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Conférence de Ch. Prieur - Partie II - prononcée le 8 novembre 2008 à Espalion.
dont j'extrais ce qui suit :
"Castelnau écrit dans l’Echo de Paris, de nombreux articles où il ne cesse de dénoncer la politique des gouvernements successifs qui sacrifient la sécurité du pays sur le plan militaire comme sur le plan de la politique étrangère ; celle-ci nous lie à la Pologne et à la Tchécoslovaquie sans que nous ayons les moyens militaires de leur venir en aide.
La défaite de 1940 met à l’épreuve le patriotisme de la FNC qui s’est toujours voulue viscéralement hostile au nazisme : dès l’armistice, Castelnau est hostile à la politique de collaboration et démissionne de la présidence de la FNC en 1941.
V Castelnau : veilleur de la Libération
Castelnau a quitté Paris en juin 1940 et s’est installé dans son château de Laserre ; veuf, il a élevé comme son fils, son petit fils Urbain de la Croix dont le père inspecteur des finances était décédé en 1918 de la grippe espagnole. La censure interdit les articles qu’il adresse à quelques journaux et on connaît son point de vue par l’abondante correspondance qu’il entretient avec ses enfants et ses amis.
Castelnau a critiqué l’armistice parce que la guerre est mondiale et que le gouvernement aurait dû aller continuer la lutte en Afrique du Nord.
En ce qui concerne les causes de la défaite qui suscitent une littérature abondante de recherche de responsabilités, Castelnau a une position relativement isolée ; certes, c’est la faute des gouvernements successifs mais l’origine de la défaite, c’est l’incompétence des chefs militaires qui n’auraient pas dû aventurer nos troupes en Belgique et n’ont pu disposer de réserves pour colmater la brèche de Sedan.
Cette thèse sur les causes de la défaite et le caractère mondial de la guerre sont peu répandues et il n’y a que le général de Gaulle et l’historien Marc Bloch dans son livre « l’étrange défaite » qui soient sur cette longueur d’onde. Le point de vue de Castelnau va à l’encontre des sentiments d’une certaine droite qui y voit le châtiment du relâchement des mœurs et des esprits favorisé par la faiblesse des derniers gouvernements de la IIIe République. Cette droite se ralliera aux thèses de la Révolution Nationale.
De Montastruc la Conseillère où il vit retiré mais en liaison avec la Résistance locale qui viendra prendre livraison d’un dépôt d’armes qu’une unité de l’armée d’armistice avait caché dans la cave du château, Castelnau suit les péripéties de la guerre et ne désespère pas de la victoire. On ne peut pas dire qu’il soit un gaulliste fervent estimant fâcheux que le général fasse de la politique mais il encourage deux de ses petits fils à franchir les Pyrénées pour rejoindre l’Afrique du Nord.
Castelnau décède dans son lit, le 18 mars 1944 (il avait 91 ans), trois mois avant le débarquement allié en Normandie. Un an après, son petit fils Urbain était tué au franchissement du Rhin par l’armée de Lattre.
Ses obsèques ont eu lieu le 20 mars 1944 en grande simplicité et en présence de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse et Mgr Challol, évêque de Rodez. Castelnau repose dans le cimetière de Montastruc la Conseillère : son caveau porte la seule inscription «famille Curières de Castelnau."