et de la non-responsabilité de la France dans la politique de collaboration ?

Ce mythe de la France unanimement résistante est également dynamité par le commentaire du film de 1976 selon lequel "le maréchal conserve aux yeux d'un grand nombre de Français son prestige intact." Il est particulièrement intéressant de noter que selon la chronologie du film, nous sommes après 1943, alors que la majeure partie des historiens et des émissions de vulgarisation historique, expose que les Français se sont détournés de Pétain à partir de l'invasion de la zone sud et de la mise en place du STO.

Henri Frenay va dans le même sens et se dédit par rapport à ses propos de 1944 où il évaluait les personnes ayant collaboré à quelques milliers (3) en disant "il y a une responsabilité écrasante, le maréchal Pétain en raison de son prestige, en raison de son immense popularité a égaré une masse d'excellents français."

Pourtant Agnès Chauveau note que le documentaire "Le chagrin et la pitié" tourné en 1969 et qui présente de longs entretiens avec des personnes de Clermont Ferrand tant résistantes que pétainistes sera interdit de diffusion télévisée de 1971 à 1981. Le général de Gaulle considérant que les français n'ont pas besoin de vérité mais d'espoir... (10)

Marc Ferro en 2019 évoque avec pertinence ses souvenirs personnels pour confirmer la popularité de Pétain sous l'occupation "Je me souviens qu'au maquis sur ce problème qu'on abordait pas mais sur d'autres, on jugeait en gros que Pétain on en parlait pas dans le maquis, on parlait de Laval, on parlait de Darnand, on parlait de qui vous voulez mais de lui tabou, pourquoi ? parce que çà nous aurait divisés, parce qu'il y en avait qui étaient plus anti vichystes qu'anti Pétain, et d'autres plus anti allemands qu'anti vichystes, et puis il y a eu une sorte d'escalade des haines, pour nous l'ennemi c'était d'abord l'allemand, et puis moi je jugeais comme tous mes camarades que Pétain était trop vieux que c'était pas sa faute, ce sont les travaux d'historiens qui ont fait le point sur la culpabilité quasi intégrale de Pétain."

Notons qu'Henry Russo qui a vu l'émission de 1976 en direct et la commente en 2000 (1b) et Sorj Chalandon qui la commente en 2005 (11) n'ont pas non plus relevé les conséquences induites par l'argumentation conjointe de Teitgen et Frenay.

Les intervenants de 2019 sur la réserve

A la demande de Patrick Cohen sur la pertinence de faire le débat en 1976 Marc Ferro et Fabrice Grenard répondent par l'affirmative, tandis que Guy Darbois trouve "tout à fait louable" que les "grands patrons de la résistance qui ne supportaient pas qu'on puisse faire la moindre allusion au rôle de Pétain." Alors qu'il n'appartient pas à la mission de l'historien de ménager les susceptibilités des uns et des autres.

Marc Ferro détaille sa position de la façon suivante et rend un avis moins défavorable à la répression à la libération que ceux de Teitgen et Henri Michel en 1976.

"Marc Ferro - oui il fallait le faire parce que la résistance a été effacée d'une certaine façon par tout ce qu'on a dit sur la répression qu'il y a eu contre les pétainistes après guerre, c'est à dire que dans les années 46-50 etc... c'était les résistants les coupables et les vraies victimes, c'était Sacha Guitry, toujours ces gens qu'on arrêtait qui pouvaient se défendre, qui avaient toujours de bonnes raisons, n'est ce pas, et les résistants apparaissaient un peu comme des violents qui avaient commis des crimes et sur la défensive.
Patrick Cohen - à cause de la violence de l'épuration?
Marc Ferro - pas si violente qu'on le dit, faut pas exagérer, bon elle a existé, elle a été en partie scandaleuse lorsqu'il y a eu des exécutions sommaires là ici et ailleurs, on le sait, mais enfin sans vouloir comparer aux autres pays, elle a été vingt fois plus faible que dans les autres pays d'Europe, mais ce n'est pas ce que je veux dire, ce que je veux dire c'est que l'esprit de la résistance qui triomphait en 1945 46 47 a été peu à peu recouvert par une presse libre n'est ce pas, des jérémiades et des plaintes de tous ceux qui avaient collaboré et qui disaient que la défense n'était pas une vraie défense, que les avocats n'avaient pas toutes les possibilités et si bien que c'était peu à peu les résistants qui devenaient les coupables, c'est çà que je veux dire."

Le général de Gaulle a dit au sujet de la guerre d'Algérie "Le sang sèche vite" (12) pour illustrer le fait que tout cela serait bien vite oublié. Réponse d'homme. Une femme sait que le sang frais peut être nettoyé alors que le sang séché est quasi impossible à faire disparaître sur un support textile, de même sur le tissu qu'est étymologiquement l'histoire, le sang séché ne s'efface qu'au prix de laborieux et précautionneux efforts.

(1a) Henry Rousso, Histoire et mémoire des années noires, Institut d’études politiques de Paris
Juin 2000, Rousso_Henry_Histoire_Mémoire_Années_noires (1) https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01577863/document p 11

(1b) op cit p 11

(1c) "Paul Touvier, objet de la première instruction ouverte en France pour crimes contre l’humanité (novembre 1973), Jean Leguay, premier Français à avoir été inculpé de ce chef d’accusation (mars 1979), Maurice Papon (inculpé une première fois en janvier 1983, puis, après annulation de l’instruction, inculpé une deuxième fois en juillet 1988), et enfin René Bousquet (inculpé en mars 1991, après de nombreuses péripéties), sans conteste le plus lourd de ces quatre dossiers. L’assassinat de ce dernier, le 8 juin 1993, accentue encore plus les frustrations, d’autant que la rumeur court que certaines de ces procédures, et en particulier celle concernant l’ancien secrétaire général à la police de Vichy, ont été plus ou moins «freinées» par le président de la République –ce que l’intéressé a confirmé lors de son intervention télévisée du 12 septembre 1994." op cit p 75

(1d) "Si l’on excepte le précédent plus ou moins avorté des procès de Leipzig et des autres procès qui suivirent la défaite de l’Allemagne impériale en 1918, c’est une innovation majeure. Pour la première fois, des tribunaux entreprennent à une très vaste échelle, et avec un relatif succès, de codifier, d’analyser et de délivrer des sentences à la suite d’une guerre mondiale et d’une série de conflits internes et de guerres civiles. C’est la première fois que le droit et la justice proposent ainsi, à une vaste échelle, une première interprétation, une première narration de l’événement à peine terminé, et ce avant tout regard de nature historique. Et ces interprétations judiciaires ont revêtu, par définition, un caractère officiel et normatif. (...) Il est important de rappeler à cet égard que la «seconde épuration», au moins en France, a entraîné un sérieux bouleversement juridique. À l’encontre d’un principe juridique ancestral, c’est la première fois que des poursuites sont rouvertes après que plusieurs amnisties ont été prononcées ou que la prescription a commencé à courir." op cit p 91-92

(2) Sur 1038 compagnons de la libération nous comptons 6 femmes, dont 4 ayant reçu cette distinction à titre posthume, une l'ayant reçu alors qu'on la croyait morte et une seule l'ayant reçu de son vivant !

(3) Si Henri Frenay a abandonné la défense du mythe de la poignée de misérables qu'il défend dans le texte suivant, son état d'esprit n'a pas beaucoup varié depuis 1944 concernant la préservation des vies humaines "Mis à part quelques milliers de traîtres qu'il nous faudra porter en terre, quelques milliers de trafiquants gras et insolents que la loi républicaine dépouillera et châtiera, c'est toute la Nation que le gouvernement convie à une éclatante et populaire démonstration de la volonté des Français..."
[Henri Frenay, ministre des prisonniers, le 22 novembre 1944 "il faut d'abord gagner la guerre"]
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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