Malgré toute la dissimulation dont Franco était capable, à la première preuve que des militaires de l'Axe opéraient en Espagne, les Alliés lui auraient déclaré la guerre, mis l'Espagne en état de blocus et nous aurions envahi le Maroc espagnol.
Il y aurait aussi un développement à faire sur le nombre de Dewoitine 520 que nous aurions pu sortir des chaînes de montage de Toulouse jusqu'à la fin de juillet 1940. L'hypothèse d'une continuation de la lutte implique une résistance ferme
sur la Loire et les autres coupures d'eau à compter du 16 juin. Dans un document préparatoire, de Gaulle avait programmé une résistance sur la Charente et la Vienne, puis sur la Dordogne, se liant au Rhône via le Massif Central.
boisbouvier a écrit :Mais qu'aurait pu faire le général Olry sans obus et sans balles, sans carburant et sans pneus, sans pièces détachées et sans ateliers de réparations ?
Tout cela aurait manqué en AFN et même dans le sud de la France.
Les Anglais n'auraient pas pu nous fournir de munitions ou de matériel.
Avec leurs inches et leurs yards les leurs ne conviennent pas à nos canons !
Staline a eu le temps de déménager dans l'Oural les usines d'armement : pas nous.
boisbouvier a écrit :La valeur du général Olry n'est pas en cause, non plus que celle de l'armée des Alpes.
La médiocrité des armes italiennes ne l'est pas non plus. Notre prof. d'histoire de terminale au lycée du Mans, M. Besnard, en tirait de grands effets d'amusement sur nous qui étions à un âge où l'on pense plus à rire qu'à pleurer.
Ce qui reste vrai en tout état de cause, c'est que la guerre moderne ne s'improvise pas et que tout repose sur une logistique forcément très lourde.
Pour ce qui est de continuer la guerre en AFN, en juin 40, qui est le sujet en question, il suffit de voir avec quelle facilité Rommel et l'Afrika Korps ont redressé la situation face aux Anglais en 1941, et avec quel brio Von Arnim a envahi la Tunisie en novembre 42. Tunis n'a été libéré que sept mois plus tard, après d'âpres combats.
boisbouvier a écrit :En acceptant l'armistice Pétain et le gouvernement de Bordeaux ont donc sauvé la guerre.
Ils ne le savaient pas encore, mais ils ont fourni à l'Angleterre, seule en lice, le répit nécessaire. Ils ont amené Hitler à engager l'opération Seelöwe qui tourna court.
Ce délai permit à l'Espagne de Franco de revenir à la neutralité qu'elle était sur le point d'abandonner en juin 40. Hendaye-Montoire est le moment béni de ce retour. Ni Gibraltar, ni les Canaries, ni Dakar, ni Alger, ni Bizerte, ni Suez, ni Mossoul ne tomberont entre les mains d'Hitler. Car, ce qui était possible en juin ne l'était plus en octobre. D'abord parce que Franco n'accorda pas Gibraltar et qu'il lanterna habilement Hitler et, ensuite, parce que Weygand, Noguès et Boisson auraient résisté et fait sécession plutôt que de livrer leurs proconsulats. En posant des conditions qu'ils ne pourraient accepter, et que Hitler, pour cette raison, ne pouvait lui non plus accepter, Franco savait ce qu'il faisait.
Comment ne pas évaluer à la hausse le rôle de Pétain dans le couple Hendaye-Montoire ?
Il n'est pas douteux que Pétain et Franco se soient concertés avant Hendaye, ni qu'ils se soient rencontrés, en février 41, à Montpellier.
Pour finir, Franco a reçu l'hommage de Churchill dans ses Mémoires.
Mais il a reçu aussi celui de De Gaulle qui lui a rendu visite peu avant leur mort à tous les deux.
Seulement voilà, Franco, comme Pétain, a mauvaise presse auprès d'une certaine gauche.
N'ont-ils pas été des "dictateurs" ?
Or, je le veux bien, mais au sens romain de ce mot.
Cet effet est totalement indépendant de la volonté de Vichy. On ne peut donc pas porter à son crédit ce résultat. Hitler a engagé Seelöwe pour faire pression sur l'Angleterre afin de la conduire à la table des négociations, mais l'opération a échoué. Ceci étant, on ne peut admettre qu'Hitler aurait perdu volontairement la bataille d'Angleterre. Il souhaitait ne pas l'envahir, mais il a essayé indiscutablement d'anéantir la R.A.F pour contraindre les Anglais à négocier, cad à lui laisser les mains libres en Europe.
Rien ne dit que ces objectifs auraient été conquis si la France avait continué la guerre en AFN. Il n'est pas prouvé que Franco se serait lancé dans la guerre durant l'été 1940.
L'attribuer à l'entente cordiale entre Franco et Pétain me semble excessif, pour ne pas dire davantage.
Retour vers Les années 30 et la Seconde Guerre Mondiale (1930-1945)
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)