C'est juste. L'appel de Pétain est du 17 juin. Mais il a pris ses fonctions le 16 juin à 22 heures. L"erreur est d'ailleurs de Boisbouvier... Quant au soulagement que vous évoquez, vous faites allusion aux civils. Et sûrement aux réfugiés qui étaient les premiers concernés.
Les chambres n'étaient pas réunies, mais en vacance... Je donne un avis militaire.
Il y a des destructions morales pires que certaines destructions physiques. Le fond du problème n'est d'ailleurs pas là, mais sur la forme utilisée par Pétain. L'exemple à suivre était celui des Allemands en 1918. C'est ça la réalité et c'est ce qui compte.
Francois Delpla a écrit :Et bien entendu, la Manche n'offrait aucun obstacle à la lucidité : tout comme la masse des Anglais, celle des Français voyait bien qu'il fallait et qu'on pouvait vaincre militairement Hitler à condition de ne surtout pas arrêter la guerre, mais en permettant à la France de souffler un moment sur la touche.
norodom a écrit :Sur le soulagement dont j'ai fait mention, il faut avoir bien à l'esprit l'évolution des situations que connût le peuple français en cette période du 3 septembre 1939 au 22 juin 1940.
21 ans après la fin des combats de 1914-1918, les plaies n'étaient pas refermées...
Nombreuses étaient les familles qui avaient perdu un ou plusieurs des leurs au cours de ce qui fût une boucherie. Le spectre de la guerre réapparaissait dans toute son horreur !.
D'abord un rappel de certaines classes puis un ordre de mobilisation générale... autant de situations de séparations dans le déchirement... on sait qui part, mais sait-on qui reviendra ?
Ce n'était pourtant pas manque de motifs rassurants... ne disait-on pas que notre armée était la meilleure du monde... que nous avions une ligne Maginot infranchissable... que nous irions étendre notre linge sur la ligne Siegfried...
Malgré celà, beaucoup savaient ce qui pouvait les attendre... mais c'est le pire qui les attendait !.
Pour les combattants, malgré leur courage, l'acharnement à défendre la mère patrie, ce fut la déception, l'humiliation, le triste sentiment d'avoir été "vendus" (terme que j'ai souvent entendu).
Partout c'était les longues colonnes de réfugiés qui fuyaient les zones de combats et les villes bombardées... avec sur leurs têtes, tout au long de l'exode les impitoyables stukas...
Le 16 juin 1940, les allemands approchaient des villes telles Dijon, Orléans, Chartres, Rennes... ce n'était plus un front continu mais des zones de combats éparpillées opposant des forces disproportionnées... dans beaucoup de secteurs nos unités étaient disséminées, sans commandement... un sauve-qui-peut au cours duquel, nombreux fûrent ceux qui abandonnèrent leurs armes, se livrèrent parfois au pillage pour récupérer des habits, de l'argent, se mêlant ensuite au flot des réfugiés et atteignant souvent une localité où l'ennemi était arrivé avant eux.Voilà, en gros, ce qu'était la face désastreuse de la situation le 16 juin 1940.
Dans ce contexte, lorsque le Maréchal Pétain annonça "il faut cesser le combat" certes ce terme fût exploité par les allemands, mais il provoqua un "ouf" chez ceux pour qui la guerre se terminait. On a beaucoup polémiqué sur ce terme "il faut cesser" qui fût remplacé par "il faut tenter de cesser". Celà ne change rien au résultat, sauf alimenter "le moulin" de ceux qui ont cherché des excuses à la défaite...
Le soulagement intervenait...
... pour ceux qui ayant survécu, aspiraient à rentrer rapidement chez eux...
... même pour ceux qui prirent le chemin des camps de prisonniers...
... pour ceux qui allaient quitter les routes de l'exode pour retrouver la chaleur d'un foyer...
... pour les parents, les épouses, les enfants et les proches qui pouvaient enfin, espérer le retour des leurs...
... pour le pays tout entier, soustrait à la menace des destructions.
C'était celà, le soulagement !.
Retour vers Les années 30 et la Seconde Guerre Mondiale (1930-1945)
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)