La question de la prétendue élection de Hitler est emblématique et c'est pour cela que je ne te lâche pas là-dessus (et non parce que je serais en difficulté extrême sur tous les autres points abordés

Elus, les députés nazis l'ont été, certes, la question étant de savoir s'ils ont été majoritaires. S'ils l'avaient été ne serait-ce qu'une fois, dans une élection régulière, ta formule resterait fautive (Hitler ne s'étant présenté de toute sa vie qu'à une élection, et ayant été battu, par Hindenburg) mais pas aussi gravement : le premier ministre anglais, par exemple, est souvent dit "élu" alors que ce sont ses députés qui le sont, majoritairement, eux, et c'est sot, pas très pro, mais pas très grave non plus. Sauf bien sûr dans les cas où la division du parti majoritaire autorisait plusieurs options, comme lorsque Churchill est nommé en 1940. On ne lit pas souvent qu'il ait été "élu premier ministre en 1940" (ne l'ayant été que par les citoyens de sa circonscription d'Epping, cinq ans plus tôt), et c'est heureux.
Si on admet, en allant vite, que les élections allemandes législatives et présidentielles, de 1930 à 1932, ont été régulières, force est de constater que le parti nazi est loin de la majorité, même si son score (dépassant le tiers des voix dans tous les scrutins de 1932) montre à l'évidence une démocratie bien malade (sauf pour toi, qui estimes que la démocratie, c'est la maladie elle-même, et que le nazisme en est un fruit normal !).
Les élections de mars 1933 n'ont, elles, rien de régulier. De cette régularité les garants sont, au premier chef, deux ministres de l'Intérieur nazis et se conduisant comme tels, Göring en Prusse et Frick à l'échelon du Reich ! L'élection même résulte d'un parjure : une dissolution contraire à l'engagement solennel de Hitler, sans lequel il n'aurait pas été nommé chancelier, de trouver une majorité dans le Reichstag tel qu'il était !! Enfin l'incendie du Reichstag, attribué à une menace de coup d'Etat et entraînant de ce fait la suppression de toutes les libertés publiques aurait, dans toute démocratie, entraîné un report des élections de quelques semaines, le temps d'y voir plus clair : or elles ont lieu à la date prévue, soit une semaine plus tard !!! On n'est donc alors plus du tout en démocratie, et uniquement dans un numéro dictatorial fait de surprises et de coups fourrés.