La survie en ligne féminine des Romanov...

[SIRACOURT]

Ce document est trés intéressant, car il confirme l'interêt du roi Alphonse XIII (1886-1941) à accueillir la famille du tsar en Espagne, pays resté neutre pendant la guerre de 1914-1918. Les diplomates espagnols entamèrent donc à la demande du roi, des négociations avec le conseiller aux Affaires Étrangères de Lénine, Georges Tchitchérine et Trotsky. Sans succés cependant, car Lénine demandait que l'Espagne reconnaisse officiellement l'état bolchévique en contre-partie.
Bien entendu, le roi d'Espagne s'y refusa et les discussions s'arrêtèrent là. Par contre, l' empereur Guillaume II reconnaîtra trés vite l'état bolchévique et permettra l'ouverture d'une ambassade à Berlin, ce qui facilitera l'exfiltration des princesses allemandes plus tard en octobre 1918 au départ de Perm.

[Gvardeyets]

D'après la presse ("Rossiyskaya Gazeta" du 23 avril 2009), un groupe de chercheurs entreprend de localiser aux environs de Perm ce printemps les restes du grand-duc Michel (Mikhaïl), frère cadet du Tsar, tué par les bolchéviks dans la nuit du 12 au 13 juin 1918.
Le lieu de l'assassinat est difficile à localiser - au moins 3 sites.
Rappelons que l'épouse morganatique et le fils du grand-duc reposent à Paris (cimetière de Passy) sous une impressionnante dalle de bronze.

[Alexandre]

Merci pour cette information Gvardeyets. Affaire à suivre...

[Gvardeyets]

Je crains qu'on ne trouve rien de crédible sur les restes de celui qui fut empereur de jure quelques heures avant de plier devant Kerensky.
Les montagnards de la "Division sauvage" caucasienne l'adulaient pourtant!
Il semble exister beaucoup moins de documents que pour le Tsar, les témoignages enregistrés sont imprécis.
Les environs de Perm ont beaucoup changé en 90 ans!

[SIRACOURT]

On a dit qu'il s'était échappé de Perm avec son secrétaire....Est-ce vrai?...Je dois dire que je ne me suis pas penché sur cette énigme-là; celle de la maison Ipatiev me suffit amplement.
Nous attendons cependant avec intérêt de Gvardeyets, toute information sur les recherches du corps de Michel Romanov, frère du tsar. Je pense qu'il sera trés difficile de retrouver quelque chose de probant aprés 90 ans...

[Gvardeyets]

Je pense aussi que c'est sans grand espoir, mais vous nous connaissez bien, nous autres Russes, si souvent irréalistes, non cartésiens mais mathématiciens géniaux, fantasques et mélangeant le meilleur et le pire, oscillant entre sacrilège et sainteté...
Par contre, sur le plan du droit monarchique, si l'abdication de Nicolas II est valide, son frère cadet Michel est le Tsar Michel II!
N'oublions pas que le fameux "seigneur de guerre" Ungern-Sternberg arborait le monogramme de Michel II dans tous ses fabuleux combats contre la peste rouge en Extrême-Orient. Ses inclinations pour le bouddhisme lui avaient peut-être révélé quelquechose?

[Alexandre]

Par contre, sur le plan du droit monarchique, si l'abdication de Nicolas II est valide, son frère cadet Michel est le Tsar Michel II!

Tout comme Siracourt, je ne me suis pas beaucoup penché sur le sujet. Bien que certains historiens considèrent le grand-duc Michel comme le dernier tsar, ce n'est pas comme ça que je le vois. Il n'a jamais régné et a refusé le trône, c'est pour cette raison que je considère Nicolas comme le dernier tsar et non Michel.

On a dit qu'il s'était échappé de Perm avec son secrétaire....Est-ce vrai?

Ce n'est pas exactement cela. En réalité, le grand-duc et son secrétaire étaient en détention dans un hôtel situé à Perm. Les deux hommes ont été ensuite emmenés le 12 juin 1918 en dehors de la ville, où ils ont été fusillés et leurs corps brûlés.

[Gvardeyets]

L'hôtel de Perm (il s'appelait "Korolev" - гостиница Королева) existe toujours - c'est le foyer où résident les artistes de l'opéra de la ville.
Une partie de son personnel fut fusillé par les bolchéviks après le meurtre de Michel Alexandrovitch et de son secrétaire.

Quant à son statut "impérial", il faut lire le message que lui adressa Nicolas II après son manifeste d'abdication et qui lui donne ce titre.
Que Michel n'aît pas été à la hauteur d'une telle charge et se soit laissé convaincre par Kerensky de se mettre en retrait est une autre question.

[Alexandre]

Elle dit combien elle haissait Raspoutine et Wyroubova tout comme Pierre Gilliard d'ailleurs. Elle raconte ses premières amours secrètes dans le parc de Tsarkoié-Siélo avec un bel officier et plein d'autres choses encore...

Cher Siracourt,

J'aimerai réagir à un de vos anciens messages concernant Olga. D'après les mémoires de cette femme, la grande-duchesse détestait Raspoutine, Viroubova et Gilliard. Pour son précepteur, cela peut tenir la route dans la mesure où, selon votre thèse, il aurait refusé de reconnaître Anastasia. Cependant, je doute qu'elle détestait également Raspoutine et Vyroubova, il n'y a qu'à regarder ses lettres.

Par exemple voici un extrait d'une lettre d'Olga adressée à Raspoutine:
"Mon cher et précieux ami, C’est tellement triste de ne pas vous avoir revu depuis tout ce temps. Je m’ennuie de vous et pense souvent à vous. Où allez-vous passer les vacances de Noël? Je vous en prie, écrivez-moi. Je suis toujours si heureuse de recevoir une lettre de votre part."

Et voici un extrait d'une lettre adressée à Anna Viroubova en février 1918:
"Chérie, je suis de tout mon cœur avec toi dans ces jours difficiles. Que Dieu te vienne en aide et te réconforte, ma chérie."

[SIRACOURT]

Olga a écrit ses mémoires en 1955 et je pense qu' entre 1918 et 1955 elle a murit ses réflexions face à la "Wyroubova" et au "Bi-face" Raspoutine. je maintiens qu'elle detestait l'une et l'autre. C'est flagrant dans le texte (à paraitre bientôt en anglais et en russe).
Il faut se replacer dans le contexte:
En 1918, Olga veut plaire à sa mère, qui adule Raspoutine et aime Anna Wyroubova, sa confidente. Elle leur écrit donc des lettres affectueuses pour les mettre de son côté et se rapprocher ainsi de sa mère qui était distante et froide avec elle.
Les Mémoires d'Olga me laisse à penser qu' Anna Wyroubova avait des tendances homosexuelles marquées (Anna W. était restée vierge aprés son mariage!). Olga raconte comment elle lui faisait de terribles crises de jalousie lors d'invitations à danser par de beaux officiers du Palais, lors de bals à Tsarkoe-Sélo.

[Alexandre]

Je viens de me procurer le livre dont j'ai parlé il y a quelque temps, "L'autre fin des Romanof et le prince de l'ombre" d'Elie Durel. Je n'ai pas encore eu le temps de le lire, mais d'après ce que j'ai pu voir, aucun Romanov ne serait mort à Ekaterinbourg. Cependant, ils seraient tous morts assez étrangement (par exemple, Alexandra, Olga et Tatiana lors du déraillement d'un train), mis à part Maria, qui serait donc la dernière Romanov. L'auteur c'est basé sur les documents du prince Nicolas Orlov et du juge Sokolov.

[SIRACOURT]

Ce livre n'est pas encore en vente au Québec. Cela peut prendre plusieurs mois avant qu'il soit en librairie, hélas!....Je serai heureux que vous puissiez nous en donner la synthèse. Merci d'avance!...

[SIRACOURT]

Peut-être notre ami Gardeyets pourra-t-il nous renseigner? Est-ce que le prince Nicolas W. Orloff qui travailla en Allemagne et en France comme agent double et comme espion pour les Soviets est le même que celui qui immigra plus tard aux USA?...Est-il le "gros ORLOFF" (140 kilos!!!) qui était dans l'entourage de la famille impériale avant la révolution. Je pense qu'il a tout connu du dossier Romanov et de la survie des princesses. Il était trés lié au prince Youssoupov, parait-il. Pour moi, Youssoupov était aussi un homme de l'ombre, plein de mystères. Ce dernier aprés la révolution garda toujours des contacts trés étroits avec la grande-duchesse Maria Nicolaievna(1899-1970) et son époux le prince Nicolas A.Dolgorouky.

[Gvardeyets]

Il y a de nombreux Orlov (princes ou pas) dans l'histoire russe.
Puis-je avoir des précisions sur celui qui vous intéresse - prénom + prénom de son père?
Agent "double"? Qui trahissait-il après la révolution et en exil?

[Alexandre]

Bonjour,

Oui, c'est bien lui.
Grand ami de Staline et au service des bolchéviques, il était également attaché à la monarchie et surtout à la survie des Romanov.