La bataille des casques d'argent, par Diana

[BRH]

<<Après la chute partielles des forts de Liège, l'armée allemande se dirige vers Anvers et lors d'une reconnaissance on signale 2500 cavaliers ennemis traversant Hasselt.
Le 12 août 1914, à Haelen aura lieu la dernière bataille de cavalerie de l'histoire.
D'un côté la division de cavalerie belge avec 2400 cavaliers renforcée par un bataillon de cyclistes de 450 hommes et trois batteries d'artillerie à cheval.
De l'autre côté, 4000 cavaliers allemands, 2 bataillons de chasseurs (2000 hommes) et six batteries d'artillerie. Les Belges se voient contraints de faire front à une force de un contre deux.
La bataille fera rage jusqu'à la nuit tombée et les belges parviendront à rejeter la cavalerie allemande malgré les charges répétées. Les carabiniers-cyclistes se feront également remarquer par leur courage et les allemands les surnommeront « Schwartse Teufel » Diables noirs.
Les pertes allemandes seront lourdes, plus de 3000 hommes tués. Les pertes du côté belge se montent à 22 officiers tués au combat et 1100 hommes morts, blessés et disparus.
Le champs de bataille jonché des casques allemands en nickel et chrome qui brillent comme de l'argent, fera que cette bataille prendra le nom de « bataille des casques d'argent ».

Voici le récit de cette bataille qui se déroula le 12 août 1914 à Haelen dans le Limbourg.
Les forces qui participèrent à cette bataille se composaient d'une division de cavalerie belge, soit 4 régiments de 2400 cavaliers des 1er et 2ème Guides, 4ème et 5ème Lanciers, renforcée par un bataillon de cyclistes (450 hommes) et 3 batteries d'artillerie à cheval le tout sous le commandement du général de Witte.
Les Allemands alignaient 10 régiments de cavalerie avec 4000 cavaliers, 2 bataillons de chasseurs soit 2000 hommes et 6 batteries d'artillerie sous le commandement du général Georg von der Marwitz.

Une classique bataille de cavalerie avec charges sabre au clair et lances pointées aurait facilement eu comme résultat, l'anéantissement de la division de cavalerie belge devant faire face à une force deux fois supérieure en nombre.

Six jours avant les évènements, Léon de Witte fut promu lieutenant général et il se rendit bien vite compte de l'infériorité numérique de ses troupes fit démonter ses cavaliers sous les conseils d'un jeune lieutenant Raoul Van Overstraeten et du capitaine Maurice Tasnier. De 8 heures jusqu'à la nuit tombée les combats firent rage et malgré des charges répétées les allemands, accueillis avec des rafale de fusils furent repoussés. L'appui de la 4ème brigade mixte belge comptant 2800 hommes fourbus par une marche de 15 km sous un soleil de plomb fit que Haelen ne fut repris que le lendemain.
Le 18ème régiment des Dragons fut réduit à une dizaine de cavaliers ;les 2ème Cuirassiers et 9ème de Uhlans furent quasiment anéantis, ce qui porteraient les pertes allemandes à plus de 3000, sources belges. Une autre source réduirait à 150 morts, 600 blessés et 200/300 prisonniers les pertes allemandes et les pertes belges à environ 500, 400 chevaux furent tués dans cette bataille.
Comme rapporté dans le message précédent, le nom de « bataille des casques d'argent » vient des casques allemands en nickel et chrome brillant comme de l'argent qui jonchaient le champs de bataille.

Cette bataille démontra l'inutilité de la cavalerie dans les batailles des guerres modernes et l'intérêt de son remplacement par des blindés en appui d'infanterie.

Aujourd'hui encore, le soldat des anciennes unités montées reconverties en unités motorisées est appelé cavalier, le caporal est brigadier et le sergent, maréchal des logis. Au lieu de dire : « Soldats, à vos chars », on commande toujours « Cavaliers à vos montures » .

La victoire de Haelen vaudra, en 1924, au général de Witte le titre de baron et de pouvoir ajouter à son patronyme, la dénomination « de Haelen ».
Sources : « Guide des cimetières de Bruxelles » de Jacques A.M. Noterman>>

Nous remercions Diana pour cette contribution déjà ancienne.

[Baron Percy]

Superbe récit qui marque le tournant d'une page de l'Histoire.
La cavalerie céda définitivement le pas aux blindés.
Il se trouve que j'ai effectué mon service militaire dans une ancienne unité de cavalerie reconvertie en régiment de tankistes : le 3ème Lanciers.
Au nombre des derniers faits d'armes à porter au crédit de la cavalerie, il convient de signaler la charge aussi héroïque que vaine des lanciers polonais contre les chars allemands en septembre 1939.

[BRH]

Au nombre des derniers faits d'armes à porter au crédit de la cavalerie, il convient de signaler la charge aussi héroïque que vaine des lanciers polonais contre les chars allemands en septembre 1939.

C'est une légende tirée d'un document de propagande nazie: on y voit des lanciers polonais qui se regroupent et qui partent au galop lance en avant, puis des tanks allemands qui déboulent en donnant une impression de puissance invincible...

Les cavaliers polonais ont parfois chargé pour... se dégager, et uniquement de l'infanterie allemande !

Au fait, la seule chose de vraie dans cette affaire, c'est qu'un groupe de panzers à l'arrêt se trouva proche d'une unité de cavalerie et que les Polonais hésitèrent à charger le bivouac allemand. Ils décidèrent finalement de battre en retraite quand ils furent aperçus par les tankistes allemands qui les couvrirent alors de projectiles. Rien d'autre !

[Baron Percy]

Citation : "Rien d'autre !"


Dont acte.
La légende était pourtant belle...
J'avais lu cette anecdote dans une ancienne revue historique voici bien longtemps.
Sans doute avait-elle été victime, elle aussi, de ladite propagande...

[BRH]

J'en ai moi-même été victime, jusqu'à ce qu'une émission sur la propagande nazie, il y a 2 ou 3 ans, me "désillusionne" à ce sujet ! C'était sur arte, il me semble... Il y a été fait allusion sur les histoforums.