Question locale : comment fut envahi le Poitou-Charentes ?

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Question locale : comment fut envahi le Poitou-Charentes ?

Message par BRH » Mardi 19 Mars 2013 12:30:24

je donne le détail des unités qui vont envahir la Vendée et le Poitou-Charentes. On verra qu'il est très léger, ce qui n'échappera pas au général Héring, ce dernier ayant la vélléité de contre-attaquer, ce qu'il ne fera pas finalement.

Comme le note toujours Henri de Mollans, le 21 juin au soir, tous les corps de la 18e armée allemande ont franchi la Loire. L'infanterie étant à bout de souffle, 5 détachements motorisés reçoivent la mission de coiffer les villes côtières importantes, de La Rochelle à Royan inclusivement.

Le 1er corps forme 2 avant-gardes (en plus de la 1e KD, dont les reconnaissances ont atteint Loudun), composées de cyclistes, d'éléments du génie, d'unités de canons anti-chars, d'infanterie portée. la 1ère, aux ordres du colonel Rauch (11e ID), qui franchit la loire à Saumur, direction La Rochelle et Rochefort. la 2ème, colonel Burdach (1e ID), direction Royan pour bloquer le trafic sur la Gironde.

Le 8ème corps se voit attribuer le groupe de reconnaissance von Scheer et le régiment d'automitrailleuses 900 (réserve générale). Partant de la région d'Amboise, ces unités reçoivent les mêmes objectifs.

Le 22 au soir, le groupement von Scheer atteint Beauvoir, à 15 km au sud de Niort. Au nord d'Angoulême, le régiment AM 900 croise des éléments du CC en cours de repli, sans donner lieu à autre chose que quelques escarmouches.

Le 23, à 9 h 40, l'avant-garde Rauch croise à Niort celle de Scheer. Le 1er, colonel, exige du second (lt-colonel) qu'il lui cède le passage. Von Rauch parvient ainsi à La Rochelle à 17 h et le second à Marennes vers 19 h. Von Rauch envoie un détachement occuper Rochefort (Tonnay-Charente ayant été traversée par von Scheer). Les cyclistes de la 1e KD n'atteindront La Rochelle que le lendemain (les chevaux, épuisés, sont restés autour de Loudun).

Le colonel Burdach atteint Royan à 18 h, brûlant de peu la politesse à un détachement du régiment AM 900 passé par Saintes et qui avait retenu un cantonnement pour 600 hommes. Ainsi, le 1er corps avait gagné la course à l'Atlantique ! Burdach fera mettre en batterie des canons de 88 qui tireront sur les navires français mais seront réduits au silence par les tirs de la marine française...

Le lendemain, 24, des reconnaissances en motos et side-cars gagneront les abords de la Dordogne par la route de Royan à Bordeaux, sans rencontrer aucun soldat français... Mais ceci entraînera un début de panique à Bordeaux et l'ordre de faire sauter les ponts sur la Dordogne (ce qui obligera les Allemands à passer par Libourne).

Nota : Ces 5 groupements (dont 3 inter-armes) représentaient chacun environ 1 500 hommes, ce qui est peu, on en conviendra...
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

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Re: Question locale : comment fut envahi le Poitou-Charentes

Message par BRH » Mardi 19 Mars 2013 14:40:57

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La Vendée

Message par BRH » Mardi 19 Mars 2013 22:55:25

"Cependant, à partir du 20 juin, tout le monde retient son souffle : « Patience et sang froid » réclame le Journal de Sables qui invite les habitants à ne pas céder à la panique. Mais l’on sait maintenant de source officielle que les Allemands ont passé la Loire entre Angers et Nantes le 19 juin : « Le 20 juin, un avion allemand lança des bombes sur le terrain de la Lande (aérodrome) et tenta de toucher un bateau en rade, qui justement amenait encore des réfugiés, embarqués au Havre », raconte Paul Lecomte. Les premières unités ennemies entrent en Vendée le vendredi 21. Des nouvelles inquiétantes commencent alors à circuler dans la ville, indiquant la présence de troupes allemandes à seulement 30 kilomètres des Sables.

Dans l’après midi du samedi 22 juin, jour de la signature de l’Armistice, elles entrent dans Challans et La Roche-sur-Yon déclarées villes ouvertes. « Le 22 juin, c’était un samedi, nous apprenions que les troupes allemandes se trouvaient à La Mothe-Achard. Avec mes adjoints, nous avons attendu jusqu’au soir, mais rien ne se dessinait à l’horizon » se souvient Paul Lecomte.

LES SABLES VILLE OCCUPEE

Le dimanche 23 juin, à 8h30 du matin, l’avant garde ennemie pénètre aux Sables et « c’est avec un calme triste et résigné que les habitants apprirent la nouvelle de l’occupation de notre ville ». Fontenay-le-Comte est occupée le même jour. Le maire se rappelle ces minutes dramatiques : « Nous nous trouvions dans mon cabinet lorsque vers 8h30, nous avons entendu des rumeurs dans la rue et des bruits de motocyclettes. Apparurent alors dans la cour de la mairie de grands diables vêtus de leur imperméables gris-vert. […] Ils décrochèrent les deux drapeaux, les déposèrent sur un banc, ce qui nous permit de les récupérer par la suite ».

Sur l’injonction des officiers allemands, le maire Paul Lecomte convoque à son cabinet le commandant Brizad, commandant d’armes de la place, le sous-préfet Joseph Terral, le député Louis Aubert, le receveur des postes Bernard-Durandeau, le capitaine de gendarmerie, le chef de gare Baradeau et les directeurs de banques. « À cette réunion, l’Occupant donna ses consignes : couvre-feu à 20 heures, interdiction de circuler en automobile, interruption du téléphone, sauf communication officielle, etc. », mesures auxquelles il faut ajouter les restrictions quant au commerce, aux prix des marchandises, à la circulation, à l'ouverture des cafés, à l'heure légale ainsi qu'à l'utilisation de la monnaie. La valeur des coupures allemandes que les commerces sablais doivent désormais accepter est d’1 Reichsmark pour 20 francs."

Olonne - archives
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Re: Question locale : comment fut envahi le Poitou-Charentes

Message par BRH » Samedi 23 Mars 2013 18:14:28

Entrée des Allemands à Cholet, le 21 juin après 11 h 15, retardés par le lieutenant de cavalerie Chavannes (conseiller général de Haute-Saône), avec quatre hommes, armés de mousquetons et de deux FM ; les autorités civiles s'interposent et obtiennent 20 mn de répit :

http://www.jean-henrybouffard.fr/guerre ... amiliales/
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combat de Moncontour

Message par BRH » Mercredi 27 Mars 2013 17:20:35

En 1940, parmi les pages glorieuses écrites par l'armée française en retraite on peut lire avec admiration celle de Moncontour où deux soldats français tombèrent en héros en défendant le sol de la Patrie : le Lieutenant Naud Daniel et le Cavalier Guibert Eugène l'un du recrutement de Bourges, âgé de 27 ans, qui était adoré de ses hommes et le second, né le 13 Mars 1909 à Saint-Lumine-de-Clisson (Loire Inférieure) qui s'était déjà distingué en Hollande où, encerclé par l'ennemi il avait réussi à franchir les lignes avec son camion.

Le communiqué officiel n° 503 du 22 Juin a relaté laconiquement la résistance héroïque de ces braves soldats :" Des rencontres locales ont eu lieu au sud de la Loire, notamment à Moncontour, à Ligueil et à Châtillon-sur-Indre, ainsi qu'entre Saint-Etienne et Roanne...

Le 21 Juin 1940, dans l'après-midi, 200 soldats français viennent prendre position à Moncontour. Parmi eux, il y a une cinquantaine de dragons portés, dont le courage forcera l'admiration.

Moncontour offre un point de résistance exceptionnel : les Français vont en profiter pour retarder l'avance ennemie. Le commandant militaire a établi son P.C. dans une maison du quartier de la Barre. Deux lieutenants et un aspirant préparent la résistance. Les hauteurs où s'élèvent le donjon de Foulques Nerra permettent à merveille de surveiller les deux routes de Loudun, celle de Sauzeau et celle de Martaizé. Un canon anti-char est placé à l'angle du cimetière dominant la route de Sauzeau. Un peu plus à l'Est, dans une vigne, dans un champ de pomme de terre et dans le grenier d'une ferme des mitrailleuses prennent cette même route en enfilade. Plus à l'Est, au carrefour des Quatre Vents, un canon et des mitrailleuses surveillent la route de Martaizé et celle de Messais. Aux abords de la Tour, des mitrailleuses sont également en position. Au sud du village, une mitrailleuse est placée sur la ligne d'Airvault pour éviter toute surprise d'encerclement. Sur la place Coligny, des fusils-mitrailleurs guettent à l'entrée des marais.

Des éclaireurs ont signalé l'ennemi vers Angliers. Fera t-on une résistance sérieuse? Personne ne le pense. Une résistance, c'est la destruction presque certaine du pays, et la population doublée par l'afflux des réfugiés n'a pas été évacuée. Qui prendrait une telle responsabilité? D'ailleurs les évènements semblent avoir dépassé les plans de l'Etat Major. " S'ils sont peu nombreux, avait dit un officier, nous les laisserons passer ; s'ils sont beaucoup nous tirerons".

Ils sont venus plusieurs milliers : la cavalerie par la route de Sauzeau et les élèments motorisés par la route de Martaizé.

Le 22 Juin à 9 heures, un avant-poste français, placé à Sauzeau se replie ; deux mille cavaliers allemands arrivent par cette route.

Les officiers français qui viennent de se raser, achèvent leur toilette lorsqu'on leur dit "Pressez-vous, les Allemands arrivent". Ils courent en chantant prendre place à leurs postes de combat. Dès que les Allemands sont à leur portée, les mitrailleuses font entendre leur infernal ta ca-ta ca-ta ca. Il y a là dans une vigne, sous un noyer, le lieutenant Naud ; à une vingtaine de mètres, dans un champ de pommes de terre, près d'un poirier, le soldat Guibert. Les chevaux et les hommes sont littéralement fauchés, car l'ennemi n'escomptait aucun combat. Les assaillants, surpris, se réfugient au Moulin de Montjean. Leurs canons et leurs mitrailleuses crachent une pluie de fer sur les nids de résistance. En même temps les chars et les éléments motorisés qui arrivent par la route de Martaizé sont arrêtés. Deux coups de canon camouflés aux "Quatre-Vents" incendient trois automobiles : une douzaine d'officiers allemands sont complètement carbonisés.

Pendant plus de trois heures, l'ennemi est tenu en échec. Les allemands envoient au lieutenant Naud un émissaire - un soldat français prisonnier - pour lui demander de cesser le feu. Il fait cette fière réponse : " Va leur dire que je tirerai jusqu'au bout" .

Vers midi et demie, le commandant donne l'ordre de repli. Cet ordre est intervenu au moment même où l'aviation allemande se préparait à raser Moncontour. Deux soldat français, porteurs de cet ordre, sont très grièvement blessés. L'un deux a été retrouvé sur le corps du lieutenant Naud qui venait d'être mortellement atteint d'une balle au coeur. Le soldat Guibert avait lui aussi trouvé une mort glorieuse : un éclat d'obus l'avait atteint à la tête. Ces deux héros reposent au cimetière de Moncontour. Leurs deux camarades grièvement blessés ont reçu les premiers soins par la population civile puis ont été transportés à l'hôpital de Loudun. Les Allemands firent une vingtaine de prisonniers qu'ils relâchèrent le jour même.

Cinq cents obus ont été lancés sur Moncontour ; vingt-sept sont tombés dans le cimetière, endommageant plusieurs tombes. Quelques maisons et hangars ont été sérieusement détériorés, mais il n'y eut aucune victime parmi la population. Le Donjon de Foulques-Nerra a été troué par un obus, mais il reste fièrement debout, semblant défier l'envahisseur. Les pertes allemandes ont été très lourdes. Les corps ayant été emportés par l'armée victorieuse pour être incinérés, il est impossible de les chiffrer exactement, mais on peut affirmer qu'elles s'élèvent à plusieurs centaines de tués. Trois soldats allemands, seulement inhumés au lieu même de leur mort deux sur la route de Sauzeau et un au "Magne".



A. SAMOYAULT

Directeur d' École à Moncontour


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Re: Question locale : comment fut envahi le Poitou-Charentes

Message par BRH » Mercredi 24 Octobre 2018 13:24:22


Sur les Charentes, et en exécution des directives transmises par le général de Gaulle, il était prévu initialement de tenir ferme sur la Charente, d'Angoulême à Rochefort. Les ponts devaient tous sauter.

La Marine devait prendre à son compte la défense de Rochefort, jusqu'à Saint-Savinien incluse, tout en combinant ses efforts avec la garnison de La Rochelle.

Un bataillon de chasseurs à pied, tiré des dépôts (jeunes recrues), devait prendre en compte le lit du fleuve, de Saint-Savinien exclue à Cognac exclue. Une ou deux compagnies de l'Air devaient s'y rattacher, mais je n'ai pas de précisions (pas plus que sur le bataillon de chasseurs qui sera entièrement capturé à Saintes).

La Charente, de Cognac incluse à Angoulême, devait être surveillée par les dépôts du 109ème RI, en attendant de s"amalgamer aux détachements du IIIème CA, commandé par le général de LA Laurencie. Une compagnie du 109ème RI (commandé par le capitaine Vétu (que j'ai connu) avait fait mouvement vers Cognac, les ponts avaient été reconnus par le Génie en vue de sauter.

Toutes ces mesures furent rapportées le soir du 22 juin, après l'annonce de la signature de l'armistice.
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