Les mémoires de Nordling.

Les Totalitarismes à l'assaut de l'Europe !

Les mémoires de Nordling.

Message par BRH » Jeudi 02 Août 2012 14:05:57

Le document "Coulondre" :

Citation:
Offres éventuelles de paix de l’Allemagne

M. Nordling, Consul Général de Suède à
Paris, qui avait accompagné M. Coulondre et le général Mittelhauser lors
de la mission accomplie en Scandinavie du 12 au 14 avril, est revenu 15
jours plus tard à Paris en traversant l’Allemagne. Il s’est joint à une
mission suédoise qui comprenait M. Dahlerus, industriel connu pour ses
relations avec le Maréchal Göring, le Directeur des Affaires Économiques
au Ministère des Affaires étrangères suédois et le chef d’État-Major
des forces navales suédoises.

Cette mission a proposé au gouvernement
du Reich un projet consistant essentiellement à assurer par des forces
navales suédoises la police des eaux norvégiennes et la répartition
équitable du minerai de fer entre l’Allemagne et les Alliés. Ce projet a
été repoussé par les Allemands.

Le Maréchal Göring a cependant tenu à
voir M. Dahlerus qui, à plusieurs reprises, s’était fait l’intermédiaire
d’offres de paix allemandes. Le Lieutenant du Führer a exprimé l’avis
que toute paix était impossible dans les conditions qui régnaient alors.
Il a ajouté cependant que si la guerre était portée en Belgique et si
l’armée allemande parvenait à s’emparer de la côte belge et de Calais,
le Führer ferait une proposition de paix. Il demanderait l’annexion
d’Eupen, de Malmédy, du bassin de Briey, ainsi que l’attribution de
colonies au Reich. Pour le reste, il se contenterait, dans l’ensemble,
du maintien du statu quo avant les hostilités.

Si la France repoussait ces propositions, la guerre serait étendue aux populations civiles et le
peuple français « apprendrait ce qu’il en coûte d’être mal dirigé ».

Les indications ci-dessus, dont la source est absolument sûre, prennent une importance particulière à la
lumière des événements qui se sont déroulés depuis lors.

Il est permis de se demander en particulier si le Duce n’attend pas le moment où M. Hitler,
s’estimant vainqueur, formulerait des conditions de paix, pour entrer lui-même en scène."


Passage des mémoires de Nordling :

Image

Il y a de nombreuses différences entre ce texte et celui de Coulondre. Rappelons que Nordling rédige ses mémoires en 1946. sur ce point, ils peuvent être imprécis ou infidèles. Le canevas des évènements est conforme. Surtout, la rencontre avec Reynaud est bien soulignée et doit donc être admise. Il peut y avoir aussi des erreurs de traduction. En tout cas, l'allusion aux 30 000 avions de l'allemagne n'est pas crédible. Pour moi, Göring aura parlé de 3 000 avions, alors que la France n'en avait pas mille. C'est plus proche de la vérité.

De même que s'agissant des conditions de paix, l'allusion à l'Alsace-Lorraine n'est guère recevable, car cela ne pourrait qu'inciter la France à continuer la lutte. Par conséquent, on préfèrera les termes du document Coulondre (Eupen, Malmédy et le bassin de Briey), plus proches d'une offre acceptable. Enfin et surtout, parce que le document en question est rédigé sur le vif, non pas des années après les évènements.

Comme quoi, la version de Benoist-Méchin nous semble la bonne, même si les carnets de Darlan demeurent hypothétiques. Que Benoist-Méchin se soit contenté de prendre en note des propos de Darlan ne nous paraît nullement fantaisiste. Entre son récit et celui de Nordling, il paraît sage de s'en remettre au document Coulondre.
Tant que les Français constitueront une nation, ils se souviendront de mon nom !

Napoléon
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BRH
 
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