Bonjour,
Le numero d'octobre d'Histomag'44 est en ligne
http://stephane.delogu.free.fr/mag-octobre2007.pdfAvec, entre autre, un article de votre serviteur et d'Alain Adam au sujet de Bulson.
Bonne lecture.
Extraits:
Le 13 mai
Les 1e et 10e PzD traversent la Meuse et établissent une tête de pont dans le secteur ouest de Sedan.
Plus de 1500 avions du Ier et IIe Fliegerkorps vont supporter cet assaut durant la journée. On
comptera 600 bombardiers ( He 111 , Do 17 , Ju 88 ) , 250 Ju 87 Stuka , 500 chasseurs Me 109 et
120 chasseurs Me 110 , réalisant 1215 sorties d’attaque au sol .
A 7h des Dornier 17 préparent l’attaque allemande pour traverser la Meuse a Sedan. La préparation
par bombardement va durer plusieurs heures causant une nette diminution des tirs d’artillerie français.
Les hommes doivent se mettre a l’abris, le fracas des explosions continues est terrible, les hurlements
des sirènes d’avion des Stuka mettent les nerfs a rude épreuve.
Pourtant, malgré l’ampleur des moyens utilisés, aucun blockhaus ne fut complètement détruit et on ne
déplora que 56 tués.
Mais cette journée d’assauts aériens continus coupa la plupart des transmissions filaires, coupant
ainsi grand nombre des communications. C’est ce même jour que le mouvement de panique se
déclencha. Le programme de bombardement est même très révélateur de la succession des
événements
De 8h a 16h, les assauts aériens visent des unités positionnées le long de la Meuse, afin de faciliter la
traversée de celle ci par les unités d’assaut. Ce n’est qu’a partir de 16h, et ce, jusqu'à 17h30, que les
objectifs arrières sont visés ( l’artillerie ), afin d’éviter que par ses tirs elle n’immobilise les assauts.
Puis de 17h30 a minuit, les attaques aériennes devaient viser les forces Françaises dans l’arrière
pays, se rapprochant du secteur . Et nous le savons, les premiers mouvements de panique, eurent
lieu un peu après 18 heures.
Pont allemand sur la Semois
La 10e Panzer division est alors divisée en deux kampfgruppe. Le Kpfg 1 avec le Schtz Rgt 86 sur la
droite, attaque du sud de Sedan jusqu'à Balan. Le Kpfg 2 avec le Schtz Rgt 69 attaque de Bazeilles a
Pont Maugis
Ce régiment sera stoppé dans sa tentative par l’artillerie française, coulant une cinquantaine de
canots. Cependant, un petit groupe de sapeurs du 49eBn (Fw.Rubarth , 2e Cie ) parvient a traverser la
Meuse. Sous un feu très nourri, la première ligne de bunkers est prise. Une contre attaque française
cause de lourdes pertes a ce groupe. Un deuxième groupe d’assaut ( Lt.Hanbauer ) vient renforcer le
premier . Rubarth parvient ainsi a conquérir la seule tête de pont sur la rive ouest de la Meuse entre
Wadelincourt et Pont maugis ( il y gagnera une promotion au grade de Lieutenant et la croix de
chevalier ). Hanbauer prend le Bunker 220 et Wadelincourt . Vers 21h, le Schtz Rgt 86 traverse la
Meuse et s’empare de la colline 246 après un rapide combat.
1e Panzer Division :
Durant la nuit, la division est sous le feu de l’artillerie française, mais ne sera pas impactée dans ses
mouvements. A 6h le II/SR 1 s’empare de Floing. Dans la matinée l’artillerie du général Berlin ( Arko
101 ) arrive sur la zone et se met en batterie . A 8h , la Luftwaffe commence a attaquer les positions
autour de Sedan . La tache de traverser la Meuse est allouée au régiment «Grossdeutchland », ainsi
qu’au Schtz Rgt 1 et Sturmpionier Btl 43 (De la 10e PzD ).
16h. Malgré les bombardements massifs, quasiment tous les bunkers français sont toujours
opérationnels et empêchent la première vague d’assaut de traverser la Meuse. Des canons de 88 sont
installés afin de faire taire les bunkers Français (Le bunker 211 sera détruit ) . Les Sturmpioniers
tentent une nouvelle fois la traversée mais échouent. Mais la mort du Lt graf Von Medem permettra
d’identifier la position d’une mitrailleuse, l’éliminer, et pouvoir enfin effectuer la traversée.
La 7e Cie du II/GD, suivie de la 6e Cie va ainsi pouvoir attaquer les positions Pont Neuf et Cimetière.
Les unités suivent la direction Sedan-Donchery, ou elles seront a nouveau stoppée par les feux
ennemis . A 19h, les bunkers 104 et 7 bis sont pris, et c’est avec la 8e Cie que les Allemands
attaquent la colline 247 et la prennent vers 20h.
Epuisées, les troupes du II/GD ne peuvent poursuivre vers le Bois de la Marfée, pendant que le III/GD
est empêtré dans des furieux combats de rue a Torcy, au sud de Sedan. A 17h les Schtz Rgt 1 rejoint
les éléments du GD . Sans ordres le IIIe Bn ( Olt Korthals ) attaque sur l’axe Sedan-Donchery, et se
déplace dans la zone d’attaque de la 2e PzD. Korthals décide alors de prendre a revers les bunkers
Français afin de faciliter la traversée des troupes de la 2e panzer, puis pousse vers Donchery .
A 20h10 , le Schtz Rgt 1 a sécurisé le Frenois, et après de sévères combats jusqu'à 22h40 environ,
avec des troupes exténuées, la colline 301 est prise, au sud du Frénois. Jusqu'à minuit, le SR 1 va
sécuriser la bordure sud du bois de la Marfée, dans le secteur de Chéhéry . Durant la soirée, la 1ePzD
va établir une forte tête de pont, avec 6 bataillons sur une large part des hauteurs de la Marfée.
Dans l’après-midi, des troupes du génie allemand ont entamé la construction d’un pont sur la Meuse
pour faire passer les chars sur l’autre rive. Les assauts aériens français sur ce pont échoueront du fait
de la Flak et les tirs de l’artillerie Française n’auront pas d’effet (Les obus tomberont a 50 mètres de
la cible …). Un peu après minuit, ce pont de 16 tonnes sera prêt .
Dans la nuit du 13 au 14, le Schtz Rgt 1 ne se reposera pas, et attaque le bois de la Marfée,
diminuant la pression sur les troupes de la 10e PzD à l’ouest de Wadelincourt, qui était sous un feu
intensif des bunkers français de Douzy.
2e Panzer Division :
Dans l’après-midi, la division parvient à Donchery plus tôt que planifié. Lorsque les premiers chars
s’approchent de la Meuse, l’artillerie lourde française les stoppe (Pratiquement toute l’artillerie lourde
française fera feu sur la 2e PzD ). Des tirs de contre-batterie seront impossibles car l’artillerie
divisionnaire est affectée à la 1e PzD et les 24 obusiers arrivant vers 17h sont à court de munitions.
Cependant vers 17h30 quelques volontaires traversent a la nage la Meuse, mais sont repoussés par
les bunkers français. Un peu après, l’attaque de Korthals (Voir 1e PzD ) sur quelques bunkers
permettra a la 2e PzD de traverser la Meuse. Apres 22h, la division est en mesure d’effectuer un trafic
important de barges sur la rive opposée de la Meuse.
14 mai Guderian décide de porter la 1ere et 2e PzD a l’ouest, en laissant la 10e PzD, le Grossdeutchland sécuriser
la tête de pont de Sedan.
1e Panzer Division
Elle reçoit l’ordre d’attaquer sur l’axe Chéhéry – Maisoncelle – Villers. A 1h20 la 1e PzBde reçoit l’ordre de se
rassembler dans le secteur de Corbion pour traverser la Meuse grâce au pont de 16t qui a été construit à Gaulier. En
raison d’embouteillages très importants, les premiers chars n’y parviendront qu’a 7h20. En raison de l’importance
stratégique de ce pont, Guderian concentre à proximité du pont denombreuses unités de Flak ( Flak Abt
83 , 92 , 71 , Flak Rgt 102 ; au total 303canons )
La première attaque aérienne française arrive à 5h30 et il y en aura toute la journée jusqu'à minuit. Un total de 27
missions de l’armée de l’air, chacune d’un groupe de 10 a 20 avions seront effectués, sans aucun résultat. Une
attaque massive de 71 Blenheim et Battle de la RAF aura lieu entre 16 et 17h. 40 d’entre eux y seront détruits,
sans plus de résultats.
A 7h, une reconnaissance aérienne allemande identifie des chars français au sud de Chéhéry, traversant la vallée
de la Bar, via les hauteurs de Bulson, vers le bois de la Marfée.
Immédiatement, la seule formation dechar disponible (4/PzRgt 2, Olt.Krajewski ) reçoit l’ordre d’attaquer
en direction de Bulson, et repousser les chars français. Un peu après 8h, la compagnie débute son attaque.
A 8h45, elle parvient aux hauteurs de Bulson, opposée à une faible résistance. Lorsque les Français aperçoivent les chars allemands, ils
retraitent de Bulson. Krajewski traverse Bulson et lorsqu’il parvient aux hauteurs au sud-ouest, ses
chars sont pris a partie par des canons antichars français. La 4/pzRgt 2 rencontre en fait deux
compagnies de chars françaises et de l’infanterie équipée de canons antichar. Les chars allemands se
positionnent entre les collines 320 et 322 et commencent a ouvrir le feu sur les FCM36 français. Mais
l’artillerie française ouvre le feu et va détruire tous les chars allemands sauf un.
Vers 9h15 la 2/PzRgt 2 (V.Grolman ) arrive et va stopper la contre attaque française.A 13h une
troisième compagnie de chars et des éléments du Grossdeutchland arrivent et débutent une contreattaque
dans le bois Rond-Caillau, appuyés par des éléments du Pz.Jg.Abt 37.Au même moment, le
Kpfgr Beck-Broichsitter avance en direction de Chéhéry et entre en contact avec les troupes française
3 Km avant Chéhéry . 13 chars et de l’infanterie sont identifiés. Une baarriere de 6 canons aantichar
de 37mm est formée et parvient a stopper, au début, les Français.
Mais les canons allemands de 37mm sont assez peu efficaces face aux chars FCM36, et ces derniers
tentent de déborder les positions. Certains chars entrent dans Connage pendant que de l’infanterie
attaque du sud-est.
A 9h15, deux compagnies du Sturmpionnier Btl 43 arrivent et s’opposent a l’infanterie française.
Enfin, a 9h45, la 8e Cie du pzRgt 2 ( Olt. Von Kleist ) arrive et repousse les chars ennemis, pendant
que les sturmpioniers font reculer l’infanterie française vers Chéhéry, dans la foret de Naumont .
Les renforts arrivent unités après unités. Les canons antichars allemands s’installent sur les hauteurs de
Bulson avec des canons de 88 et ouvrent le feu surles cibles françaises.
Vers 12h, 30 chars français sont détruits et Chémery est prise.
Une attaque de Stuka sera effectuée par erreur sur Chémery, au moment ou une réunion d’officier se
déroule sur la place de l’église. Plusieurs officiers allemands y seront tués ou blessés.
A 12h30, des éléments du PzRgt 2 se tournent vers l’ouest, et rejoignent le canal des Ardennes a Malmy .
A 14h30 le GD arrive a la bordure sud du bois et avance en direction de Maisoncille-et-villers. Le
régiment s’installe en fin de journée au sud et a l’ouest d’Artaise. Il doit rejeter une éventuelle autre attaque
blindée française.
Le PzRgt 1 traverse la Meuse vers 10h et va sur Vendresse (Ouest de Malmy ). Il sera stoppé par de
l’artillerie antichar française de 25mm. Plusieurs contre attaques avec chars sont rejetées.
La tête de pont allemande prends désormais forme, et contre-attaque prévue par la 2e Armée le lendemain
ne parviendra pas a les repousser.
Ils sont passés, et iront jusqu’à Dunkerque…
Les raisons de la défaite :
Il est donc clair que, si écrasement il y a eu, il se fit sans débandades notoires, la tentative de contre
attaque française du 14 paraissant même être assez surréaliste quand on sait à qui ils avaient affaire.
Certes, des hésitations légèrement teintées de panique le 13, mais pas de fuite éperdue. Quelques
unités d’infanterie sous-équipées en armes antichar ne savaient trop que faire devant une attaque massive
de Panzers, une unité d’artillerie lourde censée être à l’arrière mais qui pense, victime de la pauvreté des
moyens de communications, se retrouver brutalement sur le front donc inutilement exposée et qui retraite à
toute vitesse, tout cela peut se comprendre.
Avec le 7éme BCL
Monsieur Guy Steinbach était dans ce Bataillon de chars légers(45 chars FCM), commandé par le Chef de Bataillon Giordani, qui
participa a la contre attaque française du 14 mai. Il était chef de char dans la 4éme section de la 3éme Compagnie,
sous les ordres du Lieutenant Paul Levitte, mort pour la France le 10 juin 1940, après avoir reçu pour l’action du 14 mai la Légion
d’Honneur avec Palmes.
Ecoutons Monsieur Steinbach :
«Le 213éme RI qui devait accompagner le 7.BCL dans la contreattaque n’a pas pu être efficace car écrasé par l’artillerie. Il n’y a
pas eu de panique ni au 213 ni au 12e chasseurs.
Les chars du 7.BCL (39 le matin, 10 le soir, épuisés !) n’ont pas pu passer Connage et Bulson.
C’est vrai que sur notre droite certaines unités de la 9eme armée ont reflué en désordre, dispersées par les bombardements
intenses des Stukas et par cette maudite sirène qui accompagnait leurs piqués !
Au cours de cette bataille au sud de Sedan (Chemery sur Loir, Bulson, Connage), les pertes de l’unité ont été de 50% du
personnel et 70% du matériel...
Il n’est pas possible d’oublier cette amitié qui nous liait. Cette «mission de sacrifice" (Déclarée ainsi par le commandement)
acceptée librement. Nous étions la pour défendre le sol de la France, pour repousser l’ennemi, l’envahisseur»
1ere Panzer Division
Generalleutnant F.Kirschner
Responsable de la conduite des opérations : Wenck
Chef de la section logistique : Von Kielmansegg
Panzer Brigade 1 (Keltsch )
Panzer Regiment 1 (Oberst Johannes Nedtwig)
Panzer-Abteilung I ( Koppenburg )
Panzer-Abteilung II ( Dittman )
Panzer Regiment 2 (Obstlt. Hero Breusing)
Panzer-Abteilung I ( Von Stachwitz )
Panzer-Abteilung II ( Sauvant )
Schützen Brigade 1 ( Krüger )
Schützen Regiment 1 ( Black )
Schützen-Bataillon I ( von Studnitz )
Schützen-Bataillon II ( von Jagow )
Schützen-Bataillon III ( Richter )
Kradschützen Bataillon 1 ( von Wietersheim )
Schwere Infanterie Geschütz Kompanie 702 : 6 SIG33
Artillerie Regiment 73 ( Eichstädt )
Artillerie-Abteilung I ( Von Hünersdorf )
Artillerie-Abteilung II ( Von Grundherr )
Rattaché : II/56e Artillerie ( Söth )
Aufklärungs-Abteilung 4 ( Von Scheele )
Panzerjäger Abteilung 37 ( Kopp )
Pionier-Bataillon 37 ( Knopff)
Nachrichten Abteilung 37 ( Frede )
Verwaltungstruppen 81 , Nachschubdienste 81 , Feldpostamt 81 , Feldjäger-Kompanie 81 , Sanitätsdienste 81
Rattaché :
-1e batterie / 8e bataillon de chasseurs de chars lourds ( canons de 88mm )
Effectifs : 13192 hommes ( dont 436 officiers ) ; 24 Pz I , 115 Pz II , 62 Pz III , 48 Pz IV , 23 Befehlspanzerwagen
Generalleutnant
F.Kirschner
Régiment d’Infanterie Grossdeutschland
au 13-14 mai 1940 , secteur de Sedan
Rgt Fuhrer : Obstt. Graf von Schwerin
Rgt Adj : Hptm. Masius
-Colonne de ravitaillement
-Section de transmissions
-Section de musique Régimentaire
-Section d’estafettes
1er Bataillon ( Schutzen ) : Obstit. Köher , Hptm. Föllmer
-1e Compagnie : Oblt. Schwarzrock
-2e Compagnie : Oblt. Kolb
-3e Compagnie : Oblt Fabich , Oblt. Bohrmann
-4e Compagnie lourde : Oblt Hänert , Lt. Schiller
2e Bataillon ( Schutzen ) : Major Föst , Major Greim , Adj.Obslt.
Benk
-5e Compagnie : Oblt. Schneider
-6e Compagnie : Oblt. Von Courbiere
-7e Compagnie : Oblt. Wackernagel
-8e Compagnie lourde : Oblt. Bethke
3e Bataillon ( Schutzen ) : Obstlt. Garski , Adj.Lt. Wentges
-9e Compagnie : Hptm. Westphal , Lt.Dr. Usadel
-12e Compagnie lourde : Hptm. Grosser
-les 10e et 11e Compagnie sont détachées a l’opération
aéroportée NIWI
4e Bataillon lourd : Major Schneider, Adj.Obtlt. Teubert
-13e Compagnie d’appuis : Oblt von Massow , Oblt. Darries ( 6
canons de 75mm )
-14e Compagnie Antichars : Oblt. Beck-Broichsitter , Lt. Hintze ,
Lt.Janke ( 12 canons 37 AC )
-15e Compagnie d’appuis : Oblt. März , Oblt. Berbener ( 4 canons
de 150 mm)
-16e Compagnie de canons d’assaut : ( 6 Stug III )
Oblt.Frhr. Von Egloffstein, Oblt. Wirth, Lt.Franz, Lt. Tiarks, Lt.
Von werlhof
Matériel d’une compagnie de Schutzen :
12 mitrailleuses légères, 3 mortiers légers
Matériel d’une compagnie lourde de Schutzen :
12 mitrailleuses lourdes, 6 mortiers lourds
Effectifs rattachés :
43e Sturmpionier Abteilung ( Oberstlt. Mahler) :
3 Compagnies de pionniers et une colonne de pontonniers
légers.