L'alter ego de Guy Môcquet...

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

L'alter ego de Guy Môcquet...

Message par BRH » Mardi 04 Février 2014 14:19:45


L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste...

Par Eric Brunet/valeursactuelles.com

Les collégiens font des quenelles planqués au fond de la cour de récré et les lycéens commentent la finale de The Voice. La jeunesse française se fiche bien des commémorations de 1914-1918. Normal : leurs profs ne racontent plus les tranchées, la boue, les rats et le million et demi de jeunes Français étripés par les baïonnettes de Ludendorff, déchiquetés par la mitraille, éparpillés par les mortiers allemands, brûlés par les gaz moutarde. Ben oui, commémorer la Première Guerre mondiale, c’est trop flippant, trop écoeurant.

En d’autres temps, pourtant, un Français de 20 ans a été fusillé pour avoir commémoré la Grande Guerre. Dans la nuit du 10 au 11 novembre 1940, deux jeunes Nantais, Michel Dabat, 20 ans, et Christian de Mondragon, 17 ans, bravent le couvre-feu et l’interdiction nazie de célébrer l’armistice de 1918. Ils dérobent un immense drapeau tricolore, stocké dans un bâtiment surveillé par la Wehrmacht, et l’installent au sommet d’une tour de la cathédrale de Nantes. Au matin, la population abasourdie applaudit…

Rapidement, les deux jeunes gens sont dénoncés. Après une traque de plusieurs mois, on les arrête. En raison de son jeune âge, Mondragon est relâché, mais les nazis emprisonnent Dabat. Quelques jours plus tard, en plein centre-ville de Nantes, un groupe de résistants assassine le Feldkommandant Hotz. L’occupant exige alors une vengeance exemplaire : l’exécution de 50 détenus. Le jeune Michel Dabat est fusillé, le 22 octobre 1941, près de Châteaubriant, avec 50 autres otages, dont Guy Môquet. L’abbé Théon, ancien aumônier de la prison des Rochettes, témoigne : « Ils vont mourir pour leur pays, ces jeunes gens de 20 ans. Ils me disent un dernier au revoir. Ils chantent la Marseillaise… Ils sont partis… »

On découvre alors que Michel Dabat, à 20 ans, était déjà membre du réseau d’accueil des pilotes britanniques. À l’époque où le communiste Jacques Duclos tentait d’obtenir des Allemands la reparution de L’Humanité, à l’époque où Guy Môquet distribuait des tracts communistes dénonçant la guerre impérialiste des Alliés, critiquant de Gaulle, Léon Blum, les Britanniques et les “immondes capitalistes juifs”, Michel Dabat, lui, honorait le sacrifice des Français de 1914 par un geste de résistance chevaleresque, à une époque où la France était si peu encline à se rebeller.

En 2014, aucun livre d’histoire ne raconte l’acte du jeune Nantais. Aucun poème, aucun discours ne le célèbrent. Paradoxe : c’est la mémoire de Guy Môquet que le roman national et l’histoire de France ont choisi d’honorer depuis près de soixante-dix ans. D’Aragon à Sarkozy.

Michel Dabat, qui fêta ses 20 ans en prison, est inhumé à Saint-Julien-de-Concelles, en Loire-Atlantique. Sa sépulture est anonyme, les nazis en ayant décidé ainsi.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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BRH
 
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Re: L'alter ego de Guy Môcquet...

Message par boisbouvier » Samedi 08 Mars 2014 09:48:11

Merci, BRH, pour ce récit si émouvant.
L'Histoire est bien ce que vous en dites. Un mensonge qu'on ne conteste pas.
boisbouvier
 
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