J'invite toute personne tentée de te croire à relire attentivement l'échange.
Moi aussi.
La vérité c'est que le fait que Halifax ait décliné l'offre qui lui fut faite d'occuper le poste de Premier Ministre met à mal le scénario romanesque que tu as échafaudé d'un Churchill chevalier blanc qui, à lui tout seul et contre tous, a empêché Hitler de réussir son entreprise.
L'Histoire et le roman sont deux choses différentes. Je ne parle pas des romans historiques façon Alexandre Dumas qui se donnent ouvertement pour ce qu'ils sont, des œuvres d'imagination, non : je parle des ouvrages d'apparence sérieuse qui se donnent pour ce qu'ils ne sont pas : de l'histoire alors qu'ils ne sont tout au plus que de l'Histoire.
On peut très bien en effet comme Paxton, Klarsfeld ou toi-même mentir sur les intentions des acteurs de l'histoire sans mentir sur les faits qu'on relate. Il suffit d'instruire leur dossier uniquement à charge et d'omettre tout ce qui décharge, ou l'inverse. C'est le domaine par excellence du mensonge par omission.
Quand tu veux honorer Churchill (comme s'il en avait besoin !) tu veux qu'il ait eu à se battre contre un rival nommé Halifax. Hélas ! c'est à ce même Halifax que Churchill doit d'exister. S'il avait accepté le poste qui lui fut proposé, Churchill fût resté dans l'ombre.
En outre, tu as un penchant fâcheux pour le culte de la personnalité. Tu ignores complètement l'histoire des mentalités. C'est pourtant par elle qu'il faut commencer quand on veut pénétrer les arcanes de l'histoire.
J'attends toujours que tu me dises ce que tu reproches à mon analyse des péchés de la III° République, si proche de celle de De Gaulle. L'ennui pour toi c'est qu'elle met à mal ton hypothèse (ou plutôt ta thèse) d'un 10 juillet 40 dû à l'absence de Mandel. Encore du roman.