Parce qu'il était douteux que nos soldats fourbus et harassés soient capables de reprendre l'offensive avec l'allant nécessaire face aux Allemands qui s'avançaient sûrs d'eux-mêmes dans l'ivresse de la victoire...
Mais peut-être situez-vous le miracle le 2 septembre, quand l'armée Von Klück infléchit sa marche en évitant Paris pour passer la Marne aux alentours de Meaux ?
Il n'y a aucun mystère dans cette affaire, mais une sous-estimation par le général allemand des forces rassemblées à Paris. L'ordre lui est donné de masquer Paris et de poursuivre les gros de l'armée française, tout en demeurant à hauteur de la Marne. Ainsi, Von Klück n'est-il plus à la tête de l'élite de l'armée allemande, cette aile marchante et enveloppante qui force notre armée à battre en retraite.
Il n'a plus qu'un rôle de flanc-garde, ce qu'il n'accepte pas. Il décide donc de continuer la poursuite au sud de la Marne. Moltke accepte finalement cette indiscipline, à condition qu'il laisse deux corps d'armée au nord de la Marne pour masquer Paris et cette VIème armée Maunoury que l'on sait s'y rassembler. Mais Von Klück désobéit encore en ne laissant qu'un seul corps d'armée, celui de Von Gronau.
Ainsi, l'armée allemande nous présente son flanc, comme les Russes à Austerlitz ! Il n'y a plus qu'à attaquer sur la Marne et à la contenir au sud, puis à la refouler. Galliéni est le 1er à comprendre la faute et la manoeuvre qui en découle. Joffre n'a plus qu'à donner ses ordres...