Les femmes dans la guerre

1ère guerre mondiale et ses conséquences, jusqu'à la Grande Crise.

Les femmes dans la guerre

Message par Baron Percy » Lundi 26 Février 2007 23:24:56

Il convient d'insister sur la grande et profonde misère engendrée par la guerre auprès des populations civiles.
Face à elle, les femmes sont indéniablement en première ligne.
Et ceci explique pourquoi de nombreuses femmes seules, parfois avec des enfants, et totalement démunies, affluent vers les zones des armées, les localités de cantonnement, les villes situées aux environs des camps militaires.
Elles espèrent trouver là un emploi de blanchisseuse, de serveuse, de ravaudeuse; cependant, parce que les revenus de ces travaux sont le plus souvent insuffisants, beaucoup d'entre elles ne voient d'autre issue que dans la prostitution, occasionnelle ou régulière, clandestine ou publique.
Conscients du lien existant entre la paupérisation des femmes et leur prostitution, alarmés surtout par le taux de maladies vénériennes touchant leurs soldats, les Allemands tentèrent de réduire la prostitution belge en proposant aux femmes des emplois subventionnés par des institutions dépendant de l'Etat allemand. Ainsi, des travaux textiles furent offerts à certaines, comme la confection de vêtements en laine pour les troupes allemandes, par exemple.
Cependant, cette tentative n'eut pas de développement suffisant pour enrayer de façon significative la prostitution dans la zone occupée et l'épidémie continua sa progression.
La détresse de la population occupée était sans commune mesure avec ces efforts isolés...
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Message par Baron Percy » Mardi 27 Février 2007 23:12:47

A l'instar des françaises, les femmes allemandes sont gravement touchées par la misère; et nombre d'entre elles s'adonnent également à la prostitution.
Dans ses souvenirs de guerre, l'officier Richert évoque le village de Schweinitz situé près du grand terrain de manoeuvres d'Altgrabow, non loin de Magdebourg et indique que "des cantonnements successifs avaient profondément dépravé les jeunes filles du village qui couraient sans pudeur après les soldats".
Une autre fois, alors qu'il est convalescence dans la petite ville de Grubeschow et qu'il profite d'une permission de quelques heures pour rendre visite à un ami, Richert signale que "sur le chemin du retour, on fut arrêté par un homme qui se tenait sur le pas de sa porte et qui les aborda en ces termes : "Chers messieurs, entrez, prenez une tasse de thé et pour deux marks, vous pourrez vous amuser avec ma fille autant que vous voudrez."
Son camarade lui envoya un sacré gnon dans la figure et ils regagnèrent l'hôpital.
Cette anecdote permet d'illustrer le fait que cette misère des femmes est commune à de très nombreuses européennes de l'époque.
Dans un ouvrage récent, l'historien Ute Daniel dépeint Bruxelles comme le centre allemand de la prostitution à l'arrière du front occidental.
Un témoin ayant travaillé quelque temps dans la capitale belge signale qu'il existait des bordels contrôlés directement par les autorités allemandes et que celles-ci faisaient pression sur les femmes indigènes pour qu'elles continuent leurs activités.
Ainsi, les deux sexes font, chacun de leur côté et à leur manière, la douloureuse expérience de la souffrance et de la déshumanisation...
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