L'occupation prolongée de la France au sein d'une guerre mondiale est à la fois son triomphe et sa croix. Il y dose au millimètre ses actions, pour mettre cette prise le plus possible au service de sa victoire -laquelle se dérobe de plus en plus. Le meurtre des Juifs français est loin d'être une priorité sur cet agenda .
Justement. Tu le dis,mais tu ne le prouves pas. L'incantation, c'est bien toi. Tu t'accroches à ton fantasme d'un Hitler à la fois fou et suprêmement doué comme une bernique à son rocher.
Hitler ne s'occupait pas du meurtre des juifs. Heydrich et Himmler, si. Et le plus drôle c'est que tu le dis toi-même à l'occasion d'une intervention télévisée : la seule fois que Hitler ait parlé de la Shoah, disais-tu, c'est en juillet 43 à Henriette von Schirach, au Berghof. Je te vois encore mimant avec tes deux mains des coupes de sang. Dans la main droite la coupe de sang allemand, dans la main gauche celle du sang juif. Or, après Stalingrad et en même temps que Koursk, le sang allemand si vénérable, coulait à flots. Allait-on lui reprocher, à lui, les quelques portions de sang juif qui en coulant (ou en sortant d'Allemagne) à son tour ne faisaient que rétablir l'équilibre antérieur entre les deux sangs ? Elle voulait quoi, cette Henriette ? Que le sang allemand s'adultère et perde de sa valeur alors que sa préservation et sa promotion était le but suprême de sa politique ?
Hitler ne s'est jamais occupé de la déportation ni du meurtre des Juifs français (ou danois, ou autres) pour la bonne raison qu'il ne s'occupait pas de tels détails. Il laissait faire Himmler, l'exécuteur. Or, Himmler n'a rien dit ; il est mort avant de pouvoir parler. Kaltenbrunner aurait pu, lui, parler à Nuremberg, mais il ne dit rien là-dessus, sans doute parce que on n'a pas eu l'idée de le lui demander. Speer et Göring dirent qu'à leur avis le Führer ignorait la Shoah et la façon dont Hitler s'exprime dans son testament politique tend à leur donner raison. Il recommande de se méfier des Juifs. A quoi bon puisqu'il les avait tous tués ? En fait..., incroyable mais vrai,... il l'ignorait.