La panique de Bulson...

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Message par BRH » Vendredi 05 Octobre 2007 17:51:29

J'ai parcouru ce travail, Daniel. Beau boulot.

Toutefois, je ne vois pas ce qui peut permettre de ne pas parler de panique à Bulson. Si les équipages des ouvrages le long de la Meuse ont fait leur devoir, il est bien évident que l'artillerie n'a pas fait le sien en cédant à un mouvement de panique.

On ne peut qualifier autrement les faits quand les colonels quittent leur PC sans ordres et n'en réfèrent pas aux autorités supérieures. Un tel gâchis en 1914 aurait mené ses protagonistes en cour martiale !
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Message par Daniel Laurent » Samedi 06 Octobre 2007 09:52:10

Bonjour,

Les veritables paniques que nous avoins trouve (Car nous sommes deux a avoir redige ce papier) ne concernent que quelques unites d'artillerie qui ont ete mal renseignees par des communications defaillantes.

Or la legende, qui court toujours, dis que 20 000 hommes ont reflues en panique.

En fait, ils on retraite, parfois dans le desordre, emptere dans les premiers convois de l'exode, marteles par l'artillerie, les chars et l'aviation allemande.

C'est la decouverte de la contre-attaque francaise du 14 au matin, tout a fait surrealiste vu les forces en precense, qui nous a decide a gratter le sujet.

Et cela nous a valu, apres publication, de recevoir cet email de M. Gressbach, le chef de char du 7BCL qui nous a donne son temoignage :

C'est avec émotion que j'ai lu "Ceux de Bulson", papier extrèmement bien documenté. Merci de rendre justice à ces combattants qui n'ont pas démérité.


Mission accomplie.
:D
Cordialement
Daniel
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Message par BRH » Samedi 06 Octobre 2007 10:04:33

En effet, la fonction "edit" n'est plus disponible, compte-tenu de ce que certains posteurs suppriment leurs messages unilatéralement.

Nous suivons donc l'exemple d'un autre forum: mêmes causes, mêmes effets... :wink:

Pour revenir au sujet, le repli hâtif et inconsidéré de certaines unités d'artillerie en a entraîné bien d'autres. Faute de renseignements, du fait que l'artillerie était les yeux et les oreilles de la 55è DI, aucun renfort ne fut envoyé sur la ligne de front le soir du 13 mai.

Le 7ème BCC était rattaché à la IIème armée, pas à la 55è DI. :wink:
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Message par Daniel Laurent » Samedi 06 Octobre 2007 11:24:09

BRH a écrit :En effet, la fonction "edit" n'est plus disponible, compte-tenu de ce que certains posteurs suppriment leurs messages unilatéralement.

Allezvoir sur passion-histoire : La fonction Edit, supprimee pour les memes raisons qu'ici (Et que je comprends...) a ete retabie MAIS n'est valable que 15 minutes. Largement suffisant pour corriger les fotes de frapeux.
Le 7ème BCC était rattaché à la IIème armée, pas à la 55è DI. :wink:

Je parles du 7eme BCL qui participa aux cotes du 213 RI a la tentative de contre attaque du 14 mai.
Cordialement
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Re: La panique de Bulson...

Message par BRH » Lundi 25 Août 2008 10:45:59

Un extrait sur ce qui c'est passé un peu avant la panique de Bulson...


Image
Frieser dans "Le mythe de la guerre-éclair" :

Pour la 10e Panzerdivision, la tentative de franchir la Meuse fut un échec sur toute la ligne. Il y eut cependant une exception, le groupe franc de l'adjudant de Sturmpioniere Rubarth. Ce dernier était chef de section dans la 2e compagnie du 49e bataillon de génie blindé qui, pour cette offensive, avait été détaché auprès du Ier bataillon du 86e régiment de fusiliers. Il avait pour mission de traverser la Meuse avec cinq Sturmpioniere et six fantassins au sud du pont de la Gare (qui avait sauté), et de prendre les blockhaus situés sur la rive opposée. Son rapport d'opération donne une description parlante de la façon dont cette action s'est déroulée :

«Les bateaux en caoutchouc sont mis à l'eau, et avec mes hommes et un groupe d'infanterie, j'atteins l'autre rive. [...] J'accoste à proximité d'un solide blockhaus de type « abri sous rondins » et avec l'aide du caporal Podzus, je mets sa garnison hors combat. L'artillerie ennemie tient maintenant notre point de passage sous un feu nourri. Je sectionne un réseau de fil de fer barbelé et nous franchissons un réseau bas avant l'infanterie qui devait assurer notre flanc droit.
Nous attaquons le blockhaus suivant par l'arrière. Je pose une charge. Le moment d'après} une partie du mur arrière du blockhaus est détruite par la violence de la détonation. Saisissant l'occasion, nous attaquons la garnison avec des grenades à main. Après un bref combat, elle montre le drapeau blanc. De l'autre rive, nous parviennent les cris de joie sonores des camarades.

Encouragés par ceux-ci, nous nous précipitons sur deux autres "abris sous rondins" que nous avons aperçus à quelque 100 mètres de nous, légèrement à gauche [...]. Saisi d'une témérité folle, le caporal Bràutigam attaque seul le blockhaus de gauche et, grâce à une adroite manœuvre, en fait la garnison prisonnière. Je prends le deuxième blockhaus avec le sous-officier Theophel et les caporaux Podzus et Monk. Ce qui fait que la première ligne de blockhaus immédiatement derrière la Meuse est percée sur une largeur d'environ 300 mètres. Nous continuons à progresser et atteignons la route derrière laquelle court un remblai de chemin de fer. Nous y recevons un feu si violent que nous devons nous mettre momentanément à l'abri. Ce n'est qu'à ce moment-là que je me rends compte que je me trouve seul sur la rive opposée avec un sous-officier et quatre hommes et le groupe d'infanterie qui a assuré nos flancs droits. »

Malgré le feu nourri de l'ennemi, Rubarth revint alors vers le point de passage pour chercher des renforts. Quatre Sturmpioniere de sa section finirent quand même par traverser le fleuve à la rame. Mais ce renfort ne pouvait en rien compenser les pertes subies entre-temps. Le groupe d'assaut, partant du remblai, pénétra alors dans la deuxième ligne de résistance et prit deux blockhaus en béton (les numéros 8 et 9) au nord de Wadelincourt.

Par hasard, l'adjudant Rubarth était tombé sur l'endroit où la ligne de blockhaus le long de la Meuse rejoignait la deuxième ligne de résistance qui coupait le méandre de la Meuse entre Wadelincourt et Bellevue. En débordant maintenant par le flanc la deuxième ligne de résistance, il pénétrait, sans le savoir, dans la zone d'action de la lre Panzerdivision et ouvrait la route vers le sud aux Ier et IIIe bataillons du régiment d'infanterie Grossdeutschland, qui étaient embarqués dans des combats de rue acharnés à Torcy, le quartier sud de Sedan. Rubarth progressa par les tranchées du système fortifié mis en place à cet endroit, jusqu'au blockhaus «8 ter» dont la garnison se rendit vers 19 h sans résistance. Néanmoins le feu nourri de mitrailleuses tiré depuis les blockhaus du Centre de résistance de La Prayelle sur la crête 247 empêchait que l'on poursuivît l'offensive, et le petit groupe restant s'installa d'abord dans des tranchées pour se défendre.

Au début, l'adjudant Rubarth ne se doutait absolument pas des suites incalculables qu'allait entraîner l'action de son minuscule groupe. Le groupe franc qu'il dirigeait avait été le seul à atteindre l'autre rive de la Meuse. Il avait pris sept blockhaus et ouvert la brèche décisive. Grâce à cette action isolée, l'offensive de la 10e Panzerdivision, qui paraissait déjà avoir échoué, a pu se transformer en succès. Le plus étonnant, c'est qu'il s'agissait de l'action d'un adjudant. Son comportement, alors qu'il était isolé sur l'autre rive, n'avait rien eu de passif: au lieu d'attendre l'ordre d'un officier, il avait pris l'initiative au sens de la conduite par objectifs et agi de façon totalement autonome. Ses prouesses lui valurent d'être distingué par la croix de chevalier et promu lieutenant.

La suite de la 10e Panzerdivision mit à profit la brèche qui avait été ouverte par l'attaque de Rubarth. Après celui-ci, le lieutenant Hanbauer fut le premier qui réussit à franchir la Meuse, au même endroit. Avec son groupe franc, il mit hors de combat le bloc 22O91 près du remblai et prit la ville de Wadelincourt, solidement fortifiée. Entre temps, la masse du Ier bataillon du 86e régiment de fusiliers avait traversé la Meuse et, vers 21 h, prit d'assaut la crête 246 située plus au sud. Là, une grande partie des blockhaus du point d'appui d'Etadan avait déjà été neutralisée par le feu de canons allemands. La crête, qui représentait l'objectif principal de l'offensive, put ainsi être prise en peu de temps."
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Carte de Frieser

Message par BRH » Samedi 05 Juin 2010 09:15:43

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Re: La panique de Bulson...

Message par alain adam » Lundi 03 Juin 2013 22:16:04

J'ai pas compris en quoi citer Frieser et ( mal ) placer une carte avait un quelconque argument contradictoire .
Une explication BRH ?

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Re: La panique de Bulson...

Message par BRH » Jeudi 06 Juin 2013 23:25:46

C'est un vieux sujet... Ravi de vous voir réapparaître ici, en tout cas ! Je répondrai plus longuement demain. La carte mal placée provient sans-doute de mon ordi plus ou moins périmé...
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Re: La panique de Bulson...

Message par alain adam » Mercredi 10 Juillet 2013 21:52:21

J'imagine que la carte a été perdue .
Dans tous les cas , le Gal Lafontaine , de la 55e DI , fut chargé d'organiser des contre attaques sur base d'infanterie ( bataillons de reserve de corps , de sa division ) et deux unités de chars fraîchement acheminées, dont nous avons déjà parlé sur un autre forum plus spécialisé sur l'armée française, les 4e et 7e BCC , dotés chacun de 45 chars FCM36 .
Coté rattachement , je peux donc vous indiquer que le 14 mai les 4e et 7e BCC passent de la réserve générale ( mais effectivement ce sont des unités de la 2e Armée au 10 mai , cf mes travaux sur les implantations des BCC ) au Xe CA et plus particulièrement a la 55e DI .
L'organisation prévue , et vous le savez, était d'un appui du 7e BCC au 213e RI a gauche , et du 4e BCC au 205e RI a droite .
Mais je ne vais pas ici refaire les nombreux débats ayant eu lieu a ce sujet , je tenais juste a corriger quelques points .

Alain
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Re: La panique de Bulson...

Message par BRH » Dimanche 20 Juillet 2014 10:07:51

Sinon, à titre de rappel, il faut citer l'article de David Lehman :

http://forum.axishistory.com/viewtopic.php?f=54&t=96611

D'après lui, les Allemands ont perdu seulement 150 tués, le 13 mai, dans l'assaut contre nos positions autour de Sedan...

Même en y ajoutant environ 300 blessés (ce n'est qu'une estimation), il faut reconnaître que ce ne fut pas cher payé !!!
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Re: La panique de Bulson...

Message par BRH » Dimanche 20 Juillet 2014 10:09:35

Hello Markus,

From my readings, if you consider only 13th May and the area of Sedan itself (not the other sectors like Dinant, Houx or Monthermé also on the Meuse River), the German troops suffered only around 150 KIAs (I don't remember if I have red a number of WIAs) scattered in different battalions. In no way did they suffer 75% losses.

Regards,

David

SEDAN AREA

The main German attack will be sustained at Sedan by the incomplete 55e DI, a reserve division, which has to face the "Grossdeutschland" regiment, the 1.PzD, the 2.PzD and the 10.PzD.

The 55e DI is composed of :
• 213e RI (not on the frontline)
• 295e RI (incomplete – the 1st battalion was destroyed in Bouillon)
• 331e RI

The 71e DI on its right is composed of :
• 120e RI
• 205e RI (not on the frontline)
• 246e RI

These divisions have no AA guns (only MGs used in AA role) and have respectively only 12 and 8 AT guns (instead of 62) to defend a front of about 25-30 km per division. There is also a big lack of ammunition hand grenades. The men are 29-40 years old and they lack training. Since 1939 these men were rather used for labor/pioneer tasks. The 213e RI and 205e RI are far on the rears (the 213e RI is in La Neuville-a-Maire and the 205e RI is next to Yoncq). The 295e RI has been reduced, one battalion having roughly been lost in Bouillon. Therefore only 4 reduced regiments are on the front to defend the Meuse River. The 71e DI is also roughly devoid of divisional artillery, which has been included in the 9th Army corps.

The area of Sedan itself is only defended by 6 companies of the 147e RIF (fortress infantry regiment), 3 companies of the 295e RI (55e DI) and 6 companies of the 331e RI (55e DI). The 1st company of the 11e BM (11th MG battalion) is reinforcing the position south of Donchéry. These 16 French companies, roughly the equivalent of 1 strong regiment and weak fortifications will have to face the concentrated assaults of the 1.PzD reinforced by the "Grossdeutschland" elite infantry regiment, the 2.PzD and the 10.PzD. The German superiority in Sedan is simply astonishing.

On the south-western bank of the Meuse River there are several fortifications but most of them are not achieved, they often lack armament, doors or adequate crenels which have to be completed by sand bags. The fortifications are armed only with FM 24/29 LMGs, Mle1914 Hotchkiss HMGs, very few 25mm Mle1934 guns and 37mm TR16 infantry guns. There are also several dismountable Mle1935 turrets armed with a Mle1914 Hotchkiss MG and generally equipped with a camouflage/anti grenade nest around the turret (the MG barrel itself is protected by armor). There are also several open emplacements for Mle1914 Hotchkiss MGs, a few 81mm Stokes-Brandt and Brandt Mle1927/1931 mortars, several former Navy 65mm guns and a few 75mm Mle1897 guns more on the rear.
There are also AT mines but far less than expected. The French doctrine plans the deployment of 1370 mines/km on 1 row or 2740 mines/km on 2 staggered rows. The mines are placed in linear groups of 5 on a length of 2.50m, the groups being separated by 1.40m gaps. At Sedan thousands of AT mines had been laid months before the campaign. Unfortunately they were reported to have been adversely affected by damp (or removed because of the rain) and so were dug up to be fixed or preserved for later use. Sadly, time did not permit them to be laid again, which was kind of unfortunate. Only about 2000 AT mines and an unknown number of AP mines were deployed on a total of only about 70 km all along the frontline. As a comparison, Rommel used about 500,000 AT mines on 70 km in El Alamein in 1942. The 55e DI for example had still 422 AT mines stored in a dump but they were not used. The officers were concentrated on trying to improve the unachieved fortifications, trenches and foxholes for the troops.

On 12th May 1940, the French HQ is still convinced that the main German attack is located in Belgium and in the Netherlands. The Germans are also thought to need about 1 week to concentrate enough artillery and to prepare the crossing of the Meuse River. But, the Germans will initially replace the lack of artillery by the biggest air support concentration of History at this time.

On 13th May, the Luftwaffe placed 61% of its total operational air assets at the disposal of Gruppe Kleist for the assault on the Meuse River. The following numbers are given by Rothbrust :
• 420 Messerschmitt Me109
• 180 Messerschmitt Me110
• 270 Junkers Ju87
• 900 Heinkel He111, Dornier Do17 and Junkers Ju88 bombers
--> 1770 aircrafts (1170 bombers and 600 fighters)

Never before were so many bombers concentrated on such a small area. Concentrated over the small Sedan sector alone there are 51% of these aircrafts :
• 280 Messerschmitt Me109
• 90 Messerschmitt Me110
• 180 Junkers Ju87
• 360 Heinkel He111, Dornier Do17 and Junkers Ju88 bombers
--> 910 aircrafts (540 bombers and 370 fighters)

These 540 bombers escorted by 370 fighters are concentrated during 4 hours over the single 55e DI. The Junkers Ju87 dive bombers alone make 1,215 sorties on Sedan, on a front of only 4 kilometres long. The Luftwaffe targets systematically the unachieved bunkers, the artillery positions, the communication and command posts. It is therefore roughly without artillery support that the weak French first line will have to stop the German assault. Each French battery entering in action is silenced by the Luftwaffe.
During 4 hours, the French troops are heavily bombed. The psychological shock of this air attack is even stronger than for the first use of combat gas during WW1 according to several testimonies. Heavy bombings occur every 20 minutes on the men hidden in their trenches. The 55e DI is devoid of AA weapons and unable to return fire. All the communication by telephone lines between the first lines and the rear are cut. Battalions, companies and platoons are roughly isolated.

During these 4 hours of bombing, no allied fighter appeared to stop the German aircrafts despite support had been asked from the beginning, adding to the bad effect on the morale. All the allied fighters are too busy in other areas.
The French gunners remain hidden in their foxholes and trenches during the bombings. The French infantry is also pinned down, cut from the others, roughly deaf but also blind. The banks of the Meuse River have disappeared in the dust of the explosions and later in the German smoke screen just before the German assaults.

During the bombings the German troops deploy for the attack, without being worried about the French artillery. Ther German assault is launched on 13th May at 15h00 (French time) :
• 2.PzD (general Veiel) at Donchéry
• 1.PzD (general Kirchner) + "Grossdeutschland" regiment for the main effort at Gaulier
• 10.PzD (general Schaal) at Wadelincourt

The available German artillery, the German AA artillery (including 8.8cm FlaK), AT artillery and the German tanks fire from the opposite bank and replace the Luftwaffe to support the crossing. The Luftwaffe targets then the rear lines (HQ, artillery positions, dumps, cross-roads, rail-roads etc.), which will be bombed all day long while the first lines will face the German assault troops crossing the Meuse River on inflatable boats.

The crossing of the 2.PzD is an immediate failure. The Germans in front of Donchéry sustain at first heavy losses and the crossing is defeated because of the intense French MG fire. At 17h30, one group (12 guns) of the 45e RA opens fire on the 2.PzD, which is really unlucky : unable to cross the river and then shelled rather intensively. The 2.PzD will only begin to cross the Meuse River around 22h00, after the successes of the 1.PzD at Sedan itself.

Concerning the 10.PzD, only 2 platoons (86.IR) and several engineers manage to cross the river. They seize by surprise 2 French fore-posts (bunker 220 and fore-post next to the destroyed railroad bridge). The French crews (including WIA) are captured and half of them are executed. Nonetheless, these German platoons are roughly blocked along the bank. They are pinned down and quickly out of ammunition. The crossing point of the 10.PzD has been spotted by a French forward observer ordering a well adjusted artillery fire. The French artillery manages to block the German at 300m from the bank on their side and destroys the river crossing equipments of the 69.IR. Only at the end of the afternoon more German troops will reinforce the 2 first platoons. The elements of the 10.PzD will then benefit from the breakthrough of the 1.PzD and advance about 2 km in the French lines. They meet the "Grossdeutschland" regiment around 18h00 at Wadelincourt.

The 1.PzD and the "Grossdeutschland" regiment are concentrated on a front of less than 2 km around Gaulier, between Glaire and Torcy (eastern part of Sedan). Just before the assault, a Nebelwerfer / artillery unit attached to the 1.PzD creates and maintains 2 smoke screens : one at the level of the Glaire-Sedan road and one more on the rear, along the railroad.
The first assault wave consists in 2 battalions of the 1.Schützen Regiment and 2 battalions of the "Grossdeutschland" regiment for a total of about 2,400 men. To face them on the "French" bank there are only 2 rifle platoons and between them only 4 men with 2 LMGs, for a total of 64 men.
There 64 men are part of the 2 French companies (7th company of the II/147e RIF, capitaine Cordier and 6th company of the II/295e RI, capitaine Auzas) defending alone the area between the Meuse River and the Bellevue-Wadelincourt line. About 300 French soldiers in the first lines have to face the 2,400 Germans of the first assault wave.
The "German" bank is also higher than the "French" bank. The German tanks and guns on the opposite bank can fire directly on the French troops and rare bunkers. Just before the assault, a bunker at Torcy and a blockhouse at Glaire are neutralized, as well as the 2 LMGs between the 2 French platoons. Only the bunker at Torcy will fire several MG bursts. The German crossing is not hampered by the French artillery. To conquer the French positions defended by these 300 French soldiers, the German assault troops will nonetheless need 2h30 (until 17h30).
Many little infiltrations occur, benefiting from the shock and the destruction resulting from the air attacks. Each time a resistance is met the German troops avoid it and go on. Many French positions, cut from the others, are attacked from the rear.
At 17h30, the 1.PzD reinforced by the "Grossdeutschland" regiment is the single division achieving a significant breakthrough. The 4 battalions of the first German wave are reinforced by 3 extra battalions (1 of the 1.PzD and 2 of the "Grossdeutschland" regiment).
After the neutralization of the 2 French companies, these 7 German infantry battalions will face 3 French companies around Fresnois, in front of hill 247 and south of Wadelincourt. The German troops at Wadelincourt are also reinforced by the first elements of the 10.PzD. The French troops are moving back to the northern edge of the hilly woods of La Marfée. Frenois itself is taken around 19h00.
The German remains very cautious in front of the La Marfée woods. A French 25mm AT gun platoon whose guns are towed by Renault UE tractor are reinforcing the French troops but immediately sent back to the rear since there are no German tanks. The only other tanks present in these woods are 4 disarmed Renault FT17 tanks used as pioneer tractors. The Germans may have thought that there are French tanks and it could explain the extreme and amazing caution in front of a position held by only 100 French soldiers.
The infantry of the 1.PzD reaches the south of Donchéry at 22h00 and enables the crossing of the first light elements of the 2.PzD. At 23h00, 2 German companies of the 1.PzD reach Cheveuges and advance on the road next to Chéhéry, reaching the most advanced positions of the German breakthrough.

During the same time, at 18h30 capitaine Fouques commanding artillery batteries from the 169e RAF north of Chaumont (south of the La Marfée woods), phones to the commander of the regiment (lieutenant-colonel Dourzal) and reports gunfire at 500m of his position and the possibility of the presence of French tanks. It remains possible that he thought that there were French tanks because of the same reason than the Germans (Renault UE or Renault FT17 tractors in the woods) or simply because he was too nervous. K.H. Frieser does not think that the presence of the Renault UE tractors of the AT platoon corresponds with the time frame but he seems not aware of the presence of the Renault FT17 in these woods. At 18h45, lieutenant-colonel Dourzal phones to colonel Poncelet, commanding all the artillery of the area. Poncelet asks for extra information but Dourzal keeps saying that he would be encircled in the next 5 minutes and confirms the presence of German tanks. Poncelet orders then the retreat of the French artillery units.
On the first lines the companies of the 55e DI and of the 147e RIF are still fighting desperately but the artillery units (especially the artillery from the Army Corps but also from the 55e DI and 71e DI) will flee away. The rumours of the presence of German tanks near Bulson (despite the fact that no single German tank has actually crossed the Meuse River) will cause what is known as the "Bulson panic".
While the first lines are still fighting courageously in a desperate situation, the rear troops are abandoning their position in panic. The HQ of the 55e DI follows the movement, without being able to check the information. The panic spreads in the rear lines, many men abandoning their weapons. 2 artillery groups of the 55e DI and 5 heavy artillery groups of the Army Corps abandon and/or scuttle their gun before retreating.
This event is often generalized to caricature the whole 1940 French army. Colonel Poncelet will commit suicide a few hours later. This courageous officer had fought during WW1 and felt responsible for the mess, but the actual responsible officers are capitaine Fouques and lieutenant-colonel Dourzal.
All the retreating artillery units with many horse-drawn wagons, ammunition trailers, guns etc. will congest the trails, lanes and the single national road from Sedan to Vouziers. Added to the civilian refugees, these men will considerably hamper the movement of other French units moving to counter-attack the German breakthrough.

General Gamelin in the French high-command at Vincennes receives only at 23h45 the first message indicating that the Germans have crossed the Meuse River !

Guderian is satisfied of having crossed the Meuse River but the German high command is a bit angry. The crossing happened indeed east of the Ardennes canal instead of west of the canal as ordered. Guderian has refused to follow the orders because the planned area contained more open terrain and the German troops would have been easily spotted and more endangered. Von Kleist later recognized that Guderian made the good choice.
On 13th May evening, except very few still resisting French platoons in the first lines, the 55e DI has been pushed back at the level of the La Marfée heights.

The Germans have established a 6 km wide and 3 km deep bridgehead. It is an important German success, but most of the infantry, all the vehicles and the heavy armament of the XIX.Panzerkorps are still on the north-eastern bank of the Meuse River :
• 787 tanks
• 168 armored cars
• 18 15cm sIG.33 auf PzI
• 6 8.8cm FlaK (Sfl) Sd.Kfz.8
• all the attached StuG III (at least 6 of Sturmgeschütz-Batterie 640 included in the "Grossdeutschland" IR)
• all the attached Panzerjäger I (at least Panzerjäger Abteilung 521 with 18 Panzerjäger I, attached to 10.PzD)
• all the artillery and 8.8cm FlaK

More than 1000 AFVs are in front of Sedan itself but have not yet crossed the river. Despite the omnipresent Luftwaffe, a quick and strong French counter-attack would still be able to close the door to the German army.

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Post Number:#3 Postby Markus Becker on 04 Mar 2006, 16:58
Thanks you. Plenty of information, just as I expected it. Do you know any books about the French Campaign, that are available in English or German, preferably written by french authors? Reading your various postings convinces me, such books are worth buying. Frieser´s book was fine, but it had little information about the second part of the Campaign(Fall Rot).

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Breakthrough?

Post Number:#4 Postby Wade1066 on 04 Mar 2006, 23:50
David Lehmann,

Great detail! I am interested in your opinion (and anyone else) on whether it matters or not to differentiate between the infantry's role at Sedan as a "break in" rather than a "breakthrough". Also, how accurate is the rest of my argument?:

I would argue that Balck and the other German infantry’s bridgehead represented no more than a ‘break in’. In other words, they fought their way into the French line, but did not actually pierce, or “break out”, of it. The French line, though disorganized and poorly led even before Balck crossed the Meuse, was still intact and willing to fight, which it did courageously up until Guderian‘s armor arrived and routed them through fear and destruction.

Here is a chronology according to von Mellenthin, in Panzer Battles:

13 May, morning: LTC. Balck, with maximum Luftwaffe support, crossed the Meuse and established a bridgehead.

13 May, evening: Fearing his bridgehead was vulnerable to enemy action, Balck decided to enlarge it by marching six miles south and occupying Chemery.

14 May, morning: At Chemery, Balck’s infantry found itself in danger of attack from an advancing French armored brigade. Fortunately, before the French counterattacked, German anti-tank and armor elements had arrived.

Based on my interpretation of the events, I would conclude that Balck’s infantry, though having had established a sizeable bridgehead into the French line, had not yet broken out of it, which had proven to be deeper than the French bunker and artillery positions along the southern bank of the Meuse. Remember, beyond the bunker and artillery positions existed French infantry lines and armored concentrations, which had remained largely intact. Though uncoordinated and poorly led, most fought bravely even after Balck has established his bridgehead.

Interestingly, the fear of German armor, manifested in the form of a false panzer sighting, resulted in more disruption of the French line, which was held by the French 55th Infantry Division, than anything Balck’s infantry regiment had achieved through direct action. Also, despite Balck’s actual advance, there were still forces available for a French counterattack, including tank and infantry regiments.

Thus, the French line had yet to be broken through. In fact, it wasn’t until the first elements of the First Panzer Regiment had arrived that the French armored brigade, which was threatening the survival of Balck’s lone infantry regiment at Chemery, was engaged and destroyed. Even then, another counterattack was being organized, in the form of an entire French armored division. Due to the destruction of the earlier counterattack, however, it was abandoned, signaling the destruction of the entire French line.

In conclusion, I would differentiate between Balck’s “break in” of the French line with Guderian’s armored “break out”. In any case, however, Sedan demonstrated an ad hoc attempt at combined arms, of which that battle resulted in an important development. According to von Mellenthin, from Sedan onward, battles were engaged using mixed battle groups, or Kampfgruppen. I would offer an alternative interpretation of the events at Sedan, of which neither the infantry nor the armor, alone, achieved the "breakthrough":

infantry + air/artillery = break in
armor + infantry + air/artillery = break out
infantry break in + armor break out + air/artillery support = breakthrough

(my main sources are von Mellenthin's Panzer Battles and McCarthy and Syron's Panzerkrieg)

Wade1066
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Post Number:#5 Postby David Lehmann on 05 Mar 2006, 08:53
Hello,

You can find more from what I wrote about the Ardennes and the Meuse until 15th May here :
viewtopic.php?t=84761

You will see that on 14th May only 1 tank battalion counter-attacked.

In my word or .pdf document I have added scanned maps etc.

To be followed with a report about the 15th - 25th May combat in the Mont Dieu area (Stonne, Tannay etc.). I have already written something about the battle around Rethel on the Aisne and Retourne Rivers on 9th to 11th June.

Concerning the English / German sources that would be worth reading, except Frieser's book (now available in English and not only German and French) I have only red Jefferey Gunsburg work :
His book "Divided and conquered" and 2 articles :
• "The battle of Gembloux, 14-15 May 1940 : the 'Blitzkrieg' checked" (Jeffery A. Gunsburg, the journal of military history 64 (January 2000), 97-140)
• "The battle of the Belgian plain, 12-14 May 1940 : the first great tank battle" (Jeffery A. Gunsburg, the journal of military history 56 (April 1992), 207-244)

Other English sources might be useful and don't completey ignore or caricaturize the French Army as it happens ... Have perhaps a try with these ones (but I did not read them) :

Julian Jackson's "The Fall of France" (OUP 2003)
Horne's "To Lose A Battle"
"The Collapse of the Third Republic" by Shirer
"Why France Fell" by Guy Chapman
"The War in France & Flanders" by Ellis
a picture book with text "The Fall of France-Act With Daring" by Martin Evans.


Otherwise the sources I use are mostly written in French :

Main "technical" sources :
• "1940 L'infanterie" (collection armes et uniformes, François Vauvillier)
• "Chars B au combat - Hommes et matériels du 15e BCC" (Stéphane Bonnaud)
• "Cours des officiers spécialistes artificiers - conférence sur les munitions" (Parc régional de réparation et d'entretien du matériel de Bourges, mars 1940)
• "Denkschrift über die französische Landesbefestigung" (Berlin 1941)
• "France 1940 – l'armement terrestre" (Stéphane Ferrard)
• "Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot" (3 volumes, Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel)
• "Il était une fois la Ligne Maginot" (Jean-Bernard Wahl)
• "Kennbläter fremden Geräts" (Heft 8a und Heft 8b) (Berlin 1941)
• "L'armement de l'infanterie française 1918-1940" (Gazette des armes, special edition)
• "L'automobile sous l'uniforme" (François Vauvillier)
• "Les automitrailleuses de reconnaissance – tome 1 : l'AMR 33 Renault" (François Vauvillier)
• "Les automitrailleuses de reconnaissance – tome 2 : l'AMR 35 Renault" (François Vauvillier)
• "Les engins blindés français 1920-1945" (Pierre Touzin)
• "Les matériels de l'armée de terre française 1940" (2 volumes, Stéphane Ferrard)
• "Les véhicules blindés français 1900-1940" (Pierre Touzin)
• "The French army 1939-1940 – organisation, order of battle, operational history" (4 volumes, Lee Sharp)
• Direction Générale de l'Armement, various official technical documents from 1939-1940
• Service Historique de l'Armée de Terre
• Trackstory n°1 : Somua S35
• Trackstory n°2 : Panhard 178
• Trackstory n°3 : Renault B1bis
• Trackstory n°4 : Renault R35/40
• Various 1936-1940 French military manuals including :
---o "Aide-mémoire de l'officier de cavalerie en campagne" (Ministère de la Guerre, 1939)
---o "Aide-mémoire de l'officier de réserve d'infanterie" (Lieutenant-Colonel Arendt, 1940)
---o "Aide-mémoire d'instruction pour les unités de chars légers – instruction tactique du chef de char" (1936)
---o "Aide-mémoire du mitrailleur" (Capitaine Vidal, 1939)
---o "Aide-mémoire pour les travaux d'état-major" (Ecole Supérieure de Guerre, 1939)
---o "Connaissance et emploi des armes et engins de l'infanterie " (Lieutenant-Colonel G. Paillé, 1937)
---o "Description et entretien du matériel et des munitions de 155 C. Mle1917" (Ministère de la Guerre, 1932)
---o "Instruction générale sur le tir de l'artillerie" (Ministère de la Guerre, 1940)
---o "Instruction générale sur le tir de l'infanterie" (Ministère de la Guerre, 1940)
---o "Instruction pour les unités dotées d’armes lourdes" (Ministère de la Guerre, 1940)
---o "Instruction provisoire pour la pièce de mortier de 60mm modèle 1935" (Ministère de la Guerre, 1938)
---o "Instruction provisoire pour les sections d'éclaireurs motocyclistes d'infanterie" (Ministère de la Guerre, 1940)
---o "Instruction sur le matériel automobile, la conduite des véhicules et les colonnes automobiles" (Ministère de la Guerre, 1939)
---o "Instruction sur l'emploi tactique des grandes unités" (Ministère de la Guerre, 1937)
---o "La recherche des renseignements dans les corps de troupe et les unités subordonnées – annexe 1 au règlement de l'infanterie" (Ministère de la Guerre, 1939)
---o "L'enseignement du combat" (2 volumes, Commandant Bouron, 1936)
---o "Manuel du gradé de l'armée de l'air" (Ministère de la Guerre, 1938)
---o "Manuel du gradé d'infanterie" (Ministère de la Guerre, 1940)
---o "Manuel du gradé du génie" (Ministère de la Guerre, 1936)
---o "Manuel du mitrailleur de terre contre avions – instruction provisoire pour les sections de mitrailleuses de D.A.T. modèle 1930" (Ministère de la Guerre, 1937)
---o "Manuel du service en campagne de cavalerie" (Lieutenant-colonel A. Dalmay de la Garenne, 1938)
---o "Notice d'emploi des chenillettes d'infanterie" (Ministère de la Guerre, 1940)
---o "Notice provisoire de la tourelle APX.1" (Atelier de Construction de Puteaux, 1936)
---o "Notice provisoire de la tourelle APX.4" (Atelier de Construction de Puteaux, 1937)
---o "Notice provisoire de la tourelle APX.R" (Atelier de Construction de Puteaux, octobre 1936)
---o "Notice d'instruction sur le canon de 75mm SA Mle1935 - figures" (Lieutenant Courtier, 1939)
---o "Notice de canon de 47 SA 1935" (Ministère de la Guerre, Septembre 1939)
---o "Précis de tir et armement de l'infanterie" (Lieutenant-Colonel G. Paillé, 1939)
---o "Règlement de l'infanterie – Première partie – instruction" (Ministère de la Guerre, 1940)
---o "Tables de tir du matériel de 47mm Mle1937 – projectile perforant modèle 1936" (Ministère de la Guerre, 24 septembre 1939)


Other sources (Unit Histories, battles etc.) :
• "1939-1940, batailles pour la France" (Patrick de Gmeline)
• "39-45" magazines
• "Abbeville 1940 - avec la division cuirassée de Gaulle" (Jean Marot)
• "Ardennes 1940 – tenir !" (Gérald Dardart)
• "Avec la 3e DLM et le corps de cavalerie" (G. Delater)
• "Avec le 15e BCA – notes de guerre" (Edouard Vincent)
• "Avec les héros de 40" (Marc-André Fabre)
• "Batailles & Blindés" magazines
• "Blitzkrieg à l’Ouest, Mai-Juin 40" (Jean-Paul Pallud)
• "Boulogne 1940 – mourir en chantant" (André-Georges Vasseur)
• Bulletin de liaison de l'association des amis du musée du canon et des artilleurs :
---o N°15 : L'artillerie dans la bataille des Alpes en 1940 (partie 1)
---o N°17 : L'artillerie dans la bataille des Alpes en 1940 (partie 2)
---o N°18 : L'artillerie en mai 1940 dans la bataille de Gembloux et le repli vers Dunkerque
---o N°20 : L'artillerie en mai et juin 1940 dans la Ligne Maginot
---o N°23 : L'artillerie de la 3e DIM du 14 mai au 7 juin 1940 - sud de Sedan - bataille de Stonne
---o N°25 : L'artillerie lourde hippomobile dans la Blitzkrieg de 1940
• "Ceux de la cavalerie 1939-1940" (Francis Rico)
• "Ceux de l'artillerie 1939-1940" (Etienne Dubuisson)
• "Ceux des chars – 45 jours, 45 nuits" (Pierre Voisin)
• "Ceux de l'infanterie 1939-1940" (Jean Tournassus)
• "Combats par -30°" (Henri Chenavas)
• "Comme des lions – mai/juin 1940 – le sacrifice de l'armée française" (Dominique Lormier)
• "Corps à corps avec les blindés" (Henri Lespès)
• "De Gaulle sous le casque – Abbeville 1940" (Henri de Wailly)
• "Des forêts d'Alsace aux chemins de Normandie – La 43e division d'infanterie dans la guerre, 3 septembre 1939 – 26 juin 1940" (Thibault Richard)
• "Divided and Conquered : The French High Command and the Defeat of the West, 1940." (Jeffery A. Gunsburg, 1979)
• "En auto-mitrailleuse à travers les batailles de mai" (Guy de Chézal)
• "Fallait-il sauver le char Bayard ?" (René Boly)
• "Franc tireur en uniforme" (André Sernin)
• "Gembloux 1940 … Echec à la 4e Panzer" (Marcel Pieret)
• "Gembloux" (Henri Aymes)
• "Groupe Franc" (Albert Merglen)
• "Guderian's XIXth Panzer Corps and the Battle of France : Breakthrough in the Ardennes, May 1940." (Florian K. Rothbrust)
• "Histoire de la ligne Maginot" (Roger Bruge)
---o volume 1 : "Faites sauter la ligne Maginot"
---o volume 2 : "Offensive sur le Rhin"
---o volume 3 : "On a livré la ligne Maginot"
• "Histoires de Guerre" magazines
• "Historica" magazines
• "Historique des 2e et 202e régiments d'artillerie – campagne de 1939-1940"
• "Historique du 7e bataillon de chars légers F.C.M"
• "J'étais médecin avec les chars" (André Soubiran)
• "Juin 1940 – combats sur le Rhin et dans les Vosges" (J.-Martin Busser)
• "Juin 40 le mois maudit" (Roger Bruge)
• "Juin 1940 sur la Basse-Somme" (P. Vasselle)
• "Koh Chang, the unknown battle – Franco-Thai war of 1940-1941" (Jurg Meisler, World War II Investigator, XIV, 1989, 26-34
• "La 2e division d'infanterie pendant la campagne de 1939-1940 – Le lion des Flandres à la guerre" (Robert Villate)
• "La 3e division d'infanterie motorisée 1939-1940" (General Bertin-Boussu)
• "La 36e division d'infanterie à l'honneur, 1939-1940" (F. Soulet)
• "La bataille de France, mai-juin 1940" (Pierre Lyet, 1947)
• "La bataille de Rethel 16 mai – 10 juin 1940" (Robert Marcy)
• "La bataille au sud d'Amiens, 20 mai – 8 juin 1940" (P. Vasselle)
• "La campagne de 1940" (Christine Levisse-Touzé)
• "La division de fer dans la bataille de France, 10 mai - 25 juin 1940" (Pierre-Georges Arlabosse)
• "La division de Metz (42e DI) pendant la bataille de France" (Général Pierre Keller)
• "La division de Savoie (28e DIA) pendant la guerre 1939-1940" (Revue de Savoie 1941/1942)
• "La Ligne Maginot Aquatique" (Paul Marque)
• "La randonnée du 9e Zouaves 1939-1940" (Lieutenant-colonel Tasse)
• "La tragédie d'Amiens – mai juin 1940" (P. Vasselle)
• "La victoire évaporée – Abbeville 1940" (Henri de Wailly)
• "L'Arme Blindée Française (volume 1) : Mai-juin 1940 ! Les blindés français dans la tourmente" (Gérard Saint-Martin)
• "L'arrière garde meurt mais ne se rend pas ! La tragédie des Flandres, 1940" (Pierre Porthault)
• "La Xe Armée sur la Basse-Somme, en Normandie vers le réduit breton mai-juin 1940" (general Altmayer)
• "Le 1e Régiment de Chasseurs Parachutistes" (Pierre Dufour)
• "Le 19e Groupe de Reconnaissance Divisionnaire (1939-1940)"
• "Le 7e GRDI dans les combats du 10 mai au 4 juin 1940" (Laurent Soyer)
• "Le 9-9 dans la tourmente 1939-1945" (André Mudler and Yves Lacaze)
• "Le coup de faux – Assassinat d'une ville" (Henri de Wailly)
• "Le défaut de l'armure : nos chars pouvaient-ils vaincre en 1940 ? Enseignements et perspectives nouvelles" (Georges Ferré)
• "Le dernier carroussel – défense de Saumur 1940" (Robert Milliat)
• "Le mythe de la guerre-éclair – la campagne de l'Ouest de 1940" (Karl-Heinz Frieser)
• "L'effondrement – 1940" (Henri de Wailly)
• "Les Cadets de Saumur" (Patrick de Gmeline)
• "Les Cadets de Saumur" (Antoine Redier)
• "Les cinq jours de Toul" (Pierre Ordioni)
• "Les combats du Mont-Dieu – Mai 1940" (Gérard Giuliano)
• "Les combattants du 18 juin" (Roger Bruge)
---o volume 1 : "Le sang versé"
---o volume 2 : "Les derniers feux"
---o volume 3 : "L'armée broyée"
---o volume 4 : "Le cessez le feu"
---o volume 5 : "La fin des généraux"
• "Les Corps Francs 39/40" (Patrick de Gmeline)
• "Les mille victoires de la chasse française, mai-juin 1940." (Jean Gisclon)
• "Les Panzers passent la Meuse" (Paul Berben and Bernard Iselin)
• "Les soldats de 40 dans la première bataille de Normandie – de la Bresle au Cotentin" (R.G. Nobécourt)
• "Les soldats de la drôle de Guerre" (François Cochet)
• "Les Spahis au feu, la 1e Brigade de Spahis pendant la campagne 1939-1940" (Général P. Jouffrault)
• "L'escadron de Segonzac" (Olivier d'Ormesson)
• "Mai - Juin 1940 : défaite française, victoire allemande, sous l'oeil des historiens étrangers" (Maurice Vaïsse)
• "Mai - Juin 1940 : les combattants de l'honneur" (Jean Delmas, Paul Devautour and Eric Lefèvre)
• "Mai - Juin 1940, les blindés français" (Ronald Mc Nair)
• "Militaria" magazines (especially special issues n°4, 8, 17, 21, 31, 34)
• "Orage en Champagne, l'ultime bataille – 12 juin 1940" (Claude Antoine)
• "Quelques-uns des chars 1939-1940" (René Bardel)
• "Sedan – mai 1940" (Claude Gounelle)
• "Souvenirs d'un engagé volontaire 1936-1940" (André de Lipski)
• "Tank-fighter team" (Lieutenant Robert M. Gérard, 1943)
• "The battle of Gembloux, 14-15 May 1940 : the 'Blitzkrieg' checked" (Jeffery A. Gunsburg, the journal of military history 64 (January 2000), 97-140)
• "The battle of the Belgian plain, 12-14 May 1940 : the first great tank battle" (Jeffery A. Gunsburg, the journal of military history 56 (April 1992), 207-244)
• "The French Army 1939-45 (2 volumes)" (Ian Sumner, François Vauvillier and Mike Chappell, Men-at-arms series n°315, Osprey)
• "Une bataille 'oubliée' de la seconde guerre mondiale : Stonne, Le Mont Dieu, Tannay. 14-25 mai 1940" (Bernard Horen)
• "Une pièce anti-char de 25 du 2e RTM à Gembloux" (Louis Brindejonc, Revue Historique des Armées n°1-1987 pp 66-73)
• "Une vie de char" (Robert Le Bel)
• "Weygand, De Gaulle et quelques autres – La Somme 16-28 mai 1940" (Henri de Wailly)

Regards,

David
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: La panique de Bulson...

Message par Paul Ryckier » Dimanche 20 Juillet 2014 21:04:40

Un grand merci, Bruno, pour cet article de David Lehman...
D'ailleurs c'était grace à lui que j'ai appris de Général Estienne et le developpement des chars d'assaut, comme j'ai lu aussi plusieurs autres messages intéressants de lui...
J'appricie aussi les messages de Alain Adam que j'ai aussi lu sur le forum "Le monde en guerre"...

Cordialement et avec estime pour vous deux,

Paul.
Paul Ryckier
 
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Re: La panique de Bulson...

Message par BRH » Lundi 21 Juillet 2014 11:33:47

Merci, Paul. Mais mon mérite n'est pas grand...

Une carte pour suivre le cheminement des Allemands :


Image
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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historique

Message par BRH » Lundi 21 Juillet 2014 23:25:57

Journal de Marche Officiel du 147ème RIF /3

10e C.M.



Capitaine (R) HEFF : Chef de Cie

Lieutenant (R) BIENFAIT : Chef de Son F.V.



11e C.M.



Lieutenant (A) GONTHIER : Comt p.i.la Cie

- d- (R) PUCEL : Chef de S.M.

S/Lieutenant (R) COURCOL : - d-

3e CE et FV



Lieutenant (R) GWINNER : Comt p.i.la Cie

Lieutenant (R) BOURGEOIS : Chef de Son canon 25

S/Lieutenant (R) POINSIGNON : Chef de Son Mortiers 81



15e Compagnie



Lieutenant (R) SERRET : Comt la Cie

S/Lieutenant (R) BOUSREZ : Chef de Son

Lieutenant (R) BOUILLON : -d-

- d- (R) TALBOT : -d-

S/Lieutenant (R) MORANCAIS : -d-



L’effectif total en officiers était, à la date du 10 mai 1940 de 76, soit un déficit de 23. Aucun renfort en officier ou hommes de troupe n’avait jamais été reçu du dépôt.



10-15 mai 1940

Bataille de Sedan Alerté dans la nuit du 9 au 10 mai, le Régiment prend ses dispositions de combat. La situation est la suivante :

Le I/147 tient la ligne principale du S/Secteur d’Angecourt (aux ordres du Lt Colonel cdt le 295e R.I.

Le II/147 tient la ligne principale du S/Secteur de Fresnois (aux ordres du Lt Colonel cdt le 147e R.I.F.

Le III/147 tient la ligne principale du S/Secteur de Villers sur Bar (aux ordres du Lt Colonel cdt le 331e R.I.

Dans la profondeur et jusqu’à la ligne d’arrêt de la 55e D.I. savoir :

S/Secteur d’Angecourt : 2 C.M. et (une fraction ?) de la CE et FV du 11e B.M.

S/Secteur de Fresnois :1 Bataillon du 295e RI

-d- 331e RI



S/Secteur de Villers sur Bar : 1 CM et le reste de la CE et FV du 11e BM

: 1 Bataillon du 331e RI



On organise en hâte un aménagement de fortune pour l’occupation des blockhaus inachevés. Les unités à l’air libre garnissent les emplacements d’armes et tranchées commencées les semaines précédentes. Toutefois, aucun système de tranchées continue n’existe. Les travaux entrepris au cours de l’hiver pour le réaliser ont été plusieurs fois réduits à néant par les intempéries ; tout l’effort ayant porté sur la construction de blockhaus, les tranchées sont rares, les boyaux inexistants. De sorte que, pendant la bataille de Sedan, beaucoup d’hommes seront plus ou moins protégés et les liaisons par communications enterrées impossibles.

Le personnel de mise en œuvre des dispositifs des destructions est mis en place



10 mai 1940 – Dès le matin, un nombre considérable d’avions survole le secteur de Sedan. Le spectacle est nouveau car, depuis septembre 1939, seuls quelques avions isolés volant à grande hauteur avaient survolé de temps en temps la position.

Notre D.C.A. tire sans arrêt.

La 5e Division Légère de Cavalerie, qui stationnait entre la Meuse et la frontière belge, s’est porté en Belgique dans la nuit du 9 au 10 mai. Le 10 au matin, la liaison est prise avec elle par motocycliste par les commandants des sous-secteurs d’Angecourt et de Fresnois.

Vers 15 heures sont lancées les premières bombes ennemies ; une vingtaine tombent entre la route de Remilly à Douzy et la Meuse.

Belges et luxembourgeois passent la Meuse sans arrêt ainsi que les populations françaises de la rive droite de la Meuse et de Sedan.

D’après les renseignements recueillis en fin de journée, la situation devant nous paraît la suivante :

Le Luxembourg a été occupé sans coup férir dans la nuit du 9 au 10 mai. En Belgique, les allemands avancent rapidement. En fin de journée, ils auraient atteint ARLON et la ligne de NEUFCHATEAU où ils sont au contact de la 5e D.L.C. Ils ont organisés un système très spectaculaire de progression où le bruit des moteurs, l’aspect des chars, l’accompagnement des avions concourent à semer la terreur parmi les populations, (2 mots illisibles) entre nos troupes.
Les destructions belges paraissent avoir joué mais ne seraient pas défendues.

Dans la nuit du 10 au 11 mai l’activité de l’aviation ennemie a été très grande, mais aucune bombe n’a été lancée sur le Secteur.

11 mai 1940 – A partir de 5 heures et au cours de toute la journée, l’aviation ennemie bombarde et mitraille le I/147 (Sous-Secteur d’Angecourt) ainsi que le Secteur de Mouzon, sans être gêné le moins du monde, notre aviation restant invisible. Elle est soumise à des feux de nos armes automatiques.

Aucune attaque aérienne sur le II/147 et le III/147

La voie ferrée de Verdun, coupé par le bombardement dans la région de Rumilly, est réparée peu après par une équipe de cheminot.

L’exode de la population française continue et est terminée vers (un mot illisible). Celui de la population belge continue toute la journée.

Vers midi, les Allemands ont atteint FLORENVILLE. Ils atteignent la SEMOY de BOUILLON vers 16 heures. A 17 heures, les batteries de 155 en position à Torcy commencent à tirer sur la région de Bouillon que l’ennemi a, en cours de matinée, fortement bombardé par son aviation.

Certains éléments de cavalerie française paraissent vers Bazeilles en fin de soirée.



12 mai 1940 – Au cours de la nuit du 11/12 mai, nombreux passages d’avions ennemis revenant en arrière. La 5e D.L.C se porte de la Semoy sur la ligne des maisons fortes (dont les garnisons sont fournies par la 15e Compagnie du 147e RIF).

Dans la matinée, toutes les destructions de route, préparées devant les maisons fortes et entre celles-ci et la Meuse sont mises en œuvre et jouent normalement. Elles sont entretenues par le feu des garnisons des maisons fortes renforcées par des éléments de la 5e D.L.C. Tout le gros a commencé son mouvement de repli vers la Meuse. L’artillerie de la position de résistance sera devant les maisons fortes.

Le soir à 20 heures, tous les éléments de la 5e D.L.C. et la 15e Compagnie sont repliés au sud de la Meuse.

Dans l’après midi, à partir de 15 heures, commence la destruction des ponts de la Meuse.

Devant le 1er Bataillon, le viaduc de Pont Maugis saute à 15 heures. En même temps, le commandant du 1er Bataillon fait incendier la gare de Pont Maugis (bâtiment voyageurs) dont la présence gène le tir des armes de la défense. La destruction du pont de Remilly doit être reprise à trois fois et n’est parachevée qu’à 17 heures, grâce à l’énergie du Lieutenant GEVREY. Le pont de Bazeilles est détruit à 20 heures ; seule une poutrelle n’a pu être coupée.

Devant le 2e Bataillon, les destructions commencent à 15 heures : pont de chemin de fer de Bouillon, pont Saint Vincent et Fabert, puis pont de Meuse, pont Neuf, pont de la Gare et enfin à 21 heures pont de l’écluse. Dans le même temps, les destructions des ponts de Glaire, de Villette et du pont de chemin de fer sud de Villette ont joué également, normalement.

Devant le 3e Bataillon, la destruction du pont de Donchery est exécutée à 12h30.

Pendant toute la journée, l’aviation ennemie continue à tenir l’air ; elle execute quelques bombardements sur les positions de batteries (région de Chaumont) ainsi que sur le château de Bellevue et sur le village de Noyers Pont-Maugis.

Notre artillerie exécute de nombreux tirs aux abords des maisons fortes ainsi que, en fin de journée, sur la route Alle-St Menges et vers Givonne où les Allemands commencent à arriver. Cette action de l’artillerie française donne pendant toute la nuit du 12 au 13 mai.



13 mai 1940 – A 5 heures, les premiers éléments ennemis paraissent aux lisières ouest de Sedan (Boulevard Fabert) face à Torcy ; ils sont violemment pris à partie par les feux de la ligne principale. De nombreuses reconnaissances aériennes ennemies survolent le secteur.

Vers 9h30, l’aviation allemande commence à bombarder la position. Ce bombardement durera, avec quelques rares et courtes accalmies, jusqu’à 17 heures. Il est plus particulièrement violent dans le sous secteur de Fresnois (II/147) où, dans toute la profondeur de la position, il atteint parfois une intensité extrême : des incendies éclatent à Torcy et à Fresnois.

Au 1er Bataillon (S/Secteur d’Angecourt) aucun bombardement sur la position, mais violents bombardements les villages arrières (Angecourt, Haraucourt, Raucourt).

Au 3e Bataillon (S/Secteur de Villers sur Bar), bombardement par l’aviation toute la journée, mais avec moins d’intensité qu’au 2e Bataillon (S/secteur du Fresnois).
Dans chacun des S/Secteur du Fresnois, et de Villers sur Bar, le pilonnage de la position est exécuté par des vagues successives de 50 avions travaillant ensemble pendant une heure. Le bombardement et le mitraillage en piquée sont de règle. Les positions d’artillerie sont également violemment bombardées ce qui gène considérablement l’action de cette arme. A partir de 8 heures du matin, de nombreux tirs sont demandés à l’artillerie d’appui sur les colonnes ennemies (engins blindés, infanterie en convois, motocyclistes) qui se présente sur les hauteurs de al rive droite de la Meuse. A 15 heures, des tirs de courte préparation sont exécutés sur Donchery, Villette, Glaire, sedan et –sur demande du commandant du S/Secteur du Fresnois – l’A.L.C.A. exécute des tirs sur l’île de Wadelincourt où des préparatifs d’attaque ennemi sont signalés. Devant le I/147, à part quelques infiltrations dans Bazeilles, aucun indice d’atatque.

A partir de 15 heures, des engins blindés ennemis, placés aux lisières Est et Ouest de Donchery, à l’usine Gaulier, aux lisières de Sedan et à l’est de Wadelincourt, prennent à partie à coup de canon et de mitrailleuses, les ouvrages de notre ligne principale de résistance ; certains coups entament le béton, d’autres arrivent dans les créneaux. Ces engins sont contre battus par l’artillerie et la pièce de 75 de la casemate de Bellevue, ainsi que les canons de 25 de la L.P.R.

En même temps, le bombardement de l’aviation s’intensifie et la ligne principale, aux 2e et 3e Bataillon, disparaît sous le nuage de fumée épais.

Vers 16h30, des éléments ennemis franchissent la Meuse à Donchery, à l’usine Gaulier, au pont du Bouillonnais, à l’île de Wadelincourt. Ce sont des éléments d’infanterie (nombreuses mitrailleuses légères) qui ont utilisé des canots pneumatiques, mis rapidement et simultanément à l’eau et actionnés avec les mains ou de courtes rames. Ils se portent rapidement devant les créneaux des blockhaus et tirent à l’intérieur des ouvrages, tandis que d’autres éléments commencent l’encerclement des points d’appui.

Toute la ligne principale s’allume et tire sans arrêt. Le combat, dans la position, se déroule ainsi :

3e Bataillon (S/Secteur de Villers sur Bar)

9e C.M. : les blockhaus 5 et 6, attaqués vers 17h30 par l’Est, luttent jusqu’à l’encerclement, personne n’en est revenu. Le blockhaus C est détruit vers 16h30 par le tir d’engins blindés postés vers la voie ferrée. La casemate d’artillerie de Bellevue et le bloc 102 tirent jusqu’à encerclement (17h30). Un peu plus à l’ouest, au sud de la maison de l’Entrevue, les hommes luttent à la grenade vers 19 heures, contre un ennemi venu de l’est.

10e C.M. – Dans le faubourg de Donchery, des F.M. ont été détruits par le tir des engins blindés ennemis postés sur la rive droite. Vers 17 heures, un groupe de mitrailleurs est cerné et fait prisonnier par des éléments passés à Donchery. Vers 18 heures, le blockhaus b est endommagé, l’ennemi s’infiltre vers le massif de la Croix Piot et occupe le P.C. Moscou à 20 heures. Le blockhaus 2 est neutralisé vers 17 heures. Le bloc 101 a deux hommes tués mais tiendra jusqu’au 14 mai matin.



11e C.M. – Des éléments ennemis, venant de Donchery, attaquent la ferme Condé vers 17h30. Le Lieutenant GONTHIER, commandant la 11e C.M. rassemble sa section de commandement et se porte à leur rencontre. Il les arrête par son feu, dégage la ferme et est blessé grièvement au moment où il allait donner l’assaut.



2e Batillon (S/Secteur du Fresnois)



6e C.M. – Vers 16h30, le blockhaus 10 et le bloc 220, déjà soumis à de violents tirs d’engins blindés, sont attaqués à courte distance par les éléments ennemis qui ont franchi la Meuse à l’île de Wadelincourt et au pont de Bouillonnais. Ces garnisons se défendent jusqu’à encerclement. Les défenseurs de Wadelincourt, abordés sur les deux flancs sont fait prisonniers.



5e C.M. – La 5e C.M. qui tient la ligne du blockhaus au S.E. de la gare de Sedan est attaqué de front vers 17 heures, puis un peu plus tard sur son flanc gauche par l’ennemi qui s’est emparé de Fresnois et de la hauteur dit du champ de tir (cote 247) et sur son flanc droit par l’ennemi qui a pris pied sur la croupe de l’Etandan. Elle résiste sur sa position jusqu’au soir où elle se trouve alors complètement encerclée par suite du repli des éléments du 295e R.I. et 331e R.I. placés à sa droite (Etandan) et à sa gauche (région de Fresnois).



7e C.M. – La 7e C.M. qui tenait le canal de Glaire à Villette est attaqué, à partir de 16h30 par l’ennemi qui a franchi la Meuse à hauteur de l’usine Gaulier. Menacé d’encerclement, quelques défenseurs de Glaire se replient en combattant en direction du bois de Bellevue, protégés par le tir du point d’appui des Forges. La résistance s’organise aux lisières est du bois de Bellevue, elle est bientôt débordée par l’ennemi qui a percé rapidement en direction de Fresnois et la plus grande partie de la 7e C.M. après avoir épuisé ses munitions tombe aux mains de l’ennemi.



1er Bataillon (S/Secteur d’Angecourt)

Dans la nuit du 12 au 13 mai, conformément à un plan préétabli, des unités du 120e R.I. relèvent dans le S/Secteur d’Angecourt des unités du 295e R.I. et du 11e B.M. qui doivent se porter dans le S/Secteur de Villers sur Bar. La relève s’exécute difficilement et partiellement et les éléments relevés vont bivouaquer dans la région de Bulson.

Au cours de la journée du 13 mai, le 1er Bataillon est soumis à quelques bombardements de l’aviation ennemie, mais celle-ci est surtout active sur les positions d’artillerie et sur les villages (Angecourt, Haraucourt, Raucourt).

Devant le front du 1er Bon, aucune attaque sérieuse. Les observateurs remarquent que tout l’effort de l’ennemi se porte vers le S/Secteur de Fresnois, vers lequel se dirige, sortant de la forêt des Ardennes, de nombreuses formations motorisées que le feu de notre artillerie n’arrête que momentanément. Les lisières de Bulson est de Bazeilles se garnissent d’ennemis, des éléments légers de reconnaissance poussent jusque vers le pont de Bazeilles mais aucune tentative de franchissement ne se produit.

Des tirs d’artillerie française déclenchés à la fois par le commandant du S/Secteur de Fresnois et celui du S/Secteur d’Angecourt sont exécutés sur les lisières de Balan et de Bazeilles et aux abords du pont de Bazeilles. En fin de journée, le 13 mai, la situation est la suivante.

1°)-Devant le I/147, où aucune attaque ne n’est produite, la position est intacte ;

2°)- Devant le II/147, l’ennemi a franchi la Meuse et occupe Wadelincourt, Torcy, Fresnois, La Boulette. Il a commencé, en fin de journée, à s’infiltrer dans le Bois de la Marfée. Les éléments restant du II/147 sont avec le chef de Bon à la Maison forestière de la Marfée. A droite, Noyers et tenu par une compagnie du 295e R.I. La plus grande partie des éléments du 295e R.I. et du 331e R.I. se sont repliés sans ordre, d’abord dans le bois de la Marfée, puis pendant la nuit, plus en arrière, au-delà de Bulson. Entre la maison forestière et la route de Vouziers, quelques éléments du 331e (50 hommes) sont groupés autour du commandant du II/331 au Sud du bois du Gendarme.



3°)- Devant le III/147, l’ennemi a franchi la Meuse, occupe le faubourg de Donchery et les lisières Nord et Est des bois de la Croix Piot. Il s’infiltre vers ce bois au cours de la nuit, en particulier dans la région voisine de la route de Vouziers. A l’ouest, il occupe la ferme Condé, mais n’a atteint ni Villers sur Bar, ni Hannogne St Martin.



Nuit du 13 au 14 mai – Le 13 mai, vers 20 heures, le commandant de l’ID/55 informe le commandant du S/Secteur de Fresnois qu’il met à sa disposition une compagnie F.V. du III/295 plus une compagnie de mitrailleurs et 3 canons de 25 du 11e B.M.

Le commandant du S/Secteur de Fresnois décide de porter le III/295 aux lisières nord du bois de la Marfée afin d’établir la liaison à droite avec les éléments du II/295 dans la région ouest de Noyers, à gauche avec les éléments du quartier Torcy (II/147) dans la région de Liry et être ainsi en mesure de tenir la ligne d’arrêt dans la partie est du S/secteur puis de raccorder cette ligne à travers la Marfée avec une ligne établie sur le plateau nord de Chaumont tenue par une C.M. et 3 canons de 25 du 11e B.M.. Il est prescrit en même temps : 1°) – au commandant du quartier de Wadelincourt (II/295) de tenir Noyers et de se relier fortement à droite avec le S/Secteur d’Angecourt vers Pont-Maugis.

2°)- au commandant du quartier de Bulson (II /331) de tenir sous son feu les débouchés sud et est du Bois du Faisan et se reliant vers le Poirier le Prêtre au 11e B.M.

Le III/295 ne peut pas remplir la mission ; beaucoup de ses éléments replient avant d’avoir atteint la région prescrite. Un certain nombre de ceux-ci qui se replient sur Chaumont sont reportés en avant par le commandant du S/Secteur et les officiers de son Etat major, mais les hommes, après avoir repris la direction indiquée, font un détour et reviennent en arrière.

Ne pouvant réoccuper la ligne d’arrêt comme il l’avait prévu, le commandant du S/Secteur établit une ligne de résistance passant par le sud du Bois du Gendarme, le poirier le Prêtre, le Cimetière allemand, la crête ouest de Noyers, les villages de Noyers et de Pont-Maugis, tenue de la gauche à la droite, par le reliquat du II/331 (50 hommes) – 1C.M. et 3 canons de 25 du 11e BM, 1 Cie du III/295 avec le chef du Bon vers le Cimetière allemand, 1 Cie du II/295 et quelques mitrailleurs avec le comt du II/295 à Noyers.

La compagnie de commandement du 147e RIF et les éléments restant du II/147 sont établis au nord de Chaumont et au Bois de la Cote Jeudi.

Le 14 mai à 0heure, l’artillerie d’appui tirant du S/Secteur de Fresnois se replie vers une position non indiquée. L’officier de liaison d’artillerie reçoit l’ordre de rentrer à son groupe et quitte le commandant du S/Secteur qui n’a plus à sa disposition désormais qu’une batterie de 155 de position qui reste en place faute de moyens pour se déplacer. A la demande du commandant du S/Secteur, cette batterie tire toute la nuit sur les ponts de Sedan.

Le même repli de l’artillerie s’exécute dans les S/Secteurs d’Angecourt et de Villers sur Bar au cours de la nuit.



14 mai 1940 – 3e Bataillon – Les éléments de ce bataillon, dans la situation ci-dessus décrite, sont attaqués à partir de 6h30 : une première attaque avec chars débouche des bois de la Croix Piot en direction de Cheveuges et de la route de Vouziers. Vers 11 heures, une autre attaque avec chars et déclenchée à l’ouest du S/Secteur en direction d’Hannogne. Les éléments restant du III/147 établis sur un large front et dissociés, se replient lentement sur St Aignan et Vendresse.



2e Bataillon – A 5 heures une vive fusillade est perçue de Chaumont en Direction du Bois du Gendarme ; peu après on entend dans la même direction des bruits de moteur. La fusillade se déplace rapidement vers le sud et à 5h30 des balles arrivent dans Chaumont venant de la ferme St Quentin .

Le commandant du S/secteur de Fresnois (P.C. : Chaumont) décide alors de porter son P.C. dans le bois de Thélonne et d’aller en informer le commandant de la D.I. Tout le P.C. est à 1500 m sud de Bulson (Après 1 heure du matin, toute communication téléphonique avec ce P.C. a été coupée, la liaison a lieu par motocycliste. Dernière liaison à 2 heures par un officier de l’E.M. du 147). Le commandant du S/Secteur quitte le P.C. Chaumont à 6h30 arrive au P.C. de la D.I. qu’il trouve évacué et rencontre vers 7h30 sur la route Bulson-Maisoncelle, le général commandant le D.I. à qui il rend compte de sa situation. A ce moment (8heures) une contre attaque française appuyée par des chars était lancée contre Bulson que l’ennemi venait d’occuper avec des chars venus de la direction de la Boulette. L’action extrêmement rapide de l’ennemi vers Bulson – Ferme Beaumenil, le déclenchement de la contre attaque française empêchent le commandant du S/Secteur de gagner directement le bois de Thélonne. Il se porte alors vers l’est pour regrouper les éléments du 147 qui peuvent s’y trouver et se heurte vers 14h30 à l’est de Maisoncelle à une patrouille de motocyclistes ennemis à laquelle il échappe.

Pendant ce temps, la compagnie de commandement sur l’ordre du commandant du 147e, s’est repliée sur le bois de Thélonne occupé par les éléments restant du III/147. Ces deux unités se mettent à la disposition respectivement du commandant du S/secteur d’Angecourt et du commandant de la 3e D.I.C. qui les utilisent l’après midi du 14 et le 15 mai pour renforcer la défense de leurs troupes, dans le S/secteur d’Angecourt puis dans le Secteur de Mouzon.



1er Bataillon. – Dès le matin, l’aviation ennemie bombarde les positions mais aucune attaque de front n’est lancée. Vers 7 heures, l’ennemi installé vers l’Etandan attaque Pont Maugis par le feu. A 9 heures, Noyers est bombardé par l’artillerie allemande. Peu après, des véhicules descendent de la Marfée vers Noyers. Ils sont arrêtés par le tir de l’artillerie française. A 10 heures, des fantassins allemands descendent de Noyers vers Thélonne qu’ils occupent. A 12 heures, des chars ennemis descendent de Noyers sur Thélonne ; ils sont pris à partie par les canons de 25 du I/147 qui en détruit un avant qu’il ne pénètre dans Thélonne.

En même temps, entre 10 heures et 12 heures, l’aviation, les chars et l’infanterie ennemis nettoient la région de la Marfée et de Noyers.

Vers 14 heures, la 3e C.M. (gauche) se bat à Pont Maugis ; en arrière d’elle, la ligne d’arrêt a été évacuée. La 2e C.M. (centre) signale des rassemblements au pont de Bazeilles ; en arrière, la ligne d’arrêt, tenue par 1 compagnie du 295e RI et 1 compagnie du 120 R.I. a été évacuée ; seuls sont restés en place les éléments du 11e B.M.. La 1er C.M. (droite) n’a pas été attaquée sauf par l’aviation.

Le commandant du I/147 reçoit à 14h30 du commandant du S/Secteur l’ordre de s’installer avec sa section de commandement sur la rive droite de l’Ennemane, entre Angecourt et Haraucourt. Ce mouvement est activé en fin de journée.

La 3e C.M. attaquée depuis el matin sur son flanc gauche contient l’ennemi qui, à la tombé de la nuit, n’a pu dépasser Aillicourt.

La 2e C.M. défend Remilly et empêche l’ennemi de déboucher de Bazeilles et de dépasser le pont. Attaquée sur son flanc gauche à la tombée de la nuit, elle organise la défense face à Aillicourt d’où l’ennemi ne peut déboucher.

La 1er C.M. en cours de journée n’a pas été attaquée de front. Elle a été aux prises avec des parachutistes qu’elle a repoussés et dispersés.

Pour la première fois depuis le début de l’attaque, quelques avions français et anglais interviennent. Attaqués par un adversaire très supérieur en nombre, ils font tête courageusement. Trois sont abattus : l’un près de Mairy, un autre près de la Meuse, le troisième (anglais) près du Château de Lirry.

En fin de journée, le I/147 tient :

a) L’Ennemane entre Haraucourt et Remilly ;

b) La Meuse entre Remilly et Petit Remilly

Au cours de la nuit, le I/147 reçoit l’ordre de se replier. Passant par Yoncq et Beaumont en Argonne, il se regroupe à Nouart le 15 mai soir.



15 mai 1940. – Le Lt Colonel comt le 147e R.I.F. arrivé dans la soirée du 14 mai à la Berlière reçoit de la 55e D.I. établi à Bayonville, l’ordre de regrouper le régiment « dans la région de Vouziers ».

Il se porte le 15 mai avec des éléments de la compagnie de commandement et de la CHR du 1er Bataillon, dans la région de Grandpré puis au bois de Cornay.

Le I/147 se porte à Nouart.

Le II/147 après être resté en situation défensive à la lisière N.E. de la forêt de Jaulnay sans avoir eu le contact de l’ennemi, se replie sur la Neuville à partir de 22 heures.

Le III/147 se porte au bois de Cornay

Source : http://blockhausdonchery.e-monsite.com/ ... rif-3.html
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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BRH
 
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Re: La panique de Bulson...

Message par BRH » Mardi 22 Juillet 2014 21:48:58

http://blockhausdonchery.e-monsite.com/

147ème R.I.F.

11ème C.M.

Rapport

======

du Lieutenant Gonthier, ex-commandant de la

11ème C.M. du 147ème R.I.F., relatif à la période

23 Août 1939 – 13 Mai 1940





Le 147ème Régiment d’Infanterie de forteresse (Lt-Colonel Pinaud) provenait du 3ème Bataillon

du 155ème R.I.F. (Cdt R. Crousse) en garnison à Sedan. A la mesure 21, il occupait sur la rive gauche

de la Meuse, une position de résistance de 21 km de front environ tout en recevant et équipant ses

réservistes B1 et B2 au fur et à mesure de leur arrivée.



Le 147ème R.I.F. comprenait :

un état-major de régiment

une compagnie de reconnaissance

trois bataillons de mitrailleurs

Des sections de gardes frontaliers lui étaient rattachées : elles étaient destinées à occuper sur la rive droite de la Meuse, à proximité de la frontière belge, une position d’avant poste, jalonnées par un réseau, des destructions et des maisons fortes.

Le bataillon de mitrailleurs comprenait

une section de reconnaissance

une compagnie hors rang

trois compagnies de mitrailleuses

une compagnie d’engins et de fusiliers voltigeurs.



La 11ème Compagnie de mitrailleuses dont je prend le commandement le 29 août 1939 à 12 heures, en remplacement du S/Lieutenant de réserve Cadet se compose de :

*une section de reconnaissance

*trois sections de mitrailleuses

*une section de fusiliers voltigeurs

*La section de mitrailleuses, en plus des deux groupes réglementaires, disposait d’un groupe de combat réduit à deux fusils-mitrailleurs. Sur les positions de combat, elles prélèvent sur son effectif mitrailleur, le personnel nécessaire au service d’une cinquième pièce.

L’arsenal de la section était donc de :

vingt mitrailleuses Hotchkiss

deux fusils mitrailleurs 1929

La section de fusiliers voltigeurs du type normal disposait sur les positions de trois F.M. supplémentaires, ce qui portait son armement à six F.M.

Au total, la 11ème C.M. mettait en oeuvre :

15 mitrailleuses

12 fusils-mitrailleurs

Le commandant de compagnie disposait de quatre fusils-mitrailleurs et d’une mitrailleuse de rechange.

Les hommes étaient en majeur partie armés du fusil 1916. Les révolvers étaient du type espagnol 8 m / m.



Au point de vue armement, le matériel était complet et en parfait état. Les pièces avaient été envoyées au champ de tir de la Prayelle. D’autre part, au cours des nombreux survols qui précédèrent l’attaque du 13 Mai, j’avais prescrit de tirer sur les avions, ce qui n’était pas un réflexe - de façon à descendre peut être un appareil, mais aussi à donner confiance à la troupe et à vérifier le fonctionnement des armes. C’est au cours d’un de ces tirs que le caporal-chef Le Blay, le 11 Mai après midi, toucha sérieusement avec un jumelage F.M., un avion allemand qui venait de mitrailler les abords de l’ouvrage 82bis.L’appareil après avoir essayé de reprendre de la hauteur disparaît derrière les bois de Montimont. Le fait fut porté à la connaissance du Lt-Colonel Lafont, Cdt le sous-secteur de Villers/Bar.

L’effectif théorique de la compagnie de mitrailleuses était de 197 ainsi réparti.

4 Officiers

2 adjudants

6 sergents chefs

11 sergents

27 caporaux

148 hommes

A la mobilisation, cet effectif était réalisé et même dépassé. Mais les renvois au dépôt, les réformés, les affectations spéciales amenèrent de nombreux départs, si bien qu’au 10 Mai, sans tenir compte des malades, des permissionnaires, des détachés. La 11ème C.M. avait un effectif déficitaire, 32 hommes dont 10 gradés, presque l’effectif d’une section. Si de l’effectif restant (165 Officiers et hommes) nous retranchons le personnel de la section de commandement, en partie replié avec le train de combat, les conducteurs de voiturettes, les hommes à l’hôpital, les permissionnaires qui n’eurent pas le temps de rejoindre, nous constatons que pour servir 27 armes automatiques, il ne restait qu’un personnel extrêmement réduit et encadré au minimum. Ceci est vrai pour toutes les unités. Le 13 après-midi, alors que je donnais au Lt Poissignon, l’ordre de tirer avec son groupe de mortiers sur Vrigne Meuse où l’ennemi arrive, il me répondit qu’il n’avait que cinq hommes pour servir les tubes…Le tir eu lieu quand même. Donc aucune réserve et quand l’infiltration ennemie aura pris pied dans la position, il ne restera plus au commandant de compagnie, que ses quelques agents de transmission, ses radios et ses téléphonistes désormais inutiles pour constituer la petite patrouille qui ira à la rencontre de l’allemand et l’empêchera de prendre trop facilement les combattants à revers et par surprise. La mise sur pied de guerre de la 11e C.M. s’était fait en plusieurs temps. L’échelon A alerté dans la nuit du 22 Août rejoint ses positions au sud de La Meuse de Pont à Bar, à petit Remilly, le 23 Août matin. Il provenait de la 9ème Compagnie du 155e R.I.F. (S/Lt

Raymondeau. Il se composait :

a) des jeunes soldats ayant un an de service. Incorporé en pleine alerte des centres mobilisateurs. La tension de mars 1939 les avait dispersés, les uns dans les centres de convocation des réservistes, les autres aux travaux de réseau. Ils n’avaient pu suivre le cycle classique de l’instruction ; aussi leur valeur militaire était assez médiocre.

b) des soldats ayant deux ans de service et normalement instruits.

c) des disponibles. Ces derniers, rappelés en 1938, convoqués à nouveau en 1940, n’avaient pas fait preuve d’un enthousiasme particulier pour les périodes supplémentaires. Une vague d’indiscipline avait été contenue. Les contingents nous venaient en grand partie des Ardennes et de l’Aisne, on comptait également quelques Alsaciens Lorraine La tache qui incombait à l’échelon A à la mobilisation était immense. Les quelques quarante d’hommes qui le composait, devaient amener sur les positions et servir en cas de besoin tout l’armement des échelons A et B1. Il fallait en outre fournir du personnel au centre de convocation de Cheveuges pour assurer l’incorporation, l’habillement et l’équipement des réservistes. Des corvées étaient désignées pour liquider les casernements de Sedan et le centre mobilisateur, pour assurer la réquisition des chevaux et des automobiles, des postes étaient détachés dans les gares pour assurer le service d’ordre. Les dépôts de munitions étaient à constituer. Les dispositifs de destruction des ponts étaient préparés. En même temps, les unités devaient commencer à vivre .Les bureaux et les ordinaires se mettaient en route. Pratiquement l’échelon A suffit à lui seul à ce travail formidable du début, les cadres de réserve s’étant montrés pour la plupart soit incapable soit mauvaise volonté, incapable de se mettre immédiatement à la tâche. L’échelon B1, provenant du recrutement frontalier, arriva le 23 Août. Il était convoqué à Cheveuges, où il fut rapidement habillé, équipé et armé. Il renforçait les deux sections de mitrailleuses, déjà en place et formait presque la section de voltigeurs de la compagnie. L’échelon B2, provenant de la région parisienne arriva le 27 Août. Il formait l’effectif de la 3ème section de mitrailleuses qui, dans le plan d’occupation de la position, se trouvait en deuxième échelon. Tous ceux qui ont assistés à la mobilisation de 1938 se plaisent à reconnaître que l’expérience avait été profitable. Toutes les opérations se passèrent en ordre et dans le calme. Les scènes d’ébriété, un peu trop généralisées qui s’étaient produites en 1938ne furent en 1939 que des cas isolés, moins scandaleuses et faciles à sanctionner. Au cours de la campagne cependant, beaucoup d’hommes marquent un penchant prononcé pour la boisson. L’habillement, bien qu’en progrès sur l’année précédente, laissa encore à désirer. Les culottes, en particulier étaient de très médiocre qualité et de trop petite taille pour des hommes forts. L’absence presque complète de béret ou de calot, obligea les hommes, en dehors du temps où ils avaient des casques, à conserver leur coiffure civile. Quand il s’agissait d’une casquette plus ou moins déformée, l’effet était désastreux. Il fallut que les Chefs de Bataillons fassent confectionner des calots par leur C.H.R. pour que les réservistes commencent à prendre une allure militaire. Enfin quelques cuirs, tels que bretelles de fusils, courroies de bidon, jugulaires de casque furent remplacées par de la ficelle. Dans les mois qui suivirent, un effort patient arriva à combler peu çà peu les déficits. Seules, les roulottes, abîmées par les travaux de terrassement et le bétonnage, rentrent en mauvais état, sans que les livraisons parviennent à les remplacer. Ainsi donc, le 2 septembre 1939, la 11ème C.M. du 147e R.I.F. était constitué. La formation primitive de l’unité subit malheureusement d’importants changements et cela peu de temps avant le 10 Mai. Fin avril, nous dûmes céder au 295e R.I., régiment de la 55e D.I. :

1°) nos classes jeunes, c-a-d nos hommes et nos gradés d’active qui depuis trois ans travaillaient dans un secteur qu’ils connaissaient parfaitement.

2°) nos frontaliers, afin de les éloigner de leur foyers trop proches. Les derniers échanges eurent lieu dans les premiers jours de Mai. Nous recevions dans nos unités de mitrailleuses des hommes venant d’unités de voltigeurs, des classes âgées qui n’avaient pas été habitués dans les unités de réserve, à la discipline assez stricte que nous exigions de nos soldats.

Le long travail par lequel le chef façonne sa troupe et la conquiert, se trouve d’un seul coup annulée et à recommencer. Sans vouloir même contester la qualité du personnel échangé, il reste un fait indiscutable : ces hommes ne nous connaissaient pas et nous ne les connaissions pas. Certains rejoignirent leur nouvelle unité en pleine bataille, car ils se trouvaient en permission au moment de leur mutation. Les quelques jours de répit du début du mois de Mai furent mis à profit et je puis affirmer que dans ma compagnie, tout était prêt. Les missions étaient parfaitement connues. Toutes les armes étaient servies, avec évidemment très peu de personnel et d’encadrement. Le matériel était en excellent état, abondamment pourvu de toutes les munitions. Le personnel savait les mettre en oeuvre. Des séances d’instruction avaient mis à même tous les combattants du centre de résistance, à se servir de toutes les armes y compris le canon de 25 et le mortier. Des vivres étaient distribuées permettant de tenir deux jours et demi sans ravitaillement, en plus le village proche de Villers sur Bar, récemment évacué, contenait de nombreuses réserves. Reste la grave question du moral des cadres et de la troupe. A l’arrivée, il semble que beaucoup de réservistes de tout grade, soient venus avec l’intime conviction d’un nouveau 1938. « Tout va s’arranger et dans quinze jours, nous rentrerons chez nous ». De là, une certaine mauvaise volonté pour percevoir le matériel, pour tout mettre en place, creuser les tranchées puisque c’était sûrement du travail inutile. Parti le 23 Août comme adjoint au Lt Colonel, commandant le 147ème RIF, j’eu avant de prendre le commandement de la 11ème C.M. A m’occuper du dépôt de munitions de Bulson et de Cheveuges (ferme Coulan). Je noterai deux incidents qui me paraissent significatifs. Des consignes avec plan d’installation étaient préparées à l’avance, il n’y avait qu’à s’y conformer. Le convoi de munitions que j’étais allé chercher à Autrecourt devait décharger à des endroits déterminés par des corvées fournies par les unités voisines.

A Bulson, se fut un beau tapage de la part du maréchal des logis de réserve, chef de corvée. Il est vrai qu’il procédait à son installation personnelle. Il déclara successivement qu’il était chargé de la garde des munitions et non de leur déplacement (malheureusement, c’était inscrit sur ses consignes) qu’il ne savait pas reconnaître une caisse de cartouches d’une caisse de grenades (il suffit de lire les étiquettes)et enfin, dernier argument, que c’était inutile de stocker des munitions, puisque la radio annonçait que tout s’arrangeait et que d’ailleurs en 1938, on n’en avait pas tant fait. A la ferme Coulan, c’était un sergent chef de réserve d’infanterie qui se trouvait chef de poste. Mais où la chose devenait grave, c’est que le plan d’installation du dépôt prévoyait l’utilisation d’un hangar, sous lequel étaient garés quelques chariots. Le sous officier déclara net qu’il se refusait absolument à faire déplacer les véhicules, car ce n’était pas la guerre et que le local ne pouvait être utilisé à des fins militaires, qu’il était d’ailleurs employé au Ministère de la Guerre et que j’aurais de ses nouvelles. Un officier qui a douze ans de service dans la troupe, ne s’effraye pas outre mesure de certains incidents. Ils dénotaient pourtant un état d’esprit regrettable. C’est état d’esprit du sous officier de réserve, je l’ai remarqué à mainte reprises. Pendant les huit mois que j’ai passé à la tête de la 11e CM c’est du cadre sous officier que me viennent les plus grandes difficultés de commandement. Hormis quelques heureuses exceptions, le grand nombre était d’une nullité militaire à peu près complète, leur principal souci était leur popotte et leur installation personnelle. Sans aucune aptitude au commandement, mais d’un esprit critique très développé, ils semblaient croire que leur rôle était non pas de seconder l’officier dans sa tache, de faire exécuter les ordres, mais au contraire de s’interposer entre l’officier et la troupe pour éviter à cette dernière les effets de la « soi-disant » tyrannie du chef. Les ordres donnés étaient facilement taxés d’abus de pouvoir et le sous officier se considérait comme le médiateur chargé de présenter les réclamations de ceux qu’il appelait « les commandés ». Toujours du côté de la troupe, jamais du côté de ses chefs ; c’est ainsi que je terminai la demande de radiation d’un de mes subordonnés. C’est état d’esprit commençait à déteindre sur les cadres d’active.

Je ne me serais pas permis de juger le cadre des Officiers de réserve, celui que j’ai vu à l’oeuvre si au cours des stages puis des séjours dans les hôpitaux, nous n’avions été très durement pris à partie. Une boutade qui n’en était pas une dans l’esprit de beaucoup permettait d’affirmer que si l’on faisait un officier de réserve en six mois, alors qu’il fallait au moins deux ans pour « fabriquer » un officier d’active, c’était que ce dernier était trois fois moins intelligent. Là aussi, l’esprit critique n’était pas en rapport avec la valeur technique ou morale. Les « anciens » qui avaient fait l’autre guerre et qui nous regardaient avec supériorité, ne faisaient pas preuve d’un enthousiasme débordant pour la future bagarre. Par tous les moyens, ils s’en allaient vers les emplois de l’arrière et partaient sans regret et sans être regrettés. Les jeunes, ceux qui n’avaient pas mauvais esprit, déclaraient être venus pour se battre mais la besogne modeste de tous les jours ne leur semblait pas assez glorieuse : ils se refusaient à admettre la phrase : « la guerre c’est six mois d’embêtement, pour un jour de combat ». Le jour de la bataille active, du véritable choc est très court, il ne dure pas longtemps, mais il doit se préparer longuement, minutieusement, patiemment et c’est dans ce travail obscur que le chef doit d’abord s’affirmer. Il est trop simple d’espérer que chacun se débrouillera au moment du besoin et que les « crapules », les indisciplinés, les mauvaises têtes deviendront des types extraordinaires au combat. Ce n’est pas vrai. Les bons soldats du temps de paix sont les bons soldats du temps de guerre. Les bonnes troupes ne s’enfuient pas en désordre et les révélations du champ de bataille, si elles existent, ne sont que des exceptions.

De septembre 1939 à mai 1940, le 147ème a beaucoup travaillé sur les positions. Mais dans l’esprit de beaucoup, c’était du travail inutile. L’élément civil ne facilitait pas la tâche. Le 10 Mai, l’ennemi est annoncé, mais il est encore loin. Toutefois, les bombardements se multiplient. Il semble que ces attaques encore bénignes, donnaient confiance à la troupe. Je n’aurai pas affirmé que certains ne voient dans cette phase plus active de la guerre, la fin de ces interminables travaux de terrassement qui nous occupaient depuis huit mois.

Le 11 Mai, commence le lamentable exode des populations. Devant ce pénible spectacle, chacun pense aux siens qui sont peut être menacés du même sort. Première tristesse !

Et puis les événements se précipitent. Les bombardements redoublent. Les cavaliers repassent et laissent des nouvelles pas trop rassurantes. Les villages flambent. Chacun est surpris de la rapidité avec laquelle l’ennemi approche. Pas un seul avion ami dans le ciel, mais toujours et toujours des croix noires.

Je suis sûr qu’à ce moment là, les hommes de ma compagnie étaient prêts à se battre ; certains l’ont prouvé par la suite. Mais je dois avouer que l’ennemi que nous attendions, personne ne l’imaginait avec cette brutalité et cette accumulation de moyens.

A l’origine de la défaite, il y a une surprise morale. Les troupes qui ont lâché pied sans même avoir vu l’ennemi, en sont la preuve irréfutable.



A Guéret, le 25 Juin 1941

Gonthier
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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