par duc de Raguse » Dimanche 25 Février 2007 10:17:54
Guillaume II se résigne à capituler bien avant le soulèvement des marins de Kiel, le 3 novembre 1918, qui marque le début des journées révolutionnaires en Allemagne.
Ce sont ses chefs d'Etat-major qui le persuadent de capituler, puis d'abdiquer. En effet, depuis le début du mois d'octobre, il ne fait plus aucun doute pour Ludendorff et Hindenburg que la défaite de l'Allemagne est inéluctable et sont entrés en pourparlers avec les alliés. Sachant que la marine de guerre allemande doit être démantelée (les deux compères acceptent in facto les 14 points de Wilson), le haut-commandement militaire décide de faire une sortie "pour l'honneur" en mer du Nord. Les marins s'opposent à cette opération-suicide et se mutinent. Les sympathisants socialistes et spartakistes entrent alors en action en créant des soviet de soldats et de marins.
Au regard de la progression des éléments mutinés dans l'armée et devant la demande des alliés de négocier avec un pouvoir politique démocratique - le chancelier Max de Bade est à la tête d'un gouvernement libréral, composé d'une majorité SPD, Zentrum et libérale de gauche au Reichstag depuis quelques semaines-, Guillaume II abdique, en refusant de capituler.
Bien entendu, Ludendorff et Hindenburg démissionnent et refusent d'aller signer l'armistice. Ils alimenteront plus tard la légende du "coup de poignard dans le dos" des éléments de gauche qui se sont mutinés dans l'armée et des politiques qui sont allés signer l'armistice de Rethondes, alors que c'étaient eux qui leur avait demandé d'y aller (hé oui, en Allemagne, même dans les journées révolutionnaires, l'armée est encore aux commandes...). Alors que ce sont eux qui ont pressé Guillaume II d'abdiquer et qu'ils savaient fort bien que la guerre était perdue...