Le Duce sur ARTE

[Baron Percy]

La chaîne culturelle ARTE consacrera sa soirée de mercredi à narrer la naissance, le développement et la chute du fascisme italien et de son leader Benito Mussolini.
Ce documentaire qui passera en revue les années 1918 à 1945 est proposé en deux parties, ce 14 février et mercredi prochain.
A ne pas manquer pour ceux que la période intéresse.
Un futur sujet de discussion aussi, qui sait ?

[Baron Percy]

La première partie diffusée hier soir a abordé la conquête progressive du pouvoir par Mussolini et ses phalanges fascistes, en lutte contre les socialistes dans l'Italie des années vingt.
Coups bas, passages à tabac systématiques et assassinats froidement organisés ont permis aux chemises noires de s'imposer par la force et la violence sur la scène politique.
Le fascisme italien se distingue cependant du nazisme sur un point capital : il n'est pas antisémite et la première compagne de Mussolini était Juive.
Le documentaire est bien ficelé et mêle images d'archives et scènes reconstituées. Il est donc plaisant à suivre.
Suite mercredi prochain avec pour fil conducteur l'usage que fera le nouveau maître de la péninsule du pouvoir acquis de haute lutte.

[BRH]

Mais il ne faut pas omettre de rappeler que Mussolini était socialiste initialement, ce qui a d'ailleurs été évoqué dans l'émission.

De plus, il faut noter que les deux "révolutionnaires", les années 19 et 20 ont vu une grande agitation sociale prenant deux directions: la collectivisation des terres et les grèves sauvages et insurectionnelles dans les usines. Les socialistes italiens ont hésité à se saisir du pouvoir dans ces conditions, mais sans réfréner l'agitation.

Apeurées, les classes moyennes se sont réfugiées dans les bras du fascisme, mouvement formé essentiellement par des jeunes officiers revenus du front et de nombreux anciens combattants décidés à imposer leur vision nationaliste de l'existence.

Mussolini a eu la prescience de cette tendance sans l'avoir vraiment organisé. Il a bénéficié d'une certaine antériorité tout en ayant quelques difficultés à s'imposer par rapport aux plus durs ou aux plus prestigieux combattants au sein de ses "fascio" (faisceaux).

L'Etat complaisant (surtout l'armée) a soutenu en sous-main ce mouvement fasciste qui ne pouvait réussir contre lui. Impuissants à régler la situation, les partis bourgeois (droite et centre), ont laissé le roi faire appel à Mussolini. Ce dernier avait d'ailleurs refusé de signer un décret dissolvant le mouvement fasciste.

Une fois nommé président du Conseil, Mussolini -bien que minoritaire au sein du gouvernement- a eu les coudées franches pour liquider l'opposition sociale (syndicats et socialistes). C'est finalement pour cela qu'il avait été engagé. Mais il a sû conserver le pouvoir en assumant personnellement la direction de toutes les polices italiennes.

A partir de là, les conservateurs sont devenus ses otages et ont été contraints de le suivre, de gré ou de force. Mussolini a alors pu se débarrasser des dernières formes libérales des institutions, en éliminant de pair ses principaux opposants politiques dont le fameux député Mattéoti...

Emission bien faite et assez objective.

[Baron Percy]

Il convient de préciser que l'assassinat commandité du député Mattéoti a bien failli être fatal à Mussolini. Certains de ses partisans estimant que l'on était allé trop loin.
Mais en choisissant d'assumer publiquement son implication dans l'affaire, il a finalement pu retourner la situation à son avantage en faisant passer cette exécution pour un acte patriotique.
Dès lors, il s'est radicalisé avec pour objectif la conquête du pouvoir.
Son contrôle de l'appareil répressif et la complaisance tant de l'Etat que des milieux conservateurs lui ont permis de museler toute opposition et de s'installer aux commandes du pays.