Il convient d'insister sur la grande et profonde misère engendrée par la guerre auprès des populations civiles.
Face à elle, les femmes sont indéniablement en première ligne.
Et ceci explique pourquoi de nombreuses femmes seules, parfois avec des enfants, et totalement démunies, affluent vers les zones des armées, les localités de cantonnement, les villes situées aux environs des camps militaires.
Elles espèrent trouver là un emploi de blanchisseuse, de serveuse, de ravaudeuse; cependant, parce que les revenus de ces travaux sont le plus souvent insuffisants, beaucoup d'entre elles ne voient d'autre issue que dans la prostitution, occasionnelle ou régulière, clandestine ou publique.
Conscients du lien existant entre la paupérisation des femmes et leur prostitution, alarmés surtout par le taux de maladies vénériennes touchant leurs soldats, les Allemands tentèrent de réduire la prostitution belge en proposant aux femmes des emplois subventionnés par des institutions dépendant de l'Etat allemand. Ainsi, des travaux textiles furent offerts à certaines, comme la confection de vêtements en laine pour les troupes allemandes, par exemple.
Cependant, cette tentative n'eut pas de développement suffisant pour enrayer de façon significative la prostitution dans la zone occupée et l'épidémie continua sa progression.
La détresse de la population occupée était sans commune mesure avec ces efforts isolés...